Le livre qui console

Depuis le début de la semaine, on a pu apprendre que

Et tout cela grâce à qui ? Non, sûrement pas mamie Nova. Cette émulation, et la course à l'attractivité qui s'ensuit, la firme iSuppli, spécialisée dans les analyses, considère que les deux sociétés vendent leurs lecteurs ebook à un tarif minimum, leur permettant de ne pas perdre d'argent. C'est donc sur les ventes d'ebooks qu'elles comptent faire leur beurre, précise William Kidd, directeur et analyste principal de la société.

Un modèle similaire à ce qui se passe dans le monde du jeu vidéo, puisque les consoles sont commercialisées au tarif minimum, avec l'intention de faire de l'argent sur les produits dérivés, mais avant tout les jeux.

Une baisse des prix qui entraînerait facilement les consommateurs à investir dans l'objet, attendu que le service fournissant les oeuvres suit derrière, y compris dans le cas d'Apple. D'ailleurs, comment comprendre autrement le lancement de l'application iBookstore sur iPhone et iPod Touch, équipés d'iOS4 ?

Si aucune perspective d'avenir à court terme n'est réellement fiable, la seule réalité tangible, c'est que pour stimuler les ventes d'ebooks, non seulement il faudra un vaste parc de lecteurs, mais propulsé par des tarifs légers et surtout une belle offre au catalogue.

De même qu'un Amazon se sert des livres numériques vendus à perte pour attirer le chaland, de même, les uns et les autres devront proposer des lecteurs à prix très attractifs, pour capter une clientèle... qu'il faudra encore fidéliser...

On connaît tous les top des — insérer ici un nombre quelconque — films à voir avant de mourir. Mais, quid de la littérature ? A-t-elle, elle aussi, un corpus d’œuvres obligatoires ?

Sarah Sauquet, professeure de lettres et autrice, nous propose ici sa sélection. Non pas des livres à lire avant de mourir, mais ceux qui nous « donnent envie de lire ». Rien que ça.

Séquencé en thème comme les livres qui font rire, qui aident à grandir ou qui bouleversent, l’ouvrage n’est pas une simple énumération de grands noms. Il classe et dissèque des textes classiques comme populaires et contemporains, des Frères Karamazov au journal de Bridget Jones. Sans oublier des interviews, disséminées un peu partout, comme celles d'Amelie Nothomb ou de David Foenkinos.

Il n’y a plus qu’à espérer que cette présentation vous donne envie de lire ce livre sur les 1000 livres qui donnent envie de lire. Un peu lourde, comme formule.

Voici ce que l'on qualifierait d'intégriste de l'ebook, au dernier degré : réagissant sur son blog à un article du New York Times, Barry Eisler tient à remettre les choses à leur place. Le chroniqueur du NYT, David Pogue estime en effet que « dans Techoland, rien ne remplace jamais quoi que ce soit. Les ebooks ne remplaceront pas les livres. L'iPhone ne remplacera pas les liseuses ». Et Barry n'est clairement pas d'accord.

Et de reprendre l'exemple de la VHS, aujourd'hui bien moins utilisée depuis le passage au DVD, lesquels laisseront place aux Blu-ray, puis au téléchargement et enfin au streaming, très probablement. La technologie laisse place à la technologie, c'est une évidence, estime-t-il. « Les compagnies de chemin de fer ont une fois fait l'erreur de croire qu'elles étaient dans le business du rail. Mais non : elles étaient dans l'industrie du transport », poursuit Barry.

De même, un éditeur qui considérerait que le papier et l'histoire qui y est imprimée sont une seule et même chose se fourvoierait tout autant. Et se planterait en croyant que les lecteurs veulent le papier plus que l'histoire. « Il est vrai que l'avènement de la poudre à canon n'a pas éliminé l'arc et les flèches », continue Barrry, histoire de filer les métaphores, mais ce qui prime n'est pas de savoir si l'arc et les flèches ont disparu. En fait, l'important est de savoir comment une industrie s'adapte à de nouvelles technologies et dans le cas contraire, ce qu'il advient d'elle.

