Le MOOC se présente comme la dernière grande innovation en matière d’enseignement de ces dernières années. Et le principe du Massive Open Online Course (cours virtuels via internet avec un nombre quasi illimité de participants) a d’ores et déjà séduit des millions de personnes dans le monde et promet d’occuper une place encore plus importante à l’avenir.
En effet, en 2012, les MOOC ne représentaient que 2 % du marché de l’éducation. Si l’on se fie aux chiffres compilés par Educadis, ce marché atteindra 30 % de ce même marché en 2022. De quoi effrayer les universités et écoles supérieures traditionnelles ?
Pas tout à fait. Car celles-ci ont déjà pris place sur le marché. Pour une fois, on peut dire que les choses n’ont pas tardé, et plusieurs institutions reconnues ont fait preuve de réactivité (Sciences Po, Panthéon-Sorbonne, ENS Lyon, etc.) et proposent désormais des cours massifs en ligne. Qui plus est, la qualité ne semble pas avoir été sacrifiée. Ainsi, Bruno Latour proposait un entre février et mai 2014, un cours de Scientific Humanities.
Ce cours, ainsi que 35 autres, était présenté via la plateforme « France Université numérique », sous la houlette du Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Le nombre d’inscrits s’élevait à 300 000 en mai 2014, toujours selon Educadis.
Résultat de cet engouement : au premier semestre 2014, on comptait pas moins de 80 MOOC en France. Si l’on prend en compte l’ensemble du monde francophone, l’offre monte à 141.
Ce succès peut s’expliquer en partie par le fait que la France et les Français sont familiers avec la notion d’enseignement à distance. L’ancêtre du CNED, le CNEPC, date de 1939, autant dire que l’idée de travailler loin des salles de classe a eu le temps de faire son chemin.
À terme, la plateforme « FUN » (sic) devrait être gérée par les universités elles-mêmes. Tel est le souhait du ministère qui a lancé récemment un Appel à la manifestation d’Intérêt (AMI). Les différents établissements pouvaient déposer une candidature pour la gestion de la plateforme jusqu’au 24 juillet, avant de déposer un dossier détaillé d’ici le 24 septembre. Courant novembre, une décision sera prise, qui prendra effet en 2015.
Le ministère espère que les universités sauront s’entendre pour faire fructifier la plateforme et l’inscrire dans le long terme.
Crédit photo :
Mathieu Plourde
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