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Critique littéraire

La poésie de René Char ou le sel de la splendeur. Tome 2, Poésie et résistance

"Il n'a rien manqué à Rimbaud, écrit René Char, probablement rien. Jusqu'à la dernière goutte de sang hurlé et jusqu'au sel de la splendeur." On a retourné vers Char - qui reconnaissait en Rimbaud, lorsqu'il contemplait la photographie de l'adolescent épinglée sur le mur de chaux des Busclats, moins un ascendant qu'un fils en avant de lui - ces formules évoquant le hurlement du sang et la cristallisation de la beauté qui bouleversent un langage, et le qualifient. De recueil en recueil, des premiers poèmes du lycéen en 1922, aux poèmes des lendemains de la Résistance en 1945, Jean-Claude Mathieu a suivi et analysé une écriture de la contradiction et du devenir ; tenant compte des manuscrits et de la correspondance, favorisé par de longues conversations amicales avec René Char pendant dix années, ne méconnaissant pas les progrès de la critique moderne dans l'écoute de l'insu du texte, il a visé surtout à ne pas séparer la constitution de formes poétiques personnelles - aphorismes ou poèmes en prose, poèmes en vers libres ou suites aphoristiques - de la constitution d'un sujet, qui reconnaît la vérité de sa division, par et dans le langage. L'auteur a voulu éviter par là le pur formalisme a-subjectif et a-historique, aussi bien que le subjectivisme, insoucieux de la matérialité de l'écriture. L'éclat de cette poésie violente, qui approfondit l'obscur, appelait la rigueur et l'attention à cette obscurité, non la facilité d'une vaticination critique, ou la naïveté de l'explication circonstancielle qui, faisant l'économie du travail de l'écriture, réduit à la circonstance initiale les sens multiples que le poème accomplit, et qui consument cette circonstance.

08/1989

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Sciences historiques

Les Carlistes espagnols dans l'Ouest de la France (1833-1883)

Le carlisme a déstabilisé l'Espagne sur près d'un siècle, de 1833 à 1939. Il incarne une réaction violente au libéralisme " étranger " et aux idées issues de la Révolution. Il est soutenu en France par des tenants du " vrai royalisme " ou légitimisme, les mêmes qui défendent l'autre " vendée ibérique " des miguélistes du Portugal, commandée par un ancien chouan. L'échec des principales guerres carlistes sur le sol espagnol (1839-1840 et 1876) a entraîné l'exil de ses protagonistes de l'autre côté des Pyrénées. La France se trouve alors confrontée à une immigration politique la plus importante de son siècle. Sous la monarchie de Juillet, les autorités voient ainsi arriver de nombreux ennemis de leurs institutions. La crainte de dangereuses collusions entre les carlistas et les vendéens ou les chouans entraîne une interdiction de l'Ouest aux Espagnols, mesure unique dans l'Histoire des migrations en France. Lors du dernier grand exil du siècle, en 1875-1876, d'autres difficultés attendent ces réfugiés. Quels sont les liens tissés entre ces " purs royalistes " des deux pays ? L'Ouest et le carlisme constituent-ils un danger pour la France libérale ? Qui sont ces " chouans d'Espagne " qui ont tant effrayé les autorités du bocage armoricain, de la Bretagne à ses derniers contreforts de la Vendée militaire ? Cette plongée dans le monde de la contre-révolution en Europe nous entraîne des premiers alzamientos carlistas de 1833 à la naissance des " Blancs d'Espagne " parmi les royalistes de France, à la suite de la mort du comte de Chambord en 1883. L'étude de cette lutte séculaire des deux Espagnes sur plus d'un demi-siècle, permet de mieux comprendre la genèse de la Guerre civile de 1936-1939. Elle contribue, en dépit des différences observées, à cerner davantage les enjeux qui continuent à diviser la France du XIXe siècle.

07/2010

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Littérature étrangère

Primo Levi. Oeuvres

C'était un homme à la conscience paisible, chimiste de son état, né dans une famille de Juifs assimilés, " nobles, inertes et rares ", établis depuis longtemps dans la région de Turin, et qui cultivaient l'amour des livres. Le désastre d'une Europe livrée aux puissances du mal l'a déraciné, autant qu'on peut l'être, et a jeté cet " homme normal, doué d'une bonne mémoire ", dans la peste d'Auschwitz où il a connu l'expérience la plus anormale qu'un homme puisse connaître. Pendant tout le temps de sa déportation, " penser et observer " ont été les principaux facteurs de sa survie. Primo Levi, qui avait eu des talents d'écriture dans sa jeunesse, décida à son retour de témoigner de ce qu'il avait vécu à Auschwitz et de " méditer sur ce qui s'était produit ". Livre après livre, depuis Si c'est un homme jusqu'à Maintenant ou jamais en passant par La Trêve, hanté par la présence sans visage des damnés d'un siècle infernal, l'écrivain a mené sa réflexion jusqu'aux frontières de l'humain, explorant même la " zone grise ", " cet espace qui sépare (pas seulement dans les Lager nazis !), les victimes des persécuteurs ". Au printemps 1987, cet homme tranquille, qui avait manifesté une si violente volonté de vivre pendant qu'il était à Auschwitz, se jette dans la cage d'escalier de son immeuble, à Turin. Peu après sa mort, l'écrivain Claudio Magris avait écrit en guise d'adieu : " Nous ne pouvons qu'embrasser Primo Levi et le remercier pour nous avoir montré, par sa vie, de quoi pouvait être capable un homme, de nous avoir appris à rire même de sa monstruosité et à ne pas en avoir peur. "

01/2005

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Philosophie

Spinoza et le problème de l'expression

Les définitions courantes de la philosophie ne s'appliquent pas à Spinoza : penseur solitaire, scandaleux et haï, qui conçoit la philosophie comme une entreprise de libération et de démystification radicales, n'ayant d'équivalent que chez Lucrèce ou, plus tard, chez Nietzsche. Le spinozisme pose aujourd'hui les problèmes les plus actuels, concernant le rôle comparé de l'ontologie (théorie de la substance), de l'épistémologie (théorie de l'idée), de l'anthropologie politique (théorie des modes, des passions et des actions). L'objet de ce livre est de déterminer le rapport de ces trois dimensions : l'affirmation spéculative ou l'univocité de l'Etre dans la théorie de la substance ; la production du vrai ou la genèse du sens dans la théorie de l'idée ; la joie pratique ou l'élimination des passions tristes, l'organisation sélective des passions dans la théorie des modes. Ces trois dimensions s'ordonnent suivant un concept systématique, celui d'expression (la substance s'exprime dans les attributs, les attributs s'expriment dans les modes, les idées sont expressives). Et sans doute le concept d'expression a une longue histoire avant Spinoza, pendant tout le Moyen Age et la Renaissance. Il a aussi avec Leibniz un développement très différent de celui que lui donne Spinoza. La seule chose commune entre Leibniz et Spinoza, c'est pourtant qu'ils fondent la première grande réaction anti-cartésienne sur cette notion théorique et pratique. Mais la manière dont Spinoza la comprend, lui donnant une structure nouvelle, est peut-être au coeur de sa pensée et de son style, et forme un des secrets de l'Ethique : livre double, composé d'une part par l'enchaînement continu des propositions, démonstrations et corollaires, d'autre part par la chaîne violente et discontinue des scolies - livre deux fois expressif.

