Il aura fallu deux jours pour que la première réunion des membres du jury s'ébruite et que se répande la nouvelle. Edmonde Charles-Roux et ses neuf acolytes, au cours de leur réunion mensuelle au restaurant Drouant sont revenus sur la remise du prix l'an dernier à Gilles Leroy. Quatre voix avaient en effet parlé en sa faveur, sur un jury de dix : une minorité, dont la légitimité devient passablement discutable.
Dans un entretien accordé au Figaro,Edmonde Charles-Roux pose les bases d'un travail plus ardu, puisque « nous sommes confrontés à un accroissement considérable du nombre de livres paraissant lors de la rentrée littéraire ». Un nouveau modus operandi devient urgent, pour que l'Académie fasse « son travail, de lire le plus possible et, surtout, le mieux possible ».
Les absents ont toujours tort
Alors que François Nourissier, de Françoise Mallet-Joris et de Michel Tournier (assez étourdi, puisqu'il n'aura assisté qu'à une seule réunion depuis février, selon Le Monde) répondaient aux abonnés absents ce mardi 4, le changement s'est imposé. D'abord, l'absentéisme ne comptera plus : si le juré ne se déplace pas, sa voix, même téléphonique (comme en avait pris l'habitude Jean Giono), sera nulle.
Vox populi, certes, mais si elle est sélectionnée
Ensuite, seuls les livres sélectionnés auront voix au chapitre, si vous me passez l'expression. Plus question de voter pour tel ou tel s'il est hors goncourt, pardon, concours. Selon Edmonde, les libraires « réalisent un travail remarquable, mettent en place les livres en fonction des listes… Si le lauréat ne fait pas partie de la dernière liste, ils sont en droit de se dire : « De qui se moque-t-on ? » » Outre la colète de Robert Sabatier, qui s'est retiré sous sa tente pour le coup, la prochaine réunion adoptera ces moitions.
La fin des Vieux ?
Enfin, une mesure hâtivement taxée de « jeunisme » et impulsée par Jorge Semprun a souhaité que les jurés de plus de 80 ans démissionnent. Les trois restants, exception faite de la Présidente, seraient Françoise Chandernagor, Didier Decoin et Bernard Pivot. En parallèle, une mesure réduirait la durée de vie d'un juré du Goncourt de "À vie", à 15 ans. Ou que soit déterminée une durée maximum, ce qui requiert l'accord du Ministère de l'Intérieur et de la Culture .
Rendez-vous le 8 janvier prochain pour la suite de Star Goncourt Académie... ?