Un pirate pas si pirate que ça. Et autres nouvelles

La rentrée, qu'elle soit scolaire ou littéraire, ramène tout un chacun à retrouver ses habitudes. Les pirates piratent et les empêcheurs de pirater en rond, empêchent de pirater en rond. La quadrature du cercle, en somme ?

D'accord, le soutien aux projets de loi SOPA et PIPA vient de prendre du plomb dans l'aile : ces législations qui devaient faciliter la vie aux ayants droit dans l'envoi d'injonctions ou l'obtention de solution pour bloquer l'accès à des sites considérés comme contrefaisant, perdent des défenseurs. 

« Qui vole un oeuf, vole un boeuf. Et qui vole un boeuf, vole un livre numérique », expliquait, voilà quelques années déjà, et avec beaucoup de sérieux, un des responsables du Salon du livre. Et si vous pensiez que, dans les ténèbres, personne ne vous entendait pirater, détrompez-vous. La société de lecture en streaming Youboox vient de présenter une brève étude. Les contrefacteurs vont sonner trois fois.

Les administrateurs d’une plateforme mettant à disposition des internautes des œuvres sous droit sont bel et bien des pirates. Quand bien même ils ne sont pas à l’origine du partage réalisé, la Cour de Justice de l’Union européenne considère que « la fourniture et la gestion d’une plateforme de partage en ligne [...] peuvent constituer une violation du droit d’auteur ».

L'inédit, l'improbable, l'impensable : des versions numériques de livres contrefaits, jetées en pature aux logiciels de partage de fichiers... l'édition venait de rencontrer sa bête noire : le piratage.

Le propriétaire d’une connexion internet est responsable de tout ce qui est fait – donc téléchargé – avec cette dernière. La Cour de justice de l’Union européenne vient en effet de trancher dans l’affaire C-149/17. En cause, le piratage d’un livre audio par un enfant, et donc la violation du droit d’auteur.

Le site Snuffeland officiait depuis quelques années dans le partage de fichiers – films, musique, séries, livres numériques. Du classique. Mais l’organisme néerlandais, BREIN, a fait fermer cet espace, dénonçant les contenus illégalement mis à disposition. Fin de partie pour ses animateurs.

La plateforme préférée des pirates du monde entier connaît une actualité mouvementée. Après quelques rebondissements ces derniers jours, le site vient de trouver refuge en Corée du Nord annoncent les responsables  sur leur blog. Et le reste de la communauté juge l'annonce crédible. 

Les moins de 20 ans ne peuvent pas se souvenir d'une époque avant le téléchargement illégal de fichiers. Mais il est bien un temps où même les premiers aficionados de eMule et autres eDonkey ne pensaient pas télécharger des livres numériques. Oh, on trouvait sûrement quelques scans de BD, à l'époque, mais avec la démocratisation des appareils de lecture, le piratage d'ebooks se démocratise...

Des nouvelles du Japon et de la lutte contrent le piratage, avec l'annonce de deux arrestations dans le pays, pour des utilisations illégales et du commerce indélicat.

Rachat de The Pirate Bay : Légalisation en vue ?

C'est toute l'histoire du white hat et du Black hat - le gentil pirate et le vilain pirate. Rien à voir avec le bon et le mauvais chasseur, plutôt l'expression d'un ras-le-bol de la part des auteurs qui constatent que l'on trouve leurs ouvrages facilement sur la toile. Et qui, sentant leur artisanat menacé, lancent un grand appel… pour pirater un site de pirates d'ebooks. 

De l'Hadopi aux échanges non marchands

Attention, les révélations du romancier vont aller très vite dans cette petite vidéo tirée de Libé Labo. « En tant qu'auteur je suis content qu'on pirate mes livres, qu'on les lise partout. »

Le système de légalisation de manga mis en place par Ken Akamatsu marche du tonnerre. Un deuxième titre vient d'être mis en ligne. Il est de Gaku Miyao et s'intitule Miracle Hime Jubilee. Il est sorti entre 1994 et 1995.

Annoncée de manière humoristique il y a quinze jours, la renaissance du site The Pirate Bay est devenue réalité (voir notre actualitté). Mais, deux mois après la mise hors service de cette interface par la police suédoise, ce retour qui s'opère à l'image du phénix qui renaît toujours de ses cendres déclenche une polémique.