La technologie dite de l'arbre mort

Seule une personne nourrie depuis la naissance aux livres papier pourrait considérer que « les arbres morts possèdent un réel avantage ». Mais imaginons un monde dans lequel nous aurions grandi au milieu de liseuses, personne ne croirait aux chances du papier. Attendez... arrêtez... c'est le monde dans lequel évoluent nos digital natives, non ? Et comment ça, il n'y a pas de liens hyper texte dans votre bouquin ? Et on ne peut pas modifier la police ? Hmm... aucun avenir, ce papier !

Quant à l'aspect sensoriel, le toucher, l'odeur des livres ? « Ce n'est pas un argument, c'est le grincement du passé dans un cimetière. » Et de conclure plus violemment encore : « Le fait que des éditeurs tentent encore de mener cette bataille contre le support numérique est la preuve de leur défait prochaine et douloureuse. »

Dont acte.

« Album personnalisé au prénom de l'enfant », vous ouvrez ce courrier électronique et vous allez tomber sur un site qui va vous proposer de vous envoyer une histoire avec le prénom de votre enfant (logique…), fille ou garçon, à la place du prénom du héros ou de l'héroïne…

Malgré la qualité plus que moyenne du texte et des illustrations, l'enfant sera content de trouver un récit avec un personnage qui porte son prénom.

Bon. Maintenant, si l'enfant a aimé l'idée, cela va être bien compliqué à renouveler ; en effet, il n'existe pas forcément des milliers de sites proposant ce service et les histoires sont la plupart du temps écrites avec les pieds. Le côté gadget est rigolo, rien de plus !

C'est alors qu'une jeune femme, , maman de 2 petites filles, a une idée. Alors que souvent en libraire on cherche un livre pour faire un « cadeau », il est amusant, à la fois pour l'adulte et l'enfant, d'en trouver un avec le héros, justement, qui s'appelle comme celui-ci.

Et c'est là, justement, que Ségolène intervient : « Pourquoi ne pas créer un site qui répertorierait les albums par les prénoms des héros ? »

Après cinq ans de développement en logiciel informatique et la création d'une boutique en ligne de produits d'apprentissage Montessori, Ségolène Métais se lance dans l'aventure d'un site littérature jeunesse qu'elle va nommer Le livre de… C'est en accompagnant ses filles à la bibliothèque et sur les conseils d'une amie libraire qu'elle en a l'idée…

« J'aime beaucoup les livres pour enfant, aller à la bibliothèque et en emprunter de nouveau. C'est rigolo de récolter la petite histoire puis quand tu connais les enfants de leur offrir le livre alors qu'il ne l'aurait pas forcément trouvé s'ils n'étaient pas tombés dessus par hasard. »

Pour le moment, seulement des titres d'albums sont disponibles, mais Ségolène Métais ne se refuse rien quant au futur développement du site : « Quand j'ai eu l'idée du site, ma fille avait trois ans, je pensais qu'après six ans, les enfants étaient moins amusés par les histoires avec leurs prénoms. Là, ma fille a cinq ans et demi et elle est toujours très amusée quand je rapporte un livre avec son prénom. Alors oui, je vais tendre vers les livres pour les plus âgés… »

On peut se poser la question, si avec cette idée, les très jeunes lecteurs vont être encore plus attirés par les livres ? Ségolène Métais de répondre « Oui, ils vont entretenir une relation particulière avec ces livres du fait que dedans c'est leur héros avec leur prénom »

Chaque fiche-livre est ultra-simple à l'instar de celle-ci, avec l'un des prénoms les plus beaux du monde…

Seule anicroche, la pancarte rouge « Commander sur Amazon.fr » fait un peu tache au milieu de cette excellente idée, Ségolène s'en explique : « Pour le moment, c'est le seul moyen que j'ai trouver pour rémunérer un peu, un tout petit peu, le site, mais j'encourage bien entendu les gens à aller en bibliothèque pour emprunter les livres ou faire fonctionner les librairies, cela me tient vraiment à cœur… »