03/2018

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Policiers

La dérive des anges Reed & Sydowski

À San Francisco, l'enlèvement en plein jour du jeune Danny Becker, trois ans, ravive le souvenir douloureux de Tanita Donner, une petite fille enlevée, violée puis assassinée il y a tout juste un an. L'affaire, qui a fait grand bruit, a coûté cher à Tom Reed, journaliste au Star, quand le principal suspect s'est suicidé après qu'il l'eut interviewé, et ce, en dépit de l'interdiction formelle du chef de l'enquête policière. Depuis lors, la renommée du journaliste a bien pâli et, en proie aux remords et à l'alcool, Tom constate que son mariage bat tout aussi dangereusement de l'aile. L'inspecteur Walt Sydowski, qui s'est occupé du cas Donner, est de nouveau sur la brèche. Il craint par-dessus tout de trouver à nouveau un petit corps violenté. De fait, seul lui et quelques-uns de ses collègues savent que le suspect qui s'est suicidé après la gaffe de Tom Reed avait perpétré son sordide forfait avec un complice. Et les pistes pour débusquer ce dernier sont bien minces, pour ne pas dire inexistantes. Alors quand, quelques jours plus tard, un deuxième enfant disparaît, enlevé de nouveau en plein jour, c'est le branle-bas de combat au commissariat central, ce qui n'empêche pas la ville entière de glisser dans un climat de panique générale… Inspecteur de la police criminelle, Walt Sydowski, qui n'est plus de la première jeunesse, est hanté par le crime non résolu d'une fillette. Tom Reed, journaliste de talent, voit sa vie partir en vrille. Tous deux mènent une lutte acharnée contre la montre pour démasquer celui qui tire les ficelles derrières les enlèvements d'enfants qui plongent tout San Francisco dans l'angoisse.

10/2016

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Histoire internationale

Retour d'une autre Russie. Une plongée dans le pays de Poutine

Pour beaucoup, la cause est entendue. La Russie d'aujourd'hui est d'abord celle de Vladimir Poutine. Comme si un dirigeant, aussi puissant et inquiétant soit-il, pouvait résumer tout un peuple, tout un pays, dont on ignore le plus souvent la diversité. Géographe spécialiste du Caucase, de la Russie et des Etats post-soviétiques, Jean Radvanyi vient de passer quatre années à Moscou (2008-2012). Loin du monolithisme que l'on prête souvent à ce pays, il y a découvert une presse, une vie culturelle et politique, une société qui se sont avérées en pleine ébullition, jusqu'aux grandes manifestations de l'hiver 2011-2012. De ses nombreux voyages, de Kaliningrad à Vladivostok, et de multiples rencontres, est né ce carnet d'impressions, textes saisis sur le vil, à peine remaniées depuis, afin de laisser intacte cette subjectivité curieuse qui l'a guidé dans cette plongée au sein de la réalité russe. Ce livre ne se fixe aucune mission définitive, sinon celle de tenter de modifier une image négative profondément enracinée actuellement dans les médias et l'opinion française ? Au-delà des relations officielles - elles-mêmes changeantes - au cours des trois derniers siècles, l'image de la Russie aura balancé constamment entre une critique parfois violente, dans le sillage de Custine, pendant la guerre de Crimée, jusqu'aujourd'hui sous Vladimir Poutine, et au contraire des périodes d'engouement partagées par tout ou partie de la population, au début du XXe siècle avec la mode des célèbres emprunts, puis des ballets russes, après la victoire commune en 1945. Espérons donc, simplement, que ces impressions russes donneront au lecteur l'envie de découvrir les facettes multiples d'un pays soumis en si peu de temps à un immense chamboulement, passionnant dans sa diversité et ses paradoxes.

03/2013

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Histoire de France

Georges Orselli. Officier, gouverneur des colonies, industriel : un patriote critique

Fils d'instituteur, Georges Orselli (1896-1971) échoue au concours de l'Ecole Polytechnique arrêté par la guerre en 1914. Engagé en 1915, il refuse d'être officier. Il entre à Polytechnique en 1919. Officier d'aviation par passion du vol, ingénieur au Service du matériel et homme de terrain, il fait la guerre au Maroc (1931-1933). Lors du célèbre raid de la Croisière Noire (8 novembre 1933-15 janvier 1934), il est le copilote de son chef, le général Vuillemin, futur Chef d'état-major général de l'Armée de l'Air de 1938 à 1940. Plus jeune Commandant de l'Aviation en 1934, il quitte l'armée en 1938 et entre à L'Air Liquide qui l'envoie au Japon au début de 1939. Mobilisé sur place malgré ses demandes à revenir se battre, il rejoint la France libre en janvier 1941 et s'engage dans la Royal Canadian Air Force, où il fait un nouvel apprentissage d'officier britannique. De Gaulle le récupère et l'envoie en septembre 1941 dans le Pacifique pour commander l'aviation que devaient y fournir les Britanniques, ce qui avorta. Il le nomme alors Gouverneur des Etablissements français d'Océanie où il restera jusqu'en fin 1945 malgré sa demande d'obtenir un commandement dans l'aviation française en début 1944. Gouverneur à la Martinique en 1946-1947, puis en Côte d'Ivoire en 1948, il est mis à la retraite d'office pour s'être opposé à la violente reprise en main de la colonie, ce dont il témoignera devant une Commission d'enquête parlementaire en 1950. En 1949, il entame une carrière d'importateur de matériel industriel allemand, en précurseur de la réconciliation franco-allemande et de la Communauté européenne du charbon et de l'acier créée en 1951.

