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Melancolia

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Fantastique

La sirène, le marchand et la courtisane

Des docks sordides à la bonne société londonienne du XVIIIe siècle, en passant par les maisons closes sulfureuses, tout le monde se presse pour voir l'étrange créature découverte dans les filets d'un navire... Un soir de septembre 1785, on frappe à la porte du logis du marchand Hancock. Sur le seuil, le capitaine d'un de ses navires. L'homme dit avoir vendu son bateau pour un trésor : une créature fabuleuse, pêchée en mer de Chine. Une sirène. Entre effroi et fascination, le Tout-Londres se presse pour voir la chimère. Et ce trésor va permettre à Mr Hancock d'entrer dans un monde de faste et de mondanités qui lui était jusqu'ici inaccessible. Lors d'une de ces fêtes somptueuses, il fait la connaissance d'Angelica Neal, la femme la plus désirable qu'il ait jamais vue... et courtisane de grand talent. Entre le timide marchand et la belle scandaleuse se noue une relation complexe, qui va les précipiter l'un et l'autre dans une spirale dangereuse. Car les pouvoirs de la sirène ne sont pas que légende. Aveuglés par l'orgueil et la convoitise, tous ceux qui s'en approchent pourraient bien basculer dans la folie... PRESSE : " L'écrivaine alterne avec brio trivialité et mystère, passe des coulisses d'un luxueux bordel aux docks de la Tamise. " Le Monde des Livres. " Un premier roman qui réconcilie précision historique et souffle romanesque. " Historia " Imogen Hermes Gowar maîtrise avec bonheur l'exubérance narrative de Dickens et la mélancolie noire d'Andersen. " Les Echos.

03/2022

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Littérature française

Nocturne français

Après le succès de Tout Paris, Bertrand de Saint Vincent, de sa plume caustique et spirituelle, revient sur notre bonne vieille capitale et ses moeurs aussi brillantes qu'impitoyables, mais toujours enviées. Dans une succession de chroniques sur les vedettes de la ville, il revient sur un temps qui n'existe plus. C'était avant la fin du monde, de ce qu'on a appelé " le vieux monde " . Paris n'était plus tout à fait une fête, et pourtant, cela allait encore. L'imprévu, la fantaisie existaient. On sentait que cela ne durerait pas éternellement, mais il y restait ce brin d'insouciance, ce souci d'élégance, cette manière d'être. Des écrivains prenaient la pose, d'autres croyaient à la littérature. On croisait des figures de légende ou leurs souvenirs. Champagne ! Les enfants des années 80 avaient déjà des cernes sous les yeux et ceux de 68 achevaient d'étrangler leurs idéaux. On n'avait jamais vu autant de financiers se passionner pour l'art contemporain. Le cinéma regardait tomber ses géants et on avait le sentiment que quelque chose s'éloignait de nous. Au-delà de Paris, c'était la France ou l'idée que l'on s'en faisait, depuis des siècles. A travers ses chroniques, reflets de ses rencontres, de ses moments partagés, de ses observations, Bertrand de Saint Vincent évoque, par touches fines et mordantes, les vestiges de l'esprit français. S'il y entre de la mélancolie, c'est que rarement celui-ci lui aura paru aussi menacé. Un bijou d'archéologie parisienne.

05/2022

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Cinéma

Des enfants et des monstres

Cette suite d'articles, pour la plupart publiés en ligne sur le site des Cahiers du cinéma, certains dans la revue Vacarme, s'organisent autour de quelques faits ou éléments constitutifs, pour Pierre Alferi, du pouvoir qu'exerce le cinéma sur nous. D'abord le fantastique et l'immaturité qui sont d'ailleurs, hors même le genre dit fantastique qui fait ici l'objet de beaux développements, au coeur du cinéma qui produit des fantômes animés. Pierre Alferi s'attache à l'évocation et à la critique aussi bien des films à effets (science-fiction, monstres, vampires, etc.) que d'ouvres plus discrètes, elliptiques, mais pas moins efficaces (ainsi du cinéma de Jacques Tourneur). Ensuite la mélancolie filmée à travers cette manière qu'ont certains héros non pas de regagner le monde qui leur a été refusé, mais d'en faire leur deuil. Ensuite encore, bien sûr, les acteurs, ce qui les fait, peut-être, des êtres d'un genre unique dont les personnages endossés seraient les espèces. Quelques portraits pour cerner une singularité qui ne s'affiche pas, hyperphysique, qui se laisse entrevoir de rôle en rôle, entre les avatars. Enfin, quelques articles imaginent des cinéastes à partir de leurs films. Certains s'appuyèrent sur un modèle déjà classique du beau, dans le théâtre et la peinture, pour maintenir farouchement une volonté d'art dans l'usine à films (Lang, Murnau, Ulmer, Preminger). D'autres, arrivés un peu tard, ont mimé cette volonté (Minnelli, Corman, Lynch, Kitano).

02/2004

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Ouvrages généraux

Dé-tromper la solitude

Dans un monde d'individus désormais hyperconnectés, où les plaisirs solitaires n'ont d'égal que le malheur général de ces particuliers esseulés, nul ne se trompe guère sur ce prétendu nouveau mal du siècle, que chacun ne trompe que trop : la solitude. Tant s'en faut cela dit que nous y parvenions aussi bien que nous trompons notre faim ou notre soif, notre chagrin ou notre ennui. Et pour cause. Il ne s'agit avec elle ni du mal physique du besoin, cet état du corps privé des ressources nécessaires à son bon fonctionnement que, faute de pouvoir se restaurer et se désaltérer, on se cachera en se réjouissant et en se divertissant, ni du mal moral du désir, cet état de l'âme dépourvue des éléments espérés pour son plein épanouissement que, faute de pouvoir se réjouir et se divertir, on se masquera en se restaurant et en se désaltérant. C'est du mal métaphysique de la nostalgie qu'il est ici question, cet état de l'esprit qui, avec une infinie mélancolie, regrette la vie qu'il n'aura jamais ici-bas en raison de l'ex-sistence qu'il est toujours tout entier. La solitude est justement l'épreuve de cette condition qui consiste en une sortie, pour le moi, de l'autre, sans sortie, pour lui, du même qu'est le soi. Parce que l'on s'affligerait encore de ce que les plaies qu'elle nous inflige soient mal pansées de ne pas être bien pensées, travaillons donc à dé-tromper la solitude.

