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Melancolia

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Littérature étrangère

Sag Harbor

C'est l'été 1985, et comme chaque année depuis toujours Benji passe ses vacances à Sag Harbor, la station balnéaire de la bourgeoisie noire new-yorkaise. Mais cette fois, il se l'est juré, tout sera différent : il vient d'avoir quinze ans, il a même trouvé un premier boulot. Dorénavant, on l'appellera Ben, il changera de coiffure, ses copains le prendront au sérieux et les filles s'intéresseront enfin à lui. Malgré les fiascos, les tensions familiales, les aventures tragi-comiques, Benji s'obstine, bien décidé à montrer qu'il n'est plus un enfant. À force de l'attendre, la vraie vie finira bien par arriver. Et lui-même saura enfin qui il est. Épopée parodique, faux roman de formation, Sag Harbor évoque la transition adolescente sous le regard rétrospectif d'un narrateur adulte, moins nostalgique qu'empreint d'une tendresse ironique. Mais il brosse aussi le portrait d'un adolescent pris entre deux âges, entre sa famille et ses pairs, entre conscience communautaire et appartenance sociale, entre le monde blanc et le monde noir. Souvent hilarant dans ses péripéties, ses changements de registre, ses métaphores incongrues, ce roman autobiographique est plus grave qu'il n'y paraît, car sous l'humour affleurent la difficulté à trouver sa place, la mélancolie du temps qui passe, la hantise de perdre ce qui fait la matière de nos vies. Colson Whitehead confirme une fois de plus la finesse lucide de sa vision, et fait passer le lecteur du rire à une émotion aussi profonde qu'inattendue.

01/2014

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Littérature française

Royal romance

Daniel Flamm, un homme d'une cinquantaine d'années, vit à Paris avec ses deux enfants et leur mère. Sans s'y attendre, il rencontre à Montréal une comédienne débutante. Elle s'appelle Justine et il s'éprend d'elle. L'attirance est immédiate et réciproque. Autrement dit, un coup de foudre. Commence une aventure aussi ardente qu'éphémère. Comment lutter contre l'éphémère ? Justine est drôle, insolente, inventive. Son narcissisme séduit Daniel. Quand il quittera Montréal, ils sauront tous les deux qu'ils ne refermeront jamais cette parenthèse. Ils s'écriront, se téléphoneront, se reverront parfois et, les années passant, renforceront le lien fragile qui les unit. S'aiment-ils d'autant plus qu'ils se voient peu ? Le téléphone, les SMS, les cassettes enregistrées et postées par Justine leur permettent de croire que leur amour ne faiblit pas, même si chacun mène sa vie de son côté. Coup de théâtre : Justine débarque à Paris et s'y installe. Daniel part pour Strasbourg, où l'accueille sa sœur psychiatre. Justine et Daniel s'aiment mais s'évitent. Manque de courage ou résignation devant un amour moins fort que leur rêve ? Ils comprennent que le temps qui passe, sans qu'ils prennent jamais la grande décision de vivre ensemble, les conduit de la jubilation à la mélancolie. Comme dans toutes les grandes histoires d'amour, le malheur veille. " Peut-on trop aimer ? ", se demandent-ils. Daniel Flamm apprendra que l'amour survit dans cet étrange endroit que nous appelons la mémoire.

03/2012

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Littérature étrangère

Pour vivre ici

Ces huit récits unis par des liens profonds baignent dans un climat d'une telle unité que le passage de l'un à l'autre donne à ce recueil un mouvement plus caractéristique du roman que des nouvelles. L'action se déroule en Espagne entre 1952 et 1957. Ces récits ont un thème en commun : la découverte d'une certaine réalité que la bourgeoisie essaie de cacher à ses enfants, et l'effet produit par cette découverte sur la conscience de l'un d'entre eux. Ils représentent en quelque sorte un itinéraire impitoyable de la léthargie à la lucidité. Des héros fatigués découvrent dans l'envers paillard d'un Congrès Eucharistique, dans l'atmosphère sordide d'une banlieue ou à travers la mélancolie automnale du port de Barcelone, un monde qui se situe aux antipodes de celui où ils se meuvent d'ordinaire. La Garde et La Virée dépeignent l'atmosphère étouffante de la vie militaire et la dégradation qui l'accompagne. Le sort du cirque misérable du Voyage et les scènes de sadisme d'Ici-bas accusent l'existence d'un climat de répression sexuelle entretenu par l'Eglise. Mais les protagonistes des Amis et le héros d'Ici-bas reconquièrent la dignité par leur participation - ou au moins leur volonté de participer - à un combat qui leur permet de tourner résolument, définitivement, le dos à la classe dont ils sont issus. Cette peinture cruelle d'une société profondément anachronique s'articule, en son réalisme intransigeant, sur le roman picaresque et l'Espagne noire de Goya.

05/1962

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BD tout public

Un soir de fête, et autres nouvelles touristiques

Partir faire la fête au château du baron de Ranfler-Rantler, partir en vacances vers l'étrange pays de Krask, partir déguster un barbecue dans les tréfonds d'un camping perdu en forêt pour y faire la connaissance accidentelle de l'homme à la merguez, partir dans une cité historique -sans intérêt- visiter ses remparts en compagnie d'une naine pleurnicheuse (sans main et sans pied), partir en rendez-vous galant avec l'athlète fougueux John-Alexander, partir dans un endroit souterrain peuplé de statues -dont certaines prennent vie pour vous demander en mariage ! , partir en sinécure au pays des papillons merveilleux -gare au sphynx des rochers-, partir un jour et pour toujours dans les bandes dessinées de Nina Lechartier ! Ancienne élève de l'école du Rhin, Nina Lechartier nous invite à découvrir dans son livre Un Soir de Fête, un univers fantastique, mystérieux, beau, sidérant, absurde et drôle -peuplé de monstres inédits, de créatures formidables, aussi pathétiques qu'attachantes ! Nina Lechartier est un événement, un météore, à rencontrer sur ce premier livre recueillant une série d'histoires traversée par l'avatar de la femme bleue- ; Nina Lechartier c'est un monde : la mélancolie introspective de Virginia Woolf, la poésie de Rainer Maria-Rilke, les récits gothiques de Mary Shelley, la peinture expressionniste de Munch, la fureur punk de Gary Panter, l'art des personnages de Joann Sfar (Grand Vampire), l'humour ravageur de Phoebe Waller-Bridge (Fleabag). Un Soir de Fête, et autres nouvelles touristiques marque la naissance d'une incroyable dessinatrice de livres et conteuse, à suivre aux éditions Magnani.

