Chen Xiwo est un romancier chinois qui n'a pas sa langue dans sa poche. Dans ses écrits il critique régulièrement le gouvernement et se permet à l'occasion quelques scènes de sexe.
On s'en doute tout cela n'est pas vraiment du goût du gouvernement qui se contente pourtant de censurer partiellement ses romans. Pas de quoi démonter l'auteur qui du coup diffuse certains de ses textes sur le net et fait publier ses nouvelles à Taïwan pour éviter la censure directe.
Son éditeur de Taïwan, lui fait régulièrement parvenir des lots de ses textes fraîchement imprimés, mais voilà dernièrement ce trafic de mots à été mis à jour par les douanes chinoises. Celle-ci ne s'est pas fait prier pour confisquer le lot de recueils de nouvelles de l'auteur, ainsi découvert, sous le motif « diffusion de matériel pornographique ».
Chen Xiwo ne s'est pas laissé démonter et a décidé d'attaquer les douanes chinoises en justice. Il a malheureusement été débouté de sa demande. Qu'à cela ne tienne, l'auteur qui n'a pas froid aux yeux a carrément décidé de poursuivre... l'État en justice. Une première dans l'histoire de la République populaire de Chine.
Un auteur chinois s'élève contre la censure dans son pays
Une décision qui paraît invraisemblable et qui donne un grand courage de la part de Chen Xiwo quand l'on voit le sort qui est réservé aux écrivains gênants. Une situation qui ne s'est guère améliorée avec les JO en dépit des promesses faites par le gouvernement.
La maison d'édition française Reflets de Chine, devrait faire paraître la première traduction d'un roman de cet auteur. Il s'agira d'un roman intitulé Irritation. Henri Gaubier, le directeur de cette maison d'édition déclare :
« Comme à chaque fois qu'un citoyen chinois tente de faire valoir ses droits, il est victime de rétorsions de la part du gouvernement. Le département de la Propagande du parti a décidé un black-out total sur cette affaire dans les médias, et Chen Xiwo est désormais menacé d'une interdiction de sortie du territoire. Le procès vient de commencer, et Chen Xiwo, inquiet du sort qui lui sera réservé, souhaite faire connaître sa situation aux médias étrangers, seuls capables de rendre public ce qui lui arrive actuellement ».