10/2014

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Littérature française

OEUVRES COMPLETES. Tome 18

La plupart des cahiers recueillis dans ce tome XVIII sont contemporains de Lettres de Rodez. Aussi y sent-on la présence de celle qu'Antonin Artaud a appelée "Madame Morte" ou encore "madame utérine fécale", la poésie noire dont l'âcre beauté traverse les ballades de François Villon ou les poèmes de Charles Baudelaire, comme une sorte de "transe abdominale du coeur et du sexe". Elle a la noirceur de la peste ou de la mort, et éclaire de ses sombres lueurs les textes de cette période où une sexualité violente et désespérée alterne avec une infinie tendresse pour ces ombres de femmes devenues filles d'élection. Est-il exemple plus probant de poésie à l'état pur que ces manières de litanies dédiées à Catherine ou à Cécile : "Cécile la morte couchée après mes coups, et de la gorge fluidique" ? Paul Valéry disait que certains vers souvent étaient des dons. On pourrait croire que tous les mots de ces étranges et bouleversants poèmes ont été comme donnés à Antonin Artaud si l'on ne soupçonnait qu'il les a plutôt arrachés de lui, dans ce "ténesme d'un infini montant". Arrachement qui ne contrarie pas le jaillissement mais au contraire le produit. Dans cet automne 1945, Antonin Artaud préparait deux livres : Le Surréalisme et la fin de l'ère chrétienne, titre-écho de celui qu'il avait choisi, vingt années auparavant, pour le numéro de La Révolution surréaliste dont il avait eu l'entière responsabilité, et Mesure sans mesure, titre aux résonances shakespeariennes. On trouvera dans ce tome des pages écrites pour ces deux ouvrages projetés. Par leur ton, leur forme surtout, elles diffèrent quelque peu des notes quotidiennes des cahiers. Elles ont cette scansion profonde qui, de plus en plus, rythmera les derniers textes d'Antonin Artaud et dont la cadence impressionne si fort l'oreille intérieure du lecteur.

05/1983

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Religion

Qu'est-ce-que le salafisme ?

Depuis plusieurs années, on assiste, en Europe et dans le monde musulman, à l'affirmation d'une nouvelle identité religieuse, communément désignée par le terne de "salafisme". Le phénomène, encore très minoritaire, a acquis une forte visibilité en France à travers une série de faits qui ont défrayé l'actualité (expulsion d'imams, annulation de mariage pour cause de non-virginité, affaires des caricatures du Prophète, voile à l'école, etc.). De même, les figures emblématiques du terrorisme international (Ben Laden, Zawahiri) se réclament du salafisme pour justifier leur lutte contre l'Occident. Cet ouvrage se propose d'expliquer ce qu'est le salafisme, en restituant les dimensions théologiques, sociales et politiques d'un phénomène complexe, qui peut s'exprimer de façon pacifique ou violente, mais qui pose partout la question du rapport à la société et à ses institutions. Il cherche à montrer comment des influences religieuses qui ont leur origine dans la péninsule arabique parviennent à modifier les comportements de certains musulmans. et pourquoi une telle pratique de l'islam est appelée à prendre une importance croissante dans les années à venir. Premier livre de synthèse sur la question. Qu'est-ce que le salafisme? repose sur l'exploitation des travaux de chercheurs français et étrangers, qui se sont efforcés, dans les contextes les plus variés, d'interpréter le sens de cette appartenance grâce à un travail de terrain auprès des militants pour comprendre leurs représentations et leurs pratiques religieuses. L'ouvrage combine ainsi approches empiriques et observations généralisantes, mises en situation et hypothèses d'interprétations, dans l'espoir d'éclairer les dynamiques à l'œuvre à travers l'invocation du salafisme en des lieux aussi divers que la France, l'Orient arabe ou le Maghreb.

09/2008

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Santé de l'enfant

Mon p'tit cahier Bulles de douceur

Retrouver un quotidien apaisé en famille, c'est possible ! La collection de cahiers parentalité soutenue par Agathe Lecaron, de l'émission Les Maternelles, revue avec une nouvelle charte graphique et un coloriage offert. Combien de parents se sentent perdus face aux tâches quotidiennes, essayant de jongler entre l'école, le travail, la vie de couple et le ménage ? Démunis en assistant aux conflits au sein de la fratrie ? Le stress du quotidien, nos exigences parfois élevées, le perfectionnisme et la surcharge peuvent agir comme des freins en matière de partage avec nos enfants. Techniques de respiration et de visualisation issues de l'hypno-thérapie et de la sophrologie, yoga, coloriages, communication non-violente et jeux feel good... les auteures proposent non pas une recette miraculeuse mais de nombreux outils ludiques, de véritables bulles de douceur enveloppantes et chaleureuses, pour aider à développer une forme d'équilibre et partager des moments de qualité en famille. Au programme de ce Mon p'tit cahier Bulles de douceur : Trouver son équilibre en famille : l'effet miroir entre parents et enfants, le point sur la charge mentale, les mythes sur l'éducation à abandonner Introduire de la sérénité au quotidien : la magie de l'écoute active, comprendre le langage des émotions, les langages de l'amour, les clés pour soutenir la confiance en soi des enfants Favoriser l'entente entre frère et soeur : apaiser la jalousie, débloquer une situation de crise, appliquer les solutions gagnant-gagnant, 5 jeux pour mieux communiquer 3 bulles de douceur : bulle de tendresse (le pouvoir des mots doux, des câlins et de la gratitude), bulle de protection (yoga, méditation, diminuer les écrans), bulle de partage (cultiver le positif, exercices et jeux feel-good).

02/2022

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Actualité et médias

Macron, le disrupteur. La politique étrangère d'un président antisystème

Critique de l'Otan en état de " mort cérébrale ", opposition violente au président turc Erdo?an, tentative de rapprochement avec la Russie... Après avoir réussi un blitzkrieg à l'élection présidentielle, Emmanuel Macron a voulu renverser l'échiquier international. Sous la Ve République, la politique étrangère est un domaine réservé du chef de l'Etat. Mais Emmanuel Macron a poussé à l'extrême cette particularité française au sein des démocraties. Adepte du pragmatisme et de l'efficacité, il a souvent agi seul, et a multiplié les coups en contournant les administrations, notamment le ministère des Affaires étrangères, et en s'appuyant sur de petites équipes ad hoc. Les résultats de cette méthode sont mitigés. Il a scellé la réconciliation avec le Rwanda et fait bouger les lignes en Afrique ; il a aussi donné une nouvelle impulsion à l'Europe, malgré les désaccords profonds avec l'Allemagne. Mais la politique de rapprochement avec la Russie a été un échec ; la France s'est aliéné une partie des pays d'Europe centrale et orientale, et n'a pas réussi à reprendre la main au Moyen-Orient. La plupart de ces revers sont dus au fait que la France ne peut plus, seule, exercer son influence dans le monde. C'est la principale faiblesse d'Emmanuel Macron : ne pas savoir s'appuyer sur ses partenaires pour créer du consensus. Alors que la France vient de prendre la présidence de l'Union européenne, c'est surtout sur son bilan européen qu'il sera jugé. Et l'histoire n'est pas encore écrite. Une analyse passionnante de la politique étrangère d'Emmanuel Macron, bourrée d'anecdotes, de révélations et d'entretiens, notamment avec le président lui-même.

