Comment ont-ils fait ?
Oui, comment ont fait les médias pour qu'une personne sensibilisée depuis toujours à l'urgence écologique ne supporte plus l'expression « faire un geste pour la planète » ? Pour qu'un homme attentif depuis toujours à l'égalité entre les hommes et les femmes, un homme qui a souvent travaillé sous les ordres d'une femme sans que cela lui pose le moindre problème – et pourquoi y en aurait-il eu, d'ailleurs ? –, pour que cet homme, donc, sorte de ses gonds chaque fois qu'il entend « Me too » ou « Balance ton porc » ?
A cela trois raisons : le matraquage, l'ignorance, l'égocentrisme.
Le matraquage ? Inutile d'insister : depuis deux ans, vous n'avez pas le pu manquer. L'ignorance ? Un seul exemple : pour présenter comme « écologiques » les véhicules électriques qui vont équiper le futur aéroport de Pékin, alors qu'ils seront rechargés par des centrales à charbon, il faut une sacrée dose d'incompétence scientifique. L'égocentrisme ?
Si on analyse les propos tenus, on ne peut que constater qu'il s'agit avant tout de préserver le mode de vie et les préoccupations d'une bourgeoisie intellectuelle aisée de grande ville – les bien pensants – et que, derrière les mots et le militantisme de façade, se cache essentiellement une frénésie de consommation : consommation de voyages, consommation de sorties, consommation de mecs, consommation de nanas, recherche de bien-être physique (la « béance pour être »), etc. Ainsi, l’écologie consiste avant tout à acheter bio et à réclamer qu’on pende haut et court les utilisateurs de diesels. Pas question en revanche de remettre en cause les « acquis sociaux » que sont les vacances en avion à l’autre bout du monde ou bien les scooters de mer !
De même, dans une récente déclaration de politique générale du Premier Ministre, laquelle vient au terme de six mois de crise des gilets jaunes, trois mois de contributions au débat national et une élection, quel était le SEUL point qui intéressait les médias : serait-il question dans son discours de « la PMA pour toutes » ? Quel mépris des Français et de leurs préoccupations !
C'est grave, car, si les seules valeurs mises en avant sont celles de la consommation, le corollaire est l'individu jetable – pour l'entreprise, pour son conjoint – et le chacun pour soi.
C’est ce qui a poussé Pierre Daussin à écrire le roman « Bienvenue à Montigny ». À travers le parcours de Léa, jeune femme initialement bien intégrée dans ce milieu mais qui, à la suite de ses rencontres, est amenée à s’interroger sur les vraies valeurs, il a voulu dénoncer les clichés de ce monde superficiel et refermé sur lui-même. Et montrer que la vraie vie est ailleurs.
Bien sûr, on va certainement le taxer de rétrograde, de conservateur, voire de misogyne. Une manière facile pour d'éliminer un contradicteur. Tout cela est absolument faux, bien sûr, pour lui qui précise sur son blog qu'il rêve du jour où l’élection d’une femme Présidente de la République (à condition que ce ne soit pas Marine Le Pen, bien sûr !) ou sa désignation comme Premier Ministre, soit un non-événement. Comme en Norvège, par exemple.
Un conseil cependant : si vous faites partie de ceux qui pensent :
– que la chimie devrait être interdite, et les utilisateurs de diesels déchus de leurs droits civiques,
– que si à 50 ans une femme n’a pas largué son mec – voire plusieurs – c’est qu’elle a manqué sa vie,
– que la séduction (euphémisme de la drague) est la forme la plus aboutie et la plus gratifiante des relations homme-femme,
– que n’importe quel machin à roues devient écologique à partir du moment où il est équipé d’un moteur électrique,
– que ruralité et agriculture sont synonymes, de même que pauvreté et quartiers,
– que ce sera super-excitant de monter un jour dans une voiture autonome,
– que les journalistes politiques donnent tous une image exacte du travail des hommes et des femmes politiques,
– que la cause des zadistes, quels qu’ils soient, est toujours juste, et qu’ils doivent être systématiquement encouragés et soutenus,si vous pensez cela, alors, surtout, ne lisez pas ! Cela pourrait vous perturber et – pire ! – vous amener à vous poser des questions…
Sinon, nous vous laissons découvrir un livre passionnant et agréable à lire. Vous y trouverez Léa, qui, de San Bernardo, dans les Caraïbes, à Chauny, dans l’Aisne (et surtout pas « dans le 02 » !) va faire un sacré bout de chemin. Et aussi une ZAD, une prostituée, un village et sa municipalité, le site marché-aux-mecs.com, un milliardaire patron de presse, une femme libre, un scientifique, le mystérieux Martin et pas mal de bien-pensants.
Pour en savoir plus sur le livre, et en lire quelques extraits, rendez-vous sur le blog de l'auteur à l'adresse : https://leamontigny.home.blog