Petite île

En fin d'année 2014, le Grand Palais recevait l'exposition , célèbre peintre japonais du 19e siècle connu dans le monde entier pour ce tableau, La Grande Vague de Kanagawa, plus connue sous le nom de La Vague.

Aujourd'hui sort sur les écrans, un film d'animation japonais Miss Hokusai qui s'inspire de la vie du peintre, mais surtout de sa fille, sa troisième, qui resta toute sa vie dans l'ombre de son père.

Miss Hokusai est l'adaptation d'un manga de Hinako Sugiura, Sarusuberi. L'auteur – la mangaka – est une spécialiste du Japon de cette période, elle a d'ailleurs écrit de nombreux livres à ce sujet.

Le film a reçu le prix du jury du festival du film d'animation d'Annecy.

Plusieurs éditeurs et par conséquent plusieurs auteurs et illustrateurs jeunesse français se sont penchés par dessus l'épaule du peintre japonais. Nous avons sélectionné quelques titres pour vous familiariser avec sa peinture. À lire avant ou après avoir vu le film…

La Grande Vague

Naoki est arrivé nouveau-né un jour d'hiver et de grand vent, déposé par une vague géante sur le bateau de Taro. Depuis, sept années ont passé ; mais Naoki reste petit, tout petit. Doit-il, pour grandir, se tourner vers l'océan ? La réponse lui viendra d'un fabuleux poisson d'argent...

Véronique Massenot

Bruno Pilorget

Ed. L'Elan Vert

Sous la Grande Vague

A la suite d'un tsunami, un pêcheur et son fils sont séparés. Traumatisé, l'enfant a oublié jusqu'à son nom. Il part à la recherche de sa famille. Réussira-t-il à retrouver son père ? Quelles rencontres l'aideront à se reconstruire ? Inspiré principalement par les estampes des Trente-six vues du Mont Fuji dont Sous la grande vague, l'album rend hommage à Hokusai, le plus célèbre maître des estampes du Japon.

Hélène Kérilllis

Hokusei Katsushika

 Ed. Leon Art & Stories

Sous la vague avec Hokusai

Hokusai, le peintre des célèbres Trente-six vues du mont Fuji, ne quitta guère Edo au cours de sa vie, même s il déménagea souvent de quartier en quartier. Pourtant, l auteur de ce livre s est donné la liberté d imaginer que pour peindre le tableau le plus connu de cette série, Sous la vague au large de Kanawaga, le vieil homme, âgé de plus 70 ans, a choisi une maison isolée, d où le mont Fuji, tel un sage débonnaire, semblait veiller sur lui. Utilisant pour la première fois le bleu de Prusse, récemment introduit au Japon, Hokusai, sous les yeux émerveillés d une petite servante, crée une oeuvre qui bouleversera des générations d artistes et changera à tout jamais la vie d Akiko, venue lui apporter un flacon de la précieuse couleur. Car l'art et la vie ne font qu un... 

Christine Féret-Fleury

Oskar éditeur

Le Petit Hokusai

Voyage au pays du Soleil-Levant Découvre le Japon d'Hokusai Les Mangas, les Geishas, les Sumos... Colorie éventails, tigre, fleurs, samouraï, archers... Imagine un cerf-volant en forme de dragon ! Allume les lanternes d'Edo, l'ancienne ville de Tokyo, Grimpe le mont Fuji Poudre-toi le nez comme une geisha Et participe à la cérémonie du thé en kimono. 

Ed. Kate Art

Hokusai et le cadeau de la mer

Toute sa vie, Hokusai a attendu la vague. La vague gigantesque. Un conte sur la fragilité de l'homme et sa persévérance. 

Olivier Charpentier

Beatrice Alemagna

Ed. RMN

Voir notre chronique

« Et je m'en vais au vent mauvais qui m'emporte deçà delà, pareil à la feuille morte... » Après sept ans passés derrière les barreaux d'une cellule, Abel a tout de la feuille morte. Desséché, et si léger que le plus petit souffle de vent risque de le balayer loin, très loin...

chronique BD avec BDfugue

Tel est le début d'un livre singulier de Rascal et Thierry Murat : (Futuropolis) ; Un livre aussi débordant de mélancolie que le poème de Verlaine. Le peu d'argent gagné en prison, Abel le dépense pour s'habiller correctement. Puis il se dirige d'un pas tranquille vers une friche industrielle, et plus précisément vers une usine désaffectée où se trouve planqué l'argent d'un casse.

