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Histoire de France

Histoire de Louis XI. Tome I

L'Histoire de Louis XI rédigée par Thomas Basin a suivi de près l'Histoire de Charles VII. Formée de sept livres, elle a probablement été composée entre 1473 et 1477. De même que son Histoire de Charles VII, son témoignage n'est ni une histoire officielle, ni un recueil de notes annalistiques prises au jour le jour. Familier des historiens de Rome, Basin a eu l'ambition d'écrire l'histoire à la manière antique, et d'être, sinon le Tite-Live, du moins le Salluste ou le Suétone de son temps. Il ne se contente pas de raconter les faits ; il en dégage l'enseignement moral et politique, il veut que l'histoire soit une école et qu'elle serve d'exemple aux générations. Basin est un historien "engagé" : ses jugements sont chargés d'idées préconçues en faveur de la maison de Bourgogne, dans les domaines de laquelle il a longuement trouvé asile, et d'autre part, de passion personnelle contre Louis XI, qui semble avoir nourri des sentiments hostiles à son égard et à l'égard de sa famille - il dresse en effet un portrait particulièrement incisif, voire cruel, du fils de Charles VII. Enfin, si pendant les premières années du règne de Louis XI, jusqu'en 1469, Basin a pu voir se dérouler sous ses yeux beaucoup d'épisodes qu'il raconte et auxquels il a parfois pris une part personnelle, il n'a pu en revanche de 1469 à 1483 se renseigner autrement qu'en consultant des documents écrits ou en utilisant des sources orales, sauf pour les événements qui se sont passés dans les possessions bourguignonnes, et spécialement à Utrecht. De là, sans doute, certains anachronismes ou lacunes.

01/1963

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Droit

Rapprochement des droits dans l'Union européenne et viabilité d'un droit commun des sociétés

Les progrès de la construction européenne conduisent à s'interroger sur les voies d'un rapprochement des droits nationaux et notamment sur celles qui conduisent à un droit commun des sociétés en Europe. Alors que les Etats empruntent la voie classique du droit conventionnel, les traités fondateurs de l'Union européenne préconisent plutôt des méthodes originales de rapprochement : l'harmonisation et la coordination, qui ne mènent pas nécessairement à des lois uniformes. C'est ainsi qu'en droit des sociétés, les institutions européennes n'ont reçu mission que de " coordonner " certains aspects de ce droit (article 54§3g, Traité de Rome). En pratique, pourtant, l'oeuvre européenne révèle une démarche unificatrice, et cela bien qu'elle en vienne à imposer aux Etats membres un ensemble de règles hétéroclites, très différent de ce que peut être un droit unifié des sociétés. Cet ouvrage montre que l'échec de l'unification tient essentiellement à la présence en Europe de deux modèles de société, l'un anglo-américain, l'autre allemand, qui ne s'exportent pas tels quels dans un contexte économique, juridique et politique différent. Le droit français des sociétés est là pour révéler les incohérences auxquelles mènent des emprunts, sans adaptation, aux deux modèles. Dans l'objectif d'élaborer un droit commun européen des sociétés viable, cet ouvrage préconise le recours à des méthodes d'harmonisation inspirées du " jus commune ". Portant sur les principes et institutions du droit, il proposerait des modèles doctrinaux suffisamment souples pour s'adapter à divers modèles nationaux. Le " gouvernement d'entreprise " (corporate governance) est probablement une institution sur laquelle on pourrait faire porter une réflexion commune, pour des solutions variées. Cette démarche exige toutefois de redonner un rôle éminent à la doctrine en vue d'élaborer une science juridique unifiée.

03/1999

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Critique littéraire

Oeuvres complètes. Tome 13, 2e partie, Dialogues suspects, Edition bilingue français-grec ancien

