Edilivre a deux ans d’existence et sa noble intention est « de faire découvrir les auteurs anonymes ». On en sourirait presque, mais ce serait peut-être à tort. Loin des grandes maisons, cette édition se partage en trois collections : les Coups de cœur (romans et romans historiques), la collection Edilivre classique et une tranche universitaire en perpétuel développement. Demain, les élèves de certaines écoles passeront peut-être par Edilivre pour imprimer leur rapport de stage ou les doctorants leur thèse. Enfin, cela, ce sera l’avenir.
Pourtant, quand l’éditeur nous annonce que tout est payé « à compte d’éditeur », un froid s’installe. L’expression est familière : remplacez « éditeur » par « auteur » et vous vous retrouvez dans la chienlit de l’industrie de livre.
De fait, Edilivre offre des services gracieux pour les membres de la collection Coups de cœur, mais qui seront proposés en supplément payant pour les auteurs Classiques. Une couverture que vous aurez désignée vous coûtera une centaine d’euros, la relecture sera facturée 25 € et 3 € la page. Cela dit, rien n’est obligatoire : si ces éléments ne vous intéressent pas ou que vous préférez faire relire le livre par quelqu’un que vous connaissez, on oublie ces petits à côté. Et par mesure de commodité, vous pouvez même envoyer votre livre au format « .doc » directement depuis le site.
Pas spécialement agréable de s’entendre dire que l’on va devoir payer pour son livre, mais quand on prend en compte un système comme celui du compte d’auteur, qui réclame souvent des sommes insensées pour un service publicitaire inexistant et un nombre d’ouvrages dérisoires, finalement la solution se vaut. D’un autre côté, même Lulu.com fait payer l'ISBN dans son processus de publication dit « gratuit ».
Du papier à l'électronique, bien évidemment
Le livre une fois sorti est disponible en deux formats : papier, sur lequel l’auteur touche 10 % des ventes et électronique (PDF) dont le prix tourne autour de 4,70 €. Dans ce dernier cas, l’auteur gagne en revanche 40 % des revenus.
Disponible sur les plus grandes enseignes des cybermarchands (Fnac exceptée d’après nos recherches), mais également distribué en librairies (les frais de port sont offerts pour la France), Edilivre se veut également un éditeur écolo. En ne réalisant que des impressions à la commande, la gestion des stocks est facilitée et on assure qu’il n’y aura pas de manuscrits partant au pilon. Les objectifs cette année ? Parvenir à publier 10 coups de cœur par mois et 80 Classiques, quand aujourd’hui, cela tourne plutôt autour de 55…