01/2022

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Littérature anglo-saxonne

La douceur de l'eau

Un premier roman époustouflant sur la courageuse alliance entre deux frères noirs affranchis et un fermier géorgien blanc, au lendemain de la guerre de Sécession, dans une société violente et inégalitaire A Old Ox, en Géorgie, sonnent les dernières heures de la guerre de Sécession : l'émancipation des esclaves est proclamée. A quelques kilomètres de leur ancienne plantation, Prentiss et son frère Landry savourent amèrement leur liberté dans un monde qui ne leur offre aucun travail. Tandis qu'ils s'apprêtent à passer la nuit dans la forêt, ils sont découverts par le propriétaire du domaine, George Walker, hanté par la récente annonce de la mort de son fils Caleb. Quand George, perdu, accepte d'être guidé par les deux jeunes hommes vers sa maison, il voit en eux un moyen d'apaiser son chagrin et leur propose, contre rémunération, de l'aider, lui et sa femme Isabelle, à cultiver leurs terres. Alors que Prentiss et Landry économisent pour enfin espérer retrouver leur mère, vendue loin d'ici lorsqu'ils étaient encore enfants, des liens inattendus de confiance se tissent entre ces êtres tourmentés, jetés dans une société qui leur reste à tous inhospitalière, et trouvant refuge dans la douce quiétude d'une nature luxuriante. Jusqu'à ce que, un jour, Caleb frappe à la porte de ses parents. Nathan Harris signe un premier roman impressionnant de maturité et de maîtrise. A tout juste vingt-neuf ans, il réussit le tour de force de revisiter de façon inédite et moderne le roman d'esclavage en faisant de ses héros les premières victimes d'une longue et persistante ségrégation à l'égard des Afro-Américains. Une épopée où l'humanité et l'amour aussi trouvent leur place au milieu des circonstances les plus déchirantes.

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De la Révolution à nos jours

La Révolution française

Un livre à hauteur d'enfant pour tout savoir sur la Révolution française ! Dans la collection "Mes p'tites questions Histoire", pour se familiariser avec cette période fondatrice de l'histoire de notre pays. 16 questions d'enfant pour partir à la découverte de la Révolution française. C'est quoi, la Révolution française ? En 1789, les Français détestent le roi ? Les états généraux, c'est quoi ? Qui a pris la Bastille ? La Révolution avait des chefs ? C'est qui, les sans-culottes ? Est-ce que la Révolution est violente ? La Révolution française, c'est à cause de Marie-Antoinette ? Il est arrivé quoi au roi et à sa famille ? La guillotine, c'est quoi ? Ca raconte quoi, "La Marseillaise" ? Les femmes ont fait la Révolution ? Tous les Français sont contents de la Révolution ? Qu'est-ce qui a changé pour les Français après la Révolution ? D'autres pays ont fait la révolution ? Quand est-ce que la Révolution française se termine ? La découverte des personnages et des lieux qui ont fait la Révolution française On parcourt cette époque mouvementée grâce à des doubles pages thématiques, en rencontrant les grands personnages de la Révolution française (Louis XVI et Marie-Antoinette, Robespierre, Charlotte Corday...) et en visitant les lieux cruciaux (la Bastille, la prison du Temple, l'Assemblée nationale...). Un propos nuancé, où l'on évoque les subtilités du contexte historique, tout en restant à hauteur d'enfant. Pour tout comprendre d'une période qui a bouleversé l'organisation de notre société Des réponses pédagogiques et documentaires, via des explications courtes et ludiques, des images vives qui immergent l'enfant au coeur de la Révolution française ainsi qu'une frise chronologique pour comprendre comment s'enchaînent les événements-clés.

02/2023

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Théâtre - Pièces

Deux amis. Suivi de Toi

Deux amis : c'est un couple Stanislas Nordey et Charles Berling vivant ensemble et travaillant ensemble qui remontent comme l'avait fait Antoine Vitez avec les quatre Molière (Le Misanthrope, L'Ecole des femmes, Tartuffe et Dom Juan) de la manière que l'avaient fait eux-mêmes Molière et Vitez avec une table deux chaises et un bâton. Pendant la répétition et les questions de préparation du travail Stanislas lit comme cela nous arrivera à tous sur le portable de Charles un sms qu'il n'aurait pas dû lire. A partir de là c'est l'explosion ultra-violente en direct et en temps réel d'un couple d'artistes. Toi : Depuis de nombreuses années je veux travailler avec Valeria Bruni Tedeschi. Quand elle était à Nanterre à l'école de Patrice Chéreau j'étais à Chaillot à l'école d'Antoine Vitez. Je la voyais de loin. Je voulais travailler avec elle. Et puis il y a eu Rêve d'automne de Chéreau au Théâtre de la Ville. C'était clair que je voulais travailler avec elle. Et puis ses films aussi. Tous ses films. Et le dernier revu dans un avion en rentrant du Mexique m'a fait me dire elle est comme une soeur pour les histoires qu'elle écrit et que j'écris. Alors on s'est vus et on a décidé de faire cela : je vais écrire une déclaration d'amour d'une fille pour sa mère. Sa mère est sa vraie mère. Marisa Borini. Elle est celle qui joue du piano sur un grand Bosendorfer entre les silences de sa fille. C'est à elle que les mots sont destinés. Et c'est Valeria qui les vit.

06/2021

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Histoire internationale

Hind Swaraj. L'émancipation à l'indienne

"La civilisation moderne, européenne autant qu'anglaise, n'a de civilisation que le nom. C'est une civilisation qui décivilise, une réforme qui déforme". Tel est le jugement que porte Gandhi sur la société du progrès technologique, une société qui a fait le choix du machinisme, de la passion de l'argent et du pouvoir, et qui méprise l'artisanat, la spiritualité et tout ce qui n'est pas "scientifique". Une civilisation qui détruit toutes les autres civilisations, à commencer par l'indienne, millénaire, qui conçoit autrement la relation de l'homme à l'univers naturel et spirituel. En 1909, alors âgé de quarante ans, Gandhi formule la première critique de la modernité qui émane du monde non occidental. Elle fonde sa philosophie de la vérité, de l'humilité et de la non-violence. Elle met en garde la classe d'Indiens éduqués à l'anglaise qui imaginent sortir de la colonisation britannique et regagner l'indépendance de l'Inde par des voies politique ou violente empruntées au colonisateur. Est-ce ainsi que l'Inde peut se libérer ? C'est la question que pose son premier livre Hind Swaraj, matrice de sa pensée, auquel Gandhi ne cessera de revenir tout au long de sa vie. Sa réfutation de la modernité fut jugée subversive par les autorités britanniques, qui interdirent le manuscrit à Bombay en 1910, et incomprise de son temps par les nationalistes indiens. Toujours dérangeant, son livre reste un brûlot en ce début de XXIe siècle, dans le contexte de la mondialisation. Un siècle après sa parution, il est donné pour la première fois à lire en français. Traduction du goujarati, de l'anglais et du hindi (Inde) par Annie Montaut. Edition établie par Suresh Sharma et Tridip Suhrud. Préface de Charles Malamoud. Introduction par Suresh Sharma.

