Gilles Baum, Amandine Piu

POESIE - Si l’on en croit certains journaux nationaux tout récemment parus, dont un excellent dossier de L'Obs, « Poésie la nouvelle vague », signé Amandine Schmitt – La poésie reviendrait à la mode, à condition toutefois qu’elle ne l’eût été un jour ! Genre littéraire quelque peu oublié voire parfois relégué au second plan, il n’en demeure pas moins, que la poésie a toujours ses « défenseurs et ses adeptes » qui eux ne se soucient guère des effets de mode. 

Chronique : Une livre de chair, de Pia Pettersen

Rentreelitteraire23 – La danse des damnées de Kiran Millwood Hargrave (trad. Sarah Tardy) plonge les lecteurs dans le Strasbourg du XVIe siècle. Le roman s'articule autour de la danse d'une femme, servant de base à l'intrigue : disco ? Pas tout à fait...

« Pierrot a une pierre sur son dos. Il ne sait pas pourquoi il doit la porter, mais d'aussi loin qu'il s'en souvienne, la pierre a toujours été là, sur son dos. »
Dans le royaume dans lequel vit Pierrot, tout le monde porte une pierre sur son dos. Tout le monde, dès son plus jeune âge, apprend à la porter correctement, fièrement… Mais quand la princesse du royaume tombe gravement malade, et que Pierrot et ses frères, Pi et Po, se proposent d'aller chercher l'herbe magique Linghzi, de l'autre côté de la rivière pour sa guérison, une grave question se pose : que faire de sa pierre pendant la traversée ? Pi, Po et Pierrot vont s'y essayer tour à tour, mais comment ?

Pi, Po, Pierrot est une douce aventure initiatique écrite par Chun-Liang Yeh et joliment mise en image par Samuel Ribeyron. On découvre, au fil des pages, un univers chinois très poétique, mêlant de doux motifs floraux estompés, de drôles de petits personnages à têtes cubiques et de jolis décors de nature asiatique. Sixième titre de la collection Belle Île Formosa, aux éditions HongFei Cultures, Pi, Po, Pierrot, est un conte original et inattendu d'une grande qualité, que ce soit du point de vue de l'histoire que du point de vue des illustrations.

« Nous étions des enfants sauvages, toujours couverts de vase et de sueur. » Au bord de la rivière Penobscot, dans le Maine, une famille, unie par-dessus tout, réside au cœur de la forêt. Ciel brumeux, corbeaux, nature foisonnante. Le narrateur de cette histoire, David Ames, surnommé Almy, retrace son enfance d’abord insouciante et empreinte de liberté, jusqu’à ce qu’un évènement marque le début de la fin : l’incendie qui ravage une ancienne usine de papier. 

Après un premier volume autour de l’introspection et de la solitude, Lou ! Sonata est de retour dans un deuxième ouvrage plus festif et solaire, mais aussi plus intense, qui permet d’aborder en douceur la fin de cette saison en trois mouvements.

La température a monté d’un cran, un peu partout dans le pays : les villes commencent à transpirer à grosses gouttes, et les citadins comptent les jours qui les sépareront des congés. La plage, la piscine, qu’importe, pourvu que l’on ait un peu d’air frais. 

Roman : Filles, de Frederyck Busch 

Dans les couloirs de Hermann et Buffalo chez qui elle exerce le métier de comptable, Sidonie discute avec son collègue Marc de ses projets d'évasion à l'autre bout de la terre, loin de Paris, loin de Verdon-sur-Oise où elle est née ! Dévidant tous les clichés qu'il semble avoir accumulés sur les habitants du Pays du Soleil Levant, Marc n'a de cesse de tenter de la dissuader de ce voyage allant jusqu'à insinuer les risques d'ostracisme que sa peau noire ne manquera pas de susciter. 

Tu mourras moins bêtevulgarisation scientifique.

Pas la seule, certes, mais pas des moindres pour autant.

Un peu plus loin ensemble, c’est l’histoire d’une amitié originale entre un ours blanc et un Indien. Ils pêchent ensemble, et se partagent leur butin le soir venu. Mais leurs amis respectifs estiment, chacun de leur côté, que ce partage n’est pas équitable : qui devrait avoir le droit de garder le plus grand nombre de poissons, l’ours qui a naturellement besoin d’en manger davantage ou l’homme, qui doit nourrir sa tribu en plus de lui-même ?

Partir à la découverte du Groenland n’est pas donné à tout le monde. L’auteur de BD Tanquerelle a réalisé cette expédition en août 2011. Pourquoi partir en plein été vers les grands glaciers ? La question serait plutôt, comment ne pas partir ?

