François Augiéras a laissé derrière lui une œuvre étrange et protéiforme qui continue d’interroger. Génie inspiré, prophète d’un monde nouveau ouvert sur le vaste univers ou gentil doux dingue, nostalgique réactionnaire à la recherche d’un monde perdu ? Personne ne sait ni ne peut enfermer Augiéras. Partout, toujours, il échappe. Dans Une adolescence au temps du Maréchal (Christian Bourgeois, 1968) que les éditions Bartillat ont eu la très bonne idée de republier avec une préface de Jean Chalon, on découvre un récit autobiographique enlevé et exaltant, une aventure intérieure qui révèle la matrice de tous les livres d’Augiéras. De quoi redevenir, le temps d’une belle lecture, nous aussi vibrants, vivants, en un mot adolescents.