« Il y a plus de raison dans ton corps que dans ta meilleure sagesse », disait Nietzsche, ajoutant une autre fois que les Grecs étaient superficiels par profondeur. Le corps, ce véhicule de l’esprit, ou l’inverse, n’est-il pas notre bien le précieux ? Quelle place tient-il dans notre personnalité ? N’est-il pas la seule justification de nos pensées ? Nietzsche le pensait. L’organisme malade, détendu, étiré, libéré ou contraint, voilà des sujets pour la littérature et l’essai.
Dans le cadre de ses missions d’aide à la publication, le Centre national du livre permet à de nombreux éditeurs de promouvoir une large diversité d’écrits. L’opportunité de proposer un panel thématique, en partenariat avec ActuaLitté, de cette pluralité d’œuvres, en puisant dans le fonds des ouvrages soutenus par le CNL.
Roland Barthes, à la suite de Nietzsche, va plus loin encore : « Toute l’histoire repose, en dernière instance, sur le corps humain. » Chercher des explications extérieures aux crises de l’organisme social ne serait-il pas le grand péché des historiens ? Dans cette idée, il ne faut jamais se borner aux raisons, mais bien s’intéresser aux remèdes.
Jean-Pierre Faye, dans son Corps miroir, réfléchit sur le « statut du sujet narrateur » et cette « déraison de l’histoire du XXe siècle », où il place notamment cette disqualification de la « métaphysique », après Nietzsche toujours.
Plus poétique, il y a le Corps rassemblé d’Esther Tellermann, ou cette identité qu’on a définitivement dans la peau, qu’elle soit celle du Fado ou de la Saudade. Le corps, c’est aussi plus prosaïquement la santé, et dans sa dimension tout sauf négligeable, une question politique.
(crédits photo : Inge Poelman/Unsplash)
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