01/2021

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Littérature française

L'âme des mots Tome 1 : L'heure bleue

Une odyssée philosophique ambitieuse à travers les méandres d'une pensée métaphorique qui surfe sur cette musique d'un concert de mots scrutés à la loupe pour sonder leur âme et la notion d'écrit. À la manière d'un puzzle, les pièces s'assemblent peu à peu au fil de ce récit romanesque pour ébaucher une audacieuse réflexion sur le sens et le pouvoir des mots. Il en est des écritures de vie où le « je » s'efface par la constance de son silence pour mieux signer sa présence, comme de ces femmes dont le regard d'écume printanière submerge en secret l'insondable arrière-fond des rêveries d'intimité. C'est notre arrière-fond et celui de L'âme des mots, « réfléchi et voulu, qui donne à tout un sens et en fait comme une amorce ». À la croisée d'une éclaircie, l'âme des mots dévoile nos crépuscules de joie qui se mêlent aux larmes douces de la mélancolie. Dans cet élan vital qui anime l'âme des mots, entre l'amour et la haine, une fente étroite nous guette. Elle masque un précipice qui couve aux interstices de ce reflet gelé d'iris, une torche enflammée, allongée en ovale, un œil aspirateur. Tel le ventre glouton de Pandora, cette étoile flamboyante est insatiable. Quand sonne le glas d'une éclipse de nos sens, elle aimante nos mânes dans son ample trou noir. Dès qu'on y tombe, la chute est comme ce grand vertige du désir qui ne s'arrête jamais.

06/2015

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Littérature française

La Provence est la porte du paradis

Au commencement de la création de la Provence était la galéjade ; la Sainte Trinité a créé l’Adam provençal dans le moule de la plaisanterie bienveillante afin qu’il incarne la joie de vivre et la simplicité. Elle lui a offert la langue d’amour avec l’accent musical ensoleillé : le son primordial de gaieté. Les Provençaux sont les ambassadeurs de la Joie Universelle. Notre créateur est un Grand Galéjeur ! Après une sieste divine, Il fit l’univers joyeux. Mais le Cornu, le diable, influença certaines âmes à devenir tristes. Ainsi, il y a des peuples avec des dialectes et des accents lunaires, pointus et rudes : les langues-épées ! Bienheureuses les âmes qui s’incarnent dans notre pays béni. La Provence est la porte du Paradis. Dieu a créé la femme avec la Côte… d’Azur ! Vous comprenez pourquoi les touristes affluent vers la terre provençale et son magnétisme chaleureux. L’accent du terroir les fait sourire et ils savent que le Seigneur a donné aux Provençaux l’élixir de la vie éternelle : la Sieste ! Il y a sept dons du Saint-Esprit. Mais un huitième a été offert secrètement aux Provençaux, le don de l’humour et de la galéjade avec la mission de s’en servir pour transformer la vallée de mélancolie en vallée de joies et de rires. Ce livre devrait être remboursé par l'Assurance-maladie car il est un « Réjouis-toi » antithèse de la tristesse. Qu’il vous transmette sa joie et l’amour de la simplicité de la vie !

01/2014

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Récits de voyage

Sur le fil de l'ailleurs

Animé par l'Ailleurs, les parfums, les rencontres, les grandes étendues, l'aléatoire, la nature et le dépassement de soi, je voyage en stop, a pied, a vélo. Escapades autour du monde de manière autonome toile de tente, sans téléphone, sans carte bancaire et avec très peu d'argent. Ce livre s'inspire de mes carnets de voyage a la rencontre d'autres cultures, d'autres saveurs, d'autres paysages, d'autres peuples et de moi même. Témoignage de ma vie sur les chemins de la bohème, pour partager, les émotions que je cueille au hasard des rendez-vous et transmettre un message d'espoir et de foi en l'humanité, Aventures dans des conditions souvent extrêmes qui pimentent mon quotidien comme autant d'étoiles essentielles a mon équilibre de funambule. Etincelles bienveillantes qui viennent illuminer, ma vie et dont je me nourris de manière éphémère car j'ai aussi besoin des miens pour rester debout sur mon fil. Papa de deux enfants, je vis avec ma compagnie dans un petit coin de paradis au coeur des étangs de la plaine du Fore ; un écrin de verdure préservé entoure de forêts. J'ai un travail, un quotidien, je voyage pour l'embellir et transmettre le meilleur a ceux que j'aime. Ce livre, je l'ai pensé pour que mes filles entendent mes vibrations les plus profondes, et pour donner l'impulsion a ceux et, celles qui n'osent pas. Des mots simples, authentiques, sans pudeur. Des émotions a fleur de peau, entre rires et larmes, mélancolie et exaltation.

03/2019

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Contes et nouvelles

Le pays basque. Récits et impressions de l'Euskal-Herrida

Aujourd'hui 22 novembre, tandis que je suis là seul, à ce point extrême où finit la France, assis sur ma terrasse qui regarde l'Espagne, l'âme du Pays basque pour la première fois m'apparaît. Il fait idéalement beau; sur la Bidassoa, sur les Pyrénées, sur la mer, partout règne le même calme infini. L'air immobile est tiède comme en mai, avec pourtant cette insaisissable mélancolie de l'arrière-automne, indiquant à elle seule que l'année s'en va. La mer, au loin, luit comme une bande de nacre bleue. Il y a des teintes méridionales, presque africaines, sur les montagnes, qui se découpent au ciel avec une netteté absolue, et qui sont vaporeuses cependant, noyées dans je ne sais quoi de diaphane et de doré. La Bidassoa, à mes pieds, inerte et lisse, reflète et renverse avec une précision de miroir le vieux Fontarabie d'en face, son église, son château fort, roussis par des centaines d'étés ; reflète et renverse toutes les arides montagnes avec leurs moindres plis et leurs moindres ombres, même leurs plus petites maisonnettes, çà et là éparses, blanches de chaux sur ces grands fonds roux. Alors, tout à coup, tandis que je suis là seul devant ce décor que semble endormir le morne soleil, écoutant sonner les vieilles cloches ou vibrer dans le lointain les vieilles chansons, je prends conscience de tout ce que ce pays a gardé au fond de lui-même de particulier et d'absolument distinct.

