Bouleversement tranquille ou révolution attendue, toujours est-il que l'éditeur HarperCollins mettra bel et bien en ligne son catalogue interactif de vente pour livres électroniques à l'attention des libraires. On y proposera l'achat de ebooks et une réduction pour la sortie papier du livre. Un aperçu du site sera montré lors de la BookExpo America et lancera une version bêta d'ici six à douze mois. Ainsi, la maison envisage clairement de moins distribuer de livres papier.
Niveau information, on trouvera donc les couvertures, les prix, les dates de vente et des critiques, ainsi que la possibilité de mettre en place des alertes sur les sorties selon des critères personnels. Vidéo promotionnelle et extraits audio seront également mis à disposition. Le libraire sera dès lors en mesure de créer des listes de choix et de passer des commandes en ligne.
Jane Friedman, président et directeur de Harper s'expliquent : « Il m'est apparu clairement que les catalogues sont périmés dès lors qu'il sont imprimés. Une grande partie de ce que nous faisons aujourd'hui se déroule en temps réel. Alors pourquoi pas notre catalogue aussi ? De plus, les versions électroniques permettent de réduire considérablement la quantité de déchets dans différents secteurs, que ce soit papier, production et transport. » Une initiative écolo en somme.
Et des économies écologiques
Désireux donc de combler son retard et d'épargner un certain gaspillage, HarperCollins suit une logique aujourd'hui adoptée par nombre d'éditeurs américains, comme Penguin ou Random House. Aujourd'hui, environ 100.000 catalogues sont envoyés pour chaque saison, et les économies générées sont considérables. « Pas besoin de se charcuter le cerveau pour arriver à cette conclusion » qu'il faut limiter les envois, poursuit Jane.
Pour autant, les libraires restent très attachés au catalogue papier, explique Cecile Fehensfeld, de Schukler Books, pour qui catalogue et livre papier partagent de nombreux points communs. « Il y a un attachement émotionnel au type actuel des catalogues », ajoute-t-elle. Mais Jane ne se démonte pas : « Nous allons parler avec eux de ce dont ils pensent avoir besoin et nous allons essayer d'intégrer leurs demandes. Et si les gens veulent le télécharger, alors qu'ils ne se privent pas. »