Un article tirée de l'édition européenne du Times vient effectivement d'embraser les journaux français, de mettre le feu aux serveurs des sites internent, bref, la communauté est en ébullition et la cuisson mal contrôlée risque de ne pas être al dante... Ah ça donc, mais que se passe-t-il donc ?
Eh bien le Times titre . Et évidemment, chacun de réagir, comme nous en ce moment, pour s'insurger, pour riposter et brandir bien haut de nouveaux fanaux, des représentants triés sur le volet, des fers de lance, des lanciers du Bengal, des galopins de l'international, bref, c'est la lutte final, battons-nous et demain etc... Que d'agitation.
Mais d'abord quels sont les griefs ? « Tous ces grands chênes qui tombent dans la forêt de la culture française, ne font guère de bruit dans le reste du monde. Jadis admirée pour la puissance et l'excellence de ses écrivains, artistes et musiciens, la France d'aujourd'hui est un empire déclinent sur le marché global de la culture... »
Nombre de confères ont réagi à ce qui s'apparenterait à une agression caractérisée.« Si une formule algébrique pouvait en résumer la quintessence [de la culture française vue par les Américains], ça donnerait à peu près ça : De Gaulle Sartre la baguette les seins de Sophie Marceau = la culture de la France. », signe Didier Jacob. Quelque peu acerbe cependant.
Chez BilbiObs, on se débat moins fort après avoir analysé la totalité de l'article. Ou disons que l'on souligne avec gentillesses les paradoxes du confrère américain, marquant par là même une réprobation amicale. Le journaliste ne prend pas parti, c'est bien connu. Cependant, nos confrères posent la question à tout hasard, « Au fait, où James Joyce, Henry Miller, Robert Frank ont-ils été édités pour la première fois? » Et de répondre immédiatement : « A Paris. » Grand bien nous en fasse.
Si l'on reproche effectivement un nombrilisme actif dans la culture française et un sponsoring gouvernemental, alors acceptons ces réflexions. Elles ont probablement un quelconque fondement qui nous est demeuré invisible. Clamons même la venue du déclin, qu'importe, il repoussera toujours une herbe plus verte sur les plus infâmes terrains vagues.
Optimiste ? Non. Simplement, déclin et renaissance font partie du même cycle. Pourquoi s'en sentir offensé ?