06/2007

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Grands couturiers

Karl

La biographie complète, définitive et à surprises d'un génie de la mode aux multiples vies Roi de l'autofiction, Karl Lagerfeld était le premier narrateur de sa propre vie. Le personnage ambivalent, qu'il a savamment élaboré, a passé quatre-vingt-cinq ans à se réinventer pour ne jamais regarder en arrière, vers un passé trop terrifiant à contempler. Créateur inspiré, doté d'une culture immense, dépensier jusqu'à frôler la ruine, outrancier dans ses manières, insatiable dans le travail, asexué et hygiéniste, roi des piques et des bons mots, ultra-sensible et arrogant, solitaire rarement seul, bête médiatique toujours à la lisière du borderline, Karl Lagerfeld a eu plusieurs vies. Il a rajeuni, grossi, maigri, noyé sa mélancolie dans le travail après la mort de son seul amour, Jacques de Bascher, dandy désinvolte et strict opposé, qui suscita aussi la passion dévorante d'Yves Saint Laurent et brisa la longue amitié des deux couturiers. Cette biographie raconte les multiples existences de cet homme hors norme et, à travers elles, une histoire de la mode, qu'il a contribué à révolutionner. Elle est le fruit d'une longue enquête commencée avec deux entretiens exclusifs accordés à l'auteure par Karl Lagerfeld lui-même et enrichie par les témoignages de ses proches et de nombreuses personnalités : la princesse de Hanovre, Bernard et Hélène Arnault, Silvia Fendi, Bruno Pavlovsky, Tom Ford, Alessandro Michele, Valentino, Carine Roitfeld, Claudia Schiff er, Inès de La Fressange, Linda Evangelista, Tadao Ando, Fran Lebowitz...

09/2021

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Littérature française

Vers de nouveaux rivages

Au début du XIXe?siècle, le célèbre poète romantique Alphonse de Lamartine exprima ce que l'Homme, "?toujours poussé vers de nouveaux rivages?" et "?emporté sans retour?" ressent face à la fuite du temps. Deux cents ans plus tard, les choses ont-elles changé ? Engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique, un défi planétaire en ce début du IIIe?millénaire, Jules rencontre Christine, une hôtesse de l'air au charme incroyable. Avocate débutante, Amandine tombe amoureuse de Jacques. Tandis qu'Isabelle danse avec Charles au rythme de la salsa, sa soeur Martine se tourmente pour son jeune fils Oscar, atteint d'un cancer. Suite au décès accidentel de sa femme, Henri sombre dans la mélancolie, cloué dans un fauteuil roulant. Souffrant de la maladie d'Alzheimer, Marguerite perd la tête et s'égare dans ce monde toujours en mouvement, à la fois merveilleux et effrayant. Au fil de leurs voyages, traversant l'Océan Atlantique, de l'archipel des îles Canaries à la Colombie, Catherine et Jean-Pierre comprennent, eux aussi, que la vie nous emporte sans cesse, toutes et tous, sur des chemins divers, vers de nouveaux rivages... Hervé Verdon est né à Bruxelles, en 1963. Depuis 1988, il occupe la fonction d'ingénieur dans le secteur aérospatial. Il a participé à de nombreux projets internationaux, qui l'ont conduit à voyager non seulement dans plusieurs pays européens, dont la France, les Pays Bas et l'Italie, mais également en Russie, aux Etats-Unis et en Guyane. Vers de nouveaux rivages est son second ouvrage.

06/2022

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Notions

Savoir et création. Autour de l'oeuvre de Jackie Pigeaud. XXIIIes Entretiens de La Garenne Lemot

"Faut-il donc tant d'espace pour voyager ? Celui de ma bibliothèque me suffit. Je ne suis pas un explorateur. L'idée même m'en fait rire" , disait Jackie Pigeaud. "Mais dans ma bibliothèque, je suis un aventurier, un corsaire qui aime l'abordage" . La grande aventure des Entretiens de La Garenne-Lemot autour de L'héritage gréco-latin se termine aujourd'hui avec sa XXIIIe livraison. Jackie Pigeaud est décédé ; mais l'ouvrage témoigne partout de sa présence active. L'amitié est palpable avec ses précieuses bousculades et ses compagnonnages émaillés d'éblouissements. Savoir et création n'apparaissent pas seulement comme des résultats, mais comme des modes de sublimation par lesquels nous visons à nous auto-dépasser. Il ne s'agit pas de choisir une fois pour toutes entre l'un et l'autre, mais de retrouver leur solidarité profonde. Tous deux s'entrelacent dans un va-et-vient entre réceptivité et activité, intériorisation et extériorisation, appropriation et abandon, reproduction et production. En quel sens sommes-nous Grecs, sommes-nous Romains ? Les continuités importent, pas seulement les ruptures. Il nous faut explorer les liens de famille entre différents savoirs et saisir le rôle des "relais" ; utiliser une philologie décapante qui serre au plus près les pouvoirs des mots ; promouvoir une rêverie exigeante et féconde, appuyée sur les oeuvres ; et, peut-être d'abord, tirer les leçons de la mélancolie en vue d'un gai savoir. De la sorte se constituent à la fois une "science de l'imaginaire culturel" et une poétique, dont l'exercice nous aide à vivre.

