Alice Mortamet, Mathis Rager, Emmanuel Stern, Raphaël Walther

Rencontres / Débats - Vendredi 15 juin 2012 à 19h30 - A la librairie

Créé par les bibliothécaires de Blois il y a 20 ans, le Prix Emmanuel-Robles s’inscrit en partenariat avec l'académie Goncourt. Ce prix de lecteurs récompense chaque année un auteur de premier roman. Cette année près de 500 lecteurs, regroupés en comités, participent à cette aventure littéraire et vont voter le 10 juin prochain pour choisir leur lauréat 2011.

Ce prix, doté de 5000 €, sera remis le jour même au lauréat en présence des auteurs sélectionnés et des académiciens qui nous font le plaisir d'être présents : Edmonde Charles-Roux, Patrick Rambaud et Régis Debray.

En mars, la sélection des romans qui participeront au prix 2011 est proposée par les bibliothécaires de Blois en collaboration étroite avec l'Académie Goncourt. De mars à mai, plus de 550 lecteurs (lycéens, étudiants, bibliothécaires, libraires, adhérents d'associations, comités de quartiers, CE, élus, web lecteur) se regroupent pour lire les romans proposés par la sélection de l'année, échanger des impressions de lectures, des avis, des critiques...

Le 10 juin au matin, un représentant de chaque comité de lecture et les bibliothécaires de l'agglomération de Blois se réunissent, délibèrent et votent pour désigner le lauréat de l'année. La remise du prix a lieu le jour même en présence des jurés des 70 comités, des auteurs sélectionnés et du public.

À 52 ans, Christian de Moliner enseigne les mathématiques au lycée Wallon, à Valenciennes. Après seize ouvrages publiés, il a franchi le pas et ajoute une maison d'édition à ses activités littéraires. Et ses élèves sont avec lui : « Je compte quelques lecteurs parmi eux. Des élèves m'achètent aussi des livres pour leurs parents ou leurs frères et soeurs ! »

Les différents genres approchés par le professeur ont permis de toucher un lectorat plutôt vaste. Il a touché de la nouvelle, du roman, de la science-fiction et même coécrit un livre avec sa fille, Anne. Mais voilà, la question des publications s'est posée. « J'ai toujours trouvé de toutes petites maisons d'édition. J'en ai aussi publié par moi-même. Et puis j'ai réfléchi à ce que je pouvais faire pour améliorer les choses », explique-t-il.

Depuis 1984, il avait monté une micro-entreprise centrée sur l'édition, justement, mais avant cette année, rien n'en était réellement sorti. Dès lors, Les éditions du Val ont pris leur envol au printemps dernier : « Je souhaitais avoir la maîtrise complète. Nous avons trouvé un imprimeur à prix modérés, mais qui portait un réel intérêt aux livres. »

La rencontre de Martine Bryle, relectrice de ses textes a participé à cet élan de motivation. « Je suis chef d'entreprise, sourit notre homme. Mon objectif est d'être lu et que les gens qui me lisent aiment ce qu'ils lisent, que cela les interpelle, les fasse rêver. »

Objectif : les librairies

En attendant d'intégrer un réseau de librairies, certains livres sont disponibles au téléchargement, mais pas de site internet pour s'en rendre compte. Et pour éprouver sa plume, il a placé deux ouvrages dans la bibliothèque de la ville, qui sortent souvent, ajoute-t-il. Et le succès se mesurant aussi aux rééditions, notons que Femme mariée 40 ans connaîtra une seconde version fin août.

Ayant pris la succession de Cabrero Arnal, Mas, de son véritable nom Roger Masmonteil, en a abattu du travail, et presque à la chaîne pourrait-on dire. Mais, c’était toujours pour le meilleur : donner quelques secondes voire quelques minutes de plaisirs à tous les lecteurs qui, chaque matin, dans l’Humanité pouvait découvrir un nouveau strip en quatre cases mettant en scène un gag sympathique.

Si l’on commence à compter, on dépasse rapidement les dix mille productions…un véritable forçat du dessin ce Mas. Se sachant malade depuis déjà un moment, Rober Mas s’est éteint dans son pavillon d’Eaubonne (Val-d’Oise) à l’âge de 86 ans.

