La ville de Monaco avait connu les affres du ravalement de première de couverture dans les murs de sa bibliothèque Louis-Notari, qui s'était offert une vaste campagne de lifting pour son centenaire. Enfin, surtout un décrassage en règle, pour débarrasser des bactéries les livres sockés.
Depuis dimanche soir, la bibliothèque universitaire de Genève, qui a connu un sinistre fort incommodant - un incendie - a dû mettre en place un plan de sauvetage pour récupérer les livres qui avaient senti leur quatrième de couv' fortement chauffer.
Le tri n'était pas achevé hier, il se poursuivra tout aujourd'hui, mais le temps joue contre les sauveteurs : sous 48 heures, les dégâts pourraient être irréversibles. Pour certains, c'est malheureusement déjà le cas.
Sèche-cheveux formellement prohibé
Pour certains, les humides, un séchage effectué dans une halle de Palexpo devrait suffire. Mais le procédé peut s'avérer plus complexe. Acheminés par camion, les mouillés vont poser plus de problèmes. En effet, nos confrères de la TDG expliquent que dans un premier temps, il faut lyophiliser, en passant par une période de glaciation et de vide, avant d'espérer avoir sauvé l'ouvrage. Ou presque.
Selon un responsable de l'université, des dizaines de mètres cubes de bouquins seront traités, tant des humides, que des mouillés. Une distinction âpre à réaliser. En prompt renfort, la protection civile est venue prêter main-forte dans l'entreprise. Parmi les bâtiments touchés par l'incendie, l'ancienne école de chimie de Genève qu'occupait donc la faculté de Lettres.
L'enquête est toujours en cours, et la police scientifique cherche une piste exploitable. Mais là encore, le temps joue contre eux.