05/2022

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Littérature française

Espace fumeur

Peut-on s'arrêter de fumer sans oublier le fumeur qu'on a été ? Dans ce livre à mi-chemin entre l'essai et le récit, Nathan Devers raconte sa vie à la lumière de la relation qu'il a entretenue, pendant plus de dix ans, avec le tabac. Il revient sur des expériences qu'ont sans doute partagées la plupart des fumeurs : la première cigarette, l'apparition de la dépendance, ses effets bénéfiques et néfastes, l'incapacité de faire quoi que ce soit sans "en allumer une" , les vaines tentatives de sevrage - et puis l'invention d'une méthode, résolument personnelle, pour en finir avec cette addiction. Parallèlement à cette confession, Nathan Devers développe une réflexion sur l'histoire de la cigarette et son imaginaire. Qu'est-ce qui distingue le fumeur mondain du fumeur invétéré ? Comment expliquer que les écrivains, si loquaces lorsqu'il s'agit de parler des drogues ou de l'alcool, aient accordé si peu de place à la cigarette ? Existe-t-il pour autant un espace fumeur de la littérature ? C'est un tel espace que l'auteur s'emploie à construire, en faisant dialoguer quelques fumeurs mythiques, de Michel Houellebecq à Pierre Louÿs en passant par Italo Svevo, Roland Barthes et un certain Maurice de Fleury... A l'heure où la cigarette fait l'objet d'une quasi-prohibition, ce livre n'est ni une apologie du tabac ni un traité hygiéniste, mais un hommage, teinté d'humour et de mélancolie, adressé à cette espèce en voie de disparition qu'incarnent les fumeurs.

05/2021

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Histoire de France

Nostalgérie. L'interminable histoire de l'OAS

Pour des centaines de milliers d'Européens qui ont naguère vécu en Algérie, l'idéalisation du passé s'est transformée en une « nostalgérie », beau mot chargé de mélancolie. Mais le drame commence lorsqu'on constate qu'une seule famille politique française, celle des anciens de l'Organisation armée secrète (OAS) et de leurs héritiers, l'a malhonnêtement et durablement instrumentalisée. Non contents d'avoir mené toute une communauté à l'impasse puis à l'exil, les « ultras » de l'Algérie française ont tenté, depuis, d'accaparer sa mémoire. Et ils y sont en partie parvenus. Ces hommes ont fait le choix, à partir de février 1961, d'enclencher en toute connaissance de cause une incroyable spirale de violence terroriste, en Algérie comme en France. Alain Ruscio propose dans ce livre un récit synthétique des racines et de l'histoire de ce tragique épisode, ainsi que de ses séquelles contemporaines. Mobilisant un impressionnant corpus documentaire – dont beaucoup de Mémoires d'anciens de l'OAS –, l'auteur retrace la dérive de ces officiers à l'idéal patriotique dévoyé, militants fascisants et petits malfrats transformés en assassins, qui ont eu l'incroyable prétention de « bloquer l'histoire », comme l'avait écrit Pierre Nora dès 1961. Enfin, Alain Ruscio explique comment et pourquoi la mémoire brûlante de ces années de folie meurtrière travaille toujours, de façon souterraine, la société française. Ce livre est une précieuse réponse à l'un des derniers négationnismes que véhicule encore une certaine histoire coloniale « à la française ».

04/2015

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Chanson française

Meilleur album. Autobiographie

David Hallyday se raconte pour la première fois : une vie hors norme, un témoignage sur le showbusiness, un portrait au plus près de ses parents... d'une vérité forcément inégalée. David Hallyday aurait pu connaître le destin contrarié des enfants nés dans la lumière de la gloire parentale. Mais doté d'une personnalité et d'un caractère aussi indépendants que déterminés, David a suivi son propre chemin. A 57 ans, il décide d'ouvrir le livre des souvenirs et de se confier dans un texte étonnant où sa mélancolie comme sa lucidité lui permettent, peu à peu, de remettre " toutes les choses à leur place ". Je m'appelle David Smet, mais vous me connaissez mieux sous mon nom d'artiste, David Hallyday. On a beaucoup débattu et fantasmé sur ma famille, dont chaque événement ou non-événement a été épié, scruté, commenté, jugé. Plus d'un demi-siècle de folie médiatique, entre scandales et adoration : franchement, qui dit mieux ? A dire vrai, je regarde mon image publique comme un étrange dédoublement, comme un vague cousin à l'égard duquel j'assumerais une certaine indifférence. Parce qu'en réalité il y a loin entre celui que l'on montre et celui que l'on est. Je suis un fils, un père, un amoureux, un musicien, un compositeur, je suis un homme qui doute et qui croit. Je suis un homme sans vanité à qui l'on pardonnera, je l'espère, ce livre et sa tranquille impudeur. Ce qui suit est une histoire d'amour, de transmission, de déceptions parfois. C'est mon histoire...

11/2023

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Littérature française

Le Coeur serré

Le jeune Georges Lindre, né au Pérou de parents français, quitte à six ans son pays natal pour Bordeaux où il est placé pensionnaire dans un établissement de Talence. Après le déchirement de la séparation, il s'adapte peu à peu à cette existence d'écolier délaissé, limitée à des amitiés d'enfance, à des soucis scolaires et à la passion du rugby. Si, comme on le sait, le paysage est un état de l'âme, on entendra mieux les battements de ce "coeur serré" qui s'éveille à la vie au cours des descriptions de Bordeaux et du "parc enchanté" du petit collège. S'y exprime l'émoi continu d'un gamin sensible, un peu sauvage, à la fois timide et fier, que l'éloignement des siens porte à se replier sur lui-même, à s'analyser, à souffrir des frictions d'un milieu qui n'est pas le sien, comme à éprouver avec exaltation ses premières joies. Il ne sort de captivité que pour soigner une mère qu'il retrouve tardivement sans vraiment la reconnaître, et se soumettre à la tyrannie de cette malade. Le charme ingénu de cette mélancolie, la sincérité juvénile des "années d'apprentissage" se nourrissent des propres souvenirs de René Maran, né à la Martinique, qui effectua une grande partie de sa scolarité à Bordeaux, notamment au lycée Montaigne où il rencontra Félix Eboué. Le "coeur serré" appartient à celui qui se contient, car il sait qu'il n'est pas, qu'il ne peut pas être comme les autres.

