Quand la NRF prend doucement un virage à gauche, l'orange Revue des Deux Mondes, née en 1829 et un temps portée par les Romantiques, garde le cap enclenché par Valérie Toranian : à droite toute ! Assumer en tout cas le débat d'idées. Le numéro de mai-juin est consacré à Friedrich Nietzsche “le français”.
Cet amoureux de Carmen et de la ville de Christian Estrosi est raconté à travers plusieurs perspectives : un entrepreneur et petit-fils de grand homme, Yves de Gaulle, qui retient l’hymne à la vie du poète-philosophe. L'universitaire Robert Kopp réfléchit sur la notion de décadence à partir du philosophe, et du père du roman d’analyse expérimental, Paul Bourget, plus lu aujourd’hui.
Pour l'essayiste et critique Eryck de Rubercy, c’est Nietzsche et la commune, l’esthète Lucien d’Azay, Nietzsche et Nice, Olivier Bellamy, Nietzsche et Bizet. Le pourfendeur du wokisme et ses affiliés, Marin de Viry, nous parle, sans surprise, de la sécheresse de notre époque. La revue s'ouvre à l'actualité : l’intelligence artificielle nous mène-t-elle au surhomme ?
Enfin, ou plutôt au début, Nietzsche par Michel Onfray (Certains s’écrient, au secours !).
Nietzsche d’un côté, et le chrétien préféré du philosophe allemand de l’autre, Blaise Pascal, par quatre éminents savants : Stéphane Barsacq, Michel Delon, la médaille Fields Cédric Villani, et Frédéric Verger.
Des études, des reportages, des critiques, des fiches de lecture, des réflexions encore : Ramsès II, Charles III, Robert Desnos, Ingmar Bergman… Et un inédit du penseur du politique, Julien Freund, des plus vintage.
En tant que vieille dame, la Revue des Deux Mondes, c’est aussi la numérisation de près de 200 ans d’archives, rendus gratuites sur leur site internet. Des plumes dénommées Balzac, Hugo, Baudelaire, Stendhal, Orwell… Un fonds exceptionnel à découvrir.