A l'époque où les premiers éditeurs commençaient à recueillir les oeuvres de Platon, circulaient sous le nom du philosophe bon nombre de dialogues dont personne n'admettait l'authenticité : déjà Diogène Laërce citait une douzaine de textes figurant dans la collection platonicienne, mais d'évidence d'une main autre que celle du maître. Leur attribution varie, mais tous sont regardés soit comme "suspects", soit comme apocryphes. Ils font partie des "nothoi", les illégitimes, auxquels on attribue d'ordinaire une double origine. Les dialogues dits "suspects" sont l'oeuvre d'académiciens essayant de rivaliser avec l'auteur de la République, tandis que les dialogues apocryphes sont beaucoup plus tardifs : écrits entre le IVe et le Ier siècle, ils ont probablement été composés par des sophistes désireux de bénéficier de l'aura du philosophe pour faire passer leurs propres idées. Notre édition rassemble en deux tomes l'ensemble de ces textes. Le premier volume présente les dialogues dits "suspects", comme "Le Second Alcibiade", "Hipparque", "Minos" ou "Les Rivaux", tandis que le deuxième volume regroupe les dialogues apocryphes, "Du Juste", "De la Vertu", "Démodocos", "Sisyphe", "Eryxias", et les "Définitions". L'introduction donne une vue d'ensemble de l'histoire originale de ces textes divers, tant par leur date de composition que par leur thème et leur valeur littéraire. Chaque traité est précédé d'une notice qui lui est propre. Celle-ci fait le point sur les possibles attributions du texte et fournit toutes les informations historiques ou philosophiques, nécessaires à la bonne intelligence du dialogue. L'histoire du texte est relatée et accompagnée d'une brève récapitulation des manuscrits. L'ouvrage est en outre assorti de notes éclairant la lecture et proposant de précieux parallèles avec l'ensemble du corpus platonicien.

01/1981

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Romans de terroir

Le Refuge de Fontcombe

Bastien a bien du mal à s'endormir dans le train de nuit qui le ramène dans sa ville natale. Vingt-six mois auparavant, il entrait à l'Ecole des mines. Pas suffisant pour stopper la conscription. Impuissant, hier, à construire sa vie, il tente aujourd'hui d'échafauder ce que pourrait être son retour. Il trouvera probablement un travail à la mine d'uranium de la région, le tout premier chaînon d'une nouvelle filière industrielle. Mais si sa carrière professionnelle s'annonce bien tracée, une tout autre épreuve l'attend. Il est rongé par une souffrance qu'il ne peut plus laisser traîner au fond de lui : il ne sait rien de son père. Ses parents ont divorcé alors qu'il avait cinq ans et que sa mère était enceinte de sa sœur. Cette dernière ne porte même pas le nom de son père. Malgré l'insupportable silence familial sur le sujet, il n'a jamais perdu espoir de le revoir un jour, ou tout au moins de savoir ce qui s'est passé. Ecartelé entre sa volonté de combler les vides de son enfance et sa crainte d'ouvrir les pages d'une histoire familiale déchirante, il s'installe, dès son retour, dans une ferme isolée près de la mine. Pour l'adulte qu'il est devenu, Fontcombe constitue un refuge qui lui permettra de se réconcilier avec le passé et de trouver la sérénité, peut-être même l'amour. Une émancipation douloureuse mais exaltante. Jean-Marie Mignon trace le portrait poignant de ces hommes et de ces femmes aux prises avec les malheurs de l'histoire et les tourments du coeur. Un récit juste, à l'émotion intacte.

03/2014

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Religion

Foi chrétienne et vie consacrée. Clorivère aujourd'hui

Ce livre est un ouvrage d'histoire. Les spécialistes porteront le jugement qui est de leur compétence. Il convient qu'un pasteur introduise à la lecture de ces pages, et qu'il fasse de cette préface un acte de son ministère. Les auteurs, le Père André Rayez et l'Abbé Louis Fèvre, présentent là une personnalité exceptionnelle dans un temps exceptionnel. Nous parlons des mutations de cette seconde moitié du vingtième siècle ; les bouleversements du dix-huitième siècle ne furent pas moindres. De part et d'autre, c'est le même aggiornamento de la pensée ; et ce renouvellement a d'immenses conséquences dans la société actuelle, dans l'Eglise. Le Père de Clorivière est notre aîné. Il se dresse comme un véritable maître, ferme et sans peur, audacieux et réfléchi, un pasteur aux vues larges, un guide spirituel pour des temps difficiles, un chrétien qui vit intensément une expérience mystique peu commune. Cet homme domine son temps : ses vues prophétiques sur l'Eglise de France et l'Eglise entière, comme sur la vie consacrée, répondent aux problèmes des temps révolutionnaires et au-delà ; elles sont pour nous d'une étonnante actualité. Cardinal MARTY extrait de la Préface du tome 1 C'est probablement par un souci de contraste que les auteurs de ce second volume, après avoir demandé la préface de leur premier ouvrage à un pasteur, ont voulu s'adresser à un canoniste. Il est vrai que, cherchant un sujet de thèse, celui-ci avait conçu l'ambitieux projet de trouver une définition de la "sécularité" à partir de l'expérience acquise par les Instituts séculiers ; il crut qu'il lui convenait de commencer un tel travail par l'étude de celui qui, dans les temps modernes, avait pensé le premier à une vie consacrée dans le monde.