11/2021

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Policiers

L'équation de plein été

Dans le train qui l'emmène à Hari-Plage, où il doit passer une semaine chez son oncle et sa tante, Kyohei Esaki, un garçon âgé d'une dizaine d'années, fait connaissance avec le professeur Yukawa. Le physicien, qui doit séjourner quelque temps dans la station balnéaire, décide de descendre dans l'auberge tenue par l'oncle du petit garçon. Le soir de leur arrivée, l'autre client de l'auberge disparaît. Son cadavre est retrouvé le lendemain sur des rochers en bord de mer. Il s'agit de Masatsugu Tsukahara, un ancien policier de Tokyo. La police locale conclut à un accident, mais l'autopsie réalisée grâce à l'intervention de Tatara, un policier haut placé de la capitale qui a eu le défunt pour mentor, Montre qu'il s'agit d'une intoxication au monoxyde de carbone, et donc d'un meurtre. Les policiers locaux mènent l'enquête, mais Tatara, qui doute de leurs capacités, demande à Kusanagi, l'ami policier de Yukawa, d'enquêter discrètement à Tokyo sur la raison de la visite de Tsukahara à Hari-Plage. Ses investigations le font bientôt remonter à la mort d'une entraîneuse une quinzaine d'années plus tôt. Le policier entame alors une nouvelle collaboration informelle avec le scientifique qui refuse toutes les simplifications. Le regard posé à hauteur de tatami, Keigo Higashino excelle à sublimer les blessures intimes en intrigues policières. Avec L'Equation de plein été, l'orfèvre du polar nippon compose de nouveau un roman faussement simple et authentiquement humain, à la mélancolie lumineuse.

05/2014

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Romans de terroir

La Roseraie du square

Elise et Edouard Verniac attendent chaque jour une lettre qui n'arrive pas : celle de leur fils unique, Henri, appelé sous les drapeaux dès la fin de ses études. Huit mois après son incorporation, il revient enfin pour une première permission ! Ses parents ont bien du mal à le reconnaître et à le comprendre... Paula, cette femme rencontrée avant son départ alors qu'elle participait à une opération de secours menée par la Croix-Rouge, lui est devenue essentielle. L'éloignement, les expériences douloureuses et déroutantes de la vie militaire ont modifié les priorités d'Henri qui tient opiniâtrement à inviter son amie. Elle seule parviendra à le rassurer, à lui donner confiance en l'avenir. D'emblée, les parents se montrent réticents à l'égard de Paula qui affiche une personnalité contrastée. Elle passe de l'enthousiasme à la mélancolie, de l'exubérance au silence elle se ferme aux autres, puis se livre avec une spontanéité débridée. Elle semble naviguer entre deux mondes et vouloir constamment brouiller les pistes. Qui est-elle vraiment ? Que cache sa désinvolture ? Parviendra-t-elle à adoucir ses blessures d'enfance et à trouver sa place dans la famille des Verniac ? Un roman poignant sur fond de mystères, de reconstruction de soi et d'amour partagé. Marie Gaston excelle à évoquer le poids de l'existence, ses attentes, ses joies, ses incertitudes. Une histoire jalonnée de vrais moments de grâce et rythmée, au fil des générations, par le pouls de la vie.

06/2014

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Histoire de France

Voyages et lectures

"Je partage votre admiration pour Louis Veuillot", écrit Alain Decaux à Benoît Le Roux, à la veille du bicentenaire de la naissance, à Boynes (Loiret), le 11 octobre 1813, du "plus grand journaliste du XIXe siècle" (selon Thibaudet). Car Veuillot n'est pas seulement l'ami de Pie IX, l'adversaire de Victor Hugo, le polémiste incarcéré sous Louis-Philippe, interdit sous Napoléon III... Ce fils du peuple est un animateur de presse, un chef de famille éprouvé, un critique sensible à tous les arts. Ne serait-il pas aussi un pionnier de la littérature de voyage ? C'est ce que cette anthologie voudrait montrer, en le suivant à Rome dès 1838, puis en Suisse, en Algérie (avec Bugeaud), et au fond de chaque province, de Strasbourg à Lourdes, de la Bretagne à la Savoie... Il fallait reprendre un à un ses livres, brochures, papiers inédits, et surtout ses lettres, pour reconstituer ses itinéraires, retrouver ses impressions, parfois dans leur fraîcheur première, parfois dans la mélancolie du souvenir... Et combien de rencontres ! Le poète Jasmin dans son échoppe à Agen, Bugeaud sous la tente, Lamartine dans son lit, Liszt, Etex et Overbeck dans les ruelles de Rome ou à Subiaco, Metternich en exil à Bruxelles, Gounod chez la comtesse de Ségur... On n'a pas exclu les voyages dans Paris, jusqu'à l'appartement de Chateaubriand, de Guizot ou de Thiers, au café-chantant ou dans le cortège funèbre de Baudelaire. Ni même certains voyages autour de sa bibliothèque, qui était vaste : Dante, Shakespeare, Mme de Sévigné, Racine, Hugo et tous les contemporains.

10/2013

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Pléiades

Oeuvres complètes

Qui fut François Villon (1431-apr. 1463) ? Un vagabond, un étudiant, un voleur, un "mauvais garçon" ? Telle est en tout cas l'image qu'il a laissée, transmise même, puisque tel il se décrit à travers sa poésie. La réalité est peut-être en partie différente. Les documents d'archives qui nous sont parvenus, et qui sont ici reproduits, laissent planer le mystère. Si Villon connaît le langage des "coquillards", son appartenance à cette organisation de malfaiteurs reste incertaine : le (passionnant) rapport d'enquête sur la bande procure une liste de ses membres et décrypte leur argot, sans jamais citer notre homme... Si l'on met de côté la légende, reste la poésie, faite d'interrogations et d'inquiétudes, de mélancolie et de nostalgie : une danse de vie et de mort. Considéré comme le premier poète moderne, Villon aime jouer avec les langues, et il les connaît toutes : celle des cours, dans lesquelles il fut reçu, celles du peuple et des métiers, l'argot et les proverbes. Il se les approprie, les détourne, en fait surgir la fragilité et la beauté. Encore faut-il pouvoir y accéder. Une traduction en français moderne figure ici en regard du texte original. Dès le lendemain de sa disparition, Villon fut augmenté, imité, réinterprété, réinventé et célébré par ses lecteurs, et notamment par les écrivains. Un choix de textes (et d'illustrations) propose donc, sous l'intitulé "Lectures de François Villon", les échos de la fortune du poète du XVe au XXe siècle.