Un pirate âgé de 21 ans vient d'être identifié par la Fondation Brein, une institution néerlandaise qui lutte contre les transgressions du copyright, et les charges qui pèsent contre lui sont plutôt lourdes : l'adolescent aurait en effet mis en ligne, via le site The Pirate Bay, près de 5000 ebooks. Il encourt, au bas mot, 6 mois d'emprisonnement et 19 500 € d'amende.

Nouveau coup dur pour le groupe de lobbying néerlandais, BREIN, versant dans la défense des droits de propriété intellectuelle de l'industrie du divertissement. En janvier, deux FAI, Ziggo et XS4ALL, ont fait annuler en appel la sentence qui les condamnait à censurer l'accès de leurs clients à The Pirate Bay. Voilà que la Cour internationale de la Haye autorise désormais UPC, le second fournisseur du pays, à faire sauter le verrou à son tour. L'association anti-pirate semble s'incliner, sans même interjeter appel.

En allemand, on dit raubdruckerin, du nom trouvé par le groupe qui s’est donné cette invraisemblable mission. Un projet, farfelu et original : capturer différentes structures au sein d’une ville, pour l’aspect graphique qu’elles apportent. Et pour leur donner vie, en faire des outils d’imprimerie. Gutenberg ne sera pas peu fier…

Après plusieurs reports, la Cour de Justice d'Amsterdam a finalement tranché, aujourd'hui, dans une affaire opposant l'association des éditeurs du pays au site Tom Kabinet. Ce dernier propose aux internautes de revendre leurs livres numériques, et garantissait aux auteurs et éditeurs que toute fraude était impossible. La Cour attend des preuves, et suspend l'activité du site jusqu'à nouvel ordre.

Lundi dernier la police de Fukuoka (au Japon) a arrêté 6 hommes pour avoir piraté des manga/anime/jeux vidéo. Ils auraient utilisé les réseaux de partage pour pirater 42 oeuvres dont One Piece d'Eiichiro Oda.

Le piratage de livres numériques fait partie des questions problématiques pour les éditeurs. Si la visibilité qu'apportent ces versions illégales n'est pas un élément négligeable, il n'en reste pas moins qu'il s'agit ni plus ni moins que d'une contrefaçon. Autrement dit, la violation du droit d'auteur, avec des sanctions pénales qui peuvent aller jusqu'à 300.000 € et trois ans de prison, selon le Code de la Propriété intellectuelle. Et un joli site vient de mettre les pieds dans un sacré plat. 

Voler, c'est mal. Donc les personnes qui répondent aux différents critères cités ci-dessous, incarnent le mal. Mais selon l'infographie, 75 % des ebooks, sur le territoire états-unien, sont achetés et pas téléchargés illégalement. Et 69 % des possesseurs d'ebooks ont acheté l'intégralité de leurs ouvrages. Présentée par Encremento, l'image reflète une partie des comportements observés.

En octobre 2012, le fondateur de BDZ Mag contactait notre rédaction pour évoquer un projet particulièrement intéressant : Pirate Ta BD. L'idée était simple : proposer à des auteurs de mettre leurs oeuvres en licence Creative Commons, et de les diffuser gratuitement, et numériquement, pour profiter d'une plus large audience. La licence était CC BY SA NC ND, autrement dit partager dans les mêmes conditions, sans modification ni commercialisation. Et le succès est venu.

Quoi ? Quid ? Qu'accoustiquons-nous ? Le ministère de la Culture qui aurait été pris, depuis ses bureaux, directement rue de Valois, en train de se livrer à des actes de contrefaçons ? Diantre !

On apprend tous de ses erreurs. L'an dernier, au mois de mars, sortait une cartouche de jeu pour Nintendo DS, 100 Livres classiques. Gallimard s'était alors fait épingler pour avoir utilisé une version de Proust issue du Projet Gutenberg. Laquelle contenait quelques coquilles...

Rowling contre Scribd : Potter en ebook contrefait et piraté

Le verdict rendu par la Cour de Justice de l'Union européenne la semaine dernière va en faire bondir certains. L'organe juridictionnel vient de statuer que l'intégration d'un contenu, quand bien même ce dernier avait été téléchargé sur une plateforme quelconque sans l'autorisation des ayants droit, ne constituait pas une infraction au copyright ou au droit d'auteur.

Les créateurs s'y résolvent : la lutte contre le piratage, c'est peine perdue. Et si d'un côté, les éditeurs peuvent toujours recourir à des sociétés de surveillance, les résultats sont toujours les mêmes : on tranche la tête de l'hydre de Lerne et quinze autres repoussent.