Un premier roman immédiatement censuré, cela provoque une légitime colère pour l'écrivain. C'est ainsi que commence la cérémonie des Muslim Writers Awards, qui s'est toujours proclamée non-religieuse, mais qui a pourtant choisi de ne pas inclure dans son examen, le livre du Dr Max Malik.
Vainqueur l'an passé, et suffisamment stimulé pour passer une année entière sur 'The Butterfly Hunter', où il examine le choc des civilisations, à travers le regard d'islamistes, son livre touche également les questions délicates qui affluent en Angleterre concernant la communauté musulmane, les attentats-suicides, l'abus de drogues, la pédophilie et les agressions sexuelles.
Le livre était retenu par le jury pour concourir cette année, mais les organisateurs n'ont manifestement pas soumis l'ouvrage aux juges. « J'avais reçu des commentaires très positifs des organisateurs, et en tant que précédent lauréat, on m'avait informé que j'avais de bonnes chances de remporter cette année l'édition », explique Max.
Retenu mais pas présenté au jury
Mais les jurés, du roman, n'en ont vu goutte. « C'est à ce moment que j'ai compris que j'avais été censuré du prix des écrivains musulmans. » Colère et indignation se succèdent alors, Max estimant que son effort créatif est vu comme « indigne et souillé. Il est clair que pour cette édition il a été décidé que le roman est si funeste qu'ils préfèrent l'enterrer ».
Censure déplorable
Un esprit puritain choquant, d'autant que la compétition invite à découvrir de nouvelles formes d'expression. Et si certains des personnages ne sont pas des citoyens musulmans modèles, c'est que le livre souhaite refléter les questions qui se posent pour eux. « Mon livre est traité comme s'il s'agissait d'une nouvelle version des Versets sataniques. J'ai créé une oeuvre de fiction, qui n'est ni blasphématoire, ni irrespectueuse envers un groupe ou un individu. »
Pour Imran Arkam, directeur de l'édition 2008, le prix ne doit pas tolérer la censure, ni étouffer le droit à l'expression artistique. Mais comment considérer que le directeur ignorât que le livre ne fût soumis aux juges ? D'autant que l'organisation nie formellement toute censure. Est-ce l'imam gay présent dans l'histoire qui a choqué outre mesure ?
Fait divers ou faits à répétition ?
Une enquête est en cours, mais cette affaire n'ira pas sans rappeler le brusque revirement de la maison Random House, qui toucha le livre de Sherry Jones, 'The Jewel of Medina'. Ce dernier fut subitement retiré de la liste des publications, de peur d'une montée de violence de la part des communautés islamistes.