10/2014

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Actualité et médias

American Spleen. Un voyage d'Olivier Guez au coeur du déclin américain

"Le gouvernement ! Il est flippant le gouvernement. Tous nos hommes politiques sont flippants. On leur fait pas confiance aux politicards." "Il y a un manque de curiosité terrible dans ce pays. La plupart des gens détestent leur boulot et mènent des vies dénuées de toute substance." "Nous ne voulons pas finir comme l'Allemagne de l'Est !" "Obama est un idéaliste sans dents !" "Cette société manque de solidarité et d'empathie.
Nous n'estimons plus l'autre. Les gens se détestent à un point inimaginable." Etats-Unis, été-automne 2011. De New York aux déserts d'Arizona, à Washington comme au Montana, au mont Rushmore ou à Chicago, où que j'aille, c'est la même plainte désenchantée, le même malaise, les mêmes frustrations. Les institutions sont paralysées, Obama a déçu, l'économie stagne, les inégalités s'accroissent, la confiance a disparu : l'Amérique, désemparée, est paumée et démissionnaire.
Le pays que j'observe est confus, incohérent et angoissé; son passé est trouble, son avenir incertain et le présent fâcheux. L'Amérique a la nostalgie de son hégémonie perdue. Elle souffre de spleen. Mon American Spleen, c'est une balade dans l'Amérique de la Grande Récession, l'Amérique des Tea Parties et des mormons, d'Occupy Wall Street et de la finance toute-puissante, des clandestins mexicains et des élites libérales new-yorkaises.
Un voyage aux sources de sa mélancolie contemporaine. Une enquête littéraire, historique et sociale, au volant d'une Ford Mustang élancée, à travers tout le pays, nourrie de rencontres sérieuses ou hallucinées, d'anonymes et de célébrités.

02/2012

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Policiers

Le silence pour preuve

Les époux Ferrara sont fous d’angoisse : leur fille a disparu depuis six mois, évanouie dans le néant, et les pistes suivies jusque-là n'ont mené à rien. Refusant de se rendre à l’évidence et de voir classer l’affaire, ils veulent charger Guerrieri, avocat assez renommé, d'enquêter sur cette disparition. Après bien des hésitations, celui-ci finit par accepter. Le voilà qui se met à interroger les proches de Manuela, son ex-fiancé, suspect numéro un mais doté d’un alibi de fer, Anita, qui l'a conduite à la gare à la fin du week-end, et puis Caterina et Nicoletta, qui étudiaient avec elle à Rome. La nuit, donnant libre cours à sa mélancolie, Guerrieri aime vagabonder seul dans la ville ou se réfugier dans le bar de Nadia, une femme fascinante au passé ambigu. Pendant plus de la moitié du roman, Guerrieri a l'impression de tourner en rond, les éléments qu'il recueille sont sans importance… Celle qui n'est pas sans importance par contre, c'est la belle Caterina, l'amie qui semble prête à collaborer et même à l'aider, à certaines conditions… Et puis, soudain, la solution arrive comme une douche froide, en regardant simplement là où personne n'avait jamais regardé. Plus détective qu'avocat, donc, Guerrieri n'en est pas moins séduisant, avec sa manie des citations littéraires, cinématographiques et musicales, ses allures de perdant à la Charlie Brown malgré ses succès professionnels, son habitude de confier ses secrets à son sac de boxe…

05/2011

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Littérature étrangère

Une veuve de papier

A deux heures de New York, il est une vieille demeure au bord de la mer grise. L'été 1958, Eddie, joli garçon de seize ans, y découvre l'amour dans les bras de la plus belle femme du monde, qui est aussi la plus triste, tandis qu'autour d'eux planent d'innombrables photos, gracieux fantômes de ses fils perdus. Ruth, sa petite fille, s'éveille au milieu de la nuit, et Ted, son mari, rusé joueur de squash et Don Juan balnéaire, écrit des contes pour enfants, des contes qui font peur... Mais l'été finit, au premier vol d'oies sauvages, et la blonde Marion prend sa Mercedes rouge pour abandonner le mari qu'elle n'aime plus, le jeune amant qu'elle n'ose pas aimer, et la fillette à laquelle elle craint trop de s'attacher. Après cette aube nostalgique, nous retrouvons Ruth en 1990, romancière célèbre et redoutable joueuse de squash, mais célibataire anxieuse, qui appréhende le mariage et la maternité. Lors d'une tournée de promotion à Amsterdam, une virée dans le quartier chaud et la rencontre d'une accorte prostituée rousse la confrontent à une aventure tout droit sortie de ses terreurs enfantines. Une veuve de papier a la verve burlesque et parfois polissonne des meilleurs romans de John Irving ; c'est aussi un livre nocturne, sur la part d'ombre dans l'être, le deuil et la mélancolie ; mais c'est surtout un conte merveilleux, où, si le chagrin a la vie longue, l'amour se trouve et se retrouve.