01/1971

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Littérature française

Le Mausolée de la Réellion - Essai de fiction réelle

Au sujet de cette Réellion, l'on raconte que nous devons le terme même à l'un des médecins qui étaient sur place, ce fameux 1er avril, dans un Centre hospitalier de Montréal, au moment d'éclosion du premier cas. Personnellement, je ne croyais pas que le discours médical était en mesure de définir la chose ; qu'il faudrait chercher plus loin pour comprendre ce qui se produit réellement dans et à travers cette Réellion. C'est ce que j'ai fait. Durant la première année de mon mandat, je croyais, à l'instar de mes collègues, que le dénouement de cette Réellion devait nécessairement passer par un procédé technique ; qu'il suffirait d'élaborer artificiellement un habitacle qui établirait momentanément un lieu de passage entre la vie intra-utérine et l'espace ambiant pour rétablir les fonctions vitales des foetus, adaptées aux mutations atmosphériques. Je compris rapidement qu'il ne fallait pas procéder de façon médicale pour dénouer ce chaos. Je sentais, sans pouvoir l'expliquer, que l'univers médical faisait partie de la donne ; que Réellion et corps médical allaient de pair, que l'un n'allait pas sans l'autre, l'un étant conséquence, aboutissement, réalisation de l'autre. Je décidai donc de concentrer mon champ de recherche vers un tout autre point de vue, d'aller voir du côté de l'histoire du destin qui a poussé la bête humaine à se regrouper en horde primitive jusqu'à en venir à célébrer un culte universel qui voue précisément à la médecine un ultime et fatidique salut. A mon grand étonnement, je vis que toutes ces tentatives de recherche convergeaient dans une même direction et me ramenaient sur les lieux du crime, tout près du site où le premier cas de Réellion fut reconnu. Il ne s'agissait fort probablement pas d'un simple hasard.

06/2017

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Littérature française

Délation sur ordonnance

Au cours des années 2000, Oreste Bramard est amené à expertiser la bibliothèque de feu Grégoire Saint-Marly, médecin oculiste à Pau, à la demande de la petite-fille et héritière du notable. Un jour, une étrange " ordonnance " s'échappe sous ses yeux d'une édition originale des Beaux Draps, de Céline. C'est une lettre de délation datée du 19 décembre 1942, dénonçant auprès de la préfecture quatre " mauvais Français ", et signée : Grégoire Saint-Marly ancien combattant de 14-18, père de quatre enfants. Oreste et la jeune femme comprennent alors que la bibliothèque renferme des secrets. Conçue par le médecin bibliophile comme une " chasse au trésor ", la découverte de documents cachés leur permettra de reconstituer fidèlement ce qui s'est réellement passé. Grégoire ne s'était probablement pas douté que ses propres enfants, Maurice, Laure, Marie et Charles, étaient d'une manière ou d'une autre liés aux personnes qu'il avait dénoncées : un instituteur ; un fonctionnaire ; un avocat ; et un journaliste, ancien amant de Mme Saint-Marly. Parmi ces " mauvais Français ", on trouve un communiste et résistant, un gaulliste, un arriviste forcené, et un Juif. Et, pour couronner le tout, trois d'entre eux sont francs-maçons. En livrant ces hommes aux autorités de Vichy, Grégoire Saint-Marly ignorait qu'il poussait son fils Charles vers le peloton d'exécution. Que Maurice, qui fréquentait les truands de la rue Lauriston, deviendrait un roi du marché noir, avant de trouver la rédemption. Et comment ne pas évoquer le destin de sa fille Laure, amoureuse d'un officier allemand, et de son autre fille, Marie, la discrète émancipée, dont les faits de résistance étaient passés inaperçus ? A travers les destins enchevêtrés de ces personnages, Bernard Prou reconstitue une période trouble où chacun s'est déterminé à agir selon son coeur et selon sa conscience.

