La création littéraire n'est pas morte. Du tout. Elle n'est même pas suffocante. Elle respire à plein poumon dans le cyberespace et se déploie à travers de nouveaux outils : ces objets qui font partie de notre environnement sont aujourd'hui intégrés pleinement à la création littéraire qui se déploie amplement à travers le domaine des nouvelles technologies.
Non que tous les auteurs aient délaissé la plume et le papier, mais en parallèle de cette écriture verbique, plusieurs créateurs travaillent et cherchent à recourir à différents médiums de création. Hier soir, la SGDL accueillait ainsi trois artistes dans le cadre d'une démonstration de Poésie numérique, en association avec l'APEGAC. L'intention première était de « mettre en évidence plusieurs types de démarche dans la performance poétique liée aux technologies vidéo ou numériques ».
Lucille Calmel, Philippe Boisnard et Olivier Bosson ont alors déployé un arsenal technologique presque insolite dans le cadre de la vénérable Société : ordinateur Mac, manettes de la console de Nintendo Wii, la wiimote et son capteur gyroscopique, lecteur de DVD... Quasiment incroyable dans le domaine et pourtant bel et bien réel.
Évolution ? Révolution ?
D'ailleurs, comme le rappellera Jacques Donguy en introduction, des poètes comme Apollinaire ou René Gilles n'ont-ils pas eu recours à l'enregistrement de leur voix, alors qu'ils récitaient leurs textes ? Nous étions dans les premiers temps du XXe siècle... et tout porte à croire que l'étonnement de leurs contemporains valait probablement le nôtre hier soir.
Mais avant même que de problématiser ou de se questionner sur les possibilités d'une telle création, Jacques Donguy lance cette simple question : « S'il existe des bibliothèques pour conserver les livres, que trouve-t-on pour la création numérique ? »
Nous vous invitons à découvrir cette manifestation hors-norme, et assurément révolutionnaire.