02/2022

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Littérature française

Au fond de la mer, la vie est légère

"Par moments, je ressens une souffrance si forte à l'intérieur que je parle tout seul. " A quarante-quatre ans, Piero est inapte au travail, parce que malheureux. Au village, il est " Repacho" , le disjoncté qui parle bizarrement. Piero ne ferait de mal à personne, pas même à une mouche, il lutte seulement contre les contrariétés du quotidien : les disputes continuelles avec son épouse Bella ; les fréquents heurts avec les autres villageois, toujours prêts à se moquer de lui ; le trouble provoqué par les belles Milanaises en vacances. Bref, le temps passe entre une foultitude d'obsessions et une mélancolie incontrôlable. Mais le plus fabuleux, c'est ce qui se passe dans sa tête, où il fait et refait le monde avec un langage bariolé et des mots qui se suivent à l'infini... Jusqu'à arriver, comme dans une spirale infernale, au coeur du problème, ce par quoi tout est arrivé : la mère. Piero rêve de revanche sur la vie, laquelle prend les traits d'une fuite vers le nord du pays, un endroit mythique où tous ses problèmes seraient enfin réglés. Mais en attendant, ici, dans ce village de culs-bénits, celui que tout le monde appelle Repacho ourdit sa petite vengeance : le jour de Noël, qui est le plus triste de l'année pour lui, il décide de dérober la crèche de l'église. Un récit tragi-comique raconté à la première personne sous la forme d'un long monologue, où les ombres du passé viennent se mêler à la gaucherie touchante d'une aventure inclassable.

03/2024

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Beaux arts

Aujourd'hui pense à moi. Francis Picabia, Ego, Image

"Moi je ne suis rien, je suis Francis Picabia." C'est dans cette tension entre exaltation et rejet du moi que l'artiste a indiqué sa position dans la modernité. Son refus de l'action collective s'est exprimé au coeur de la Grande Guerre dans une oeuvre centrée non pas sur l'histoire ni sur des problèmes plastiques, mais sur le moi. Aujourd'hui pense à moi prend le pari que son sujet est également son outil d'analyse et qu'il se nomme Ego. Couvrant une période qui va de l'abstraction de 1913 chez Picabia jusqu'à sa peinture maximaliste dite des Monstres entre 1924 et 1927, ce livre révise certaines des certitudes les mieux établies sur l'oeuvre et propose de voir dans la formalisation de l'ego un processus clé de la modernité, producteur de ses propres ruptures. Articulé à l'analyse freudienne de la mélancolie, ego devient une procédure conceptuelle qui contraint à reposer l'ancienne problématique mimétique. "On ne peut mettre dans le coffre la clé qui ouvre le coffre" nous dit l'historien. C'est pourtant ce que l'art de Picabia - ce coffre à double fond - systématisa. Face à la menace de la mécanisation définitive de l'art (dont les images produites aujourd'hui à l'ère du capitalisme narcissique sont les surgeons directs), sa réponse en forme de répétition mélancolique résida dans le détournement occulte de l'image. "Moi je ne suis rien, je suis Francis Picabia." Ce livre s'attache à montrer les enjeux de cet aveu en forme de nom propre dans la modernité.

11/2019

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Science-fiction

L'éternel recommencement

An 2033, New York City. Julien, architecte à succès, est pris de mélancolie. Malgré l'originalité des immeubles qu'il conçoit, il doute de l'utilité de ses travaux, et regrette de dépendre des puissants de la ville. Sa mère, hospitalisée, s'éteint doucement. Julien ne peut s'empêcher de rêver des contes qu'elle lui lisait dans son enfance. Leur magie et leur bonheur naïf n'avaient-ils pas infiniment plus de valeur que le monde du XXIe siècle, si cynique et violent ? Un soir, un étrange vieillard s'introduit chez Julien et révèle être Gabriel, ange et messager de Dieu. Il lui annonce la destruction imminente du monde et de tous ses habitants, l'humanité étant irrévocablement corrompue, elle doit renaître de ses cendres. L'archange explique à Julien qu'il est l'un des cinq élus choisis par les Etres Célestes pour réécrire l'histoire de l'humanité. Sans hésitation, Julien endosse ce rôle et se voit conférer les pouvoirs d'un Père Fondateur. Prenant le nom d'Audin, il s'attelle à la construction d'un royaume d'harmonie et de paix, usant de sa magie pour façonner palais, paysages et créatures fantastiques, poursuivant son rêve d'équilibre parfait. Mais Audin sait qu'il n'est pas si simple de mettre un terme à l'attirance des hommes pour le côté sombre, même pour un mage aussi idéaliste et puissant que lui. Préservera-t-il les âmes épargnées de son peuple pour l'éternité, où, comme à chaque fois, les ténèbres gangrèneront-elles petit à petit, immuablement, le coeur des hommes ?

06/2019

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Non classé

La voyageuse du centenaire

En associant la rudesse des matériaux à la fragile beauté d'une jeune femme, Pierre Commeine convoque la réflexion du lecteur quant à la dimension du sacrifice et à l'irruption de la poésie succédant à l'horreur. Il nous entraîne alors inévitablement dans un vertige profond. Joël Lévêque en écho aux photographies de Pierre pose à sa façon un regard humaniste sur ce conflit. Au-delà de l'engagement ultime de ces soldats éloignés de leur terre natale et de leur foi, c'est bien l'inutile qui paraît dans les mots, les vers, et nous conduit insensiblement à la question du sens divin de nos existences. En ce qui concerne la traduction, Cordelia D. Roosevelt, particulièrement attachée, pour des raisons historiques, à l'âme de ce projet, s'est approprié les textes et les a traduits en y incluant une sensibilité toute personnelle, destinée à mettre en évidence l'inévitable mélancolie de ces lieux de mémoire. Ouvrage préfacé par M. le député de l'Aisne Jacques Krabal. RESUME : Au cours de la première guerre mondiale, de nombreux soldats américains ont été engagés dans ce conflit meurtrier. De Château-Thierry à Soissons, le paysage est parfois hérissé de croix ou marqué par des lieux de mémoire inattendus où l'on peut s'arrêter, l'espace d'un moment pour se souvenir. Au-delà de l'horreur qui en est à l'origine, une indicible forme de poésie s'en dégage. Cette poésie prend tout son sens Un siècle après ces événements tragiques, une voyageuse visite ces lieux. Un homme l'observe, imagine ses émotions, mais aussi les souffrances passées de ceux qui reposent là...