11/2017

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Beaux arts

Henri Gaudier-Brzeska, un sculpteur "mort pour la France". De l'anarchie au patriotisme héroïque

La vie et l'oeuvre de l'artiste français Henri Gaudier-Brzeska est peu connue en France. Les raisons de ce purgatoire résultent probablement de plusieurs facteurs. La décision de Gaudier de s'installer à Londres, où il a vécu les quatre années marquantes de sa carrière (1911-1915), a jeté un voile sur son identité. Le nom étranger qu'il a accolé à son patronyme a certainement brouillé un peu plus encore son image. Enfin, cet oubli s'explique par la brièveté de son parcours, interrompu à la fleur de l'âge par la Première Guerre mondiale - destin tragique qui a fait dire à certains historiens de l'art qu'il était un "Rimbaud de l'Art" dont la vie, comme celle du poète, avait "échappé à l'histoire pour entrer dans le Mythe". Dans l'espace anglo-américain, en revanche, Gaudier- Brzeska est connu et reconnu comme l'un des fondateurs du courant d'avant-garde anglais, le vorticisme. Très tôt, le poète Ezra Pound voyait dans la mort de Gaudier-Brzeska, sur le champ de bataille d'Artois, le 5 juin 1915, "la plus grande perte que les arts ont subie pendant la guerre". Faut-il rappeler qu'il n'avait pas hésité à s'engager volontairement dans l'Armée française, malgré son antimilitarisme notoire. Depuis 1916, de nombreux ouvrages ont été publiés, en anglais, sur l'histoire personnelle et sur la création de cet artiste. En 1972, le réalisateur Ken Russell a produit un film, Savage Messiah, à partir du livre au titre éponyme de Jim Ede, conservateur à La Tate Gallery, lequel, ayant découvert la richesse de l'oeuvre de Gaudier-Brzeska et de ses archives, n'a pas manqué de la faire connaître partout dans le monde. Cent ans après sa mort, cette bibliographie vient rappeler la figure de ce sculpteur de génie.

10/2015

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Faits de société

Mon Père, je vous pardonne. Survivre à une enfance brisée

Genève, le 10 juin 1959. Daniel Pittet est encore dans le ventre maternel quand son père tente d'assassiner sa mère. A sa naissance un mois plus tard, il est déjà un rescapé. Son enfance est chaotique, ses parents se séparent, Daniel et ses frères et sours sont ballottés de familles d'accueil en foyers. En 1968, à 9 ans, Daniel rencontre un prêtre capucin, Joël Allaz, qui, au sortir d'une messe, invite le garçon à le suivre dans son couvent. Le calvaire débute : durant quatre ans, deux fois par semaine, et chaque jour durant les vacances, Daniel est violé par ce prêtre manipulateur. Pris dans une boucle infernale, incapable de parler de ce dont il est victime, il est confronté au déni de ses proches (probablement au courant) et des frères du couvent. La voie de la guérison est longue, mais le soutien à l'âge adulte de ses proches et sa foi inébranlable le sauvent, lui permettant de s'insérer dans la vie professionnelle et de fonder une famille de six enfants. Daniel a gardé de son passé de nombreuses séquelles, psychologiques comme physiques. C'est une des forces de ce livre que de faire prendre conscience au lecteur des blessures profondes, non guéries après plusieurs décennies, dont souffrent ceux qui ont été abusés enfants. Il décide au début des années 2000 de dénoncer son violeur, réussit à faire reconnaître ses crimes par ce dernier, ainsi que par l'Eglise. Aujourd'hui, il veut prolonger sa lutte, pour lui et pour toutes les autres victimes de la pédophilie. Le témoignage bouleversant et plein de courage d'un homme debout, qui, malgré sa souffrance encore vive, a trouvé la force de pardonner à son bourreau.