04/1999

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Histoire internationale

Lincoln

Le propos de Stephen B. Oates, dans cette première biographie exhaustive de Lincoln publiée en France, est de débarrasser celui qui demeure pour l'opinion le plus grand Président des Etats-Unis des oripeaux du mythe et de présenter un homme de chair avec ses qualités, certes, mais aussi avec ses défauts - et ceux-ci sont nombreux. Si tout au long de sa vie et de notre livre Lincoln reste l' " honnête Abraham ", le personnage marmoréen de ses portraits ou de son monument de Washington se fissure par contre quelque peu et l'on voit apparaître un " self-made-in-man fier de ses succès professionnels et matériellement comblé, obsédé par la mort, qui éprouvait pour la folie une fascination morbide et souffrait de fréquents accès de mélancolie ". L'homme est superstitieux, honteux de ses origines de petit pionnier (ses parents sont l'un et l'autre illettrés), totalement inculte dans sa jeunesse, et il bégaie. Mais, paradoxalement, certains de ses discours sont de véritables morceaux d'anthologie qui, d'ailleurs, pendant la guerre de sécession, provoquèrent de spectaculaires revirements de l'opinion, permettant ainsi au Président de faire prévaloir la politique qui devait aboutir à l'abolition de l'esclavage, puis à la réconciliation du Sud et du Nord - non sans convulsions, il est vrai. Ajoutons que l'auteur, disciple du P.M. Kendall, a puisé aux sources les plus diverses, et que toute la première partie du livre est une savoureuse peinture de la vie sur la " frontière " et dans le Middle West.

01/2009

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Littérature française

Le meilleur de la vie

Je m'appelle Valentine Foster. J'ai vingt-trois ans. Ceci n'est pas un curriculum, même si j'ai longtemps cherché un emploi et un toit. C'est ce que je croyais trouver, en pénétrant chez Mme Baume. On m'avait seulement demandé de dissiper la mélancolie de Jeanne, la fille de la maison. Francine Baume s'était bien gardée de me parler de la présence des locataires et de tante Salomé, la vieille dame du cagibi. Je ne pouvais pas prévoir, rien soupçonner. Personne ne le pouvait. Nous étions tous trop occupés à bricoler nos vies. Après la mort de Salomé, j'ai commencé à comprendre. Pourquoi elle était morte, quels événements étaient scellés dans les murs, qui était Jeanne en réalité. Cette disparition nous a tous transformés. Salomé n'a jamais cessé et ne cessera jamais de vivre, grâce à moi. Je le sais, maintenant. Grâce à elle, je suis devenue celle que je voulais, une personne qui n'a pas peur d'être libre, ni d'éprouver la profusion de choix qu'offre l'existence. J'aime Salomé, ma chambre, le risotto, les horloges, le calme, recevoir du courrier, et une foule d'autres choses dans le monde. Vous pouvez m'écrire : Valentine Foster, maison Baume. Lettres, cartes, ou quoi qu'il m'arrive, j'attends le meilleur de la vie. Dominique Muller a publié trois romans dont Danger public et C'était le Paradis (prix Roger-Nimier 1993) et une biographie de la Du Barry, Une traînée de poudre (1990).

12/1995

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Littérature étrangère

Rétrospective

Yaïr Mozes, célèbre réalisateur israélien au crépuscule de sa vie, est convié à une rétrospective en son honneur à Saint-Jacques-de-Compostelle. Trois jours durant, en compagnie de Ruth, l'actrice aujourd'hui malade qui fut jadis sa muse et la cause de sa rupture avec son scénariste de toujours, le génial et ténébreux Saül Trigano, il revoit ses ouvres de jeunesse. L'épreuve est troublante pour le vieil homme qui croyait, jusqu'alors, avoir fait le deuil paisible de ses émotions. À mesure que les souvenirs affluent, au rythme des images qui se succèdent à l'écran, Mozes est forcé de reconsidérer toutes ses certitudes : sur sa propre existence, son art, son amitié pour Trigano, son amour inavoué pour Ruth. Au cour de ce voyage dans le passé, un énigmatique tableau, accroché au-dessus du lit que Mozes et Ruth partageront chastement lors de ce séjour en Espagne : une Charité romaine, où l'on voit une jeune femme allaiter un vieillard emprisonné. Pourquoi ce tableau bouleverse-t-il Mozes ? Et pourquoi l'actrice semble-t-elle s'obstiner, elle, à ne pas même le remarquer ? Qui écrit le scénario de nos existences ? Et si la vie n'est qu'un songe, peut-on in extremis en corriger les erreurs, les faux raccords, tel un film sur une table de montage ? Dans ce roman pétillant d'intelligence et d'une majestueuse mélancolie, l'un des plus grands écrivains israéliens scrute l'âme d'un homme qui se demande « comment ne pas renoncer au désir pendant le peu de temps qui nous reste ».

08/2012

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Critique littéraire

Chateaubriand

Il est né sous Louis XV dans une Bretagne encore féodale ; il est mort en pleine révolution de 1848. Au cours de cette longue existence ont passé les régimes et les constitutions. Il a beaucoup vécu et beaucoup vu depuis Combourg : le Paris révolutionnaire, les Indiens du Niagara, les taudis de Londres, Rome par deux fois, les corneilles de l'Acropole, les murs de Jérusalem. Et au milieu de ces tribulations il a eu le temps de devenir le plus grand écrivain de sa génération. C'est aussi le premier "enfant du siècle" à être entré en politique sous la Restauration pour ne plus en sortir. Il en a épousé les vicissitudes sans jamais renoncer à son idéal de liberté aristocratique, qui conjugue la tradition et le progrès, la légitimité royale et la citoyenneté, le double héritage de l'Ancien Régime et de la Révolution. C'est dire que pour ses contemporains Chateaubriand fut souvent une énigme. Jean-Claude Berchet reconstitue ce parcours entre le génie littéraire, la vie amoureuse et les passions politiques du grand homme. Au fil des pages se dessine un portrait moral contrasté : le "bon garçon" de la famille et des intimes, ou le pair de France qui interpelle les rois ; le séducteur irrésistible et le fidèle adorateur de Juliette Récamier ; le poète de la mélancolie ou de la tendresse et le polémiste incisif de la Légitimité. De ce destin singulier que Chateaubriand a voulu styliser dans ses Mémoires, ce livre restitue les aléas imprévisibles et méconnus - autant dire le charme secret.

