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Déportation

Le camp de Drancy, seuil de l'enfer juif

Original et essentiel dans la connaissance du camp de Drancy, le recueil de cinquante-six estampes de Georges Horan-Koiransky, Le Camp de Drancy, seuil de l'enfer juif publié en 1947 était à peine connu il y a seulement quelques années. N'ayant jamais fait l'objet de réédition depuis sa publication, seules quelques estampes extraites de ce livre étaient diffusées sans être présentées comme partie d'un tout. La réédition et l'analyse de son oeuvre ont été permises par la découverture de très nombreux croquis, esquisses et dessins préparatoires et du journal de Georges Horan-Koiransky (publié en parallèle par les éditions Créaphis). Ce foisonnement nouveau d'archives et d'informations et leur capacité à faciliter la compréhension d'une oeuvre à la fois douloureuse et elliptique nous ont amenés à réaliser une réédition augmentée des sources de ce " témoignage graphique " unique. En effet, ce récit dessiné sur Drancy, novateur et méconnu, constitue un document exceptionnel qui relate avec émotion et talent la misère quotidienne et l'effroi vécus par les internés et les déportés de ce camp majeur dans la persécution des juifs de France entre août 1941 et août 1944. La réédition respecte la conception originale de l'édition de 1947 et la reproduit intégralement mais dans une version augmentée avec un appareil critique et des documents inédits. Le livre est composé d'une préface de Serge Klarsfeld, qui rappelle toute l'importance de l'oeuvre de Georges Horan-Koiransky dans la connaissance du camp de Drancy ; d‘une introduction générale de Benoît Pouvreau ; du fac simile de l'édition de 1947 et d'une analyse approfondie de l'oeuvre de Georges Horan accompagnée de dessins et croquis inédits et d'extraits du journal. Benoît Pouvreau, est historien et chercheur au service du patrimoine culturel du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis. Il travaille sur l'histoire du logement, le patrimoine du XXe siècle et les lieux de mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Il a notamment publié Eugène Claudius-Petit, un politique en architecture (2004), dirigé Les graffiti du camp de Drancy (2014) et co-écrit Drancy, un camp en France (2015).

11/2017

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Thèmes photo

Oileáin Arann

Sur l'archipel irlandais d'Aran, surexposé aux éléments, les habitants ont construit des milliers de murets de pierre sèche pour délimiter des parcelles cultivables. Que révèlent ces paysages témoins d'une histoire ancestrale qui interroge notre relation complexe à la terre ? Ce livre est une sorte de guide de voyage porté par les regards d'une photographe et d'un philosophe. Si L'Homme d'Aran (1934) de Robert J. Flaherty a rendu mondialement célèbre la puissance d'évocation de ces paysages, Aran prête autant à l'étude scientifique et à la rêverie poétique qu'à la méditation philosophique : ses surfaces témoignent d'une domestication du monde, d'un man's land précaire, à jamais provisoire. L'archipel d'Aran, dans la baie de Galway en Irlande, est un bout du monde occidental surexposé aux éléments. L'érosion a restreint la formation naturelle d'un sol fertile sur ces îles calcaires : leurs habitants ont dû créer de minces parcelles cultivables, délimitées par des milliers de murets de pierre sèche assemblés par gravité. Par un harassant effort collectif, à la seule force de l'énergie musculaire, humaine et animale, et avec très peu d'outils. Ce plateau de maillage de pierres est bordé par de hautes falaises. Le pourtour est ponctué d'énigmatiques " forts " d'architecture préchrétienne. La photographe Beatrix von Conta a fait le voyage d'Aran en 2019. Elle y a poursuivi son travail au long cours sur des " paysages contradictoires ", scrutant la permanence des traces du passé, relevant les signes de résistance et de ruptures inscrits dans les surfaces matérielles. Attentive aux transformations des lieux dans la durée historique, la série se confronte à la mémoire diffuse et involontaire du travail humain, omniprésente, sur cette " île faite main ". Ce livre poursuit le " questionnement sans jugement " de la photographe dans un rapport complexe à une réalité où se mêlent herbe, pierre, air et eau. Le paysage est aussi pour elle une fiction que l'image photographique rend possible. Une réalité nouvelle, offerte par le cadrage et le point de vue. Ces pierres assemblées dans un apparent déséquilibre, auto-bloquées sans liant ni joints, sont autant des obstacles visuels que des voies de franchissement du pas et du regard. Qu'est-ce qui émeut tant dans ses photographies, et de quelle beauté s'agit-il ? Que révèlent ces paysages fabriqués de main d'homme, témoins d'une histoire ancestrale qui interroge notre relation complexe à la terre ? En parallèle du parcours visuel, le philosophe Olivier Gaudin interroge la lente formation du territoire d'Aran, de sa géologie à ses architectures et à ses paysages. La pierre calcaire sombre se retrouve dans toutes les constructions anciennes, sans exception - habitations, églises, tours de guet, phares. Les formes des paysages sont issues d'une très longue hybridation des activités humaines avec les processus spontanés appelés aujourd'hui " naturels ", mais que l'on associait tout aussi volontiers, par le passé, aux intentions de puissances autrement sauvages. Les éditions Créaphis poursuivent avec ce livre une réflexion sur les caractères des paysages et leurs potentialités de résistance face aux menaces qui les environnent. Ce livre est un " vrai faux " guide de voyage nécessaire autant aux futurs arpenteurs qu'à ceux déjà amoureux de l'île, grâce à ces regards d'auteurs à hauteur d'oeil et pas à pas.