02/2017

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Critique littéraire

Nouveaux entretiens avec Maryse Condé. Ecrivain et témoin de son temps

Maryse Condé, née en Guadeloupe, est un écrivain de renommée internationale dont l'oeuvre abondante, couronnée par de nombreux prix, a été traduite en plusieurs langues. Auteur de Hérémakhonon, Moi, Tituba, sorcière... Noire de Salem, Ségou et Traversée de la Mangrove, elle a écrit seize romans, huit pièce de théâtre et quatre récits autobiographiques, sans compter de livres pour la jeunesse. Elle est également essayiste et critique littéraire de grand talent. Ses romans, s'inspirant généralement du passé et du présent de l'Afrique et de sa Diaspora, traversent des époques et des espaces géographiques qui recoupent parfois les siens à différentes périodes de sa vie. Ses thèmes de prédilection incluent l'esclavage, le colonialisme, les migrations, l'exil, le concept d'identité, le racisme, l'histoire et la mémoire. Dans ces nouveaux entretiens, elle parle de ses oeuvres et de la littérature, bien sûr ; mais, en témoin de son temps, elle exprime aussi ses opinions sur les grands sujets d'actualité qui agitent Il monde. Elle-même se définit comme "quelqu'un qui cherche et qui se cherche, qui cherche à être heureuse et à vivre le moins ma possible", voulant explorer la signification de tout ce qui l'en tourie, dans "une quête qui n'est jamais finie". Ce livre d'interviews, contenant des propos d'une grandi sincérité qui mêlent l'humour au sérieux, s'adresse à un lectora divers. Ceux qui n'ont pas lu Maryse Condé y découvriront ni écrivain humaniste à la recherche de lui-même et à l'écoute du monde. Les autres y retrouveront son habituelle tendance à la provocation, qui n'est probablement qu'une façon de susciter Il débat sur des questions que d'aucuns voudraient ignorer.

10/2016

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Histoire antique

La tombe du grand prêtre de Ptah Chéchonq à Memphis et son mobilier funéraire

Cet ouvrage est consacré à la publication de la tombe et du matériel funéraire du fils royal et grand prêtre de Ptah Chéchonq de la XXIIe dynastie (vers 830 avant notre ère). Après leur découverte à Memphis en 1942, ils ont été déplacés au Musée égyptien du Caire. Cette sépulture est l'une des rares tombes décorées de la Troisième Période intermédiaire et, comme elle a été découverte intacte, son matériel funéraire constitue un témoignage remarquable des objets emportés par les défunts de l'élite à cette époque. Cet ouvrage est consacré à la publication de la tombe et du matériel funéraire du fils royal et grand prêtre de Ptah Chéchonq de la XXIIe dynastie (vers 830 avant notre ère). Trouvés à Memphis en 1942, ils ont été déplacés au Musée égyptien du Caire peu après leur découverte. La sépulture constitue l'une des rares tombes décorées de la Troisième Période intermédiaire. Les scènes et les textes funéraires gravés sur ses parois présentent des similarités avec ceux de la tombe du pharaon Osorkon II à Tanis (NRT I) ainsi qu'avec le papyrus thébain de Nestanebetichérou, fille du grand prêtre d'Amon Pinedjem II, conservé au British Museum (Papyrus Greenfield). La tombe ayant été découverte intacte, son matériel funéraire, constitué d'environ 400 objets conservés au Musée égyptien du Caire, au Musée de Suez et à la Faculté des Arts d'Alexandrie, est un témoignage remarquable des objets emportés dans leur tombe par les membres de l'élite à cette époque. Certains ont été spécifiquement préparés pour l'inhumation de Chéchonq, tandis que d'autres avaient probablement déjà été utilisés de son vivant. L'étude de cet ensemble est aussi l'occasion d'examiner ses autres monuments et ses titres, notamment celui de "prince héritier" .