11/2014

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Religion

L'abbé du Chaila (1648-1702). Du Siam aux Cévennes, 2ème édition

La mort de l'abbé du Chaila au Pont-de-Montvert, le 24 juillet 1702, qui a marqué le début de la guerre des camisards, n'a cessé de déchaîner polémiques et controverses. Bourreau pour les uns, martyr pour les autres, l'abbé du Chaila restait, au fond, un inconnu. Robert Poujol s'est penché, sur ce destin. Faisant œuvre d'historien moderne, l'auteur, qui a longuement interrogé les archives, nous découvre un homme complexe dont la vie offre de déroutantes facettes. Issu d'une famille du haut Gévaudan, violente et batailleuse (son père ne fut-il pas poursuivi pour actes de brigandage ?), l'abbé François de Langlade du Chaila, après avoir été ordonné prêtre vers 1681, vient tenter sa chance à Paris. En 1685, il accompagne l'abbé de Choisy envoyé en mission auprès du roi de Siam. De retour en France, il est bientôt nommé inspecteur des Missions en Cévennes et se fera, à ce titre, l'agent des conversions forcées. Ayant fondé le séminaire de Saint-Germain-de-Calberte, l'abbé du Chaila, devenu l'homme de confiance de Basville, sera, entre 1687 et 1702, l'instrument administratif et policier chargé de la surveillance et de la répression. L'auteur ne se laisse pas emporter par l'esprit partisan : le choix du préfacier, Jean-Robert Armogathe, historien catholique, et celui du postfacier, Patrick Cabanel, historien protestant, tous deux cévenols, en est la preuve. Robert Poujol décrit enfin les Cévennes austères et irréductibles qui servent de cadre à la vie et à la mort de l'abbé du Chaila. Derrière le combat qui oppose le terrible inspecteur à ses administrés, on devine le vieil antagonisme culturel entre haut et bas Gévaudan. Un ouvrage vivant et passionné, illustré de nombreux documents.

03/2002

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Histoire de la population

Traité de désobéissance civile . De la résignation à l'affirmation

Une anthologie historique complète de la résistance non violente, pour mieux comprendre les mouvements de désobéissance civile de ces dernières années. Cet essai revient sur l'histoire de la désobéissance civile. Il permet de comprendre les différents enjeux de ce concept ainsi que les théories, pratiques et débats qui l'entourent. Chloé Di Cintio décortique les notions de légitimité, de droit civil, d'usage ou non de la violence dans la résistance, de morale et de légitimité. Elle donne la parole aux différents acteurs de la désobéissance civile, qui évoquent les forces et les perspectives de cette forme de résistance politique. Elle prouve que la désobéissance civile est un droit, une condition au contrat social démocratique, et surtout une nécessité pour préserver la justice. La première partie est dédiée aux clarifications sémantiques : que signifient la morale, la loi, le droit ou encore l'obéissance ? Elle rappelle que la désobéissance civile se fait en reconnaissant l'importance et la légitimité de la loi. En s'appuyant sur différents philosophes, elle montre l'importance, au sein d'une société, de refuser le conformisme et de rester critique. La deuxième partie aborde la désobéissance civile de manière historique (Thoreau, Martin Luther King, Gandhi...), et revient sur les grands mouvements sociaux, notamment anticoloniaux, qui en ont fait usage. La troisième partie donne une perspective juridique et politique à la désobéissance, de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, qui en fait un droit démocratique, à la question morale des risques de tyrannie dans la démocratie. Enfin, la quatrième partie développe les stratégies de la désobéissance civile, en analysant comment il est possible de militer contre le système de manière exemplaire et sans se marginaliser.

11/2021

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Littérature étrangère

La proie

Quand il sort de prison, Freddie Jackson est le roi du monde. Derrière les barreaux, il a noué les bons contacts. Il va les faire fructifier. Sa femme Jackie, qui l'adore, aimerait qu'il reste un peu à la maison. C'est sans compter avec son goût de la bagarre, du sang et des femmes. Amère, aigrie, complètement instable, Jackie regarde sa vie se noyer dans l'alcool tandis que sa sœur, la jeune et jolie Maggie, s'accroche à sa bonne étoile : mariée au beau Jimmy, le cousin de Freddie, et douée d'un sérieux sens des affaires, elle prend sa vie en mains. Freddie initie Jimmy au bizness. L'élève, bientôt, prend le dessus. Profondément blessé dans son orgueil, Freddie sait comment se venger : un soir où Jimmy s'est absenté, il entre chez lui et viole Maggie. Jackie et Maggie, l'une sombre, sale, alcoolique et violente, l'autre éclatante, volontaire, amoureuse mais brisée, accouchent de deux garçons aussi différents que leurs mères : Little Freddie est un monstre, Jimmy junior, un parfait petit ange. La malédiction s'acharne. Chez les Jackson, ce n'est jamais la loyauté qui l'emporte. A l'abri des regards, derrière les portes, jalousie et trahison distillent la mort. Dans leur monde, on ne peut faire confiance à personne. Dans leur monde, chacun est la proie de l'autre. Véritable phénomène outre-Manche, Martina Cole a conquis, à ce jour, plus huit millions de lecteurs de par le monde. Avec La Proie, couronné " Meilleur thriller de l'année 2006 " par le British Book Award, elle explore, au cœur de l'Essex, les abîmes de l'âme humaine, là où fermentent les secrets de famille. Rarement on a su, comme elle, habiter l'esprit d'un criminel, claquemurer des hommes et des femmes dans la prison de leur destin.

11/2007

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Internet

Une contre-histoire d'internet

A travers une histoire croisée de l'Etat et des luttes politiques associées aux moyens de communication, Félix Tréguer montre pourquoi le projet émancipateur associé à l'Internet a été tenu en échec et comment les nouvelles technologies servent à un contrôle social toujours plus poussé. Ce livre est écrit comme un droit d'inventaire. Alors qu'Internet a été à ses débuts perçu comme une technologie qui pourrait servir au développement de pratiques émancipatrices, il semble aujourd'hui être devenu un redoutable instrument des pouvoirs étatiques et économiques. Pour comprendre pourquoi le projet émancipateur longtemps associé à cette technologie a été tenu en échec, il faut replacer cette séquence dans une histoire longue : celle des conflits qui ont émergé chaque fois que de nouveaux moyens de communication ont été inventés. Depuis la naissance de l'imprimerie, les stratégies étatiques de censure, de surveillance, de propagande se sont sans cesse transformées et sont parvenues à domestiquer ce qui semblait les contester. Menacé par l'apparition d'Internet et ses appropriations subversives, l'Etat a su restaurer son emprise sous des formes inédites au gré d'alliances avec les seigneurs du capitalisme numérique tandis que les usages militants d'Internet faisaient l'objet d'une violente répression. Après dix années d'engagement en faveur des libertés sur Internet, Félix Tréguer analyse avec lucidité les fondements antidémocratiques de nos régimes politiques et la formidable capacité de l'Etat à façonner la technologie dans un but de contrôle social. Au-delà d'Internet, cet ouvrage peut se lire comme une méditation sur l'utopie, les raisons de nos échecs passés et les conditions de l'invention de pratiques subversives. Il interpelle ainsi l'ensemble des acteurs qui luttent pour la transformation sociale.

