Bonne et mauvaise nouvelle pour les écrivains américains cette semaine. Et surtout une situation ubuesque, ou kafkaïenne, découlant des grèves actuelles menée par les scénaristes à Hollywood.
Deux émissions très prisées des auteurs pour ce qu'elles apportent de visibilité reviennent sur les écrans : Colbert Report et The Daily Shaow. Ça, c'est bien. Ce qui l'est moins, et particulièrement pour les auteurs de genre non fictionnel, c'est la grève qui touche actuellement les studios : celle des scénaristes. Et avec eux, la Writers Guild of America.
Et conséquemment le piquet de grève infranchissable pour accéder aux studios...
La division règne désormais au sein des écrivains : peut-on décemment se rendre à un show télé dans ces conditions ? Michael Pollan, connu pour son manifeste sur la Défense de la nourriture a annulé le passage dans une de ces émissions, « parce qu'il ne voulait pas traverser le piquet de grève », dit son éditeur.
Un autre, Paul Krugnman, annule également, pour l'émission du lundi, bien que la raison ne soit pas donnée. Parallèlement, un troisième, Muhammad Yunus estime que son message « destiné aux pauvres doit être entendu, aussi s'est-il rendu à l'émission ».
Mettre le doigt entre l'écorce et l'arbre ?
Situation embarrassante et délicate, pour les auteurs, pris entre la chèvre et le chou, avec l'alternative suivante : assurer la promotion télévisuelle de leur livre ou témoigner leur solidarité à l'égard des scénaristes.
« Les gens sont pris entre deux feux, déclare un professeur d'université anonyme. Ils ne souhaitent pas montrer une image de briseur de grève, franchissant le piquet. Ils sont cependant écrivains professionnels. Et c'est le rêve de tout écrivain que d'apparaître dans l'une ou l'autre de ces émissions. »
Bref, l'incertitude règne...