05/2023

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Collection Budé

Sur les états de cause d’Hermogène

Le présent ouvrage édite ce qui nous a été conservé du commentaire du ??? ? ??? ? ??? (De statibus ; Sur les états de cause) d'Hermogène composé par Marcellinus. Ce commentaire continue la tradition représentée pour nous par ceux de Sopatros, Eustathe, Georges d'Alexandrie, Syrianus et le Pseudo-Sopatros. Il ne nous a pas été transmis séparément, mais inclus dans une compilation dite compilation. Cette dernière emprunte principalement à trois auteurs généralement cités dans l'ordre suivant : Syrianus, Sopatros, Marcellinus. La réunion, à propos d'un extrait du traité d'Hermogène, de diverses exégèses qui en ont été faites, constitue un certain historique de la question et donc les exégèses sont généralement proposées dans un ordre chronologique. Le commentaire de Syrianus est datable du premier quart du Ve s. On en déduit que Marcellinus a probablement rédigé son commentaire dans la deuxième moitié du Ve s. La question se pose de la pertinence d'une édition séparée des exégèses empruntées par le compilateur à Marcellinus. D'une part, elle coupe ces extraits du contexte qui en éclaire certains côtés. Le compilateur choisit en effet chaque emprunt en fonction des autres, soit qu'il aborde autrement la doctrine, soit qu'il la complète. D'autre part, elle dépèce l'oeuvre réalisée par le compilateur, qui répond à un projet et a sa valeur en soi. En revanche, et cela suffit à la justifier, elle participe à l'effort de la philologie moderne pour nous restituer les oeuvres du passé. Le texte est celui d'un pédagogue soucieux de faire bien comprendre à ses auditeurs, ou lecteurs, une doctrine considérée à son époque comme essentielle à la formation rhétorique. On est dans le cadre de la rhétorique d'école et le but de cet enseignement est notamment de permettre la déclamation de discours appliqués aux divers cas répertoriés par la théorie des états de cause.

03/2023

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Musiques du monde

La musique qui vient du froid : arts chants et danses des Inuits

La musique des Inuit est surtout connue dans le monde des Qallunaat (les "non-Inuit") pour les chants de gorge des femmes du Nunavik et de ses environs, au point que ces étonnantes particularités sonores sont devenues un marqueur identitaire. Ces chants ne sont toutefois pas le seul genre musical que les Inuit pratiquent ; de la Sibérie au Groenland, on peut observer les danses à tambour et leurs chants qui, selon les principes de l'animisme, sont exécutés au cours de rituels, notamment pour assurer une chasse ou une pêche fructueuses. Même si elle a été transformée par la christianisation et le contact avec les Qallunaat, cette musique très ancienne, probablement millénaire, est toujours bien vivante. On trouvera dans cet ouvrage, écrit par un musicologue érudit et passionné, une anthropologie et une histoire de la culture musicale inuit en plus d'un panorama de ses manifestations. Des renvois en ligne à un ensemble d'enregistrements, de vidéos et de documents d'archives en font une véritable anthologie. Son iconographie abondante met l'accent sur les représentations artistiques - sculptures, dessins, estampes - des danses à tambour et des chants de gorge. Enfin, ce livre se veut un hommage à l'immense talent artistique et à la virtuosité musicale de ce peuple qui vient du froid. Lisa Qiluqqi Koperqualuk est une figure importante du monde culturel et politique des Inuit. Elle a été cofondatrice de l'Association des femmes inuit du Nunavik (Canada) et a longtemps travaillé au Musée des beaux-arts de Montréal comme conservatrice et consultante pour l'art inuit et comme membre du comité organisateur de l'exposition que le présent livre accompagne. Elle est également présidente de la section canadienne du Conseil circumpolaire inuit.

01/2023

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Correspondance

Correspondance générale. Tome 4, 1866-1869

L'année 1866 est marquée par les ultimes rencontres de la comtesse d'Agoult et de Franz Liszt à Paris où le compositeur vient assister à l'exécution de sa messe, dite de Gran. Mais elles sont gâchées par le compte rendu hostile que publie le gendre de la comtesse. Au début de 1867, la comtesse d'Agoult apprend la perte de sa fortune par suite de mauvais placements. Ce coup provoque chez elle une crise de quasi démence qui va se renouveler d'année en année. Les apparitions d'un anthrax, puis d'un abcès au sein, empirent son état. Louis de Ronchaud l'emmène se rétablir dans sa gentilhommière de Saint-Lupicin, dans le Jura. Remise, elle se rend à Hyères puis à Nice à la fin de l'année 1868 et y passe le premier trimestre de 1869. Tout au long de 1866 et pendant les périodes de répit que lui octroie la maladie, elle continue d'accueillir un grand nombre de personnalités dans son salon qui n'a probablement jamais été aussi brillant. Le prince Napoléon, Emile Littré, Ernest Renan, Charles Dupont-White, Emile de Girardin y sont des hôtes réguliers. La presse rend compte de lectures d'oeuvres dramatiques, de concerts. Sa correspondance avec Giuseppe Mazzini, se poursuit. L'ascension politique de son gendre Emile Ollivier la stimule. Ces années chaotiques ne l'empêchent pas de travailler à ses mémoires et de publier, en 1866, Dante et Goethe ; et, en 1868, une version illustrée de son Histoire de la révolution de 1848. Sont publiées en annexe des lettres échangées entre ses filles, Claire de Charnacé et Cosima von Bülow, qui témoignent de leurs liens très étroits.

