Philolaos. Dans l'atelier du sculpteur

First Second, la branche d'édition de romans graphiques de Macmillian Publishing a lancé un projet original qui mêle numérique et imprimé, fiction et réalité.

Ce projet se nomme Zahra's Paradise et il écrit par un défenseur des droits de l'Homme Amir et dessiné par Khalil un artiste qui travaille pour plusieurs médias. En raison, du contenu de ce roman graphique et pour protéger ses auteurs leurs noms complets ne seront pas divulgués.

En effet, le sujet traité dans Zahra's Paradise est un sujet très sensible car il porte sur la situation sociale et politique en Iran. Ce roman graphique raconte l'histoire d'un blogueur (qui tient le blog Zahra's Paradise) et de sa mère Zahra. Ils sont à la recherche du frère du blogueur qui a disparu pendant les manifestations politiques à Téhéran en juin 2009. Durant leurs recherches, ils vont se retrouver face à la brutalité de la République islamique et au sort réservé aux autres dissidents iraniens disparus.

Les personnages sont donc fictifs mais certains des événements relatés sont bien réels. D'autre part l'enchevêtrement réalité fiction sera renforcé par le fait que la BD dans sa version en ligne proposera des entrées de blogs à la fois des créateurs de la série mais aussi de réels activistes politiques iraniens et d'expatriés.

Le directeur éditorial de First Second, Mark Siegel qualifie cette BD de « roman à clef of history as it is happening » (« roman à clef de l'histoire telle qu'elle se passe »). Il affirme : « Parfois une proposition arrive qui ne vous laisse pas le choix : cela doit être raconté, cela doit venir au monde. Zahra's Paradise est l'une de celles-ci ».

Il explique enfin : « La complexité de l'histoire tisse des liens entre de nombreux sujets d'actualité, des médias sociaux et éléments de technologie au rôle des femmes au coeur du mouvement iranien pour la liberté, et aux questions politiques, sociales et des droits de l'Homme. Et en se focalisant sur les droits de l'Homme, l'art devient un acteur, un participant, une voix s'ajoutant au choeur de voix dans les rues et sur les toits de l'Iran ».

Le roman graphique dans sa version numérique a été lancé aujourd'hui et il est disponible en anglais, en persan, en Italien (grâce à un partenariat avec Rizzoli Lizard), en espagnol (partenariat avec Norma Editorial) et en Français et en néerlandais (tous deux grâce à un partenariat avec Casterman - dont nous attendons de plus amples informations). De nouvelles planches seront disponibles chaque lundi, mercredi et vendredi. Le site de Zahra's Paradise et donc la BD qu'il contient sont en accès libre.

First Second proposera une version imprimée en 2011. À noter, ce n'est pas la seule initiative de First Second pour allier numérique et imprimé. La BD de Mark Siegel, Sailor Twain or the Mermaid in the Hudson, profite du même dispositif (elle n'est par contre disponible qu'en anglais).
Nous avons contacté Castermann qui nous a bien confirmé ce partenariat avec First Second. L'éditeur nous a indiqué qu'il publierait effectivement des versions imprimées de Zahra's Paradise en Français et en Neerlandais quand l'histoire sera finie.

Le titre prendra la forme d'un roman graphique en noir et blanc de 150 pages environ et se placera dans la collection Écritures. Aucune date de parution n'est encore avancée mais cela pourrait se situer aux environs du 2e semestre de 2011, pas avant.

Doggy Buzz, amateur de stars et autres bêtes à poil, regrette que Douglas Kennedy ne soit pas aussi gaga qu'eux des bestioles qui nous accompagnent dans la solitude. À la question, « que seriez-vous si vous étiez un animal ? », l'écrivain répond : « je déteste les animaux ». À trop aimer nos 30 millions d'amis, nous finirions par être misanthropes...

Dona de Beverly Hills, alias Tori Spelling, préparerait la publication d'un livre pour enfant. L'actrice, qui n'en est pas à son premier essai dans l'écriture, a déjà sorti deux livres : Story Telling et Mommywood. ActuStar.com nous apprend qu'elle l'aurait annoncé son nouveau chef-d'oeuvre lors d'un gala de charité. Qu'elle ne compte pas sur la nôtre.

