Noel simon Dupre

Mardi 18 mai Sotheby's à Paris va organiser une vente aux enchères exceptionnelle avec de très beaux lots. Trois ensembles majeurs seront proposés : « Histoire des Idées », « Livres et manuscrits du XVIe au XXe siècle » et « La collection Alexandre et Odile Loewy ».

L'ensemble intitulé « Histoire des Idées » présentera des ouvrages de médecine, politique, astronomie, philosophie et voyage. Parmi ceux-ci, on retrouvera une édition originale de l'Utopia de Thomas More, un des livres les plus rares au monde (estimé entre 200 000 et 300 000 €), au rayon philosophie et politique on trouvera aussi du Montesquieu, du Diderot, du Rousseau ou encore du Marx.

Dans les ouvrages politico-économiques il y aura du Vauban, du Quesnay, du Necker, du Malthus ou du Keynes. Pour les ouvrages de médecine, on verra du Vésale, du Coiter, du Lacan mais surtout la première édition des Oeuvres d'Ambroise Paré avec un unicum : Le Placard. Il s'agit probablement du seul exemplaire du Placard en circulation (estimation 120 000/180 000 €). Pour finir avec ce premier ensemble, chez les géographes et astronomes on trouvera des oeuvres de Jansson, Hevelius, Bougainville, La Pérouse et Freycinet.

« Livres et manuscrits du XVIe au XXe siècle »

Le second ensemble « Livres et manuscrits du XVIe au XXe siècle » verra la mise en vente de 70 lots. Dans cet ensemble, on pourra citer par exemple l'édition princeps des Oeuvres de Saint Augustin qui a été imprimée à Bâle en 1528-1529. Cette édition a été annotée par un théologien proche de Luther (estimé entre 200 000 et 300 000 €). On pourrait citer aussi un sonnet autographe de Charles Baudelaire intitulé Épigraphe pour un livre condamné en 1857 où il évoque bien sûr Les Fleurs du mal (estimation 80 000 à 120 000 €).

On retrouvera aussi, un lot représentant un tiers de la correspondance de Flaubert à Maupassant avec notamment la dernière lettre écrite par Flaubert à Maupassant datée du 04 mai 1880 (estimé entre 80 000 et 120 000 €). Les amateurs d'Antoine de Saint-Exupéry seront ravis par la vente du film Kodachrome 16 mm de l'auteur et de Consuelo. L'un des trois films connus où l'écrivain apparaît mais le seul en compagnie de Consuelo. Il dure 1m50 (estimation 30 000 à 50 000 €).

« La collection Alexandre et Odile Loewy »

Pour le dernier ensemble c'est la « collection Alexandre et Odile Loewy » qui va être dispersée. On y retrouvera par exemple un exemplaire de Parallèlement de Paul Verlaine illustré par Bonnard (estimation 80 000 à 120 000 €) ou un exemplaire des Poésies de Mallarmé illustrées par Matisse (estimation entre 30 000 et 40 000 €).

On pourra découvrir les oeuvres, lors d'une exposition du lundi 10 mai au mercredi 12 mai de 10h à 18h et la veille de la vente le lundi 17 mai de 10 à 18h.

« Je t'échange ton paquet de biscuit contre mon ticket de métro. » Vous en rêviez plus jeune de ce ticket, bien moins nourrissant, mais porteur de rêves et d'évasion. Mais cet échange que vous auriez fait dans la cour de récréation, jamais vous ne le reproduiriez et pourtant... Des milliers d'Américains semblent s'engouffrer dans ce marché de dupe en cédant à l'appel de l'accès simplifié aux livres.

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Si le Web 2.0 permet de partager, ses limites sont que l'on ne propose que ce que l'on possède. De la sorte, qui pourrait résister à cet appel de 240.000 ebooks disponibles en quelques secondes, appuyé par une nouveauté technologique toujours attrayante ? À la différence, nous l'avons déjà évoqué, que le partage est simplement rendu impossible par le Kindle : format propriétaire incompatible avec les autres liseuses, etc.

Ainsi, on n'achète pas un livre, on achète l'accès à ce livre. Et en cas de panne, l'accès est refusé ; l'hypothèse n'est pas que de travail, FictionWise en a fait les frais.

Accès, contrôle et information

Pour tempérer la volonté de profusion, inséparable des notions liées au numérique et de la multiplication qu'il implique et pour pallier cette exubérance prolifique, et maîtriser à tout prix les contenus commercialisés, contrôler l'accès devient une nécessité. Et quel meilleur contrôle que l'environnement vertical créé par Amazon, qui a ajouté une application iPhone pour s'assurer que personne n'aurait envie d'aller voir ailleurs ? On plonge dans un univers nouveau, le paysage du temporaire. Et dans ses défauts inévitables, le contrôle sélectif et la censure des contenus. Donc de la pensée.

Quel est le réel problème ? Que le Kindle, de par son fonctionnement même restreindra nécessairement l'accès à tel ou tel - et si ce n'est lui, Amazon a déjà montré qu'il était amplement capable de le faire. Alors qu'un Facebook a accepté de se remettre en question sur des problématiques de vie privée, Amazon acceptera-t-il de le faire sur son schéma monétaire ?