03/2023

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Bourgogne

Vignes et vins de Talant. 800 ans d'histoire en Bourgogne

A partir de documents d'archives inédits mais aussi des traces sur le terrain (meurgers, murets, pieds de vignes sauvages, toponymie...), cet ouvrage propose de partir à la découverte du passé viticole de Talant, une ville nouvelle et fortifiée fondée sur les hauteurs de Dijon en 1208 par le duc de Bourgogne Eudes III. Avec 26 hectares de vignes, le domaine de Talant constitue au Moyen Age l'un des quatre grands vignobles ducaux produisant les vins bus à la cour de Bourgogne et offerts en cadeaux diplomatiques aux grands personnages du royaume. Outre les vins rouges et les vins blancs, la production talantaise se distingue par le "galant de Madame" , un vin cuit probablement aromatisé à la gentiane particulièrement apprécié de la duchesse Marguerite de Flandres. Si Talant a connu ses plus belles heures sous la dynastie des ducs Valois (1367-1477), c'est au XIXe siècle que le vignoble talantais atteint sa plus grande extension, avec près de 190 hectares plantés en gamay en 1830 et 75 % des ménages qui se déclarent vignerons. Alors qu'ils auraient pu prétendre à devenir de grands climats - le Clos du Duc devenu Clos du Roy en 1477 avec le rattachement de la Bourgogne au royaume de France -, le Clos Meunier, le Clos Marosse ou encore le Clos Marchand ont été morcelés et délaissés pour finalement disparaître sous les habitations. Néanmoins, la redécouverte du cellier ducal dans les années 1980, la plantation d'une première parcelle sur le coteau de la Combe aux Fées à la fin des années 1990 et la remise en vignes des Epoutières en 2015 révèlent que le vignoble talantais est en plein renouveau, à l'image des nombreux autres vignobles urbains.

04/2021

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Littérature française

L'oeIL DE CHAT. Tome 1

Le jour venait de se lever, blafard et triste. Paris - le Paris qui travaille - s'éveillait. Les ouvriers descendaient des hauteurs de Montmartre, la pipe à la bouche et le pain sous le bras. Les petites couturières trottinaient vers l'atelier où elles vont pousser l'aiguille jusqu'à la nuit pour gagner quelques sous. C'est l'heure où les viveurs à outrance rentrent chez eux. Un fiacre montait lentement la rue du Rocher, un de ces affreux fiacres, attelés d'une rosse poussive, qu'on trouve, sur le tard, à la porte des cercles et des restaurants fréquentés par les soupeurs. Au fond de ce véhicule délabré, qui sonnait la ferraille, un jeune homme sommeillait, en mâchonnant un cigare éteint : un grand garçon, très brun, engoncé dans un paletot dont il avait relevé le collet pour cacher sa cravate blanche, car il était en tenue de soirée et, à ses traits fatigués, on voyait bien qu'il ne s'était pas couché. Il avait baissé une des glaces de la voiture, probablement parce qu'il éprouvait le besoin de respirer l'air frais du matin, après avoir veillé longtemps dans un lieu empesté par la fumée du tabac, et quand il entrouvrait les yeux, secoué par un cahot, il regardait vaguement les passants qui filaient sur les trottoirs. Et il lui arrivait d'envier le sort de ces esclaves du labeur que la nécessité de gagner leur pain quotidien forçait à courir les rues dès l'aube ; il lui arrivait de souhaiter d'être à leur place, lui, le riche désoeuvré, déjà las de vivre sans but. Il faut dire tout de suite que ces aspirations à une existence régulière lui venaient à la suite d'une grosse perte de jeu et qu'il ne pensait pas sérieusement à se convertir.