02/2018

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Critique littéraire

Le Roman face à l'histoire. La littérature engagée en France et en Italie dans la seconde moitié du XXe siècle

L'engagement littéraire serait une chose du passé. Il appartiendrait, dit-on, à un temps tout aussi révolu que celui de la modernité, des idéologies, de l'histoire, de l'art... Portée par une mélancolie fin-de-siècle, cette analyse non seulement déforme la conception et la pratique de l'engagement lors de son âge d'or en 1945, mais empêche encore de saisir certaines tendances fortes de la littérature contemporaine. Elle déplore une perte là où s'opère une métamorphose. Tributaire d'une conception trop étroite de l'engagement littéraire, elle laisse échapper ce qui se joue d'essentiel dans le rapport de l'engagement aux régimes d'historicité qui se sont succédé. Etre attentif aux enjeux dont est porteur, en France et en Italie, le roman engagé de la deuxième moitié du XX° siècle et du début du XXI siècle, permet d'en juger : ce n'est pas tant le contenu idéologique ou la vocation démonstrative de l'oeuvre qui engage [auteur et le lecteur, que la manière dont le texte réfléchit, au sens fort et polysémique du terme, son inscription dans et son rapport à l'histoire. Du roman engagé d'après-guerre, lié à une conception de l'histoire linéaire, orientée vers l'avenir, au roman contemporain, réfléchissant une historicité dominée par le présent et traversée par le sentiment d'une double dette à l'égard du passé (devoir de mémoire) et du futur (un héritage à transmettre), se dessine une redéfinition de l'engagement littéraire qui nous aide aujourd'hui à mieux comprendre le rapport que nos sociétés entretiennent avec le temps, l'histoire, la mémoire et l'oubli.

04/2011

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Histoire internationale

Le dernier bastion. Un enfant-soldat dans le bunker de Hitler

Peu d'hommes ont été témoins des derniers jours d'Adolf Hitler et de son dernier carré de fidèles, terrés dans leur bunker sous les jardins de la Chancellerie tandis que Berlin, l'orgueilleuse capitale du Reich qui devait durer mille ans, était transformée en champ de ruines par les orgues de Staline et l'artillerie de l'Armée rouge. Un nombre plus infime encore de ces hommes a survécu à cet enfer et a pu témoigner. Armin D. Lehmann est de ceux-là. inscrit par son père, un nazi convaincu, dans la Jeunesse hitlérienne dès l'âge de douze ans, il est enrôlé, à seize ans à peine, dans une de leurs unités combattantes en 1944 pour défendre le Vaterland contre les Russes. Son ardeur au combat lui vaut d'être remarqué par le chef de la Jeunesse hitlérienne, Artur Axmann, et recruté comme estafette pour les dignitaires réfugiés dans le bunker de Hitler juste avant l'assaut final. Le Dernier Bastion est le récit de ces dernières semaines. Vu par l'adolescent qu'est Armin, l'intérieur du bunker offre un contraste saisissant avec ce monde d'apocalypse: soûleries, bacchanales, orgies se succèdent sous terre tandis que se rapproche le son du canon. Le Führer se laisse aller à sa mélancolie paranoïaque, alternant moments de prostration et vitupérations contre les généraux félons et surtout les Juifs, cause de tous les malheurs de l'Allemagne... Blessé lors d'une ultime tentative pour quitter le bunker après le suicide de Hitler, Armin survivra miraculeusement. Son récit est un témoignage de première main, saisissant de vérité, sur le crépuscule des " dieux " qui ont ensanglanté l'Europe.

03/2005

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Littérature française

Villa triste

Une petite ville de la province française, au bord d'un lac et à proximité de la Suisse. C'est dans cette station thermale qu'à dix-huit ans le narrateur, un apatride " aux semelles de vent " et à l'âme inquiète, vient se réfugier afin d'échapper à des menaces qu'il sent rôder autour de lui et à la peur panique qui le dévore. Peur d'une guerre, d'une catastrophe imminente ? Peur des " autres " ? En tout cas, la proximité de la Suisse, où il compte fuir à la moindre " alerte ", lui apporte un réconfort provisoire. Il se cache au début de ce mois de juillet dans la foule des estivants, quand il fait la rencontre d'une jeune fille, Yvonne Jacquet, et d'un étrange docteur, René Meinthe, auxquels il s'accroche comme un noyé. Mais ces deux êtres sont eux-mêmes aussi exilés que lui de la vraie vie, malgré la parade sociale qu'ils jouent dans un milieu où passent comme des lucioles des personnages aux contours estompés par la dérision et la mélancolie. Le narrateur, en " voyeur d'ombres ", évoque cet été d'il y a presque quinze ans et tente d'arracher à l'oubli les visages, la fragilité des instants, les atmosphères d'une saison déjà lointaine. Mais tout défile et se dérobe, comme à travers la vitre d'un train, de sorte qu'il ne reste plus que le souvenir d'un mirage et d'un décor de carton-pâte. Et une musique où s'entrecroisent plusieurs thèmes : le déraciné qui cherche vainement des attaches, le temps qui passe et la jeunesse perdue.

09/1975

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Critique littéraire

Flaubert

Je porte en moi la mélancolie des races barbares, avec ses instincts de migrations et ses dégoûts innés de la vie, qui leur faisait quitter leur pays, pour se quitter eux-mêmes. Dans cette déclaration de Gustave Flaubert (1821-1880), qu'y a-t-il de vrai ? Le migrant, à part le grand voyage en Orient et quelques escapades en Bretagne, en Angleterre ou en Corse, a surtout vécu dans le "trou" qu'il s'est "creusé" à Croisset, sa demeure normande, où il écrit son ouvre et où il meurt foudroyé. Peut-on se fuir soi-même, bien qu'on professe la poétique de l'impersonnalité ? Peut-on lâcher son siècle ? Le détester, oui, lui préférer une Antiquité imaginaire, certes, mais Flaubert, comme tout le monde, est entraîné dans les tourbillons du temps. Son ouvre portera cette double marque : le rêve carthaginois d'un monde flamboyant à jamais disparu mais recréé et la peinture vengeresse du siècle de Monsieur Prudhomme et du pharmacien Homais. Michel Winock porte un regard d'historien sur cette vie tout entière vouée à la littérature. Il raconte l'enfance créative de l'écrivain, le suit dans ses pérégrinations de jeunesse, décrit ses amours tumultueuses, l'accompagne dans les salons parisiens et met en scène sa ferveur dans l'amitié - Maxime Du Camp, George Sand, les Goncourt, Zola, Daudet, Maupassant, Tourgueniev... Son dégoût proclamé de la vie, Flaubert ne l'a transcendé ni par l'expérience amoureuse (somme toute décevante), ni par la foi en Dieu (il est incroyant), ni par quelque idéal politique (scepticisme revendiqué), mais par la religion de l'Art, dont il fut un pèlerin absolu.

