Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'est jamais facile d'arriver après un géant. Il est à craindre que l'on ne vous voie pas... Tel fut le destin d'Ernest Pérochon en 1920, lorsqu'il reçut le Goncourt. L'année précédente, cela avait été Marcel Proust, pour "A l'ombre des jeunes filles en fleurs". La postérité n'a retenu que Proust. Evidemment, la comparaison, comme le souligne Pierre Assouline dans son livre sur l'histoire du prix Goncourt, ne jouait pas en faveur de ce pauvre Pérochon, dont le nom d'ailleurs avec sa consonance finale évoque "ronchon", "pelochon", "grognon" etc. Est-ce un nom d'écrivain, Pérochon? Cela fait vieillot, compassé, bref vieux romancier illisible?