De quoi changer de vie, repartir à zéro. Mais le quartier a bien changé : les hangars sont désormais des lofts coûteux et l'usine... un musée d'art moderne ! Hanté par la vision de son magot coulé dans le béton, Abel s'effondre sur une banquette, perdu dans la contemplation d'un tableau de Magritte qui semble le renvoyer au vide de son existence. C'est l'impasse totale : même les gardiens du musée ont une ressemblance troublante avec des matons.

Une sonnerie de portable le sort de son engourdissement : la propriétaire dudit portable se réjouit qu'il soit retrouvé, car il a une grande valeur sentimentale. Peut-on lui envoyer par courrier, à son adresse en Italie ? La voix est charmante, latine de surcroît, et même le choix de la sonnerie - les "Variations Goldberg" de Johann Sebastian Bach - est judicieux !!!

Abel sent une petite flamme se rallumer au fond de lui, celle du désir et de l'appétit de vivre. Il promet. Mais au bureau de poste, il y a la queue. Ni une, ni deux, il vole une voiture dont le chauffeur se ravitaille en cigarettes au tabac du coin. Direction l'Italie, pour remettre le téléphone en mains propres à la belle, en profiter pour voir le soleil, la mer, et peut-être plus si affinités... 

Au vent mauvais, 

Thierry Murat et Rascal

sur BDfugue.com

En voyage, on peut faire des rencontres, et elles commencent lorsqu'Abel jette un œil dans le rétroviseur : sur la banquette arrière se trouve un bon gros chien qui lui rappelle sa jeunesse pas bien gaie, à cause d'une mère décédée en couches et d'un père rongé par le chagrin et le cancer… Peu après, une crevaison l'amène à prendre en stop un gamin fugueur... et débrouillard : l'argent piqué dans la caisse de son beau-père garagiste permet de continuer le voyage jusqu'à la mer, que le petit n'a jamais vu.

Les SMS reçus sur le portable rythment le road-movie et en apprennent plus à Abel sur la belle inconnue... La batterie du téléphone rend l'âme lorsqu'Abel arrive à destination, un petit village d'Italie. Mais là...

Construit presque entièrement en voix off, une voix dont on imagine le ton monocorde, ce récit est une lente introspection. Par touches successives, une personnalité se dévoile en évoquant son passé, qui trouve une résonnance dans ce qu'il vit au présent. Les cases de l'album sont autant d'images arrêtées, banales et hypnotiques. Les couleurs ternes et uniformes...

Ce dépouillement lourd de sens fait naître dans l'esprit du lecteur un sentiment de nostalgie absolument poignant, qui me touche beaucoup. Un livre remarquable !!!

Jules n'en peut plus de sa famille. Contrairement à ses proches, il a envie de rêver, de lire et de voyager. Et puisque ce n'est pas possible… c'est décidé: il s'en va! C'est aussi simple que cela. Quant à Sarah, son père la cède à un homme en jouant aux cartes. Effrayée, la petite tzigane décide de partir elle aussi. En croisant Jules, plus de doute, leur destinée à de fuir. Selon la tradition tzigane, celui qui enlève une fille l'épouse. Voilà un soucis de réglé! En chemin, la destination se précise: ce sera une île bretonne, celle où, paraît-il, un trésor se cache…

Voyages, aventures, amours, émotions: tout est réuni dans ce roman pour plaire aux lecteurs! En plus, est écrit comme un conte. Ainsi, il donne envie d'être lu le soir, autour d'un feu, en retranscrivant l'atmosphère de l'histoire. Fourmillant de légendes et d'anecdotes, cette histoire, écrite par , est d'une grande richesse. Pas de doute qu'après avoir lu ce roman, vous ayez envie d'en savoir plus sur les tziganes, les lois… et les trésors bien sûr! C'est parti pour l'aventure? Bon voyage!

#PrixFrontieres23 – Ce n'était censé être qu'une histoire de deux années : terminer les études et rentrer au Liban. C'est ce qu'ont pensé les parents de Sabyl Ghoussoub une fois arrivés en France, en 1975. Mais rien ne s'est passé comme prévu : la guerre a éclaté.

À partir de leurs témoignages, Sabyl Ghoussoub nous raconte l'histoire d'un exil compliqué et douloureux, l'histoire de ses parents. C'est à travers leurs récits qu'elle nous narre toute la complexité de la guerre qu'ils ont subie alors qu'ils n'y étaient même pas. Un pays ravagé par le conflit, les attentats, le peuple déchiré et éparpillé aux quatre coins du monde. Un pays qui se décompose petit à petit. Un retour impossible.

Beyrouth-sur-Seine c'est un témoignage sur l'immigration, c'est un recueil de mémoires et de souvenirs, d'anecdotes personnelles, d'une vie libanaise qui a disparu avant même d'avoir eu l'opportunité de commencer.