03/2013

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Sciences historiques

Une baronnie en Béarn : Laàs. Une terre, un château, des hommes

Laàs, pour la plupart de ses visiteurs, se résume à son château, en réalité charmante gentilhommière abritant les magnifiques collections amassées par ses derniers propriétaires, les Serbat. Pourtant Laàs fut avant tout une seigneurie connue par des écrits depuis le 13è siècle mais inscrite bien avant dans la pierre. Une voie romaine, le Cami Romiu, destina l'endroit à faire partie des premiers chemins de Saint-Jacques et sa chapelle Saint-Barthélemy est riche de symboles absents en d'autres lieux. Le dernier millénaire fut le théâtre d'une montée en puissance de la prospérité afférente aux différents propriétaires qui se succédèrent dans son château, puis hélas d'un lent déclin dont le rachat au 19e siècle par le comte de Lorencez sonna comme le chant du cygne. Le village semble s'être calqué sur cette inexorable évolution. De sept cents habitants à ses heures de gloire, la population chuta à cent douze résidents permanents au dernier recensement de 2012. Le temps est assassin, chantait Renaud dans sa mélancolie. Seules des perspectives à long terme et des actions concrètes et pérennes pourront l'empêcher d'accomplir son oeuvre et sauver l'âme de ces belles maisons béarnaises au milieu desquelles il fait toujours si bon flâner tout en écoutant les secrets qu'elles livrent aux passants attentifs depuis leurs volets encore entrouverts. Puissent les pages de ce livre inciter le lecteur à découvrir ce riche patrimoine, héritage de plusieurs siècles d'efforts et de culture, ou a posteriori l'ancrer dans sa mémoire, interdisant ainsi à l'Histoire de s'y endormir à jamais...

01/2014

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Critique littéraire

La part de l'ange. Journal 2012-2015

Pour la première fois, Jean Clair donne comme sous-titre à son texte Journal 2012-2015, comme s'il reconnaissait que ses écrits littéraires parus chez Gallimard, depuis le Court traité des sensations en 2002, étaient les pans d'une même oeuvre, fascinante à plus d'un titre, qui le met au niveau des grands diaristes, et dont La part de l'ange est le nouveau volume après Dialogue avec les morts en 2011 et Les derniers jours en 2013. Jean Clair revient sur de nombreux thèmes abordés dans ces textes, comme l'enfance de l'auteur, petit-fils de paysans, fils d'ouvriers, son apprentissage du langage, sa profonde mélancolie touchant au désespoir quand il fait le constat de la déliquescence d'une société où le mot culture a perdu son sens. Il revient encore sur son obsession du sexe de la femme et de ce qu'il représente, puis écrit des merveilles sur les animaux familiers, sur la représentation du visage ou son impossibilité. Et comme toujours des pages admirables sur les mots, leur origine, les mondes disparus qu'ils évoquent. C'est avant tout un hommage à la langue, au "mot juste", et bien que Jean Clair adopte volontiers la pose de celui qui ne comprend plus son époque, combien de fois le lecteur n'est-il pas étonné de sa pertinence. La part de l'ange, c'est la part volatile d'un alcool qui a vieilli en fût. C'est aussi, le rappelle Jean Clair, la petite place ménagée sur l'oreiller où l'ange qui veille sur les enfants vient reposer auprès d'eux.

01/2016

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Littérature comparée

Illustre Shakespeare

Illustre Shakespeare de Jean-Louis Claret, universitaire spécialiste de Shakespeare, présente une étude scientifique et poétique des liens entre mots et images. Elle est suivie par les portraits des personnages de Shakespeare réalisés par l'auteur. Normal021falsefalsefalseFRX-NONEX-NONE / Style Definitions / table. MsoNormalTable {mso-style-name : "Tableau Normal" ; mso-tstyle-rowband-size : 0 ; mso-tstyle-colband-size : 0 ; mso-style-noshow : yes ; mso-style-priority : 99 ; mso-style-parent : "" ; mso-padding-alt : 0cm 5. 4pt 0cm 5. 4pt ; mso-para-margin : 0cm ; mso-para-margin-bottom : . 0001pt ; mso-pagination : widow-orphan ; font-size : 12. 0pt ; font-family : "Calibri", sans-serif ; mso-ascii-font-family : Calibri ; mso-ascii-theme-font : minor-latin ; mso-hansi-font-family : Calibri ; mso-hansi-theme-font : minor-latin ; mso-bidi-font-family : "Times New Roman" ; mso-bidi-theme-font : minor-bidi ; mso-fareast-language : EN-US ; } Jean-Louis Claret n'illustre pas seulement Shakespeare : il réalise une exégèse par le dessin, rendant Shakespeare immédiatement compréhensible aux étudiants et aux lecteurs-spectateurs, par des portraits à la fois hors du temps et au trait d'une grande contemporanéité. Puis il analyse son dessin, en une démarche qui en dit la genèse et le sens, de façon simple, tour à tour émue et enjouée. Une circularité s'établit donc du texte de Shakespeare au texte de Claret en passant par les silencieux personnages dessinés qui sèment la mélancolie et l'épouvante. Et cette circularité reproduit celle du théâtre, où les mots et les visions font du lecteur et du spectateur un penseur. L'exégèse dessinée : Claret invente un genre, par sa démarche de recherche-création