03/2012

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12 ans et +

Souviens-toi qui tu es

Il y a trois mille ans, les Egyptiens pensaient que les chats avaient plusieurs vies grâce à leur capacité à virevolter pour échapper au danger. Ils avaient remarqué que ces félins étaient capables de sortir vivants après une chute d'une hauteur considérable. Ils en vinrent à croire que cela était le signe de vies multiples. Safia est un chat de gouttière qui retombe sur ses pattes. Quels que soient les obstacles. Toutes griffes dehors. On a tenté de la domestiquer, mais toujours elle leur a échappé : rebondir pour exister. Ce roman est une pléthore de moments lyriques et incandescents qui résultent de la grâce des rencontres de l'héroïne, Safia. Qu'elles se forgent tôt ou tard, celles-ci flirtent souvent avec le danger et s'entretiennent toujours un peu en forme de miroirs de soi. Intensité de la verdeur des engagements idéalistes, de la découverte du désir, de l'amour, des premiers émois, des blessures, des ruptures, des deuils révèlent également une certaine mélancolie, parfois une réelle cruauté. Tout y est. C'est une histoire qui révèle la part d'idéalisme et d'espérance contenue en chacun de nous. C'est l'histoire d'une résilience. Une résilience de femme qui se déplie et se déploie, tout au long de sa vie, comme dans nos souvenirs d'école les plus enfouis. Souviens-toi qui tu es est un livre à part. Sa puissance d'écriture, sa structure narrative le rapprochent d'un roman choral et s'achève de façon plus confidentielle, révélant toute sa part d'intime

01/2020

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Actualité et médias

Dear Melania

Figure du spectacle dans la lignée de Jacky O. et de Lady Di, la femme la plus regardée, la plus scrutée, la plus commentée du monde (médias officiels et réseaux sociaux confondus), se trouve aussi être la plus suspectée, moquée, haïe de la planète, étant l'épouse du Président des Etats Unis le plus contesté de l'Histoire (avant ou après Nixon, la suite des événements tranchera). A l'heure où le néo-féminisme, via des mouvements comme #MeToo, devrait prendre son parti contre cette violence déchaînée, Mélania pose problème à cette juste cause. En cela elle est plus qu'une personnalité ou un people : elle un révélateur de nos temps de grande "confusion des genres" . personne s'inquiète pour Mélania, dont tout indique qu'elle vit une épreuve redoutable, publique et personnelle. Avec humour, ironie et sens du paradoxe, personne fait ici le point sur le parcours de Mélania (de sa petite ville de Slovénie où elle est née sous le régime communiste de Tito jusqu'à la Maison-Blanche, en passant par le glam de ses années de "flop model"), comme sur sa situation actuelle, femme-sphynx s'exprimant énigmatiquement par "ses" styles vestimentaires, mère de l'enfant du Président caractériel de la première puissance du monde. Cette lettre est à prendre au sérieux : il s'agit d'aider Mélania à sortir de ce piège en lui offrant des pistes pour échapper au supplice que constitue son quotidien, et à la dangereuse mélancolie qui la gagne depuis la campagne électorale de son mari en 2016.

05/2019

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Cinéma

Nous resterons, pour vivre et mourir, avec les loups-garous. Confession théorique

Le lecteur tient entre ses mains un écrit-garou entremêlant la théorie du cinéma et l'analyse des films avec la part vécue qui se rejoue alors, indéfiniment, dans un autre plan de l'expérience, mais aussi avec des réflexions, des aphorismes sur les images, l'homme, l'animal... Le penseur des images n'écrit jamais qu'à partir de l'enfant qu'il a été, parfois du jeune homme. Nous ne sommes rien d'autres que les penseurs des êtres que nous fumes. Des affects dont nous nous sommes absentés. Nous sommes les théoriciens de la quantité de trahison que nous avons été capables de nous infliger. Ce livre raccorde une théorie du cinéma, un chemin d'écriture sur le cinéma, à une enfance et à un amour perdus, tous deux placés sous le signe des loups et de la mélancolie. La plupart de ces raccords sont brutaux. Ils dessinent moins une iconographie que, de Darwin à Ovide, en passant par la théologie, la littérature ou la philosophie, une ichnographie des métamorphoses, des corps doubles : des doublures et des duplicités. Les loups-garous m'ont accompagné, sous une forme ou une autre, toute ma vie. J'en propose ici une manière de récit intime, illicite, à travers leurs images dans de nombreux films : de George Waggner à John Landis ou Michael Mann, en passant par Terence Fisher, Eugène Green, Jacques Tourneur, Alain Resnais, Philippe Grandrieux, Apichatpong Weerasethakul, Eric Rohmer, Cecil B. DeMille, Wes Craven — et bien d'autres.

04/2019

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Littérature étrangère

Looking back

Tecia Werbowski aime les voyages en train. Elle a un don pour les rencontres insolites et prête volontiers l'oreille aux confidences des voyageurs anonymes. Un jour, alors qu'elle est dans un train pour Cracovie, un mystérieux inconnu entre dans son compartiment. L'homme, qui vient de revoir son grand amour perdu, lui confie le drame de sa vie. Dans les années soixante, alors follement épris d'une jeune femme, il avait inexplicablement fui juste avant leur mariage. Tecia l'ignore encore, mais cet homme, Janusz Nowicki, va durablement marquer son existence. Bien plus tard, quand le temps de la jeunesse est révolu et après un séjour à Prague, ville insaisissable où la mélancolie dicte les pas, Tecia décide de retrouver son mystérieux compagnon de voyage. Elle y parvient, contre toute attente, et découvre alors la face cachée du récit de Janusz. D'une plume délicate , Tecia Werbowski sonde, à travers l'amitié profonde de deux êtres au destin brisé, les mystères de l'âme humaine et les séquelles des violences qui ont marqué l'Europe centrale. Ce récit dense et épuré, avec la ville de Prague en toile de fond, s'empare du lecteur dès les premières lignes. La vie est comme un train qui roule depuis la station de notre naissance jusqu'au terminus où notre vie prend fin. De temps à autre, il s'arrête dans des endroits agités, troubles, voire dangereux, et nous nous demandons alors, incertains, s'il faut continuer le voyage. Mais pour aller où, avec qui ?

04/2018