Christian Larroumet, Sarah Bros

Attention, ici, ce n'est pas de la morale à tour de bras que l'on avalera

ROMAN FRANCOPHONE - Sarah, 17 ans, vit chez ses parents comme un oiseau en cage. Son monde peu à peu est devenu trop étroit ; elle étouffe à petit feu sous le lourd carcan qui l’entoure. Ses livres sont contrôlés, sa chambre fouillée avec régularité. Les siens tentent — pour son bien, pensent-ils — de réprimer son attirance pour les femmes. Pour Rose et Jasmine, en particulier.

Bois flottés, mémoire de cris et d’écume, mots surgis du roulis des vagues... Il y a de la laisse de mer dans le recueil Poésie non hallucinées d’Alain Marc. Les peintures, en premier, accrochent le regard. Christian Jaccard soumet à la chaleur destructrice du feu des toiles anciennes : Anonymes calcinés.

Sara aide à récolter les fraises sur l’exploitation de son grand-père. Là, elle fait la connaissance de Minori, producteur bourru et solitaire de treize ans son aîné. Mais sous ses extérieurs intimidants, il cache une douceur et une sensibilité qui ont tôt fait de ravir le cœur de Sara… Entre timidité mutuelle et irrépressible attraction, ils font l’un vers l’autre un pas en avant, deux en arrière, sous l’œil rieur des fraises qui poussent. Un shôjo plein de fraîcheur.

CUISINE - La cuisine du Nord, ce n’est pas que la trilogie frites, bière, maroilles, même si ces trois produits populaires bénéficient ces derniers temps d’un regain de popularité.

Publié chez Rageot, avec Swimming Pool de Sarah Crossan, laissez vous tenter par l’expérience d’une écriture pas comme les autres. On plonge dans ce roman comme dans une piscine, les vers libres capturent le lecteur comme l’eau chlorée d’un bassin public. Mais attention, ce roman est loin d’être aseptisé, chaque poème aussi court soit-il est fort de sentiments, de toutes ces forces intérieurs qui tiraillent la jeune femme.

Clémentine Beauvais défend une traduction libre et moderne du classique de la poésie victorienne, Laura, Lizzie et les Hommes-Gobelins (Goblins Market) de Christina Rossetti. Entre tentation, sororité et interdit, les éditions La ville brûle permettent de redécouvrir cette œuvre à l’aune des sensibilités contemporaines...

ROMAN FRANCOPHONE – Tout d’abord journaliste puis éditeur, Tibo Bérard dirige les collections Pépix et Exprim' aux Éditions Sarbacane. Il passe de l’autre côté du miroir et devient Thibault Bérard, révèlant un premier roman sidérant d’émotions, Il est juste que les forts soient frappés, aux Éditions de l’Observatoire. L’histoire d’amour d’un jeune couple ying et yang, Théo et Sarah, qui voit brusquement leur vie se ternir par les affres de la maladie... 

L’histoire commence comme un mauvais vaudeville. Michael Beard, la cinquantaine, gros, chauve, assez moche malgré tout mais intelligent, marié pour la 5ème fois est cocu. Horreur !

Donc, ces fourbes, décidés à marquer l’Histoire de l’humanité de leurs bras colonisateurs, se pointent vers chez nous, entre Saint-Germain des Près et Rivoli

En décoration de la galette du DVD joint à l'album, un gros gâteau blanc, bien crémeux, bien chimique, comme on en faisait dans les années 70

ROMAN FRANCOPHONE - Eva, Marta, Luis, Angie ou Sara ne se connaissent pas, et pourtant une chose les relie : L'Exil. Ils sont les protagonistes de Là d'où je viens a disparu, de Guillaume Poix, en lice pour le Prix Landerneau des Lecteurs.

POLAR GLACIAIRE - Fin 1940 : cela fait déjà plusieurs mois que, après une attaque fulgurante, les armées allemandes ont envahi le Danemark. Ce soir-là, Osvaldur, un étudiant en médecine islandais inscrit en faculté à Copenhague, rentre chez lui, inquiet : il a appris que la Gestapo a arrêté Christian, un étudiant qui, comme lui, s'est engagé dans la lutte de l'ombre contre l'envahisseur.

Quelles sont les frontières de la critique ? Elles sont éminemment subjectives, répondriez-vous à juste titre. Mais quoi qu'il en soit, il semble que Georg Diez les ait franchies allégrement. Journaliste pour Der Spiegel, le critique avait littéralement incendié Imperium de Christian Kracht. Mais ses propos n'ont été que moyennement appréciés par les intellectuels allemands, certains allant même jusqu'à le cataloguer « dénonciateur ».

Michel-André Lévy, auteur de Louis I, II, III… XIV… L’étonnante histoire de la numérotation des rois de France, est perplexe : il vient de se rendre compte que Charles le Gros, qui a régné sur la France de 884 à 887, n’était pas numéroté.  Charles II le Chauve régna de 843 à 877, Charles III le Simple régna de 898 à 922, et au milieu se trouve Charles le Gros. 

Mark Helius sait qu’il est en train de jouer gros face aux membres du Conseil d’Administration de la petite merveille d’entreprise d’informatique qu’il dirige.

