Mysteries of Thorn Manor

Paris n’avait pas assez du titre de Ville Lumière : elle devint également la capitale mondiale des Arts et de la Sorcellerie. Un univers réglementé où même la procréation médicalement assistée a basculé dans un mode opératoire magique. Manon et Mila y avaient placé tous leurs espoirs de devenir mères.
Avant.

Parce que depuis la Déchirure, la magie a disparu. Et la cité est brisée, reposant sur les ruines d’un désastre que l’on n’explique pas. Une brigade dédiée à la traque des artefacts encore en circulation tente de maintenir un semblant de paix civile.

Non qu’avant, ce fut vraiment la joie : les opposants à la magie ne manquaient pas…

Mais désormais, tout cela ressemble à une fragile illusion de société. Surtout quand des sorciers, dont les pouvoirs semblent toujours actifs, partent en chasse d’une jeune fille et de son chat géant.
Un premier opus au rythme haletant, dans un univers extrêmement bien pensé.

Commencé à 21h01 et achevé à 22h22 pour être précis, ce petit livre désopilant () conte et compte le temps avec jubilation. Dans la seconde, vous allez prendre conscience que prendre du temps pour la lecture de ce livre va vous faire gagner votre temps.

Ici, pas de longs discours philosophiques pour comprendre le fonctionnement de notre société et ses incohérences. 118 pages, 91 chapitres pour saisir toute l'absurdité et la folie d'un monde qui compte sans cesse pour être toujours plus compétitif et plus rentable mais qui au final n'atteint que vacuité, ennui et sombre désespoir.

"Le temps passe plus vite quand on s'amuse."

Pas de panique, grâce à l'humour noir et corrosif de l'écrivain suédois Pär Thörn (traduit par Julien Lapeyre de Cabanes), le drame de nos vies ordinaires devient dérisoire et très drôle. Voici donc un court texte pour passer le temps sans vraiment le perdre.

Sous la forme d'un faux-journal, un homme relate sa vie, de sa naissance à sa mort. Un quotidien comptabilisé, ritualisé, éprouvé, évalué, condensé à travers le temps imparti à chaque geste, chaque activité qui le compose.

Analyse d'autant plus fine et précise que le narrateur exerce la profession de chronométreur dans une usine. "Mon devoir n'est pas d'inventer, de construire ou de falsifier des données, mais de noter les chiffres qui s'affichent lorsque je mesure la durée d'une action avec ma montre."

Ainsi toute sa vie, le héros s'évertuera à optimiser le temps. Rigoureux et objectif, sérieux, il prend le temps de trouver toutes les possibilités pour qu'à l'usine l'ouvrier soit plus performant et productif, devient expert reconnu, affecté au bureau central  et même  invité au congrès fondateur de la société tayloriste de Suède.

"Je me perçois comme une ressource".

Sa vie personnelle est mesurée et simple comme un canapé IKEA à monter soi-même. "Les heures s'ajoutent aux heures. Les jours s'ajoutent aux jours. Les années aux années". Il y a bien, çà et là quelques irritations, des menaces qui freinent le rythme, une montre qui cesse de fonctionner, et défie alors l'équilibre de l'esprit, crée de la souffrance, mais globalement, sa maîtrise et son expérience de la mesure du temps le conduisent jusqu'à sa retraite sans vraiment connaître de lassitude ni de solitude mal vécue ("elle m'a donnée la liberté de penser").

Mais rien n'arrête la course du temps, pas même l'attention qu'on lui porte. Et si très certainement notre espérance de vie augmente à mesure que nous vieillissons, elle n'empêche pas la FIN.

Celle du livre bien sûr !

, la nouvelle série d'Alain Surget se déroule au Moyen Age: chevalier, sorcellerie et complot au menu, le tout servi par une langue à la fois relevée et savoureuse.

Margot, fille de seigneur, veut être chevalier, se balade vêtue de braies et manie l'épée avec adresse. Elle est un peu peste, très sûre d'elle, et n'a peur de personne, surtout pas de son père. Dans la forêt, elle fait la connaissance de Brouk, fils de sorcière et pas très courageux. Margot décide d'en faire son écuyer, et passe son temps à corriger le vocabulaire du garçon (ce qui donne lieu à des dialogues très drôles!). Les deux enfants découvrent qu'un complot menace le château, et que des traîtres vivent parmi eux. Et puisque personne ne les croit, ils vont tenter d'agir seuls.

L'aventure se poursuit de tome en tome, alternant rebondissements de l'intrigue et dialogues enlevés, les personnages sont attachants, et les livres sont abondamment illustrés. Vous devriez adorer !

