Thomas Keneally est un auteur australien qui revient dans un essai, Searching for Schindler, sur son livre Schindler's List qui aura connu le succès avec le film de Spielberg, l'histoire de cet homme qui parvient à sauver 1200 juifs d'une mort certaine dans les camps de concentration. Rappelons que si l réalisateur acheta les droits du livres très rapidement, en 1982, le film, lui, ne sortit qu'en 1993...
Son livre résulte d'une coïncidence, et de la rencontre avec Poldeck Pfeffebers, l'un des rescapés. Nous sommes en 1980.Car le propriétaire à Los Angeles d'un magasin de valises, sans qui jamais le livre n'aurait été écrit, l'a inspiré et encouragé dans la rédaction de ce témoignage.
C'est alors que Keneally décida de mener son enquête, en bon journaliste et de chercher d'autres miraculés. « J'ai pensé que cet homme était un grand personnage qui méritait un livre », se souvient Keneally. « Il est particulièrement touchant qu'il ait rendu cet hommage à l'homme qui les a sauvés, lui et sa femme... Poldek fut le premier à me confier que Shindler était semblable au Christ, et que malgré cette similitude, il n'était pas un saint », explique Keneally à l'agence Reuters.
La collecte des souvenirs de ceux qui furent sauvés par Schindler nécessitera cependant un effort d'écriture, et d'adaptation. Nombre de personnes n'auraient pas osé se confier à Keneally s'il n'y avait pas eu la garantie qu'incarnait Poldek, se souvient l'auteur.
Le rôle trop minime d'Émilie
Et une fois publié, il remportera le prestigieux prix Booker, autre gage de sa réalisation. Pourtant, ce ne fut pas sans difficulté. À sa sortie, on reproche à Keneally de n'avoir pas accordé une place suffisamment juste à l'épouse d'Oskar, Émilie. « Je peux comprendre cette critique et je ne reproche à personne de l'avoir formulée », explique-t-il.
« J'avais une histoire à raconter, et quand c'est le cas et que vous êtes écrivain, vous avez tendance à la raconter. Cela n'a pas été fait sans rendre hommage aux acteurs de cette histoire, mais d'un autre côté, il est vrai qu'on peut la percevoir comme incomplète. » Rendre à chacun sa place et son rôle, toute la difficulté du témoignage historique reconstitué...