Une adaptation pas encore finalisée attire l'attention sur le théâtre Calderon, à Madrid. El diario de Ana Frank, Un canto a la vida, reprend la vie de jeune fille à travers son journal, où elle raconte ses années à Amsterdam, à se cacher des nazis.
Son cousin, qui dirige le Fonds Anne Frank (Suisse), avait pourtant consenti à des adaptations par le passé, mais la comédie musicale ne passe pas. Buddy Elias, contacté par l'AFP, et dernier parent d'Anne, s'écriait : « Nous y sommes totalement opposés, l'Holocauste n'est pas un sujet qui doit être représenté dans une comédie musicale. » Et pourtant, il ajoute qu'il est « sans défense et ne [peut] rien faire pour l'empêcher » .
Initialement prévu pour le 21 février, puis manifestement reporté au 28, Juan Parra, représentant de l'association maison d'Anne Frank, en Espagne se voulait rassurant. Il expliquait à nos confrères de Rue89 qu'il « ne s’agit pas de la comédie musicale typique de Broadway, elle contient une très forte charge éthique. »
Une comédie pour raconter une tragédie ?
C'est Rafael Alvero qui est à l'origine de ce projet, auquel l'association, basée à Amsterdam avait donné son feu vert. Ayant visité l'annexe où la jeune juive s'était cachée, il avait ressenti la nécessité d'adapter son histoire « à travers un élément dans lequel je suis à l'aise, la musique ».
«
Cette musique, c’est un langage universel pour
transmettre le message de ce journal intime »
Juan Parra
Loin d'avoir banalisé cet épisode tragique, il estime au contraire qu'une comédie musicale peut traiter de sujets graves. Et pour tenir la vedette, une Cubaine de 13 ans, nommée Isabella Castillo, que l'on peut voir sur cette vidéo.
Et sans tenter de se justifier, Juan ajoutait que « la sensibilisation sur l’holocauste est moindre en Espagne que dans le reste de l’Europe: le pays a souffert de sa propre terrible guerre civile et n’a pas vécu la Seconde Guerre mondiale. Il nous semblait donc important de pouvoir transmettre cette histoire ici. »
Pour l'instant, on attend
« Cette musique, c’est un langage universel pour transmettre le message de ce journal intime, qui magnifie la tolérance. On n’a pas voulu aborder du tout la problématique juive », ajoute-t-il.
Les Juifs d'Espagne ont eux décidé d'attendre de voir le spectacle avant de se prononcer sur son sort.
En juin 2007, l'Académie Internationale de Comédie Musicale présentait pourtant sa version, représentée par les élèves, Anne, un Journal musical.
Avec une traduction en plus de 50 langues, ce journal a été vendu de par le monde à plus de 40 millions d'exemplaires. Pour l'heure, on ne trouve nulle trace de cette programmation sur le théâtre mentionné par l'AFP...
Rappelons qu'en 1985, Steven Spielberg himself s'était vu refuser une adaptation par les gardiens dudit journal...