La vie de Sarah Barry est, en surface, sans aspérité. À l’aise et efficace dans son rôle de DRH, bien dans sa peau, folle amoureuse de son mari, Pierre. Bien que celui-ci voyage pour son travail et doit donc s’absenter de temps à autre, ils filent le parfait amour. Tout est parfait, semble-t-il. Jusqu’à cet enfant : désiré par lui, pas tant par elle. Pourtant, en tant qu’épouse, elle se plie à ce besoin, et donne naissance à Thomas.

c’est Barcelone qui est le théâtre du récit. Une ville immense où Angel Ros a rencontré Ana Réos Ricardi.

Roxane est une actrice ratée, qui court de castings en castings sans jamais décrocher un rôle. Elle a des jambes de « Teutonnes », une « poitrine de nymphette », un « cul à chier » et un nez « trop long ». Roxane a aussi un double intérieur, Cyrano, qui la moleste verbalement, la conseil et la guide. Un soir, au théâtre, elle(s) rencontre Christian, un motard bellâtre dont la belle va s'amouracher au lendemain d'une nuit torride.

Le grand Blutch est de retour, celui dont les images époustouflent et dont le récit, malgré (ou grâce à) ses mille détours, finit par susciter l'émotion et la sidération. Là où Le petit Christian était un modèle de récit nostalgique en BD, La mer à boire, sorte de confession en images d'un quinqua ébloui par une jeune beauté, sublime la crise de la cinquantaine et la transforme en fantasme inassouvi.

Le premier des récits de ce recueil est une monumentale mise en parallèle de trois couples. Trois couples formés par des pères et des fils. D’abord, il y a Abraham et Izaac : l’un obéit à « une voix que personne d’autre n’entend ». Izaac, lui, obéit à son père sans résistance, passivement. Peut être que, en laissant son père aller au bout de son obéissance, celui-ci découvrira pleinement sa trahison vis-à-vis de son épouse Sarah, dont Izaac est « l’unique bénédiction de son sein ».

Ce pays n’est pas que celui des éléphants sacrés à huit bras, des Vishnas défoncés à l’encens et les herbes des provinces, les Beatles en pèlerinage et des baignades dans un fleuve boueux.

Si le nouveau roman de l’écrivain suédois Sara Lövestam (traduit par Esther Sermage) entre, par certains côtés, dans la catégorie des feel good books, si sa tonalité enchante et divertit aisément, il porte en lui également (et c’est bien là son attrait), un intérêt et une finalité d’une autre envergure.

ROMAN ADO ÉTRANGER – Quand la magie s’évanouit subitement d’un territoire qui l’a toujours connue, un monde ancien s’effondre. Et laisse alors place à un pouvoir dictatorial. Sur la terre d’Orïsha, le roi Saran a décidé, en une nuit, de bannir toute forme de magie. C’était onze années avant que Zélie Adebola ne retrouve aujourd’hui l’espoir.

ROMAN FRANCOPHONE - Ça commence comme un lamento. Une femme est quittée par son compagnon. Leur fils en bas âge sur les bras, elle se heurte de plein fouet à la réalité du statut de mère célibataire.

Dans son ouvrage le plus récent, Christian Garcin nous livre le récit de ses pérégrinations en Russie. L'auteur a entrepris de suivre le cours du fleuve Ienisseï, de Krasnoïarsk à son embouchure dans l'Arctique. Au programme : d'anciens goulags, des cités minières, des villes-usine. Un panorama de l'ennui, de l'abandon et de la monotonie qui règnent. Mais quelques moments de grâce aussi parsèment Ienisseï (Verdier) : un concert imprévu à Ienisseïsk par exemple. 

« De ton tout petit long étalé sur la banquette du taxi qui traverse Paris, tu dors dans mes bras. Tes baskets rouges posées sur les sièges. Tu ne devrais pas mais je ne dis rien, pour ne pas te réveiller. » Un père et sa fille quittent la ville. La destination ? Les bras de maman. Elle les attend de l’autre côté de la mer, à un simple trajet de ferry. Ils ont l’habitude de ce voyage, des heures de route avant d’arriver. Pourtant, cette fois-ci, rien ne se passe comme prévu…

Premier roman pour adultes d’Anne-Fleur Multon, autrice de livres pour enfants à l’ambition suprême : celle d’écrire le sentiment amoureux, uniquement et totalement. La primo-romancière écrit l’amour de la narratrice pour Sara, leurs rencontres, l’espoir et l’attente, quand le désir se confond avec la peur. Par Guillaume Perilhou.

YOUNG ADULT ETRANGER - Dans Toffee et moi, Sarah Crossan s’attèle une nouvelle fois à dénoncer la normalisation d’une violence devenue quotidienne avec toujours la même sensibilité découverte dans ses autres romans : Inséparables, Swimming pool ou encore Moon Brothers. De retour en Angleterre, comme la marée dépose sur la grève des bribes de destins, les solitudes de deux femmes vont se croiser sur les côtes de Cornouailles. Allison deviendra Toffee pour s’offrir un brin de vie en sursis aux côtés de Marla qui, laissée seule par les années qui passent sans s’arrêter, s’étiole et s’oublie.

Gros pavé, 736 pages : étrange, pour un artiste qui, comme Matisse, pense que les peintres feraient mieux de se couper la langue. Mais Titus-Carmel est un homme curieux, méditatif, attiré autant par l’art que par la littérature.