Un projet de circulaire destiné à « vaincre l'absentéisme », discrètement glissé prévoirait en effet de suspendre les allocations familiales, ou du moins de les mettre sous tutelle. Dans le cadre du Projet Banlieue, le président de la République avait demandé par la suite à Xavier Darcos de recenser les élèves « non assidus » qui seraient plus à leur place dans des écoles de deuxième chance. Ce projet ne concernerait que les élèves de moins de 16 ans.
Il envisage de classer dans un dossier lesdits élèves, par le biais d'un enregistrement électronique. Au terme de quatre absences d'une demi-journée injustifiées, le responsable de l'école ou l'inspection d'académie recevrait le dossier et informe le maire.
Ensuite l'Inspection académique adresserait un avertissement puis une convocation pour trouver des remèdes à l'absentéisme. Le maire serait lui aussi en droit de « prendre des mesures à caractère social ou éducatif dans le cadre des compétences qui lui sont conférées », eu égard à la loi de prévention de la délinquance du 5 mars 2007. On parlerait alors de « contrat de responsabilité parentale ».
Un vaste amalgame entre absentéisme et délinquance
Mais la FCPE ne l'entend pas de cette oreille. Condamnant « l’amalgame du gouvernement entre l’absentéisme et la délinquance, amalgame qui dispense le ministère de l'Éducation nationale de ses responsabilités et les rejette une fois de plus sur les parents », le syndicat demande que cette mesure soit supprimée. Il s'agit ni plus ni moins que d'un « détournement d’informations, notamment informatisées, à des fins répressives » et l'on se demande si la CNIL n'aurait pas son mot à dire dans tout cela.
« La FCPE rappelle notamment que l’absentéisme le plus important se situe au-delà de la scolarité obligatoire et concerne en particulier des élèves de lycées professionnels souvent contraints de travailler pour assurer leur autonomie. » Pour le syndicat, l'absentéisme est dû à l'institution elle-même, qui devrait se remettre en question, ajoutant qu'il est préférable de « faire prévaloir la prévention sur la sanction. Mais, dans un contexte de restriction budgétaire, le gouvernement choisit ce qui ne lui coûtera rien ! »