Jockipédia, c'est le nom d'un nouveau réseau social, dont nous parle Cnet news. Ce réseau est exclusivement réservé aux sportifs du monde entier. En s'y promenant, on peut alors accéder aux pages de blog, Facebook, Myspace ou Twitter de tous les plus grands athlètes. Encore une initiative qui va certainement enrichir le contenu culturel de qualité consultable sur le net...

Le Parisien, toujours friand de faits divers, nous parle de l'école de Gonesse (95), ou plutôt de la voiture volée qui a atterri dans la cour de cette école après une course poursuite avec la police. On ne sait plus quoi faire pour divertir les gamins.

Voilà plus de six mois que l'on n'avait eu de nouvelles d'elle, considérant presque que son exil en Suède l'avait mise à l'abri. En effet, le pays a accueilli cette auteure bangladaise menacée de mort par une fatwa, les radicaux de son pays l'ayant accusée de blasphème.

Mais le maire de Paris a confirmé des informations que révèle l'AFP annonçant que la romancière avait formulé une demande auprès des instances de la ville, pour obtenir un logement, voilà plus d'un mois et demi. Et elle a été acceptée : l'auteure résidera dans une résidence d'artistes, dans le Xe arrondissement de Paris ; les premiers loyers seront à la charge de la Ville. L'annonce, si l'on passait par une agence, dirait : studio, 30 m², dans résidence standing entièrement rénovée, disponible au 1er février.

Le 7 juillet 2008, Bertrand Delanoë avait déclaré : « Vous êtes ici chez vous, dans la ville où il fut proclamé que les hommes naissent et demeurent libres et égaux, et que nul ne peut être condamné pour ses opinions », alors que Taslima état faite citoyenne d'honneur.

Une location difficile ? Même quand la mairie est garant ?

Le Figaro rapporte les propos du directeur de cabinet du maire, qui expose aujourd'hui la situation délicate de cette demande : « La difficulté de ce dossier est qu'elle demandait un logement de droit commun à une administration qui n'a plus de logements privés mais seulement sociaux. Sans compter qu'elle n'a pas de revenus… Pas facile, dans ces conditions, de trouver un bailleur… »

Mais Paris est aussi une destination qui avait été envisagée en janvier 2008, alors que le prix Simone de Beauvoir lui avait été décerné : la situation politique, et les problèmes de santé de Taslima , ainsi qu'une sombre histoire de passeport l'avaient empêché de recevoir le prix que Nicolas Sarkozy avait insisté pour lui remettre « lui-même ». Chose impossible qui fut alors annulée, mais pourrait être alors réparée.

Une grande satisfaction en tout cas pour l'éditrice Delphine Mozin : « Tout le monde s'est mobilisé. La Ville de Paris, mais aussi le cabinet de Rama Yade qui a appuyé notre demande auprès du maire. Les choses bougent : je vais visiter le studio dans les jours prochains. »

La fatwa qui frappe Taslima est de 500.000 roupies : sa tête est donc mise à prix pour 7400 €.

Si la loi fédérale interdisant un certain niveau de plomb dans les jouets pour enfants de moins de 12 ans s'abat sur les États-Unis, et que les bibliothèques sont normalement exemptes pour une année encore de sa mise en application, l'AP vient de publier un rapport inquiétant. En effet, deux établissements auraient le mois dernier retiré de leurs étals des livres pour enfants imprimés avant 1986, date fatidique posée par la loi, et la Consumer Product Safety Commission.

Si cette dernière a précisé que les livres pouvaient être inclus dans ce cadre juridique, elle n'a pas posé d'ordre formel ni livré de recommandations aux bibliothèques qui se sont livrées à cet exercice. Pourtant, l'interprétation de la loi fédérale par la CPSC a déjà fait couler de l'encre. Car des dizaines de millions d'exemplaires pourraient tomber sous son coup, prévient le bureau sis à Washington de l'American Library Association.

Pour un spécialiste de la question du plomb et des enfants, le risque est d'ailleurs moindre. Exception faite de celui qui va mâchonner le livre et qui pourrait alors courir un risque. Sauf que sur l'échelle de 0 à 10 posée par Jay Dempsey, ce dernier serait de 0,5...

