C’est un chercheur de l’Université de Liverpool qui est à l’origine de cet outil certainement très utile. Dans la revue Genome Biology, Neil Hall présente son indice Kardashian pour identifier les scientifiques dont la popularité n’a rien à voir avec la reconnaissance par leurs pairs.
À l’origine de cet indice, une inquiétude. « À l’époque des réseaux sociaux, un scientifique dispose de nombreux moyens à sa portée pour construire un profil public : la publication d’articles scientifiques de grande qualité n’est qu’un moyen parmi d’autres. Alors que les réseaux sociaux sont un outil précieux pour toucher les gens et partager des idées, le risque est que cette forme de communication obtienne une valeur trop grande et que nous perdions de vue les outils de mesure clefs de la valeur scientifique, comme les citations. »
Il craint notamment que la communauté scientifique regorge de Kim Kardashians en puissance. Autrement dit, des personnes dont la popularité n’a rien à voir avec ce qu’ils ont accompli. Le chercheur justifie ainsi le choix de la femme de Kanye West : « Elle vient d’un milieu privilégié et, alors même qu’elle n’a rien fait de remarquable dans le domaine des sciences, de la politique et de l’art (...), elle est l’une des personnes les plus suivies sur Twitter et parmi les individus les plus recherchés sur Google ».
Concernant les scientifiques, M. Hall pense qu’il est « possible qu’il y ait des individus célèbres parce qu’ils sont célèbres. » Il ne cite personne, mais on imagine qu’il a sa petite idée.
En clair, les réseaux sociaux peuvent aider gonfler de façon artificielle le profil d’un scientifique et de lui donner une importance qui n’est pas la sienne.
Comment faire alors pour révéler au grand jour les faussaires? Le principe est simple : comparer le nombre de « followers » sur Twitter au nombre de citations dans des revues scientifiques. Plus le rapport est élevé, plus le scientifique jouit d’une réputation infondée. Et quand le rapport est supérieur à 5, vous avez affaire à un Kardashian de la science.
:
Eva Rinaldi
Kim Kardashian (à droite)
CC BY-SA 2.0