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Essai littéraire : interroger le monde, en écrivain et écrivant

Il n’y a – fort heureusement – pas que la littérature dans la vie : on trouve des essais aussi. Des ouvrages qui pensent la société, s'appuyant sur les théories de la sociologie, de la philosophie, sur l'Histoire, l'ethnologie ou encore la psychanalyse, ils explorent un sujet avec une approche bien spécifique. Que serait Don Quichotte sans Lydie Salvayre pour redonner une énième vie à l'Hidalgo ?

Le 23/08/2022

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ActuaLitté

Dans le cadre de ses missions d’aide à la publication, le Centre national du livre permet à de nombreux éditeurs de promouvoir une large diversité d’écrits. L’opportunité de proposer un panel thématique, en partenariat avec ActuaLitté, de cette pluralité d’œuvres, en puisant dans le fonds des ouvrages soutenus par le CNL.

« J’ai un copain, il est pilote d’essai... enfin, il ne l’est pas encore ; pour l’instant, il essaie d’être pilote ! » Ce jeu de mots, signé Raymond Devos, anodin en apparence, nous fait réfléchir sur ce terme d’essai : qu’est-ce que recherche l’essayiste ?

Georges Sebbag, dans un de ses textes, essaye de montrer en quoi le génial Witold Gombrowicz était un mentaliste, rien que ça. Ou encore quand Julien Villa fait de Philip K. Dick le roi des freaks. Jusqu'à Simone F. Bauman qui puise dans la bande dessinée de quoi détailler un sujet bien particulier : elle-même.

Qu’est-ce qu’un essai littéraire ? Engloberait-il tous ceux qui déploient une belle langue, même pour parler de botanique, comme l'expérimenta Buffon. Et remerciements soient donnés à Roland Barthes, pour qui « il y a parmi ceux qui écrivent les écrivants et les écrivains... »

(crédits photo : Ihtar, CC 0)

 
 
 
 
 

Extraits

ActuaLitté

Critique

Gombrowicz mentaliste

EssaisCNL – G. Sebbag propose, dans son essai Gombrowicz mentaliste, un nouvel éclairage sur l'une des figures littéraires majeures du XXe siècle. L'écrivain polonais Witold Gombrowicz (1904-1969) a énoncé quelques intuitions fortes ? : mon moi est irréductible ? ; je parle en mon nom propre ? ; chaque moi est un cosmos qui exprime l'univers ? ; l'individu est menacé quand l'horizon humain est encombré par le grand nombre ? ; plus c'est intelligent, plus c'est savant, plus c'est bête ? ; à l'issue du duel à la grimace entre l'idéaliste et le matérialiste, ou du duel au pistolet entre l'analyste et le synthétiste, rien n'est tranché? ; la patrie polonaise n'a pas su reconnaître le génie de sa partie juive.

Ce livre, où sont dépeintes les nombreuses facettes du romancier polonais, n'est pas un essai sur mais avec Gombrowicz. Sebbag a passé au crible les voyances et les fulgurances de l'artiste Gombrowicz. Des visions et des idées, des plans et des séquences, des récits et des dialogues, plus actuels que jamais.

11/2021

ActuaLitté

Indépendants

Simone et moi

EssaisCNL – En 2015, à dix-huit ans, Simone F. Baumann débute 2067 un fanzine autobiographique qui paraît tous les deux mois.

Ce journal est toujours aujourd’hui, année après année, son travail quotidien. En six ans, elle autoédite une quarantaine de ces petits carnets de 40 pages (soit plus de 1 600 pages dessinées) qu’elle photocopie et vend à ses amis puis à un cercle restreint de quelques dizaines d’abonnés.

Simone est moi c’est 348 pages sélectionnées de ce travail autobiographique en bande dessinée. Six premières années de production rassemblées sous la forme d’un livre, premier volume à découvrir de l’univers si dense et particulier de cette jeune artiste suisse.

Une introspection rare et précieuse, témoignage d’une jeune femme hypersensible qui doit vivre coûte que coûte.

09/2021

ActuaLitté

Littérature française

Le testament de la fille morte

EssaisCNL – Voici le testament fulgurant et énigmatique d'une jeune fille morte en 2006, à l'âge de 87 ans. Introuvable en librairie depuis un demi-siècle, il a pourtant compté des admirateurs comme André Breton ou Bernard Noël. Mais personne n'en a mieux parlé que son premier lecteur, Antonin Artaud : Les textes de Colette Thomas présagent la formation d'un autre univers , ils sont tout ce qui reste d'un monde qui a sombré, écrit-il en 1947. Dans une postface, Pacôme Thiellement éclaire d'éléments inédits la vie et l'oeuvre de celle qui se mura dans le silence après la publication de cet unique livre.

