BookSurge finira peut-être par entrer dans le collimateur de tant d'acteurs dans l'industrie du livre que l'unique alternative pour le cyberlibraire sera de revenir sur sa décision. En mars dernier, BookSurge devenait l'élément incontournable : Amazon expliquait alors fort simplement que si l'éditeur voulait que son livre soit à la fois inventorié dans les cyberétals du libraire, il n'y avait d'autre choix que de passer par le service de BookSurge, pour tout service d'Impression à la Demande. (Voir notre dossier sur Amazon et l'édition)
Techniquement on peut utiliser n'importe quel acteur dans ce genre de cas de figure, mais voir son livre disparaître si l'on refuse BookSurge devient délicat.
De là l'intervention de BookLocker, un des acteurs de l'IàD, qui a lancé une class-action (procédure juridique regroupant plusieurs personnes) prétextant qu'Amazon pratique une sorte de vente liée, et violant allégrement le Sherman Act, qui régit les comportements anticoncurrentiels des entreprises depuis juillet 1980. Ententes illicites, monopoles, abus de position dominante, concentration d'entreprise, voilà les différents cas de figure possibles. Pour faire court, Amazon n'aurait pas été très inspiré de coupler son service de vente et d'Impression.
D'un côté, Amazon propose de se servir de son service BookSurge, de l'autre il invite les acteurs de l'IàD à s'inscrire à son service Amazon Avantage, rendant les termes si étroits et les conditions économiques si fragiles que refuser serait se couper l'herbe sous le pied, estime BookLocker. La réaction de Lightning Source, principal concurrent ne s'était pas fait attendre, avec la signature d'un accord pour tenter de renforcer ses positions.
Autre volet, à ajouter à l'actif d'Amazon, et une procédure à suivre de près, tant l'écosystème du cyberlibraire se construit aussi à travers des pièces progressivement amoncelées. Reste que la Justice américaine n'apprécie pas trop d'ordinaire les pratiques anticoncurrentielles.