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Presses universitaires de Strasbourg

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Plus forts, car vulnérables !

Marie-Jo Thiel et Patrick C. Goujon reprennent la question sensible des abus dans l'Eglise à travers le thème de la vulnérabilité comprise comme "porosité ontologique" . Quel rôle joue cette dernière dans la crise systémique qui traverse depuis quelques années l'institution ecclésiale et qui touche plus largement la société tout entière ? Contrairement à ce que l'on pourrait penser, la culture des abus a pu prospérer en raisond'une vulnérabilité bien souvent déniée. Il s'agit, en se mettant à la suite du Christ vulnérable, de ne plus avoir peur de ses propres vulnérabilités, de les reconnaître et de les regarder en face. Trop souvent, l'Evangile est employé comme un moyen de pouvoir, alors qu'il vulnérabilise pour ouvrir plus pleinement à la fécondité de l'Amour. Ainsi, à la culture de l'abus, il faudrait répondre par une culture de la vulnérabilité assumée et discernée, qui doit mener à unchemin d'humanisation pour chacun d'entre nous. AUTEURS Marie-Jo Thiel, médecin de formation, est professeur émérite de l'université de Strasbourg. Très engagée dans le domaine de la prévention des abus dans l'Eglise, elle est l'auteur de plusieurs livres sur le sujet dont L'Eglise catholique face aux abus sexuels sur mineurs (Bayard, 2019) et Abus sexuels : écouter, enquêter, prévenir (Presses universitaires de Strasbourg, 2022). Patrick C. Goujon est prêtre jésuite. Normalien, agrégé de lettres modernes, il est professeur de théologie spirituelle et dogmatique au Centre Sèvres à Paris. Depuis septembre 2021, il est le rédacteur en chef de Recherches en science religieuse. Il est l'auteur du témoignage Prière de ne pas abuser (Seuil, 2021).

05/2023

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Charismatiques

Pierre Bockel

Il aurait pu vivre mille autres vies, mais il a choisi de répondre "au secret appel du Christ" et de s'engager sur un chemin tout entier orienté vers les autres. Originaire de la patriotique ville de Thann, l'Alsacien Pierre Bockel (1914-1995) fut ordonné prêtre à Lyon en 1943 alors qu'il avait rejoint dès 1940 un des premiers réseaux de la Résistance française, créé en Alsace. L'abbé-maquisard contribua en septembre 1944 à la formation de la Brigade Alsace-Lorraine commandée par André Malraux dont il devint l'ami, participant comme aumônier militaire à tous les combats de cette unité de la France Libre jusqu'à la fin du conflit mondial. Aumônier universitaire après la guerre puis, de 1967 à 1986, archiprêtre de la cathédrale de Strasbourg ("ma fiancée", la surnommait-il), Pierre Bockel fut de tous les mouvements qui participèrent au renouveau et à l'ouverture de l'Eglise catholique avant et après le concile Vatican II: oecuménisme, dialogue avec les juifs, réconciliation franco-allemande et ouverture européenne, voyages et camps de jeunes, création de revues, publication de livres, chroniques dans la presse et homélies. Son activité inlassable se déployait et se renouvelait sans cesse au service d'une foi qu'il voulait modeste et lumineuse. L'amitié avec André Malraux fut le fil rouge d'une vie que le mystère du mal et de la mort hantait. Ils avaient tous deux fait le pari de la liberté et de la fraternité et leur dialogue ininterrompu ouvre de fécondes réflexions, plus que jamais stimulantes, sur le sacré et la transcendance. Tous ceux qui ont côtoyé Pierre Bockel, comme Daniel Froville, qui signe ici une biographie aussi documentée qu'inspirée confirment la justesse du commentaire d'André Malraux sur son ami : "Toute noblesse humaine est langage de Dieu".

05/2012

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