11/2022

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Beaux arts

Antonello de Messine

Célèbre pour les prouesses illusionnistes de sa peinture, uniques au Quattrocento italien, et son art perçu comme un pont entre la manière du Nord et celle de la Renaissance italienne, Antonello de Messine (1435-1479) demeure un artiste mystérieux à bien des égards. Il constitue, comme Giorgione, une de ces grandes énigmes de l’art qui passionnent les spécialistes et les amateurs de peinture. Ayant voué sa carrière à ce peintre, Mauro Lucco, qui a été le commissaire de l’exposition historique de 2006 à Rome, réexamine ici d’une façon critique toute l’activité et l’œuvre d’Antonello : le milieu culturel de sa formation supposée à Naples — celui de la cour angevine du roi René puis du royaume d’Aragon — , l’hypothèse de voyages en Espagne, en Provence, voire dans les Flandres où il aurait assimilé la manière virtuose de la technique de la peinture à l’huile des pays du Nord, les conjonctures sur sa rencontre avec Piero della Francesca, l’inventeur de la modernité dans la péninsule italienne du XVe siècle, et, enfin et surtout, sa brillante carrière vénitienne qui fait de lui un des grands rivaux de Giovanni Bellini. L’ouvrage est abondamment illustré par un appareil confrontant l’œuvre à celle de ses confrères. Mais surtout la technique illusionniste si particulière à Antonello peut être approchée de manière exceptionnelle grâce à 80 macrophotographies. Elles permettent de découvrir au plus près le détail du rendu de l’exceptionnelle expressivité de ses visages : douleur du Christ aux outrages, arrogance ou mélancolie des gentilshommes, ironie ou impétuosité des marchands auxquels l’Italie doit alors son essor.

10/2011

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Espagne

Jeanne la folle. Reine, amoureuse, démente

Texte court et abordable sur la controverse de la démence de Jeanne la folle. Jeanne de Castille dite la folle, fût-elle réellement démente ? C'est la controverse énoncée dans ce texte édité en 1947. Fille de Ferdinand d'Aragon et d'Isabelle de Castille, Jeanne naît le 06/11/1479. L'esprit fin et subtil, elle excelle dansles arts et le latin. A 16 ans elle épouse Philippe e Beau, fils de marie de Bourgogne et Maximilien d'Autriche auquel elle vout une passion folle. Malheureusement, bien qu'elle ait eu plusieurs enfants, elle sera vite délaisée et demeurera dans le dénuement le plus total, en proie à la jalousie et à la mélancolie, sans même de consolation spirituelle, car elle abhorre le clergé espagnol. Cette répugnance fait craindre à sa mère Isabelle, qu'à sa mort, Jeanne, une fois sur le trône ne soit cause d'une chute de la monarchie et de l'inquisition, et, par un codicille, réserve le pouvoir à son mari Ferdinand. C'est le début d'une lutte de pouvoir entre Ferdinand et Philippe le Beau, jusqu'au décès de celui-ci en 1506. Jeanne inconsolable restera des semaines près de son cercueil et perdra le peu de raison qui lui reste. Bien que Reine d'Espagne, elle restera à l'écart, enfermée par son propre fils Charles Quint, au château de Tordesillas jusqu'à sa mort. Néanmoins nous pouvons nous interroger sur l'hérédité transmise à ses descendants et sur cette démence ou pseudo-démence qui fut nourrie, exploitée et aidée par 48 ans d'emprisonnement et de mauvais traitements.

07/2022

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Littérature francophone

Où dans le ciel ?

Dimanche matin. Il fait beau. Un matin de printemps. Un échafaudage. A quoi sert un échafaudage, sinon à prendre de la hauteur ? Est-ce pour cette raison que Pierre s'y retrouve ce matin, au sommet ? En équilibre, pour y dérouler le fil de sa vie "saccadée, démolie, sauvée, espérée, détestée, attaquée, vermoulue, repeinte, rouillée, abattue, noyée, brûlée". Pierre a quitté l'école trop tôt, trop malheureux d'y n'être pas à sa place. La suite logique le conduit à l'usine, sur un échafaudage... c'est-à-dire au bas de l'échelle. Mais au fil du temps, les rencontres de hasard (mais s'agit-il vraiment de hasard ? ) ouvriront à Pierre des univers ignorés. Le plus bouleversant sans doute, l'amitié de Jean ; le plus déterminant sans doute, la bibliothèque de Max. Et le monde des livres. "Avec des livres sous la main, demain sera toujours beau, même si le livre te fait pleurer". Si Pierre porte à lui seul toute la mélancolie du monde, la perte inconsolable de l'ami perdu, il découvre, dans sa recherche d'aujourd'hui, une richesse insoupçonnée, un ciel de grands espaces semblables à ceux du Colorado. Daniel Adam emporte le lecteur dans un voyage, immobile comme la précarité de l'échafaudage l'impose, ou agité par le parcours d'une vie en quête d'absolu. Dans une écriture toute en nuances où se mêlent la tragédie la plus odieuse et la trivialité de l'oppression quotidienne à l'ironie subtile et la poésie des simples. Une vie ordinaire d'un homme ordinaire ? Toute une humanité.

09/2021

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Impressionnisme

Vincent Van Gogh, l'amour de la nature

Exposition du 3 octobre 2023 au 4 février 2024 au musée d'Orsay. Derniers mois de la vie du peintre et tableaux iconiques. Les dernières années de Van Gogh passées dans l'Oise, ses tableaux qui reflètent sa vie et son esprit tourmenté, ce sont les thèmes de ce livre de la collection Peintres. Dans les deux derniers mois de sa vie, à Auvers-sur-Oise, de 1980, Vincent Van Gogh y décède le 29 juillet à la suite d'une tentative de suicide. Bien que le peintre n'ait passé qu'un peu plus de deux mois à Auvers, cette ériode marque la création de quelques-uns de ses plus grands chefs-d'oeuvre. Durement éprouvé par les différentes crises subies à Arles puis dans l'asile de Saint-Rémy, Van Gogh se rapproche de Paris et de son frère Théo pour trouver un nouvel élan créatif. Le choix d'Auvers tient à la présence du dr Gachet, médecin spécialisé dans le traitement de la mélancolie, collectionneur et amis des impressionnistes. Van Gogh s'installe au centre du village, dans l'auberge Ravoux, et explore tous les aspects du nouveau monde qui s'offre à lui, en luttant contre des inquiétudes liées à son état de santé, ses relations avec son frère, sa place dans le monde de l'Art. Des oeuvres iconiques peintes en cette période : Le Docteur Paul Gachet, L'église d'Auvers-sur-Oise, ou encore Champ de blé aux corbeaux, village, portraits, natures mortes, paysages de la campagne environnante. 2. 14. 0. 0 2. 14. 0. 0 2. 14. 0. 0