L’Ascension de Saussure nous convie sur les cimes enneigées du Mont-Blanc en compagnie d’improbables alpinistes, tantôt maladroits, tantôt farceurs. À leur tête, Horace Bénédict Saussure, naturaliste et géologue suisse du XVIIIe siècle qui fit de la découverte des Alpes l’affaire de sa vie et de l’ascension du Mont-Blanc une obsession.

C’est un roman du quotidien que nous propose Caroline Boudet, où l’héroïne se bat contre elle-même et ses responsabilités pour devenir ce qu’elle aimerait être. Pas de drame, pas de folies ; juste tenter de ne pas se laisser happer et se perdre.

Etonnant Georges Bizet ! Capable de faire se succéder dans son catalogue une partition d'une totale platitude comme l'ouverture "Patrie" et un chef-d'œuvre absolu, l'opéra "Carmen" !!! 

Un budget serré, un emploi du temps bien rempli, une  cuisine exigüe et un équipement ménager dérisoire

De vastes plaines, un horizon sans fin, une brise légère, quelques villes alentours. Peu de tapage ou d’agitation particulière. Ici le temps s’étire, rythmé par des habitudes élémentaires mais essentielles qui font de la routine un mode de vie simple mais authentique.

#PrixInstant23 – La librairie qui a créé le prix de L'Instant a annoncé sa première et sa seconde sélection, réduisant ainsi la compétition à cinq romans. En collaboration avec ActuaLitté, les membres du jury nous présentent une critique de ces cinq œuvres. L'aventure continue avec le roman de Jean-Baptiste Maudet, Tropicale tristesse. Chronique cosignée Caroline Laurent et Gilles Plu.

#PrixInstant23 – La librairie qui a créé le prix de L'Instant a annoncé sa première et sa seconde sélection, réduisant ainsi la compétition à cinq romans. En collaboration avec ActuaLitté, les membres du jury nous présentent une critique de ces cinq œuvres. L'aventure continue avec La disparition des rêves de Marianne Rötig. Chronique cosignée Caroline Laurent et Gilles Plu.

L’histoire commence après que Marie ait obtenu son bac. Cet été sera unique : elle part pour Paris, où elle a trouvé un petit job de serveuse. Le début de sa vie d’adulte. Gentiment hébergée par Olivier, l’ami de son père, et sa femme, tout semble sourire à cette jeune fille… Puis, une nuit, après avoir été d’une froideur déstabilisante avec Marie depuis son arrivée, Olivier s’invite dans sa chambre et commet un acte irréparable, irréversible. 

ROMAN JEUNESSE - Nous suivons Lalie lors de sa déambulation nocturne en plein milieu de New York. Lalie qui marche beaucoup et qui réfléchit encore plus. Après le mouvement #metoo, qu’est-ce qui a changé pour les femmes ? Et pour les filles ? Et pour les jeunes filles ? Et pour les jeunes filles qui viennent de se faire agresser sexuellement, comme c’est le cas pour Lalie ?

ROMAN FRANCOPHONE - Il y a depuis quelque temps comme un printemps de l’écriture féminine (si tant est qu’on postule sa singularité). Fleurit dans la foulée toute une littérature qui explore l’être femme. Rares sont cependant les autrices qui trouvent spontanément le ton juste, entre la plainte, la colère et le féminisme exacerbé. Amandine Dhée déjoue ce piège et livre avec À mains nues avec un texte emballant sur le désir féminin.

ALBUM JEUNESSE - Les pieds dans l’eau, un petit garçon finit son petit déjeuner, le bol posé au bord de la piscine, son regard a le temps de croiser celui d’un oiseau. C’est l’été. Les vacances s’allongent et l’ennui laisse le temps de créer, de rêver et de buller. Les parents ne sont pas là, c’est l’occasion de regarder les films de monstres qui sont interdits le reste de l’année et de dessiner devant la télé. L’après-midi, c’est au tour du petit garçon d’être le héros.

Une femme exprime les difficultés d’apprentissage d’une langue étrangère. Mais à travers ces confidences d’une gêne de communication, il nous semble qu’Élisa Sartori raconte autre chose, qu’un récit enchâssé se love dans ces images, un drame ineffable, beau, profondément intime et éminemment visuel.

ROMAN FRANCOPHONE - Mathias. Jeanne. Vladimir. Paris. Moscou. Une femme. Deux hommes. Deux villes.

C’est un univers gris et triste, et plus oppressant que terrifiant. Ashley, ado de 17 ans, a les yeux vairons : avec l’œil gauche, elle voit l’univers tel qu’il devrait être. Avec le droit, tel qu’il est. Et soudainement, certains apparaissent « débarrassé du masque de [leur] humanité factice ».