Carla Del Ponte fut procureure du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie en août 1999 jusqu'au 31 décembre 2007. Actuellement ambassadrice de Suisse en Argentine et au Paraguay, le Département fédéral des affaires étrangères lui a demandé dimanche dernier d'effectuer un « retour rapide à Buenos Aires ».
Et ce, sans passer par la case Milan, où elle devait assurer la promotion de son dernier livre La Chasse, sous-titré Moi et les criminels de guerre, écrit en collaboration avec Chuck Sudetic, correspondant de guerre pour le NY Times à cette époque.
Selon le porte-parole du ministère Jean-Philippe Jeannerat : « Il y a dans l'ouvrage des déclarations qui ne peuvent être faites en tant que représentante du gouvernement suisse. » Aussi Mme Del Ponte fut-elle sommée de regagner ses fonctions d'ambassadrice, le livre évoquant bien sûr son expérience au sein du Tribunal, et ses actions menées contre Slobodan Milosevic.
D'autre part, ce livre selon le magasine Blic, révèle des détails présentés à elle seule par des officiels Serbes au cours de réunion officieuse. Ainsi, la Serbie aurait tenté d'empêcher la publication du livre dans les frontières.
Témoignage dur à encaisser
La Chasse dénonce également un sordide trafic d’organes extraits de quelque 300 adolescents serbes kidnappés au Kosovo par les Albanais. Ces victimes auraient subi des opérations d’ablation avant d’être tuées.
Alors que le livre est en librairie depuis quelques jours, le DFAE estime pourtant que le contenu « n'a rien à voir avec l'activité actuelle de Madame Del Ponte ». Mais Jean-Philippe continue d'affirmer que « la présence de Carla Del Ponte à Milan, liée à la promotion de son livre, n'est pas compatible avec ses activités actuelles d'ambassadrice en Argentine. »
La Caccia, Io e i criminali di guerra est édité par la maison Fétrinelli.