09/2023

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Education de l'enfant

Meditamouv

La méditation est le plus beau cadeau que l'on puisse faire à un enfant malade ou en souffrance. Parents, personnel soignant, éducateurs et enseignants, ne perdez plus de temps et laissez-vous guider par ce livre inspirant. Le professeur Tran, chef de service de pédiatrie au CHU de Nîmes, utilise depuis plus de 15 ans la méditation pour soigner ses jeunes patients. Après le succès de son premier livre Méditasoins - dans lequel il a compilé des exercices de méditation assise, couchée ou en marche -, il propose dans ce nouvel opus, des méditations en mouvement pour les enfants en proie à des orages émotionnels. En effet, les enfants ont de très faibles capacités de régulation de leurs émotions. Ils expérimentent de fortes angoisses et de très grands chagrins. L'expression violente de ces émotions ne sont pas des caprices, ni des troubles du développement, mais une conséquence de leurs cerveaux en voie de maturation. Les 10 exercices proposés dans ce livre sont inspirés des mouvements lents de qi gong. Ils ont prouvé leur efficacité rapide tant sur l'apaisement des émotions que dans l'assouplissement du corps par la régulation de l'énergie vitale. Au travers de 20 cas cliniques, le professeur Tran explique ces méditations en mouvements pour calmer l'agitation mentale de tics, tocs, hyperactivité, angoisses, colères, scarifications, insomnies... Ces méditations sont aussi bénéfiques pour les enfants ayant besoin de remobiliser le corps en douceur en cas de rhumatismes juvéniles, douleurs persistantes, maladies chroniques (diabète, handicap...), rééducation après une opération chirurgicale... Au quotidien, Méditamouv' pratiqué durant les temps de pause à l'école ou à la maison apporte un bien-être en harmonisant le corps et l'esprit. BONUS EXCLUSIF : un dessin animé téléchargeable pour faciliter l'apprentissage

04/2023

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Littérature française

Femmes sur fond blanc

Le narrateur de ce roman s'appelle Paul Gauguin. Il est peintre et célèbre. Mais à la différence du postimpressioniste, il nait le 7 juin 1968, et s'envole vers la Thaïlande plutôt que la Polynésie, au début des années 1990, à Bangkok précisément, pour créer et se refaire une vie loin des Beaux-Arts d'Occident. Comme le Gauguin réel, toutefois, ce sont des filles, jeunes, qu'il représente. Pour cela, bientôt, on le vouera aux gémonies. En attendant, il nous raconte son histoire. Son histoire, c'est d'abord celle d'un enfant, fils d'un père bestial et d'une mère plus tendre, qui grandit à Noisy, se met à peindre, se creuse une place dans l'art jusqu'à son premier voyage vers l'Asie dont il ne reviendra jamais. Son histoire se mêle alors à celle de Bangkok, ville aux mille récits que ses habitants, locaux, putes, touristes ou artistes réfugiés, écrivent jour et nuit. De ses quartiers, ses districts, que Paul nous rapporte comme des contes urbains, fables parfois mystiques. Mais son histoire, surtout, c'est celle de Tip, prostituée royale dont il tombe amoureux et dont la peau semble faite d'une lumière qu'il lui faudra imprimer sur la toile, ou crever. C'est celle de toutes les femmes qu'il croquera sans trêve pour traduire, par les pigments, les gestes et les regards, l'Art qu'elles incarnent, et qui ailleurs est mort. De 1990 à nos jours, on le suit dans cette cité violente et sensuelle, les récits de ses anonymes et de ses stars de bars, ses oeuvres et ses passions. C'est le récit d'un Ulysse singulier, exilé en terre d'Asie, dont les pinceaux sont les armes, comme les mots celles de Jean-Noël Orengo.

02/2023

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Nietzsche

Les foudres de Nietzsche et l'aveuglement des disciples

Etant donnée l'hostilité ouverte, constante, déterminée, et même violente que Nietzsche a manifestée contre la démocratie, le socialisme, le progrès social, l'égalité - y compris, soit dit en passant, l'égalité entre les hommes et les femmes -, il n'aurait jamais dû, semble-t-il, y avoir un Nietzsche de gauche. Et pourtant il y en a bel et bien eu un, et c'est même celui-là qui a occupé dans la période récente le devant de la scène et est devenu plus ou moins le Nietzsche officiel. Il n'en demeure pas moins qu'entre ceux qui ont cherché à faire de lui un penseur nazi et ceux qui ont considéré comme allant au contraire à peu près de soi qu'il était un penseur de gauche, on se demande réellement à qui il faut décerner la palme dans l'art de ne pas lire un auteur. Depuis des décennies, Nietzsche est en France l'objet d'une double méprise : l'invention absurde mais tenace d'un Nietzsche de gauche (Deleuze) et son enrôlement dans une vaste entreprise de reformatage du concept de vérité (Foucault) que toute sa philosophie contredit. Lecteur assidu, resté longtemps discret, Jacques Bouveresse n'a jamais cru à ces fables. Poursuivant la réflexion engagée dans Nietzsche contre Foucault (Agone, 2016), et au terme d'une longue plongée dans les Fragments posthumes, dont il a tiré un trésor de citations, retraduites puis agencées avec soin, il offre ici un double portrait du philosophe : Nietzsche en chercheur de vérité, moraliste ironiste, lucide et passionné ; Nietzsche en penseur politique, défenseur d'un radicalisme aristocratique selon lequel la masse du peuple doit obéir, travailler et être asservie pour que l'élite puisse être libre, commander et créer.

10/2021

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Sciences politiques

De la dictature à la "démocrazy" aux Comores

Depuis au moins trente ans (1990), après l'assassinat du dictateur Ahmed Abdallah Abderemane, les Comores comme les autres dictatures d'Afrique ont été secouées par le vent démocratique qui avait commencé à souffler dans les pays de l'Est, avant de faire tomber le mur de Berlin et balayer en même temps pendant la même période le système d'apartheid en Afrique du Sud. Une nouvelle ère commence donc et les Africains, notamment les "Damnés", parmi eux, exigent la démocratisation de la vie politique dans le continent, mais aussi dans les îles de l'océan Indien. La République des Comores, jusqu'en 1990, avait vécu sous l'influence directe des mercenaires français, et après leur départ, les Comoriens ont commencé une nouvelle ère. Plusieurs leaders politiques ont pris la fuite vers l'étranger, d'autres ont été arrêtés de manière violente et agressive, d'autres enfin ont été emprisonnés. Malheureusement, la nouvelle classe dirigeante ne diffère en rien de la précédente et les pratiques malsaines restent les mêmes : détournement des deniers publics, favoritisme, corruption, irresponsabilité collective, absence d'un contre-pouvoir, instauration d'une monarchie version XXIe siècle (nommée "democrazy"). Cette trouvaille sémantique a depuis fait florès, donnant son nom à un jeu de société où les lois les plus absurdes sont sans cesse modifiées pour le vote des participants, et suscitant en Afrique subsaharienne et dans les îles de l'océan Indien, notamment en Union des Comores, des équivalents comme "démocratie" au Gabon, au Mali, en RD Congo ou encore, très récemment, au Tchad. Cet ouvrage porte un regard aiguisé et sans concession sur les maux de la société comorienne post-coloniale, et apporte indéniablement une contribution notable pour l'émergence d'une vraie démocratie aux Comores.