11/2022

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Urbanisme

Ex post

Dans " Ex post ", trente ans après la parution de Derniers Domiciles connus , (Créaphis, 1990) le sociologue Jean-Michel Léger revisite des logements avec architectes. Il s'agit d'une observation et une analyse d'un phénomène modélisé (conception architecturale et urbanistique) et une mise en oeuvre pour mesurer des éventuels écarts après la réalisation du phénomène observé. Retour sur expérimentations " Ex post " s'oppose à l'expression " Ex ante " qui enregistre les variables prévisionnelles d'une économétrie avant la réalisation. Cet " Après les faits " se présente à la fois comme une enquête très poussée sur une dizaine d'opérations caractéristiques des années 1990-2010 en matière de mise en oeuvre du logements dans des contextes sociaux et territoriaux français très différenciés et une réflexion plus large suggérant un point de vue critique de la théorie architecturale au sein d'un moment particulier de l'histoire . Une époque qui se signale aussi comme celle des derniers feux d'un âge d'or de la créativité architecturale. Le sociologue de l' Usage (voir son ouvrage sous ce titre aux éditions de la Villette) qu'est Jean-Michel Léger, l'un des plus fins spécialistes de l'habitat qui, depuis son poste d'observation et de recherche du CNRS, principalement installé dans l'école d'architecture de Paris-Belleville, n'a cessé de mener l'enquête auprès de l'ensemble des acteurs de la chaîne de l'habitat (habitants, maîtres d'ouvrage, maîtres d'oeuvre, architectes, aménageurs). Sociologie et architecture Au croisement de l'architecture et de l'usage, le logement est en effet un bien culturel, au-delà de son statut de bien économique et immobilier, fût-il essentiel pour la société comme pour la vie quotidienne des ménages. Or la question du logement est revenue à l'agenda politique, les effets de la pandémie du Covid-19 ayant souligné l'inadaptation des logements à la pratique du télétravail mais, plus largement, l'inadéquation de logements trop petits, trop chers et mal construits. Le livre très argumenté et très bien documenté ne se contente pas d'exposer quelques brillantes expérimentations architecturales, il les confronte à leur usage par leurs habitants, en interrogeant donc à travers l'expérience architecturale, les notions d'intention, d'invention, d'appréciation et de critique. Sont ainsi passées au crible des opérations conçues par des architectes français et étrangers. Mise en abyme Ne faut-il pas évaluer aussi l'évaluation elle-même, sans sombrer pour autant dans l'obsession maniaque d'une spirale évaluative sans fin ? Au terme de ce voyage à travers les retours d'expérience, l'écart entre l'évaluation et la critique ne s'est-il pas réduit ? Que reste-t-il de la différence entre la prétendue objectivité de la première et la soi-disant subjectivité de la seconde à réaliser. Certains chercheurs appelaient à une objectivation de la critique : ici Jean-Michel Léger propose l'inverse : une subjectivation de l'évaluation. En toute logique, les deux démarches devraient se croiser et même fusionner les savoirs et les acquis de l'une et de l'autre : connaissance théorique et culture de la première, méthode et épreuve du réel de la seconde. Peut-être est-ce à cette condition que les attendus de l'évaluation critique seront mieux respectés et suivis par les politiques comme par les praticiens, par les maîtres d'ouvrage comme par les architectes pour le plus grand bien commun des habitants. L'ouvrage explore ainsi des franges sensibles entre intimité et urbanité, individuel et collectif, aménagement personnel et nécessité d'appliquer les règles d'un art de vivre ensemble. Sans angélisme et sans condescendance le travail critique de Jean-Michel Léger intègre des notions d'habitabilité " habitante ", d'esthétique, d'économie, d'adaptabilité et de durabilité en analysant " à tous les étages " et côté cour comme côté rue, les effets et les écarts entre projet et réalisation, conception et réception.

01/2025

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