Dans « un lieu si reculé qu'il est comme tombé des cartes et des livres de géographie », il existe une école pas comme les autres. C'est une école… de monstres ! Ici pas de cours de mathématiques ni de français, mais de quoi devenir le parfait petit monstre ! Les élèves enchaînent les bêtises et collectionnent les punitions, pour la plus grande fierté de leurs professeurs et le plus grand bonheur des lecteurs. Troisième tome de la série, Va y avoir du sport raconte comment le professeur Volt va essayer de transformer les petits monstres en montagnes de muscles. Et pour ça, il a préparé un parcours d'enfer ! Oui mais voilà, les élèves sont bien plus doués en bêtises qu'en sport, et leurs facéties ne vont pas simplifier la tâche du pauvre professeur…

Tous les fans de Mortelle Adèle et Zoé Super retrouveront avec plaisir les textes de Mr Tan dans cette collection déjantée, délicieusement illustrée par Camille Roy. Outre une fabrication soignée, le contenu tient ses promesses en présentant des petits monstres comme on les aime, pas effrayants mais plein d'énergie, et que l'on retrouve avec plaisir au fil des tomes. Le texte est présenté de manière ludique, mêlant narration traditionnelle et bande dessinée, et les illustrations regorgent de petits détails croustillants. Tour à tour mignons, drôles et inventifs, ces petits élèves vous en feront voir de toutes les couleurs !

Monstrueusement drôle !

Retrouvez également, dans l'ordre ou dans le désordre, le tome 1 : Coup de foudre à l'école, le tome 2 : À l'attaque, et le tome 4 : Panique à la cantine (le 7 octobre 2015 en librairie).

Et un de plus qui s'aventure dans l'édition participative, mais cette fois fort d'une certaine expérience dans le domaine. En effet, depuis plusieurs mois, My Major Compagny et XO Éditions travaillent ensemble à la réalisation d'un site invitant les internautes à s'investir dans des livres, sur un principe simple : récolter des fonds pour payer la réalisation du livre élu.

Élu, à la condition qu'il recueille les 20.000 € nécessaires pour voir le jour, à travers My Major Compagny Books. Bien sûr si le montant des 20.000 € n'est pas atteint, les internautes seront rembrousés des parts achetées.

Ici, comme ailleurs, donc, l'internaute pourra découvrir des extraits de textes et décider d'investir ses derniers dans un auteur qui lui semble intéressant. Dans cet arrangement, MMCB propose l'expertise et la connaissance de cette méthode et de son côté, XO apportera ses compétences d'éditeur.

Pour l'heure, seule une version bêta est en ligne et le grand lancement se fera le 24 mai. Et pour ceux qui se demandent, la réponse est non : XO ne fait pas de livres numériques, dont les ouvrages publiés dans ce cadre seront uniquement en version papier.

Pour le coup, MMC compte au moins deux belles réussites dans le domaine musical, Grégoire, avec 80.000 disques et Joyce Jonathan, avec 50.000 disques. Pour Michael Goldman, président de MMC, pas de surprises : on transpose exactement le modèle actuellement utilisé pour la musique au monde du livre et « l'internaute gagne de l'argent sur les ventes ».

Et des ventes, on risque d'en voir se faire, puisqu'en mettant Bernard Fixot dans l'affaire, MMC ne se trompe pas trop. Les Éditions XO ne sont pas vraiment réputées pour leur matière littéraire, mais bien pour des succès de librairie d'envergure. Alors évidemment, il ne s'agit pas du tout du « premier site d'édition participative », comme vous l'expliquera la vidéo promotionnelle, et encore une fois on se demande bien pourquoi se sentir obligé d'employer des méthodes marketing très vite éventées. Soit. (plus d'informations)

Ce qui reste encore intéressant, c'est de savoir comment l'internaute sera impliqué « dans tous les processus de l'édition ».

Chercher le meilleur accord

La distribution sera assurée par Editis, qui possède la totalité de la maison, depuis janvier 2006, et l'on peut imaginer facilement que la machine à best-sellers qu'est XO Éditions - 20 titres par an en moyenne par an - doit d'ores et déjà préparer son plan de bataille. On ne sera pas là pour publier des auteurs talentueux, quoi que le mot revienne régulièrement, mais plutôt pour éditer du texte qui va se vendre. Et massivement si possible.

Peu après le Salon du livre, MMC nous expliquait que sa démarche nécessitait un acteur comme XO, d'abord ce que l'on sait de ses réussites en termes de livres, et que MMCB attend évidemment,et surtout, parce que l'édition est un univers qui leur était complètement étranger. Dans cette optique, XO représentait forcément un interlocuteur tout à fait adapté.