Animaux extraordinaires. Mon super livre de coloriages

est poète. Il y a quelques années, elle a écrit Le citronnier (Pédalo ivre, 2014), magnifique poème en prose où elle racontait la quête d’un père disparu trop tôt.

Cette année, Samantha Barendson, toujours poète, est devenu aussi écrivain et a écrit Mon citronnier (Jean-Claude Lattès), un roman dans lequel elle raconte la même histoire mais de manière moins épurée, sans doute plus précise.

Certains vides ont été comblés, certains secrets lâchés et le récit, agréable et touchant qui s’est construit autour du texte poétique, s’il semble dire plus, ne possède pourtant ni l’intensité ni l’emprise du premier.

La maîtrise de l’ellipse, la retenue légitime, si sensible, spontanément acceptées par le lecteur dans Le citronnier sont ici moins évidentes à percevoir.  Le roman conserve néanmoins l’émotion d’une histoire intime bouleversante et singulière et ravira incontestablement les lecteurs non encore hantés par l’odeur délicate et rare du premier citronnier.

"Le jour où il est mort, le temps ne s'est pas arrêté. Il est resté mon père, je suis restée sa fille".

Un père et une fille ne se sont pas connus. Décédé alors qu'elle n'avait que deux ans, la narratrice-auteure, désormais adulte et mère d'une jeune fille adolescente, se sentant devenir mortelle à son tour, part à la recherche de souvenirs, de ceux qui en possèdent et pourront l'aider à mettre des contours, une voix, une personnalité, des mots, des odeurs, sur celui qui, à trente-deux ans, le 15 août 1978, est mort asphyxié dans une chambre d'hôtel en Argentine. "Il est temps d'interroger les vivants".

"Je pose des questions, on ne me répond pas, je repose des questions, on me sourit, on me dit vive, curieuse, espiègle, on essaie d'attirer mon attention vers d'autres choses, d'autres questions…"

A travers cette quête intime, teintée de mélancolie et de joie, où les objets conservés délivrent eux-mêmes quelques secrets pour peu qu'on les regarde autrement, où les paroles des proches sont parfois déjà éteintes, parcimonieuses ou insaisissables, Samantha Barendson chemine, à la fois délicate et obstinée et découvre, au final, un secret inattendu.

"Mon père a crépité".

Aux détours de son exploration entre passé et présent, de ses voyages en France,  en Argentine ou en Espagne, l'auteure, par petites touches, esquisse la construction d'une identité personnelle, cherche des ressemblances avec son père, comble l'absence. Le roman, davantage que le poème, semble avoir pris de la distance avec ce passé. Moins resserré sur le narrateur, moins centré sur le duo père-fille, il laisse une plus large place aux autres personnages secondaires et ouvre un horizon plus vaste.

Lors de courts moments et sans désagrément, le regard du lecteur se tourne vers d'autres vies, d'autres ambiances finement esquissées. Il laisse son imaginaire y vagabonder. Comme affilié intimement à cette histoire.

Car même si ce texte peut apparaître moins mystérieux, moins percutant et moins rythmé que le poème éponyme, il a su conserver une musique poétique envoûtante, d'emblée perceptible et promesse d'une lecture troublante et attachante. 

Lucas se rappelle juste à temps que c'est bientôt l'anniversaire de son papa. Ne sachant pas vraiment quoi lui offrir, il demande conseil à sa maman qui lui suggère de lui acheter un bon livre.
Le problème, c'est que Lucas n'a pas la moindre idée de ce que peut être un "bon livre". L'enquête peut commencer ...

s'amuse à nous raconter les péregrinations d'un petit garçon perdu qui veut tout simplement offrir un joli cadeau à son papa. La suggestion de sa mère, loin de lui éclaircir les idées, va plutôt lui embrumer l'esprit. En effet, l'expression "un bon livre", quand on y réfléchit à deux fois, peut revêtir un nombre incalculable de significations.
Lucas, avec une naïveté attachante, va donc demander conseil aux adultes. Tout le quartier va y passer, du boulanger à l'écrivain du coin jusqu'aux passants dans la rue et les réponses vont s'avérer souvent très étonnantes.
Quant à la réponse à cette épineuse question C'est quoi un bon livre ?, vous la trouverez ... ou pas dans ce petit album frais et amusant.

Pelfresne Leïla

Titre : C'est quoi un bon livre ?
Auteur : Emmanuel Parmentier
Illustrateur : Alain Mathiot
Editeur : Editions GRRR... ART
ISBN : 97828913574892

Voici un album coloré et tendre, doux et sensible qui ravira les parents lecteurs tout autant que les enfants auditeurs. , il raconte une journée vraiment pas ordinaire d'un petit garçon, Thelonius, qui n'a pas envie d'aller à l'école.

C'est l'hiver, le temps est maussade et Thelonius est inquiet. Ce lundi matin, il a même un peu mal au ventre à l'idée d'aller à l'école. Agrippé à la main de son papa, il le retient et ce dernier, sans hésiter très longtemps, propose à son fils d'oublier l'école, mais seulement pour aujourd'hui et de remplacer ce début de semaine par une journée incroyable, pleine de joies et de bonheurs, inoubliable car décidemment pas ordinaire.

Ensemble, avec une tendre complicité et la bienveillance attendrissante d'un père, ils font de cette journée une succession de petits riens magiques et heureux, capable de chasser angoisse et perturbation passagères.

Du croissant pris dans un café bien chaud, à la visite du zoo sans public ou presque en passant par des défis drôles et chasseurs d'ennui et de tristesse, le père et le fils s'évadent et s'amusent , gorgés d'insouciance et de bonheur.