Maîtrise du partage

Si certains considèrent que l'impression meurt, ils devraient s'inquiéter d'une idée plus terrifiante encore : celle qui veut que l'on supprime l'idée même d'un enregistrement, d'une sauvegarde ou pire encore, que cette sauvegarde ne soit qu'accessible, sous couvert de certaines conditions... Ray Bradbury disait en substance que l'on n'a pas besoin de brûler les livres pour que disparaisse une culture, juste de faire en sorte que les gens arrêtent de lire.

L'accès, c'est le contrôle, et à ce titre, il ne peut être restreint par un monstre comme Amazon. Si l'on considère que le contenu du livre reste primordial, et que le contenant n'est qu'un moyen d'accès audit contenu, alors reste une question à résoudre : peut-on accepter de faire passer le contenu au détriment de la liberté, ou, pardon d'être vulgaire, du verrouillage de la pensée.

Toute la semaine, nous vous conseillons les livres jeunesse que nous avons aimés. Peut-être dans ce choix, un ou plusieurs livres vont vous donner envie d'écrire… ben oui, pourquoi pas !

est une chronique où régulièrement des auteurs nous donnent leur choix de lectures aussi bien « jeunesse » qu'« adulte », les livres qu'ils aiment, les livres qui les ont fait grandir, les livres qui ont fait hier ce qu'ils sont aujourd'hui.

Aujourd'hui c'est Fabienne Blanchut qui vient nous offrir ses lectures.

Fabienne Blanchut, c'est la "maman" des Princesses Parfaites (Éd. Fleurus) et des Coquinettes (Éd. Deux coqs d'or) qu'elle réalise avec l'illustratrice Camille Dubois. Depuis 10 ans, elles ont vendu plus de 2 millions d'exemplaires de leurs albums.

Française, mais résidente en Belgique depuis neuf ans, Fabienne Blanchut vient de recevoir un Dargaa d'Or,  un trophée remis chaque année par la communauté française et qui récompense trois compatriotes vivant sur place. Elle fait donc partie des "Français de l'année 2014". 

20000 lieues sous les mers, de Jules Verne

J'avais 13 ans quand j'ai ouvert ce livre. Je l'ai dévoré, ainsi que tous les autres que je réservais à la médiathèque. Un Noël, je les ai tous reçus. L'oeuvre de Jules Verne trône toujours dans ma bibliothèque personnelle.

20000 lieues sous les mers est, selon moi, un incontournable du roman d'aventures, écrit par un génie pur, un homme aux talents multiples, un romancier doté d'une imagination féconde. J'aurais adoré écrire cette histoire !

Oh boy !, de Marie-Aude Murail (Éd. École des loisirs)

Un roman qui aborde plein de sujets : la mort, la maladie, l'homosexualité, mais aussi et surtout l'amour fraternel. Une écriture magnifique, un style impeccable. Écrit en 2000, ce livre, déjà plébiscité au programme scolaire, deviendra, selon moi, un classique de chez classiques dans les années à venir. Oh Boy ! Ou comment parler de choses tristes avec plein d'humour et d'amour ? Un livre qu'on est incapable de lâcher une fois qu'on l'a en main. Je l'offre très souvent.

La tétralogie Entre chiens et loups, de Malorie Blackman (Ed. Milan)

Sur le thème générique de la différence, ces quatre romans sont construits de façon extrêmement intelligente et subtile et parlent d'amour, de racisme et de pardon. Les personnages principaux sont vivants, vibrants, touchants... Entre chiens et loups, La couleur de la haine, Le choix d'aimer et Le retour de l'aube, sont à mettre entre toutes les mains adolescentes, adulescentes et adultes ! J'ai eu un énorme coup de coeur pour l'écriture tout en finesse de Malorie Blackman. Je n'ai qu'un regret, les avoir déjà lus et ne plus pouvoir les découvrir pour la première fois.

Ça, de Stephen King (Éd. Le livre de Poche)

Adolescente, The KING King, m'a ouvert un champ des possibles. J'aime presque tout de ce qui sort de son cerveau « dérangé » (c'est un compliment) et Ça est un must. J'ai aimé avoir peur, j'ai aimé ne pas pouvoir lâcher ce roman, j'ai aimé que ce soit un pavé de 1500 pages environ. King excelle lorsqu'il parle des terreurs d'enfants qu'on se trimballe encore adultes... Pour moi, le roman n'a pas pris une ride bien que paru en 1987. « La magie existe » dixit l'auteur. Quant à moi, je sais pourquoi je déteste les clowns...

La face cachée de Luna, de Julie-Anne Peters (Éd. Milan)

Un frère, Liam. Une soeur, Regan. Un secret.

Luna est une fille depuis toujours, mais née dans un corps de garçon. C'est la nuit, avec Regan pour complice, que Liam redevient celle qu'elle aurait dû être, celle qu'elle aurait dû naître. Un sujet délicat superbement traité sans voyeurisme ni jugement. La face cachée de Luna parle de l'acceptation de la différence de l'Autre. Sur la première de couv', un papillon est découpé. On ne peut que penser à la métamorphose de la larve en lépidoptère. Chrysalide aurait été un autre titre possible. À lire de toute urgence !