Le World Wide Web est inventé en 1990 par Tim Berners-Lee, alors chercheur au CERN à Genève. Le web rend l’internet accessible à tous et lui permet une progression exponentielle. Les premiers textes électroniques sont disponibles dès 1992, avec des répertoires pour y avoir accès.
En 1989, Tim Berners-Lee, chercheur au CERN (Centre européen pour la recherche nucléaire), met au point l’hypertexte pour relier des documents entre eux. En 1990, il met au point le premier serveur HTTP (HyperText Transfer Protocol) et le premier navigateur web. En 1991, le World Wide Web est opérationnel et rend l'internet (qui existe depuis 1974) accessible à tous et pas seulement aux pros de l’informatique. Des liens hypertextes permettent désormais de passer d'un document textuel à un autre au moyen d'un clic de souris. Plus tard, cette interactivité est encore accrue avec la possibilité de liens hypermédias permettant de lier textes et images fixes à des vidéos ou bandes sonores.
Mosaic est le premier navigateur destiné au grand public. Développé par le NSCA (National Center for Supercomputing Applications) à l'Université de l'Illinois (États-Unis) et distribué gratuitement en novembre 1993, il contribue largement au développement rapide du web. Début 1994, une partie de l'équipe de Mosaic émigre dans la Netscape Communications Corporation pour développer un nouveau logiciel sous le nom de Netscape Navigator. En 1995, Microsoft lance son propre navigateur, l'Internet Explorer. Viennent ensuite d'autres navigateurs, comme Opera ou Safari, le navigateur d'Apple.
Un consortium industriel international est fondé en octobre 1994 pour développer les protocoles communs du web, sous le nom de World Wide Web Consortium (W3C) et sous l’égide de Tim Berners-Lee. En 1997, une section Internationalization / Localization regroupe les protocoles utilisés pour créer un site web multilingue: HTML, jeux (de base) de caractères, nouveaux attributs, HTTP, négociation de la langue, URL et autres identificateurs incluant des caractères non ASCII, conseils divers.
Le rêve de Tim Berners-Lee
À la question de Pierre Ruetschi, journaliste au quotidien La Tribune de Genève : « Sept ans plus tard, êtes-vous satisfait de la façon dont le web a évolué ? », Tim Berners-Lee répond en décembre 1997 que, s’il est heureux de la richesse et de la variété de l’information disponible, le web n’a pas encore la puissance prévue dans sa conception d’origine. Il aimerait « que le web soit plus interactif, que les gens puissent créer de l’information ensemble », et pas seulement consommer celle qui leur est proposée. Le web doit devenir « un média de collaboration, un monde de connaissance que nous partageons ».
Dans un essai publié en avril 1998 sur sa propre page web (disponible sur le site du World Wide Web Consortium), Tim Berners-Lee explique que « le rêve derrière le web est un espace d'information commun dans lequel nous communiquons en partageant l'information. Son universalité est essentielle, à savoir le fait qu'un lien hypertexte puisse pointer sur quoi que ce soit, quelque chose de personnel, de local ou de global, aussi bien une ébauche qu'une réalisation très sophistiquée. Deuxième partie de ce rêve, le web deviendrait d'une utilisation tellement courante qu'il serait un miroir réaliste (sinon la principale incarnation) de la manière dont nous travaillons, jouons et nouons des relations sociales. Une fois que ces interactions seraient en ligne, nous pourrions utiliser nos ordinateurs pour nous aider à les analyser, donner un sens à ce que nous faisons, et voir comment chacun trouve sa place et comment nous pouvons mieux travailler ensemble. » (extrait de «The World Wide Web: a very short personal history»)
Le web 2.0
Selon Netcraft, société spécialisée dans les mesures d’audience, le nombre de sites web passe d’un million de sites en avril 1997 à dix millions en février 2000, 20 millions en septembre 2000, 30 millions en juillet 2001, 40 millions en avril 2003, 50 millions en mai 2004, 60 millions en mars 2005, 70 millions en août 2005, 80 millions en avril 2006, 90 millions en août 2006 et 100 millions en novembre 2006, une augmentation rapide qui s’explique par l’explosion des sites personnels et des blogs.
Le web 2.0, termé lancé en 2004 par l’éditeur Tim O’Reilly, apporte peut-être un début de réponse au rêve de Tim Berners-Lee puisqu’il est basé sur les notions de communauté et de partage. (On y reviendra plus tard, lorsqu’on arrivera à l’année 2004.)
Quinze ans après la création du web, le magazine Wired constate dans son numéro d'août 2005 que «moins de la moitié du web est commercial, le reste fonctionne avec la passion». Quant à l'internet, d'après le quotidien Le Monde du 19 août 2005, «ses trois pouvoirs - l'ubiquité, la variété et l'interactivité - rendent son potentiel d'usages quasi infini».
Robert Beard, professeur de langues et créateur de sites de dictionnaires, écrivait de manière prémonitoire en septembre 1998: «Le web sera une encyclopédie du monde faite par le monde pour le monde. Il n'y aura plus d'informations ni de connaissances utiles qui ne soient pas disponibles, si bien que l'obstacle principal à la compréhension internationale et interpersonnelle et au développement personnel et institutionnel sera levé. Il faudrait une imagination plus débordante que la mienne pour prédire l'effet de ce développement sur l'humanité.» (Entretien du NEF)
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