Il n’y a qu’à voir le nombre de séries policières diffusées à longueur de semaine pour mesurer l’étendue du succès du polar. Un triomphe que l’on retrouve dans le monde du livre.
Avec une vente sur quatre livres tous genres confondus, le roman policier s’écoule comme une hémorragie. S’il a souvent été taxé d’une noire austérité ou de répondre à des codes très précis, de nouveaux auteurs comme Chattam ou Coben accentuent l’engouement auprès de nouvelles cibles.
Raison de ce phénomène ? « Le roman policier, c’est un reflet de la société. Il permet de disséquer le monde, depuis les hautes sphères de la finance jusqu’aux bas-fonds », explique François Guérif, directeur de la collection Rivages Noir Payot.
Qu elle fascine ou fasse frémir, cette immersion serait à rapprocher du triomphe en son temps du réalisme balzacien ou du naturalisme de Zola.
Au point d’immortaliser certains auteurs du genre auprès des pères du roman. En 2003, les enquêtes de Maigret sont imprimées sur le papier-bible de la Pléiade.
Autre plébiscite, celui d’un lectorat féminin. De tous âges et de toutes professions, ces dames représentent 70 % des acheteurs.
Violence, interdits, exotisme, le policier « constitue une grille de lecture qui convient à l’époque dans laquelle nous vivons », souligne Francis Geffard, éditeur chez Albin Michel.
Terrible époque.
(Avec agence)