08/2021

ActuaLitté

Poésie

Le nouveau roman

EssaisCNL – La nueva novela est un ouvrage majeur de la littérature contemporaine en langue espagnole. Publié à compte d'auteur par le poète et artiste Juan Luis Martínez en 1977 au Chili, un pays alors sous dictature, La nueva novela n'est pas un recueil de poèmes, c'est un objet d'art, mis en page et fabriqué par son auteur, composé de textes et d'images (collages, dessins, photographies) qui se répondent, dans lequel divers objets sont ajoutés (hameçons, drapeau, papier buvard) et diverses opérations effectuées (comme d'ajourer une page afin d'y produire une transparence locale), nécessitant l'intervention de la main sur chaque exemplaire imprimé.

Proclamant la disparation de l'auteur (dont le nom est rayé en couverture), multipliant les références, les jeux intertextuels et les réécritures, La nueva novela est un livre insituable, dont la légèreté apparente dissimule le vide central, celui du signe privé de son sens, qui est aussi celui que creuse la dictature.

05/2021

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Histoire des mentalités

Les iconophages. Une histoire de l'ingestion des images

EssaisCNL – Manger ou boire des images... quelle drôle d'idée ! Et pourtant, depuis l'Antiquité, on n'a cessé de se repaître de fresques, d'icônes, de sculptures, de gravures, d'hosties estampées, de gaufres héraldiques, de représentations en massepain ou de mets sculptés... Spécifiquement produits pour être consommés ou détournés de leur destination première pour être ingérés, ces artefacts figuratifs ont non seulement pu être regardés, mais encore incorporés sous forme solide ou liquide.

Mais comment expliquer pareille attitude à leur égard ? Pourquoi prendre en soi une image, au risque de la détruire, plutôt que de la contempler à distance, sagement ? Quels imaginaires traversent ces désirs d'incorporations ? Quelles sont les configurations visuelles offertes à la bouche et quels en sont les effets ? Quelles fonctions thérapeutiques, religieuses, symboliques ou sociales peut-on attribuer à cette forme de relation iconique ? Voilà quelques-unes des questions à partir desquelles cette enquête sur l'iconophagie se déploie.

04/2021

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Grec ancien - Grammaire

Traité des adverbes

EssaisCNL – Le traité Des adverbes est l'une des quatre monographies que la tradition nous a conservées de l'oeuvre d'Apollonius Dyscole, grammairien alexandrin du IIe siècle de notre ère. Cette étude systématique de l'adverbe, qui s'inscrivait dans une vaste collection de traités techniques consacrés aux parties de la phrase, n'est pas seulement notre témoin le plus ancien en la matière ; elle fut une référence de premier plan pour l'ensemble de la tradition grammaticale postérieure, dans les domaines grec et latin, au moins jusqu'à la fin du moyen âge byzantin.

Après avoir fondé en raison la définition de l'adverbe — un mot invariable qui prédique un verbe—, Apollonius recense plus de six cents adverbes, qu'il distribue dans une vingtaine de types morphologiques. Ce travail de classement participe du projet scientifique du grammairien, qui consiste à formuler les normes de correction auxquelles toute irrégularité apparente doit se soumettre. Inlassablement, le maitre alexandrin énonce une règle, signale l'irrégularité — un barbarisme, une forme ambiguë, une variante dialectale —, puis la rejette ou s'efforce de la justifier en levant l'ambiguïté ou en remontant à la forme "saine".

A travers plusieurs centaines d'étymologies, Apollonius érige, au fil du traité, les principes fondamentaux (lois de l'accentuation, pathologie, distinction entre dérivation et altération) de la grammaire alexandrine. Le présent ouvrage propose une nouvelle édition critique et la première traduction du traité Des adverbes dans une langue moderne, assortie d'un commentaire méthodique. Traduction de Dumarty Lionel

02/2021

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Psychologie, psychanalyse

Duras avec Lacan. "Ne restons pas ravis par le ravissement"

EssaisCNL – En 1964, Marguerite Duras publie Le Ravissement de Lol V. Stein. Le roman fait événement. Pour l'auteure d'abord, qui dira en 1993, dans Ecrire, qu'il a été de ces livres "encore inconnus de moi et jamais encore décidés par moi et jamais décidés par personne". En 1965, le psychanalyste Jacques Lacan rend hommage à une écriture qui, selon lui, parvient à cerner un savoir insu et converge avec l'usage de l'inconscient.

