Financial Post, a rapporté sur le site Web du journal d'affaires certaines paroles prononcées par des professionnels de l'édition qui se sont donné rendez-vous en novembre à l'occasion d'une audience chez Bryan Prince Bookseller, Ontario. L'un des fondateurs de l'école de médecine de l'Université McMaster, le Dr. Barber Mueller, y présentait son nouveau livre : Excalibur. L'occasion pour ces professionnels réunis d'exprimer leurs ressentis vis-à-vis de l'évolution de leurs métiers.
Bryan Prince Bookseller
Tracey Higgins, copropriétaire de la boutique, a déclaré : « Vous n'entendez pas beaucoup d'histoires positives à propos du côté imprimé de l'édition et des libraires, mais les choses se passent bien pour nous. »
Si la popularité du livre en général n'est pas remise en cause, l'évolution concerne surtout la manière dont les ouvrages sont promus, vendus, et consommés. Et pour rester à flot face à ces changements, les professionnels du livre sont obligés de bousculer leurs habitudes.
Car avec l'apparition des grandes surfaces sur le marché ainsi que l'essor de la vente en ligne, au cours des dernières décennies, certaines petites entreprises n'ont pas été en mesure de sauvegarder leur activité. Et des craintes s'ajoutent pour elles, que ce soit en raison de la fusion des géants Random House et Penguin, ou encore le dépôt de bilan de Douglas & McIntyre.
Mais certains petits acteurs de l'industrie ont conservé leur optimisme. Ainsi, Cynthia Good, directrice du programme Creative Book Publishing au sein du Humbert College et ex-présidente de Penguin Books Canada, a exprimé : « Je peux presque prévoir une renaissance de l'édition canadienne sortir de cela. »
Ajoutant : « Je trouve que c'est une période très créative et pleine de possibilités artistiques ... Il y aura de nouveaux types de partenariats, on peut imaginer les éditeurs pourraient s'associer à de nouveaux types de médias, société de jeux ou librairie. »
De nouvelles solutions, toujours nouvelles
Pour ce qui concerne Bryan Prince Bookseller, l'enseigne a mis à profit un certain nombre de partenariats, et notamment avec le Hamilton Poetry Centre, ou encore avec un autre libraire basé en Ontario avec lequel ils partagent des frais et des ventes, et organisent des évènements communautaires.
D'autres acteurs, éditeurs comme détaillants ont fait avec succès le pari de miser sur le commerce de publications à destination de l'éducation à travers le monde. Et en réalité, en dépit des craintes l'année 2012 aura été plutôt bonne pour le marché du livre outre-Atlantique, avec des ventes en hausse aux États-Unis.
D'autre part, Internet offre de nouvelles possibilités marketing aux petites enseignes, entre la tenue de webinaire rendue possible, l'auto-promotion des auteurs via les réseaux sociaux, l'envoie de copies numériques à la presse...
Mais il y a aussi ceux qui, en dépit de leurs efforts pour se mettre à la page, ne trouvent pas le moyen de sauvegarder leur commerce. Il en a été ainsi pour le Toronto Women's Bookstore, contraint de fermer ses portes le 30 novembre, malgré un investissement de chaque instant de son personnel. Comme en témoigne madame Moreno : « Cela a été un travail de charité ici, il n'y a pas eu de bénéfice.