Où en est-on ? Qui a pris le pouvoir dans le monde du livre numérique ? Personne ? Allons, ne soyez pas timides : le premier nom qui viendrait à l'esprit c'est Amazon.
Il a refourgué aux États-Unis des gadgets en plastique avec un écran, qui permettent de télécharger en 30 secondes chrono l'un des 345.000 ebooks de sa librairie. C'était l'un des moyens. Puis Amazon a sorti son application Kindle for iPhone, en attendant celle pour Android, BalckBerry etc. Et là, c'est le bonheur : pas besoin d'acheter de Kindle...
En face... personne ? Si fait. Barnes & Noble, qui nous a gratifiés de plusieurs informations récemment : l'arrivée du catalogue de Google, donc un potentiel de 700.000 ouvrages, mais 500.000 tombés (paisiblement) dans le domaine public. Auquel on ajoutera prochainement 500.000 de mieux depuis que Google a ouvert 1 million d'ebooks à Sony, au format ePub...
En parallèle, B&N ajoute du WiFi, fourni par le FAI AT&T, qui fut le premier distributeur de l'iPhone, ainsi qu'un partenariat avec Plastic Logic, pour vendre leur Reader. Laquelle société est de mèche avec AT&T, justement. Et si l'on a bonne mémoire, on se souvient également du rachat récent de Fictionwise par le libraire, qui a déboursé 15,7 millions pour acquérir le site de vente d'ebooks.
L'ebook, le nerf de la guerre (qui tape sur les nerfs)
Et puis, on fournit également une application pour iPhone, qui la semaine passée était parmi les plus prisées du public, ainsi qu'un autre avec BlackBerry, et là, le circuit est soudain immense. Qui plus est, chez B&N, on vend des livres qui peuvent également être lus sur PC ou Mac, grâce à la suite Adobe. Car, qu'on le croit ou pas, certains n'ont toujours pas d'iPhone...
Reposons la question : concrètement, qui a la mainmise sur le numérique outre-Atlantique ? Logiquement, Barnes & Noble. Pas si évident pourtant, assure le New York Times.
D'abord, le Reader de Plastic Logic est attendu, certes, mais pas avant début 2010. Ensuite, le fonds de 500.000 ebooks fait partie justement du domaine public : pas un réel atout, si en face, les 345.000 ebooks d'Amazon sont des éditions récentes. En outre, la numérisation selon Google, c'est loin d'être la panacée, la version mobile de son service Books est elle-même plus encore catastrophique, au point de « vandaliser les textes », estime-t-on.
Jeu set et match... pas encore pour le consommateur
Et puis, si c'est du gratuit que vous voulez, vous pouvez les obtenir sur votre Kindle, ou iPhone via Kindle depuis des tas de sites, non ? En somme, conclut le journal : « Barnes & Noble a plus de livres en quantité pure, mais un gros paquet ressemble à du remplissage. » Un remplissage pratique, mais tout de même. Et les tarifs pratiqués sur les nouveautés sont tout de même et globalement plus chers que ceux d'Amazon. Cependant, il est notoire que le marchand perd de l'argent sur ces ouvrages et qu'une augmentation des tarifs n'est probablement pas à exclure.
Maintenant, on passe rapidement sur les DRM des ebooks, qui empêchent de prêter ou revendre les ouvrages que ce soit chez l'un, par la force de son format propriétaire, dédié au Kindle. Et sans compter les droits qu'Amazon a de venir supprimer directement sur votre Kindle des ouvrages non-conformes. Charmant. Alors, oui, ceux de B&N coûtent plus chers, mais ils ne sont pas verrouillés, et l'on peut les partager.
Enfin, on n'oubliera pas que le catalogue de certains éditeurs - à leurs dépens, certes, mais quand même - est encore limité aux ouvrages papier, ne souhaitant pas prendre part à cette aventure numérique.
Barnes & Noble, Amazon et plus si affinités
Alors égalité ?
Eh bien les versions pour les deux libraires permettent l'annotation ou la copie de passages du texte. Cependant, pour faire un tour dans les catalogues de l'un ou de l'autre, l'accès au net est obligatoire. Pour cela l'iPhone est assez désagréable rapporte-t-on, avec l'application Kindle.
Plusieurs autres bugs sont constatables : aucune synchronisation avec les périphériques de lecture pour B&N, mais un nombre limité de transferts chez Am ; une navigation dans les catégories proche du catastrophique chez Am, et un débit de 1 cent - remboursé par la suite - pour le téléchargement d'un livre gratuit. En face, pas d'option Marque page pour les applications B&N.
Alors égalité ?