01/2021

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Critique littéraire

Suzanne Césaire. Archéologie littéraire et artistique d'une mémoire empêchée

EssaisCNL – Suzanne Césaire (1915-1966), épouse d'Aimé Césaire, est l'auteure d'une oeuvre trop longtemps méconnue mais essentielle pour l'histoire littéraire antillaise et l'écocritique postcoloniale. Cofondatrice et pilier théorique de la revue Tropiques (1941-1945) où elle a publié plusieurs articles, elle est aussi l'auteure d'une pièce de théâtre et a entretenu une correspondance littéraire avec nombre d'intellectuels de son temps. Cet ouvrage analyse la pensée de cette théoricienne martiniquaise des cultures caribéennes à travers ses écrits, tout en décryptant les marques de sa présence dans les oeuvres de ses contemporains (André Breton, Aimé Césaire, René Etiemble, Michel Leiris) et les résonances de sa grammaire émancipatrice et humaniste chez Kamau Brathwaite, Ina Césaire, Edouard Duval Carrié, Fabienne Kanor, Lénablou et Daniel Maximin. Anny-Dominique Curtius élabore une méthode d'archéologie littéraire et artistique pour comprendre les raisons d'un si long silence sur l'oeuvre de Suzanne Césaire et explore l'originalité et la modernité de sa pensée critique. L'approche comparatiste, interdisciplinaire et genrée de cet ouvrage puise dans l'esthétique qu'a privilégiée Suzanne Césaire elle-même pour façonner ses grilles conceptuelles et épistémologiques. Sa réflexion cannibale, audacieuse et libre s'inscrit dans ce qu'elle appelle une "lucidité totale" sur la Caraïbe.

12/2020

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Théâtre

Philip K. ou la fille aux cheveux noirs. Jane K. sous texte et cosmogonie de Philip K. ou la fille aux cheveux noirs

EssaisCNL – Nous sommes à Berkeley, dans la baie de San Francisco, berceau de la jeunesse contestataire, le 7 novembre 1972, le jour des élections présidentielles américaines. Richard Nixon brigue un second mandat. Philip K. a quarante-quatre ans. C'est un auteur de science-fiction : jusqu'ici un genre de littérature mineure pour adolescents attardés. Philip K. vit dans cette ville, depuis l'âge de cinq ans. Eternel étudiant, il a connu dans sa jeunesse la chasse aux sorcières communistes et le maccarthysme.

La guerre froide : le Vietnam, Cuba, les mouvements révolutionnaires aux Etats-Unis, l'affaire du Watergate, tout concourt à développer sa paranoïa. A moins que celle-ci ne soit due aux amphétamines légales qu'il prend depuis tant d'années pour soutenir son rythme effréné d'écriture : les éditeurs de science-fiction payent au rabais et à la ligne. Voici plus de vingt ans que Philip K. passe ses nuits à écrire des romans dystopiques où il est toujours question de réalités cachées, de manipulations psychiques à grande échelle, de jumeaux séparés, évoluant dans deux univers parallèles (la mort de sa soeur jumelle, Jane, peu après leur naissance, l'a traumatisé, et on trouve un peu partout dans ses livres cette même fille aux cheveux noirs). Les jeunes amis de Philip K. voient ses romans comme des paraboles anticapitalistes. On le surnomme dans Berkeley : le roi des freaks. Philip K. , contre son gré et par une suite de malentendus, devient donc un symbole de la contestation américaine, une cible pour l'Amérique réactionnaire qui en cercle la jeunesse de Berkeley et San Francisco. Ce titre est composé du texte de la pièce Philip K. ou la fille aux cheveux noirs et du sous-texte Jane K. écrit en amont de la création de la pièce.

06/2020

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Ethnologie

Cosmogonies. La préhistoire des mythes

EssaisCNL – Comment expliquer les ressemblances troublantes que l'on observe entre des mythes dont l'aire de répartition fait parfois le tour de la Terre, alors même que les populations auprès desquelles ils ont été recueillis, distantes dans l'espace ou dans le temps, n'ont pu se côtoyer ?

Se pourrait-il que cet air de famille relève non de convergences fortuites mais de véritables liens de parenté unissant des récits transmis de génération en génération au fil du peuplement humain de la planète ? En empruntant aux biologistes de l'évolution leurs méthodes statistiques de classification des espèces du vivant sous forme d'arbres phylogénétiques, cet ouvrage novateur entreprend d'étayer de manière rigoureuse une intuition fondatrice de la mythologie comparée.

De Polyphème à la Femme-Oiseau et à la Ménagère mystérieuse, en passant par le Plongeon cosmogonique, le Soleil volé et les mythes de matriarchie primitive, Julien d'Huy montre comment des récits apparemment disjoints les uns des autres se ramifient autour de troncs communs, qui s'enracinent dans les profondeurs de la Préhistoire. Suivant leur évolution, ponctuée d'altérations, d'emprunts et d'oublis, au gré des pérégrinations de notre espèce, il retrace la généalogie de grandes familles de mythes qui se sont propagées depuis des temps immémoriaux. Mais la reconstitution de ce processus de transmission d'un patrimoine mythologique ouvre une perspective plus vertigineuse encore : reconstruire les protorécits dont les versions documentées sont issues ; autrement dit, faire à nouveau résonner les premiers mythes de l'humanité et appréhender la vision à travers laquelle nos lointains ancêtres donnaient sens au monde qui était le leur.

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