09/2023

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Littérature étrangère

Le Jardin des moines suivi de La Veillée à Benicarlo

Manuel Azafia, Président de la Seconde République espagnole (1936-1939), est mort en 1940, exilé à Montauban. Les deux textes présentés ici sont des jalons de la vie de l'homme de lettres et du politique qu'il fut. Le jardin des moines, traduit par Elvire Diaz, est le premier roman autobiographique de Manuel Azana, publié en 1927, qui n'a cessé d'être réédité en Espagne depuis lors. Ce récit qui retrace l'éducation religieuse reçue par Azana à la fin du XIXè siècle, chez les Augustins de l'Escurial, de facture classique et de registre soutenu, mêle humour, mélancolie et lyrisme, et offre de savoureux portraits et d'intéressantes réflexions sur l'histoire et la société espagnoles. Témoignage de vie et oeuvre littéraire, il est tout à fait singulier dans le parcours du futur homme d'État et - dans l'histoire littéraire espagnole. Le second ouvrage, La veillée à Benicarl6, traduit par Jean-Pierre Amalric, est un dialogue écrit en pleine guerre civile par l'homme qui incarnait la légitimité républicaine tout en ressentant au plus profond de lui-même la tragédie qui se jouait. Les personnages de fiction qu'il met en scène expriment les points de vue et le débat intérieur ressentis par Azana lui-même et par ceux dont il se sentait le plus proche, les Républicains. Ce texte vigoureux, souvent implacable, impose au lecteur un exercice de lucidité dont il ne sort pas indemne. La traduction nouvelle, ici présentée, se propose de le rendre en français dans une langue immédiatement accessible à nos contemporains. Les deux textes sont précédés d'une introduction les replaçant dans leur contexte et accompagnés de notes.

09/2009

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Critique littéraire

Martin Amis. Le postmodernisme en question

Comment écrire à l'ère du doute généralisé quant à la possibilité pour le signe de commercer avec le monde ? Comment faire fi de la mélancolie au relativisme nihiliste entaché de médiocrité dans laquelle nous serions soit disant plongés ? Comment, en un mot, réintroduire de la valeur dans et par le littéraire, à l'heure post-humaniste des vérités incertaines et de l'ébranlement des fondements de nos certitudes ? Les romans de Martin Amis fournissent quelques éléments de réponse à ces questions, par la virulence de leur critique de l'affect mélancolique d'un certain discours ambiant dit postmoderne. Loin d'être victimes du pessimisme fin de siècle (" fin de XXe siècle, bien sûr "), ils forment une œuvre à part entière car l'énergie provocatrice de leur verbe est la marque d'une foi dans le pouvoir qu'ont les mots - dans leur violence même - à prendre langue avec le monde, à investir les sphères éthiques et politiques pour faire du roman un lieu de débat concernant la modernité. London Fields (1989) porte ce débat sur le devant de la scène : l'ironie qui y préside n'épargne aucune des complaisances affectant le versant mélancolique du postmodernisme, qu'elle mime pour mieux les dénoncer. Les maux de notre société y sont hyperbolisés, l'apocalyptisme ambiant radicalisé, l'excès de nos peurs hypertrophié jusqu'à ce que cet excès même, victime de sa propre violence, implose, laissant la place aux valeurs programmées par le joyeux carnaval de la langue qui préside à l'écriture du roman et bouleverse les catégories établies pour instaurer celles de la liberté d'un langage inventeur de ses propres lois.

09/2003

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Poésie

Ombre de la mémoire. Anthologie de la poésie hispano-américaine

Prise entre un sentiment d'infériorité coloniale et la lutte contre la mélancolie que l'éloignement alimente, la poésie hispano-américaine aspire à l'élaboration d'une voix propre. A la fin du XIXe siècle, le souffle politique et humaniste venu d'Europe porte ses fruits dans un monde déjà en rupture. Du plus profond de ces territoires, le poète nicaraguayen Rubén Dario bouleversera le genre poétique : par l'ampleur de sa vision, il transforme le langage du poète et la portée de son rôle. Cette anthologie réunit les œuvres les plus remarquables de la poésie hispano-américaine. Elle retrace le déploiement de cette parole dans l'Amérique latine depuis Dario. Les soixante-dix poètes qui y figurent, de sensibilités et d'esthétiques distinctes, viennent de pays de langue espagnole, ce qui exclut l'immense Brésil, dont l'histoire littéraire est coupée de ses voisins proches. Malgré les singularités se révèle une avancée commune de la parole poétique. Contre la diversité que promet la géographie, il existe une cohérence que propose l'histoire. Certes, on reconnaît le souffle de la poésie chilienne, la fureur péruvienne et l'étonnant calme mexicain. Et, pourtant, il existe des correspondances, des similitudes, des chemins communs. La poésie hispano-américaine a voulu laisser une trace, interroger et affirmer une forme particulière d'être au monde. Elle se dresse affirmative contre l'inexorable avancée du temps qui lui refuse l'éternité que son esprit réclame. L'écrivain mexicain José Emilio Pacheco écrivait : "La poésie est l'ombre de la mémoire Mais elle sera matière de l'oubli." Puisse cette anthologie contribuer à faire reculer les frontières de l'oubli. Philippe Ollé-Laprune

03/2009

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Poésie

Jeu de mains. Avant demain je mourrai

L'aube pointe la vie d'un nouveau jour Riche de possibilités offertes à l'amour Celui-là qui éveille nos sens et trace les contours Des rêves qui font planer nos âmes depuis des millénaires Et nous font nous reconnaître de siècle en siècle en nos vies circulaires Pourtant, à l'horizon de ces rêves, la mort veille comme un vorace vautour ; Prompte à troubler la paix de l'esprit et faire couler en coeur le fleuve mélancolie. Toute languissante dans sa robe rougie d'appétits humains, elle exhibe son envie D'enfourcher la vie sans cérémonie. Cette histoire s'écrit en répétition chaque jour de notre vie. Dans la main le destin semble prédéfini ; mais par un jeu de mains se puise le jour dans la nuit. Ô toi ma niche de lumières ! accueille mes prières ; laisse remuer l'encensoir dans le temple orphique que tu habites. Pose sur moi tes yeux opalins qui ouvrent le jour et me font être à mes propres yeux. Telle est la prière du fou d'amour qui brûle dans le désert et parfume les lignes protéiformes du Jeu de mains avant demain je mourrai. Ainsi ce texte traite-t-il du balancement quotidien de l'amour entre la vie et la mort. Il ouvre au rêve de l'être à demeurer pour avancer en humanité et à la faim de mystère de l'entrecoeuriste masqué. Chaque corps est un temple où se magnifie chaque être aimé ; chaque être aimé est la poésie spirituelle que l'on se déclame en amour de soi pour l'autre en soi.