07/2021

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Période mai 68

Mémoires et enjeux du "moment 68" dans le catholicisme (1968-2018)

Les événements de Mai 68 occupent une place particulière dans l'imaginaire français. La mémoire d'une insurrection subversive et violente s'est transformée, au fil des anniversaires et des commémorations, pour ne plus retenir que les images d'un moment joyeux d'émancipation et de libération de la parole avant de connaître tout récemment un réinvestissement politique. Le présent ouvrage entend interroger les mémoires d'un groupe particulier et hétérogène, celui des catholiques, qui a pu paraître en décalage au moment des événements et dont l'action reste encore assez largement méconnue. Solliciter la mémoire des acteurs catholiques de 68 en France permet d'approcher à la fois leur perception rétrospective et l'impact des événements sur leur parcours de vie ultérieur. Qu'il s'agisse de personnes connues (René Rémond à Nanterre) ou ordinaires (étudiants de l'aumônerie d'Assas ou ouvriers de la JOC à Clermont-Ferrand), les mémoires du vécu de 68 restent vives. Quand et comment se sont-elles fixées ? Tel est l'enjeu du premier axe parcouru dans cet ouvrage. Explorer des mémoires catholiques de 68 portées par des communautés ou des revues ancrées dans d'autres terres catholiques (Italie, Belgique, Amérique latine) permet de décentrer le regard et en contrepoint de s'interroger : les catholiques français sont-ils porteurs d'une mémoire spécifique de 68 ? Telle est la piste suivie dans la seconde partie. Interroger le devenir, sur 50 ans, des grands motifs du "moment 68" — la Révolution politique, l'émancipation des peuples, la société de consommation et du spectacle, la libération sexuelle...— dans la sphère religieuse, politique et culturelle catholique permet de saisir les rejeux et les retournements, parfois inattendus, des idéaux de 68. Comment les catholiques français ont-ils interprété et recyclé 68 ? Telle est l'ouverture proposée dans la troisième partie.

07/2021

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Esotérisme

Esclaves d'un Moi fantôme. Comment se retrouver en se libérant des forces occultes qui nous manipulent

Comment se retrouver en se libérant des forces occultes qui nous manipulent. Nous sommes esclaves d'une réalité illusoire, manipulés et enfermés dans nos cinq sens. Ce "moi fantôme" nous donne l'illusion qu'au-delà du monde des cinq sens rien n'existe. C'est le "moi" que nous voyons lorsque nous nous regardons dans un miroir, celui auquel on donne un nom, des caractéristiques, celui qui a une histoire, une profession, des peurs et des doutes et surtout celui qui croit uniquement ce qu'il voit. Des forces cachées nous inculquent que notre naissance est le début de notre existence et que la mort en est la fin, que la réussite scolaire et le conformisme sont les seules voies vers l'accomplissement, que les produits vendus par l'industrie pharmaceutique sont le seul moyen de guérir d'une maladie, que le Dieu des grandes religions est vindicatif et cruel et qu'il faut le craindre. Voilà pourquoi notre société semble être aussi chaotique et incompréhensible. Ce "moi fantôme" masque nos capacités, l'immense pouvoir de nos pensées, notre potentiel infini, en bref, ce que nous sommes vraiment. Avec Esclaves d'un Moi Fantôme, David Icke nous invite à chercher l'information par nous-même au lieu de croire aveuglément ce que disent les médias officiels. L'information est là, sous les yeux de tous, il suffit simplement de relier tous les points et l'ensemble devient d'une logique implacable. Aussi, par le biais d'un message spirituel profond, l'auteur nous incite à reprendre le pouvoir sur nous-même, non pas par une révolution violente et sanglante mais en reconnaissant véritablement le pouvoir intérieur que nous possédons tous. C'est ainsi que nous bâtirons une société meilleure, celle que nous voulons vraiment.

03/2021

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Théâtre

Trilogie sahélienne

Le cycle Trilogie sahélienne, écrit entre 2009 et 2014, s'ouvre, avec la pièce Dans ce pays-là, sur un Président africain séduit par l'idée de se maintenir au pouvoir - sujet ô combien d'actualité ! Loin des clichés ou jugements faciles, cette tragédie, "à répéter ici ou ailleurs", comme le souligne son sous-titre, interroge en profondeur les mécanismes du pouvoir en Afrique, en dessinant des personnages complexes et attachants. Dans ce pays-là devait être mis en scène par le regretté Alfred Dogbé ; lue lors du Festival Emergences à Niamey en 2012, la pièce a été montée par Oumarou Aboubacari Bétodji en 2013/2014 et présentée, avec succès, par la Compagnie nigérienne Arène Théâtre notamment au CCFN de Niamey et de Zinder ainsi que dans les Alliances françaises d'Agadez et de Maradi (Niger). Le deuxième volet de la trilogie, Châteaux de sable, raconte la difficile conquête coloniale d'un royaume sahélien qui tente de résister à l'invasion, et imagine les relations complexes que cette "rencontre" douloureuse, violente, peut faire naître entre les personnages que tout oppose - hormis leur humanité. Deux gouttes d'eau ne valent pas une larme, pièce que son sous-titre qualifie de "farce triste" et qui clôt la trilogie, propose une véritable fresque de personnages qui, du nomade à la Première Dame, en passant par des soldats, diplomates, chercheurs d'or ou encore des hôtesses, évoluent dans un contexte de "fin de règne" d'un Chef d'Etat que l'on ne verra jamais. La Trilogie sahélienne donne une place importante aux particularismes du français parlé aujourd'hui au Sahel, aux adages, aux décors ; mais au-delà de l'enracinement local, ce sont bien des questions universelles - le pouvoir, l'amour, les relations entre les générations... - qui sont au coeur de ces trois pièces.