Les professionnels se débattent

Les industries de l'édition et de l'imprimerie ont mis en ligne un site permettant de vérifier et comparer les mesures de plomb - que l'on trouvait avant 1986 dans l'encre - contenues dans les livres. Mais les résultats semblent montrer que la présence est quasi indétectable, et de toute manière bien inférieure aux recommandations fédérales sur le sujet. Maintenant, en l'absence d'une étude réalisée par un cabinet d'audit privé et non subventionné par l'industrie, la question restera soumise au doute.

Les bibliothèques, du plomb dans l'aile ?

Reste que ces deux bibliothèques qui ont restreint l'accès aux livres pour les enfants de moins de 12 ans pourraient être tout à la fois un symptôme, autant que l'on espère qu'elles ne seront qu'un cas isolé. Dans tous les cas, voir un ensemble de livres recouvert d'une bâche ne doit pas être du meilleur effet pour un enfant, et l'interprétation qu'il en fera ne manque pas laisser dubitatif.

Emily Sheketoff, directrice de l'ALA, ajoute son grain de sel : « Les collectivités feraient une attaque si les bibliothèques publiques commençaient à jeter des centaines et des centaines de livres uniquement parce qu'ils sont sortis avant une certaine date. » La sécurité avant tout, certes, mais pas non plus aveuglément...

Le phénomène se répand depuis l'autre côté de l'Atlantique, jusqu'à frapper nos voisins d'outre-Manche, mais ne saurait tarder à se transporter vers nos contrées : les personnages de romans ont progressivement une seconde vie grâce à Internet. Et plus qu'une seconde vie, ils acquièrent une existence propre, assurant la promotion de leur aventure, vendant et vantant leur livre...

Le dernier exemple en date serait celui de Steffi McBride, que l'on peut retrouver sur YouTube... dans une vidéo intrigante. Tirée du roman The Overnight Fame of Steffi McBride, il est loin d'être évident que la femme présentée à l'écran est une actrice. Et pourtant...

Ce nouveau marketing viral, nous en somme la preuve indirecte, en vous présentant la vidéo, frappe de plus en plus de livres et via le Web 2.0, de partage et de participation, les personnages sortent de leur contexte fictionnel pour accéder à une semi-réalité presque tangible. Il ne manque plus que des pages MySpace dédiées à tel héros ou telle héroïne, un contact Facebook, et un autre sur Twitter, et voilà que le personnage prend une consistance, qui, bien que virtuelle, n'en semble pas moins réelle.

Inquiétant ? Probablement pas, mais cela démontre à quel point les techniques marketing pour assurer la promotion des livres découvrent et puisent dans les ressources du net de quoi largement améliorer leur visibilité. Avec de telles campagnes, on s'attend à ce que les lecteurs potentiels, ou les simples curieux qui tombent là-dessus soient intrigués et tentent d'en apprendre plus. Les plateformes sociales aidant à la mystification, il suffit dès lors de multiplier dans le cyberespace les allusions, marques de présence pour attirer également les regards.

Plutôt que de faire travailler uniquement les auteurs sur des pages internet, on peut désormais exploiter les personnages eux-mêmes, en leur donnant une authentique vraie-fausse consistance. Pour l'héroïne d'Andrew Crosft, comme pour d'autres, la gloire est-elle au bout de la Toile ? Quand on sait qu'en France, la publicité pour les livres à la télévision n'est pas encore fixée définitivement, le net peut devenir un moyen d'interaction et de développement à ne plus négliger.

Le tome 2 de Gagoze d'Ahn Dongshik est arrivé et nous l'avons dévoré d'un bout à l'autre. Encore un grand moment passé en compagnie du plus mignon des plus terribles démons.

Après avoir dévoré Tarô le chien de Kinasa, dans la plus grande candeur dont pourrait faire preuve un démon, Gagoze ne semble plus le bien vu chez Kinasa. Et lorsqu'il est obligé de se transformer en monstre hideux pour faire face à l'attaque du clan Matsu (d'infects démons batraciens), les choses ne s'arrangent pas vraiment avec son hôte. Une constatation s'impose les démons et les humains ne se comprennent pas.

Ainsi revoilà notre héros démoniaque reparti sur les routes à la recherche de son antre. Alors qu'il vient de la retrouver, il s'aperçoit qu'Abara et d'autres démons occupent les lieux, se soulant et ambitionnant de couper son arbre. Gagoze ne peut pas laisser faire cela et l'intervention de Chenlon qui commence à s'impatienter de l'attitude trop pacifique du petit démon, va lui être salutaire. Quoique...

