C'était un après-midi de ciel clair, rendez-vous était donné chez l'éditeur Panama qui vient de sortir Ravages, revue satirico-caustique.
Alors que le gratin de la presse était au rendez-vous, exception faite de PPDA qui avait un mot de sa maman parce qu'il avait une compétition de curling, nous avons mis les habits du dimanche, en compagnie de notre critique AuréHylien pour savourer le buffet et les coupes de champagne exercer durement notre métier.
De l'ambiance générale, on retiendra surtout le plaisir de discuter avec les membres de l'équipe qui ont réalisé la revue. Pour tout le monde, elle représente « quelque chose qui manque aujourd'hui » et les fondateurs, en l'occurrence Frédéric Joignot, Georges Marbeck et Isabelle Sorente se réjouissent d'avance du pavé dans la mare que représente Ravages.
Or derrière toute cette animation, se cache l'homme qui a monté Panama « en hommage aux chapeaux et aux cigares », Jacques Binsztok. Ayant échappé comme par enchantement à notre appareil photo — lequel a d'ailleurs décidé une grève des piles, juste avant une possible séance — nous avons cependant pu obtenir quelques mots arrachés à la sueur de notre front.
Le directeur répond à nos questions : de l'art ou du cochon ?
Quand on lui demande en effet ce qu'il pense de Ravages, Jacques redresse le front contemple les nuages avec un air baudelairien et lance : « C'est forcément bien. Et c'est forcément bien parce que c'est nous qui l'avons fait ! » Le sourire en coin, la cigarette fumante, l'interview ne va pas manquer de piquant. Mais alors que contient Ravages ? « Eh bien, si vous avez envie de lire des conneries sur les tenues sexy de la femme du président et sur les montres de ce dernier, alors lisez ravages. Ravages, c'est ça : des sujets sérieux, sérieusement traités, mais pas avec un sérieux chiant. »
D'ailleurs, la maison Panama a un peu plus de trois ans « et le fait qu'on soit toujours vivants tient du miracle, non » ? Euh, oui, sans doute. Mais quel rapport entre Panama et Ravages ? « C'est la même démarche. Ça correspond à ce qu'on est. Tout se fait en famille, c'est un truc consanguin. Mais dans ce cadre-là, le consanguin n'est pas un problème. C'est une légende ça. On se connaît très bien et on travaille encore mieux en famille. »
Mazette... Victor va me tuer si l'on fait paraître cette interview. Famille de France va nous tomber sur le râble, tout le comité de génétique va nous accuser de diffamation... Bah, après tout, il semble bien, en respirant l'ambiance qui règne dans le jardin que personne ne se soucie vraiment d'autre chose que du plaisir de cette publication. L'atmosphère est festive, le ton est à la plaisanterie, même si l'on évoque des sujets sérieux, justement. Tout se fait avec un humour décalé, un brin provocateur, mais intelligemment.
Ravages, c'est donc un peu de tout ça, même si ce "tout ça", « ce n'est que la partie visible de l'iceberg ». Il ne vous reste plus qu'à plonger pour en découvrir le fond alors.