Elle a hurlé avec les loups, mais depuis ce matin va montrer patte blanche : Misha Defonseca avait publié en 1997 Survivre avec les loups, un récit de son expérience avec une meute, qui aurait été vécue en 1941. Sauf qu'aujourd'hui, la dame craque et avoue : « Je me suis raconté une vie, une autre vie. Je demande pardon. »
Cette « l'incroyable histoire vraie d'une rescapée de la Shoah », et qui pour ce faire avait traversé 3.000 km pour retrouver ses parents n'est finalement donc qu'une « autre vie ». « Ce livre, cette histoire, c'est la mienne. Elle n'est pas la réalité réelle, mais elle a été ma réalité, ma manière de survivre », ajoute-t-elle.
Le Soir avait en effet acculé l'écrivaine à confesser son imposture, rassemblant un flot de preuves qui rendait évidente la supercherie. Alors qu'un film adapté du livre est sorti le 16 janvier dernier, certains éléments semblent cependant se confirmer comme la déportation de ses parents et leur exécution. Mais Misha Defonseca alias Monique De Wael n'est de toute façon pas juive.
Un passé largement revisité
Il fallait donc un refuge, pour oublier le passé. « Alors, c'est vrai que je me suis raconté, depuis toujours, une vie, une autre vie, une vie qui me coupait de ma famille, une vie loin des hommes que je détestais. »
« Je demande pardon à tous ceux qui se sentent trahis, mais je les supplie de se mettre à la place d'une petite fille de quatre ans qui a tout perdu » et Mischa d'affirmer que ce sont les pressions de son éditeur qui l'ont poussée à publier un livre qu'elle ne souhaitait pas, elle, voir sur les étals : « Elle a vu dans ma vie une mine d'or. »
Les reproches vont surtout dans le sens où le récit se voulait purement authentique et que cette confession a rassemblé les lecteurs. Et cette présentation sous forme de biographie « ma vérité », comme le dit Misha, devient le sujet de toutes les critiques.
Elle ne sortait simplement plus de la bouche d'une enfant.