Un shonen efficace, original et instructif

Encore une fois c'est un réel bonheur de lire Gagoze. L'univers graphique est abouti et original, l'humour est efficace et le scénario se développe à petits pas mais sûrement enserrant Gagoze dans les intrigues des humains. Certains secrets sont dévoilés mais ils entraînent directement de nouvelles questions.

Une petite recommandation cependant, restez bien attentif à la lecture de ce titre. Les intrigues de cours ne sont pas vraiment faciles à suivre pour nous petits Français. D'une part parce que pour la plupart nous ne connaissons pas très bien l'Histoire du Japon et d'autre part parce que le scénario cache bien sûr quelques éléments pour ne pas révéler les tenants et les aboutissants de l'histoire trop vite. Les notes régulières de la traduction sont d'un grand secours et très instructives mais peuvent vous faire perdre le fil.

Cela dit c'est un très bon moyen de se cultiver un peu et d'en savoir plus sur l'Histoire du Japon en passant un bon moment. Nous vous recommandons donc chaudement Gagoze tome 2, un shonen instructif, drôle et plein d'action qui se démarque bien des autres titres du genre. Une série à suivre qui n'a certainement pas fini de nous surprendre. Entre fresque historique humour potache ou méchant et action bien rythmée ce titre a tout pour devenir un incontournable des shonen.

Gagoze tome 2 d'Ahn Dongshik est édité par 12bis. Vous pourrez vous repaître de ses 192 pages noir et blanc plus deux pages couleurs pour 6,50€. Le tome 3 est prévu pour le 25 septembre. Attention, au Japon la série est encore en cours et ne compte que 4 tomes pour l'instant, il y a donc fort à parier que le 4e tome de Gagoze en France se fasse un peu attendre...

Le livre de poche jeunesse fête cette année, ses 35 ans !

Bel anniversaire à toi, petit être transportable à peu près partout…

Si vous avez bien compté, c'est en 1979 que se voit offrir sa version jeunesse à l'attention… des jeunes lecteurs, évidemment !

Le premier titre de la collection est Les contes de la saint glinglin de Robert Escarpit. S'en est suivi le texte mondialement connu Mon bel oranger de José Mauro de Vasconcelos, vendu en France depuis le début à 1,5 million d'exemplaires.

Depuis, Le livre de poche jeunesse c'est une quantité de séries à succès qui reprennent pour la plupart les titres de Hachette jeunesse (récemment devenu Hachette Romans) de Alex Rider à Twilight en passant par le Journal d'une Princesse.

Durant de nombreuses années, le livre de poche en général était associé à la littérature jeunesse. Pensé certainement par les éditeurs de l'époque comme plus facile et plus maniable, ce n'est qu'avec l'arrivée d'Harry Potter (Gallimard jeunesse) en grand format, il y à peine 15 ans, que le poche devient la « seconde vie » des grands volumes.

Aujourd'hui le marché du poche représente plus de 14,4 millions de volumes et un chiffre d'affaire de 84 millions d'euros. En comparaison, le grand format représente lui, 82 millions d'euros…

Puisque tout fonctionne si bien, le Livre de Poche jeunesse pour 2014 va encore évoluer d'un point de vue charte graphique avec des tranches clairement définies pour bien s'y retrouver et comme le dit l'éditeur, lui-même, « entrer immédiatement dans l'histoire »…

Deuxième nouveauté pour cette année, à l'occasion de ses 35 ans le Livre de Poche Jeunesse devient partenaire de l'association créée par Alexandre Jardin Lire et faire Lire et lance une nouvelle collection dédiée au 8-10 ans, Cadet, qui permettra de découvrir ou de relire avec beaucoup plus de facilités, des textes classiques et actuels adaptés.

Les premiers textes qui paraitront le 16 avril sont : Histoires comme ça, Kirikou et la sorcière, Après vous, M. de la Fontaine, La Belle et la Bête et Émilie et le crayon magique…
Les titres suivants seront disponibles dès aout…

Pour terminer, il se murmure que pour cet anniversaire, le Salon Lire en Poche à Gradignan devrait organiser une exposition des couvertures les plus marquantes de ces 35 dernières années et devrait amuser également les visiteurs avec un quizz spécial.

Nous avons déjà hâte de voir ça !