Un lundi routinier qui devient magique, permet aux deux protagonistes d'exprimer leur amour mutuel, rassure sur la vie qui continue avec ses changements et montre à quel point, quoi qu'il arrive ensuite, ils compteront toujours autant l'un pour l'autre.

Illustré avec raffinement et beaucoup d'émotions par Alexandra Huard, le texte simple et juste de Rémi Chaurand séduit par sa proximité et sa douceur. Il est à mettre entre toutes les mains des enfants inquiets de devenir grand-frère (ou grande sœur).

Le héros de s'appelle Croc-Croc, un adorable petit rongeur. Pour son anniversaire, ses parents lui offrent le plus génial des cadeaux: un enfant de compagnie! Croc-Croc adore jouer avec lui, le regarder «s'amuser» dans sa petite roue, le caresser... Il est persuadé de tout faire bien comme il faut, pour que son enfant de compagnie soit parfaitement heureux. Il ne s'aperçoit absolument pas que ce dernier n'aime pas du tout vivre en cage, manger des graines et être manipulé dans tous les sens, sans arrêt... Heureusement, la maman de Croc-Croc, elle, s'en rend bien compte et va prendre les choses en main en posant les bonnes questions à son fils...

Cette drôle d'histoire écrite et illustrée par Loïc Méhée est audacieuse et rafraîchissante. Le second degré de ce récit simple, fluide et piquant est mis en exergue par des dessins très colorés et à l'humour percutant. C'est LE livre que les parents doivent dégainer dès la première demande de leurs chérubins d'adopter un petit compagnon à quatre pattes ou deux ailes. Même s'il ne suffira pas à leur faire passer l'envie d'avoir poisson, hamster ou chat, l'inversion des rôles décrite ici les rendra plus attentifs et précautionneux envers leur animal de prédilection. Et, ce qui ne gâche rien, la chute finale est tendre et plutôt irrésistible...

Voyage d’un autre genre au plus près de la nature, Carnet de voyage auprès de mon arbre est une invitation à prendre le temps d’ouvrir les yeux et à faire silence face à l’infiniment beau de la nature invisible.

Sur la terre comme au ciel, d’animaux en insectes les rencontres rythmes les observations de ce Christophe Colomb du quotidien.

Edmond de Garenne propose ici le cahier naturaliste d’un lapin à la découverte de la vaste forêt dont il est résident. Photo, dessins, croquis et notes d’observation sont autant d’anecdotes que nous partage ce petit mammifère curieux sur la vie secrète des animaux.

Une trouvaille douce et poétique à partager au plus vite.

On connaît tous les top des — insérer ici un nombre quelconque — films à voir avant de mourir. Mais, quid de la littérature ? A-t-elle, elle aussi, un corpus d’œuvres obligatoires ?

Sarah Sauquet, professeure de lettres et autrice, nous propose ici sa sélection. Non pas des livres à lire avant de mourir, mais ceux qui nous « donnent envie de lire ». Rien que ça.

Séquencé en thème comme les livres qui font rire, qui aident à grandir ou qui bouleversent, l’ouvrage n’est pas une simple énumération de grands noms. Il classe et dissèque des textes classiques comme populaires et contemporains, des Frères Karamazov au journal de Bridget Jones. Sans oublier des interviews, disséminées un peu partout, comme celles d'Amelie Nothomb ou de David Foenkinos.

Il n’y a plus qu’à espérer que cette présentation vous donne envie de lire ce livre sur les 1000 livres qui donnent envie de lire. Un peu lourde, comme formule.

Un livre carré en carton résistant abritant un hippopotame rose ? Oui, mais pas seulement. Cet album contient aussi des mots, pas si faciles, disposés face à face et au sens opposé. Nous avons par exemple « positif/négatif, carré/rond, opaque/transparent, etc. ». Le tout permettant à l'enfant de mieux comprendre les contraires et ainsi de mieux les mémoriser.

Un hippopotame rose pour apprendre ? En voilà une drôle d'idée !

Dans ce gros album rigide, parvient de façon très juste à rendre vivant notre hippopotame rose. Aucun texte pourtant, sauf les deux mots que l'animal illustre. L'auteur se sert des couleurs, des tailles, de la matière aussi. En effet, certaines pages sont tactiles comme celles consacrées à « doux » et « rugueux ». La simplicité de cet album lui confère toute sa dynamique. L'ensemble est tout à la fois joyeux, ludique et instructif. Un véritable dictionnaire pour les 0-2 ans ! Nous, on en redemande !

À noter que Mon hippopotame est une réédition et a été sélectionné en 2011 pour le Prix Sorcières du meilleur album. 

Deux acteurs. Deux points de vue. Un garçon. Une fille. Et tous les élèves dans la cour de l'école. Chaque personnage est analysé différent suivant qu'il soit aperçu par Manu ou Mona. Les deux enfants observateurs se retrouvent au chœur du livre pour se dire, au milieu de cette foule, pour se dire des mots doux. Le livre peut donc se découvrir par les deux couvertures.

est un album joliment réussi avec un dessin intéressant. Le « coloriage » en apparence grossier, offre une touche particulière et très personnelle aux illustrations. Sylvain Victor nous donne à lire un album frais, naïf et drôle et permet de mieux comprendre les différences de point de vue et d'observation chez les garçons et chez les filles.

Folle. Dangereuse. Seule. Libre.

Au Panthéon des immenses héroïnes de la littérature mondiale, Dina reste sans doute ma plus fréquente relecture. Comme si Dosto, Hamsun, Hugo, Brontë, Dickens avait diné à la même table et raconté une épopée à tour de rôle.

Ou tous ensemble. Le souffle, l'effroi, l'implacable, la lumière froide de l'Europe du Nord.