01/2015

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Histoire internationale

Algérie : sortie(s) de guerre. 1962-1965

Souvent prisonnier de "mémoires affrontées ", le traitement historique de la guerre (l'Algérie a eu peine à sortir de tels horizons. Qu'il s'agisse des mémoires combattantes (surtout françaises), de celles des victimes de toutes natures, de leurs collatéraux, voire (les Etats, la liste est longue (les travaux portés par le besoin - plus ou moins conscient - de faire le deuil, sans qu'on sache toujours ce qui relève de la mise à jour objectivée ou de l'enfouissement. En la matière, la période postérieure au 19 mars 1962 est souvent absorbée, dans les images mentales des métropolitains, par un besoin de passer à autre chose, qu'exprime bien l'idée de liquidation du passé colonial. Il y a là, au coeur de l'événementialité, une asymétrie voisine et violente, rappelant celle vécue après septembre et surtout décembre 1944.1 oblitération métropolitaine des violences, qui de militaires deviennent au printemps et à l'été 1962 désormais civiles (dans leur immense majorité), doit donc être évaluée. La compréhension de ce hiatus est en effet centrale pour saisir les mécanismes de sorties de guerre. Il y a d'abord celles des hommes (supplétifs, soldats perdus de l'OAS, militants anticolonialistes, prêtres) dont les destins basculent entre la fuite éperdue et l'espoir bientôt démenti de pouvoir " faire société " en Algérie. Il y a ensuite celles de l'Etat qui génère des temporalités différentes allant de l'urgence du rapatriement et de l'insertion (pour les Français) en métropole aux illusions de maintien d'une présence militaire ou industrielle en Algérie. Enfin, il y a les échos régionaux de la guerre. A cet égard, l'intégration économique voire sociale des rapatriés n'exclue ni des conflits d'identités individuelles, ni de profonds clivages politiques dont les effets se font encore sentir : le combat anticolonial étant la matrice d'une génération.

07/2014

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Science-fiction

Le chemin qui menait vers vous

"C'est la mort violente de Nicolas Sarkozy qui a tout précipité". Nous sommes juste avant l'élection présidentielle de 2017 et, à la suite au dernier choc pétrolier, la France est plongée dans le chaos. Après l'essence, la nourriture se raréfie, il n'y a quasiment plus d'électricité, plus d'Internet, plus de téléphone. Le pouvoir est dépassé. L'administration tourne au ralenti. Les forces de l'ordre se divisent en autant de factions. Les journaux ne paraissent plus. Tous les repères de notre existence moderne, de notre confort moderne s'écroulent l'un après l'autre...Guillaume n'est ni un héros ni une tête brûlée mais il voit bien qu'à Paris la vie devient intenable. Alors, avec Laure, sa compagne, il conçoit ce projet un peu fou pour lui, le pur citadin pacifiste, gentiment bobo : rejoindre, à pied puisqu'il n'y a plus d'autre moyen, le Pays basque, où vivent ses parents. Embarquent avec eux dans l'aventure Cécile, l'exaspérante soeur de Laure, qui est enceinte, Clément, un colosse qui se prétend médecin, et Cyril, un jeune ado au coeur d'or sorti de nulle part. Aucun d'entre eux n'est préparé à ce qu'il va devoir affronter jour après jour : d'un côté la promiscuité permanente avec des compagnons de route qu'on ne s'est pas véritablement choisis ; de l'autre le quotidien d'un pays plongé dans l'angoisse et la violence de jours sombres, des scènes de pillages et de tortures, une ambiance de guerre civile. Tous n'arriveront pas au bout du chemin. Et pour ceux qui l'atteindront, plus rien, jamais, ne pourra redevenir comme avant...

02/2011

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Sciences politiques

Le nouvel impérialisme

Les guerres d'Afghanistan et d'Irak ont obligé la gauche mondiale à élaborer de nouvelles manières d'analyser et de combattre l'impérialisme. Mais David Harvey montre dans ce livre que, outre cette dimension spectaculaire et violente, qui laisse à penser que la main invisible du marché a plus que jamais besoin d'un gant de fer, l'impérialisme procède de logiques qui déterminent aussi notre quotidien de manière plus diffuse. Ce que l'auteur appelle l'" accumulation par dépossession " consiste en une répétition nécessaire du processus d'accumulation primitive jadis observé par Marx : le capitalisme financier entraîne en effet la privatisation accélérée des biens communs (terres, forêts, eau, savoirs traditionnels...) et des services publics (énergie, logements, transports, santé...). David Harvey montre qu'en réalité l'impérialisme capitaliste procède de deux logiques, l'une économique, l'autre politique, qui s'articulent et s'affrontent pour développer des stratégies de domination dans le temps et dans l'espace. Quelles sont les relations entre les dépenses astronomiques du Pentagone et le déclin économique relatif des Etats-Unis ? Washington fait-il reposer de plus en plus son hégémonie mondiale sur le facteur militaire ? Comment l'Amérique compte-t-elle résister à la montée en puissance de l'Asie de l'Est et du Sud-Est ? L'occupation de l'Irak marque-t-elle une première étape de ce conflit planétaire ?.. Pour répondre à ces questions, l'auteur combine de façon originale une triple approche théorique, historique et conjoncturelle. II explique ainsi comment l'impérialisme reconfigure en permanence les liens entre expansion économique et domination territoriale ; il le situe dans la longue durée et le montre à l'oeuvre, sous nos yeux, en ce début du XXIe siècle.

10/2010

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Droit

Psychopolitique. Entretiens avec Trevor Cribben Merrill

Pendant des millénaires, les chefs politiques avaient la tâche simple, nous explique, avec un brin de provocation, Jean-Michel Oughourlian : quand ils voulaient mobiliser leur population, il leur suffisait de trouver un ennemi contre qui unir le groupe. Aujourd'hui, la recherche de boucs émissaires ne cesse de perdre de son efficacité. Les puissances rechignent de plus en plus à faire la guerre à l'âge nucléaire ; par ailleurs l'individualisme croissant, au sein des sociétés, rend de moins en moins probables des phénomènes durables de polarisation sur une seule victime émissaire. C'est la décomposition de la politique traditionnelle que nous décrit l'auteur, en tirant ses exemples de l'actualité la plus récente : de la caricaturale tentative de George W. Bush à rassembler une coalition internationale pour se lancer dans la guerre contre l'Irak, à la débauche de communication dont font preuve les modernes élus du peuple, sans réussir à camoufler leur absence profonde d'objectifs. En fait, à la recherche de l'ennemi, on pourrait substituer une véritable recherche du contrat social ; mais tout se passe comme si nos sociétés n'arrivaient pas à sortir d'un "entre-deux" où elles sont incapables d'inventer une manière non violente de faire de la politique, sans croire non plus vraiment à l'efficacité de la violence qu'elles continuent à mettre en oeuvre. C'est à un diagnostic sans complaisance sur nos pratiques politiques que nous invite Jean-Michel Oughourlian, dans le sillage des travaux de René Girard. Jean-Michel Oughourlian, neuropsychiatre et psychologue, coauteur avec René Girard du livre Des choses cachées depuis la fondation du monde, a également publié Un mime nommé désir et Genèse du désir.

03/2010