Recherche

Sébastien Brebel

Dossiers

Extraits

ActuaLitté

Littérature française

Le fauteuil de Bacon

Rétabli. J'habite maintenant une chambre d'immeuble, dans une tour étrangement calme, à la périphérie. Et je me dis que ma vie nouvelle a commencé, dans cette chambre silencieuse et sommairement meublée. Pas longtemps seul. Sauvage ne dit plus rien, il m'observe tranquillement, le visage fermé : arrimé à son fauteuil, il écoute mon récit avec une curiosité violente, péniblement contenue sous l'échafaudage de patience et de politesse. Un animal à sang froid, ai-je souvent pensé de lui, tout entier dissimulé au-dedans de soi-même et distillant le malaise par doses régulières, savamment calculées à l'avance, ses lunettes noires opposant comme une fin de non-recevoir à toute tentative de sonder sa pensée. Je commence à comprendre. Et je revois le fauteuil qui occupe tout à coup le devant de la scène, et je pense au chemin parcouru par ce fauteuil, et je me dis que le fauteuil de Sauvage est parvenu bel et bien au terme de sa course sur le chemin qui mène Sauvage à l'objet de sa curiosité.

01/2007

ActuaLitté

Littérature française

L’appartement

Nous menions, ma soeur et moi, une existence idéalement paisible - une existence qui, à bien des égards, évoquait le paradis. Notre paradis immobilier, répétait Léonie, qui s'était toujours refusée à me dire à qui appartenait l'appartement et combien de temps nous pourrions l'occuper sans en être chassés.

11/2023

ActuaLitté

Littérature française

La baie vitrée

Une femme seule, désouvrée, occupe une villa de bord de mer. Temps suspendu de l'ennui : passé et présent coexistent dans l'ajournement de tout avenir. L'extérieur reste abstrait, quasi-irréel, contemplé dans le cadre nettement découpé d'une baie vitrée. L'action n'est pas refusée, elle est située hors champ. Dans ce texte qui a donné son nom au recueil, le drame n'est pas absent, mais il n'est jamais nommé. Les treize autres nouvelles qui composent La Baie vitrée évoluent dans le même trouble. Chaque texte peut être lu comme une variation du désir, dans sa dimension mortifère, jalouse, obsessionnelle ou mélancolique. Et même s'il n'y a pas de progression chronologique ni de lien narratif manifeste entre chaque récit, il n'est pas interdit de penser qu'ils prennent tous leur source dans l'âme d'un même narrateur, tour à tour exalté, déprimé, et finalement insaisissable.

05/2013

ActuaLitté

Littérature française

Villa Bunker

Le narrateur de Villa Bunker reçoit des lettres, des dizaines de lettres rédigées par sa mère depuis une villa de bord de mer juchée sur la falaise, isolée des autres habitations. Ces lettres racontent le séjour impossible de ses parents dans une maison inhabitable, trop grande pour eux, qui se révèle après quelques jours un labyrinthe où les souvenirs refluent, imprévisibles, et où les états d'âme se succèdent, contradictoires, corrosifs. D'abord confrontés au mauvais état de la villa et à la difficulté de s'y repérer, les parents assistent, impuissants, à la détérioration de leur état psychologique. Faut-il accuser les effets pervers d'une architecture aberrante? Incriminer la situation d'isolement de la villa? Soupçonner la folie latente de ses occupants? De déchiffrements en interrogations, le narrateur devient bientôt lui-même la proie d'une villa qui, à l'image de la mémoire et du temps, ne cesse de se métamorphoser.

10/2009

ActuaLitté

Littérature française

Place forte

Tous les après-midi, le notaire déchu délaisse son étude et parcourt dans sa BMW les routes départementales du Maine-et-Loire à la recherche de la phrase décisive qui ouvrira son anti-testament. Il laisse derrière lui un fils idiot inlassablement occupé à ses puzzles. Il écrase un chien. Il cherche un vétérinaire. Son errance le conduit jusqu'au fermier germaniste qui, retranché dans sa ferme, a renoncé un jour aux travaux de réfection pour se consacrer à la lecture des auteurs allemands. Le fermier germaniste vient de se pendre et sa femme fait au notaire déchu le récit de leur vie : le froid, les travaux impossibles à terminer, la lecture des auteurs allemands, des philosophes allemands, si ennuyeux, si désespérants, et les années qui passent jusqu'à ce que l'on en oublie son nom. Quelque part, ailleurs, au coeur profond du livre, un homme chute dans le monde des apparences, s'envase. Il dessine inlassablement la carcasse d'un animal mort, vache, aurochs, peu importe, tant dans son crâne se confondent et se répondent dans un même écho le mugissement de l'espèce disparue et les râles sourds de la bête que l'on abat en série. Chaque trait, chaque mot, fore la réalité ; à chaque trait, à chaque mot, c'est le désert qui perce, une steppe immobile. Place forte nomme ce désert qui est dans le roman, ce lieu d'expérience et de retournement de la phrase dans une tête qui travaille à sa ruine et à dépeupler. Si l'idée de leur enfermement obsède les trois personnages du livre, ça n'est pas dans la perspective d'y trouver refuge, mais pour éprouver la capacité d'être horrifié : pour ne pas mourir vivant.

08/2002

ActuaLitté

Littérature française

Erre, erre

Et dire que je n'avais même pas eu à prononcer le nom de Morne pour m'y retrouver.

05/2021

Tous les articles

ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté
ActuaLitté