Difficile de résumer en quelques lignes la carrière d’un tel homme. S’il commença comme employé de banque, il se fit rapidement une place de choix dans le milieu du 9ème art. On lui doit bien sûr la création de Pifou, dès 1958, un fils de Pif mais né de mère inconnue... Ce dernier exprime alors son contentement et ses désaccords à l’aide de locutions qui restent désormais ancrées dans notre langage courant : « glop ! » et son contraire : « pas glop ! »

Ensuite, c’est l’engagement indéfectible aux côtés de Vaillant avec Pif Poche et surtout de Pif Gadget. Encore en 2004, il œuvrait pour remettre au goût du jour Pif Gadget. On gardera en mémoire son coup de crayon inimitable : un ciel à la fois si simple et si particulier…tout comme ses oiseaux.

Né en 1920, Roger Weil a consacré sa vie à la librairie. Il commence sa carrière de libraire lors de la mobilisation de son père en 1939 dans l’établissement familial créé en 1880. La librairie, installée dans le 9e arrondissement de Paris, est alors spécialisée dans le scolaire. Elle s’élargira à la littérature après la guerre.

Roger Weil travaillera quinze ans aux côtés de son père avant de prendre la direction de l’établissement en 1960. C’est en 1989 qu’il cède les lieux, par manque de suite familiale, au Grand livre du mois. Maintenant se trouve un magasin de vêtements là où prospéra pendant des décennies cette auguste librairie.

Roger Weil a occupé également un rôle important dans le syndicat de sa profession. En 1961, il prend la suite de son père au comité directeur de la FFSL (Fédération française des syndicats de libraires). Il assurera pendant plusieurs années la fonction de président du Syndicat des librairies de Paris et d’Ile-de-France.

En 1968, il a participé, aux côtés de Pierre Decitre, Gérard Doucet et quelques autres, à la création de la société coopérative des Librairies L, dont il a été le président pendant 17 ans.

Croix de guerre 1939-1945, Roger Weil était aussi Chevalier des arts et des lettres. Avec lui s’éteint une part de l’histoire moderne de la librairie. Mort à l’âge de 87, le libraire Roger Weil sera enterré au cimetière du Montparnasse, à Paris.

Il y a du monde. Dans le coeur d'Alice. Sa mère, morte si soudainement d'une rupture d'anévrisme il y a un moment déjà. Son père, un écrivain connu et reconnu, en mal d'inspiration pour cause de deuil compliqué, sombrant dans une dépression légitime. Édouard, le meilleur ami, le confident, celui qui nourrit des sentiments ambigus et confus pour Alice. Léopold, un soupirant. Jonas, étudiant en psycho pour lequel elle a un coup de foudre. Julie, la copine de Jonas, tellement prévenante et douce que la détester devient un challenge insurmontable. Hubert, le voisin perturbé, et perturbant, sous traitement psychiatrique, qui sillonne les rues à la recherche de la Grande Ourse...

Chacun est une planète qui gravite autour du même soleil: Alice. Cette jeune fille de dix-sept ans, ordinaire ou presque, qui partage son temps entre le lycée et ses sorties, son père et ses amis. Et qui va élaborer des stratagèmes compliqués pour s'y loger ? Dans le coeur de Jonas.

est un escroc. Oui, parfaitement. Il feint de vous vendre la petite histoire d'une amourette adolescente classique, mais vous glisse, sans en avoir l'air, de la finesse, de la profondeur, de la sensibilité et de la réflexion. Il aborde avec légèreté et nonchalance des thèmes graves, très sérieux. Et il ne se contente pas de les effleurer, non, il les traite en profondeur. Il ficelle le tout avec un vrai style, du second degré, un humour quasi britannique.

C'est intelligent et sensible. Ne vous laissez pas avoir par le titre, Dans le coeur d'Alice n'a rien d'une bluette digne d'un téléfilm de M6. On avait déjà adoré Crimes et jean slim et ce dernier livre confirme notre penchant certain pour cet auteur de talent qui s'y trouve. Dans le coeur des Histoires sans Fin.