12/2020

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Psychologie, psychanalyse

Me souvenant de tous mes péchés ; L'autre côté du génie. Une autre partie d'une vie ; Lettres à la famille

Le premier volume de l'autobiographie de Wilfred Bion, The Long Week-end, couvrait la période jusqu'à 1919 où il fut démobilisé de l'armée et, pour la première fois, dût se confronter à la vie civile en tant qu'adulte, sans diplôme d'une quelconque profession, ni de fait pour n'importe quel travail qui pouvait lui permettre de gagner sa vie. Bien qu'inachevé et seulement à l'état d'une première ébauche, j'ai voulu publier le reste de ce qu'il a écrit ; mais cela nous laisse avec un vide de trente ans et, encore plus hélas, une impression constante de mélancolie inapaisée et de profonde aversion de lui-même. Ce triste témoignage d'introspection donnerait à lui seul une image erronée de la vie d'un homme qui en est arrivé à trouver un grand bonheur et une récompense dans son mariage, sa famille et son travail. De cela nous avons la preuve la plus manifeste dans ses lettres, écrites sans public en tête et aucun besoin de souligner ses fautes par omission, ayant confiance en notre amour et notre compréhension. Presque la totalité de sa pensée créatrice et de son oeuvre écrite a été accomplie pendant ces années où il a été enfin libéré des contraintes de la guerre, d'un sentiment de perte et de désespérance. Nous rendons publiques quelques unes de ces communications privées parce qu'elles disent tellement au lecteur – non pas de nous, sa femme et ses enfants, mais de lui, le mari et le père. Nous sommes fiers d'avoir été sa famille et ceux qui ont reçu son amour.

01/2016

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Poches Littérature internation

Un diamant gros comme le Ritz

Un descendant de Washington découvre une montagne constituée d'un seul diamant qui va assurer sa fortune ; une jeune femme du Sud profond des Etats-Unis suit son mari dans le Nord, mais ne parvient pas à s'adapter à la froideur du climat et de la vie sociale, symbolisée par le Palais de glace ; un brave homme, mari fidèle, ne peut empêcher les autres femmes de tomber amoureuses de lui ; un couple se querelle lors d'une traversée difficile ; une jeune fille pleine de charme (qui n'est pas sans rappeler Zelda jeune) pèche par vanité professionnelle... Bienvenue dans l'Europe des Années folles, fascinée par le faste, le clinquant, les exilés millionnaires de l'après-guerre et les luxueux rivages suisses. Considéré comme le plus brillant représentant, sinon le chef de file, de la fameuse "génération perdue", Francis Scott Fitzgerald a peint l'attrait et la futilité de la richesse et livré une des plus magistrales allégories littéraires sur l'Amérique des Années folles dans ses romans mais aussi - et surtout - dans ses nouvelles. Celles, apparemment légères et désinvoltes, qui composent Un diamant gros comme le Ritz constituent une histoire très libre de vingt ans de la vie américaine. Elles illustrent aussi à merveille la vie de leur créateur : l'extravagance, la tendresse, l'insolence, la mélancolie et le génie. Comme dans une sorte de journal, Fitzgerald y offre le plus émouvant témoignage sur la vie des écrivains, leur solitude et leurs deux démons, les femmes et l'alcool. Nostalgiques, envoûtants, ces récits en forme d'éternels adieux à la jeunesse ont le pouvoir immuable de faire naître l'émotion.

09/2015

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Poésie

Transparaître (encore)

Livre, disque dématérialisé et spectacle, Transparaître (encore) est un projet hybride, littéraire et musical, à la frontière de la pop la plus minimale et du spoken word. C'est un manifeste poétique, politique et sociologique du plaisir, de la douleur et de la violence archaïque d'être femme : être femme et être libre ; être femme et désirer, aimer, travailler ; être femme et vieillir. Le texte, écrit et adapté par Séverine Daucourt en trois versions, l'une pour la page, l'autre pour la musique, la dernière pour la scène, dénonce le jeunisme et célèbre la persistance d'un droit au rêve pour tous les âges. Entre mélancolie inquiète et exaspération sociale, il est porté par la voix de l'autrice, qui se distingue des discours politiques en incarnant une poésie acérée, épurée, mais non moins féministe. Ce livre concept est la suite de Transparaître, publié en 2019 (retirage en 2020) aux éditions Lanskine, long poème explorant le "drame féminin" , puisant dans le biographique autant que dans le sociologique, dont Guillaume Lecaplain dira, dans le journal Libération : "C'est un peu le King Kong Théorie version poésie. Transparaître exprime la même rage, le même féminisme, exorcise (à peu près) les mêmes histoires que le brillant manifeste de Virginie Despentes. " La version musicale du livre a été réalisée par Armelle Pioline (Holden, SuperBravo) et Michel Peteau (Cheval Fou, SuperBravo). Ils ont mis leur talent au service des mots et de la voix de Séverine Daucourt, en composant et arrangeant un album aux incursions multiples et décomplexées, allant de l'électro artisanale au minimalisme le plus éthéré. On pense à Brigitte Fontaine, on pense aussi à Laurie Anderson.

02/2023

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Sociologie

La Règle du jeu N° 71, mai 2020 : La dépression : mal du siècle ?

De quoi la dépression est-elle le signal ? Que nous dit-elle du monde ? Car nous pouvons partir d'une seule certitude : la dépression est désormais une épidémie mondiale. Epidémie aveugle, impalpable, sans contagion manifeste ni provenance identifiable - mais qui en est d'autant plus redoutable, elle qui touche un Français sur cinq, et 300 millions de personnes dans le monde. Est-elle une maladie comme les autres, avec ses diagnostics et ses traitements ? Ou le symptôme d'un malaise plus large, touchant à l'organisation même de notre société ? Nous invite-t-elle surtout à repenser le suicide ? Car tel est son visage ultime, qui frappe 800 000 personnes chaque année dans le monde - mais qui est lui-même plus ancien que la dépression. Cette dernière serait-elle une maladie mortelle, à l'image de bien d'autres pathologies ? Y a-t-il, en ce cas, une médecine du suicide ? La dépression est-elle le mal du siècle ? Et si oui, quelles conclusions en tirer ? Est-ce à dire qu'elle est le visage d'une souffrance coextensive à notre époque ? Ou qu'elle est le nouveau nom donné à une maladie anhistorique - à une seule et même maladie qui, parce qu'elle serait ineffable, traverserait les siècles en changeant à chaque fois d'appellation ? La dépression serait-elle alors la réincarnation moderne d'un mal que nous avons connu à travers les mots d'asthénie, d'ennui, de spleen et de mélancolie ? Nécessité, donc, d'un double travail : d'une photographie de nos souffrances contemporaines, et d'une archéologie du mal-être.

11/2020

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Poésie

Et toi...

Le premier recueil de poèmes traduit en français d'un très grand poète coréen d'une sensibilité et d'une finesse inouïs " Kwak Hyo-hwan est le poète de la mémoire, il écrit au jour le jour son amour de la Corée des commencements, née dans le froid et le silence du Nord, que l'hostilité et la cruauté de la dictature ne peuvent pas abolir. Il dit la vérité humaine qui doit surmonter tous les écueils, même celui de la modernité faiseuse d'oubli. Lisez les poèmes de Kwak Hyo-hwan, ils parlent de la Corée d'aujourd'hui, de sa place dans l'aventure commune. Ils parlent de nous, de vous - de toi... " J. M. G. Le Clézio La poésie de Kwak Hyo-hwan témoigne de la mélancolie devant la vie qui s'écoule, de la fragilité de l'existence. Dans un style délicat, l'auteur puise dans une palette d'émotions pures et fait revivre de manière profonde des événements de l'histoire coréenne, tels que le récit des déplacés d'Ushtobe, creusant la terre dure pour s'y abriter du froid mortel, ou le naufrage du ferry Sewol, entraînant avec lui la noyade de plusieurs enfants ; aussi bien que des scènes de vie quotidienne, à travers le regard et l'intimité des protagonistes, au milieu de la plaine de Cheorwoo ou à l'ombre des palmiers sur une colline en bord de mer. Et toi... est le recueil d'un très grand poète, d'une sensibilité et d'une finesse inouïs, qui se livre dans son oeuvre à une réflexion et une rêverie ancrées dans l'histoire de son pays.

03/2023

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Littérature française

Les mots de maud

Tour à tour écrivain public, "ânègreâ" pour des auteurs connus et faiseur de romandegares à succès inspirés par ses errances nocturnes parmi les clochards, Jean-Baptiste s'est retiré à Saint-Idesbald, petite station balnéaire de la côte belge. Il se remémore sa gloire littéraire, mais aussi ses ateliers d'écriture et les milliers de lettres et discours qu'il a composés pour d'autres. Les souvenirs de son enfance solitaire l'assaillentâ : mère très tôt décédée, père veuf et dépressif ne s'adressant à lui que par dictons interposés et mots qu'il lui faisait chercher dans le dictionnaire. La demande formulée par Maud, une inconnue en fin de vie, de collaborer à un livre ultime éveille la mélancolie de celui qui déplore tous ces mots qu'il a galvaudés. Elle met le "âfaiseur de livresâ" face à "âla pire des fautes professionnellesâ : l'émotionâ" . Jean Jauniaux publie des nouvelles, de la poésie et des romans. Ses livres ont été traduits en italien, ukrainien, espagnol et roumain. Egalement journaliste littéraire, il rédige des chroniques dans différents journaux et revues (Le Monde, Ulenspiegel, La Revue générale...). Il a été pendant plus d'une décennie le rédacteur en chef de la revue littéraire Marginales. Homme de radio, il pratique l' "âécriture sonoreâ" dans des interviews mises en ligne sur ses différents sites (L'ivresse des livres, edmondmorrel. be...). Il est engagé dans la défense de la liberté d'expression et la préservation du patrimoine littéraire, et à ce titre président de la Fondation Maurice Carême, président honoraire de PEN Club Belgique et diplômé d'honneur de l'Académie des écrivains ukrainiens.

11/2023

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Musique, danse

Dictionnaire amoureux de Mozart

Un portait différent, sensible, amoureux de Mozart, l'un des plus grands génies de la musique. Mozart ? Encore ! Alors que la plupart des musicologues se sont penchés sur sa vie, son oeuvre... Oui, Mozart. D'abord parce que je suis en quelque sorte née avec lui dans mon oreille, grâce à mes parents. Un père contrebassiste et chef d'orchestre, une maman violoniste. Puis le conservatoire, où il m'apparut didactique, décortiqué, à des années lumières de ce que j'en savais à travers les voix des amis musiciens de mes parents. Enfin, il y eut ce jour, suivi de beaucoup d'autres où, lettre après lettre, je suis entrée dans sa vie. Et ce n'était plus le " divin Mozart ", par essence inaccessible, mais le plus attachant des amis. Un génie qui avait le pouvoir de faire jaillir, du désordre de nos émotions, ce qu'il y avait de plus troublant, de plus pur, de plus inattendu aussi. Mozart tellement libre, loyal, courageux, insolent, pratiquant avec délices un érotisme joyeux et mettant en musique cette mélancolie déchirante qui n'appartient, dans sa retenue et son élégance, qu'à lui. En le jouant, en l'écoutant et en le réécoutant, en " violant " ses lettres, j'ai eu le désir de le raconter tel qu'en lui-même, en son temps, balayant au passage les pieux mensonges dont on l'a fardé. Adieu donc à Leopold, le père fouettard, exhibant à tout-va son prodige d'enfant ! Adieu à Constanze costumée en épouse sotte et inculte, à Salieri, le faux assassin du génie, à l'enterrement sous la neige, au corps jeté sans plus de cérémonie, dans la fosse commune et bienvenue à celui que, je l'espère, vous ne verrez plus tout à fait de la même manière après avoir lu ce dictionnaire amoureux.

11/2020