03/2023

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Littérature française

L'oeIL DE CHAT. Tome 2

Le jour venait de se lever, blafard et triste. Paris - le Paris qui travaille - s'éveillait. Les ouvriers descendaient des hauteurs de Montmartre, la pipe à la bouche et le pain sous le bras. Les petites couturières trottinaient vers l'atelier où elles vont pousser l'aiguille jusqu'à la nuit pour gagner quelques sous. C'est l'heure où les viveurs à outrance rentrent chez eux. Un fiacre montait lentement la rue du Rocher, un de ces affreux fiacres, attelés d'une rosse poussive, qu'on trouve, sur le tard, à la porte des cercles et des restaurants fréquentés par les soupeurs. Au fond de ce véhicule délabré, qui sonnait la ferraille, un jeune homme sommeillait, en mâchonnant un cigare éteint : un grand garçon, très brun, engoncé dans un paletot dont il avait relevé le collet pour cacher sa cravate blanche, car il était en tenue de soirée et, à ses traits fatigués, on voyait bien qu'il ne s'était pas couché. Il avait baissé une des glaces de la voiture, probablement parce qu'il éprouvait le besoin de respirer l'air frais du matin, après avoir veillé longtemps dans un lieu empesté par la fumée du tabac, et quand il entrouvrait les yeux, secoué par un cahot, il regardait vaguement les passants qui filaient sur les trottoirs. Et il lui arrivait d'envier le sort de ces esclaves du labeur que la nécessité de gagner leur pain quotidien forçait à courir les rues dès l'aube ; il lui arrivait de souhaiter d'être à leur place, lui, le riche désoeuvré, déjà las de vivre sans but. Il faut dire tout de suite que ces aspirations à une existence régulière lui venaient à la suite d'une grosse perte de jeu et qu'il ne pensait pas sérieusement à se convertir.

03/2023

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Littérature française

Lettres d un voyageur. Tome 1

Oins travaillé que ces deux volumes de lettres écrites à des époques assez éloignées les unes des autres, presque toujours à la suite d'émotions graves dont elles ne sont pas le récit, mais le reflet. Elles n'ont été pour moi qu'un soulagement instinctif et irréfléchi à des préoccupations, à des fatigues ou à des accablements qui ne me permettaient pas d'entreprendre ou de continuer un roman. Quelques-unes furent même écrites à la course, finies en hâte à l'heure du courrier et jetées à la poste, sans arrière-pensée de publicité. L'idée d'en faire collection et de remplir quelques lacunes m'engagea, par la suite, à les redemander à ceux de mes amis que je supposais les avoir conservées ; et celles-là sont probablement les moins mauvaises, comme on le comprendra facilement, l'expression des émotions personnelles étant toujours plus libre et plus sincère dans le tête-à-tête qu'elle ne peut l'être avec un inconnu en tiers. Cet inconnu, c'est le lecteur, c'est le public ; et s'il n'y avait pas, dans l'exercice d'écrire, un certain charme souvent douloureux ; parfois enivrant, presque toujours irrésistible, qui fait qu'on oublie le témoin inconnu et qu'on s'abandonne à son sujet, je pense qu'on n'aurait jamais le courage d'écrire sur soi-même, à moins qu'on n'eût beaucoup de bien à en dire. Or, l'on conviendra, en lisant ces lettres, que je ne me suis jamais trouvé dans ce cas, et qu'il m'a fallu beaucoup de hardiesse ou beaucoup d'irréflexion pour entretenir le public de ma personnalité pendant deux volumes.

02/2023

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Bouddhisme

Paroles de Bouddha. Dhammapada, les vers du Dharma

Dhammapada, les vers du Dharma Pendant 400 à 500 ans, l'enseignement de Bouddha, l'historique Siddhartha Gautama, (dit "l'éveillé"), fut transmis oralement. Le Dhammapada est le texte le plus lu de la littérature bouddhiste et le plus célèbre des recueils qui composent le canon bouddhique "pâli" , contenu dans le Tipaka, qui signifie les "trois corbeilles" , contenant ses discours et enseignements. Le Dhammapada est issu de la corbeille appelée Sutta Pitaka, correspondant à l'exposé qu'on pourrait appeler sa doctrine "pratique" , et fut probablement écrit au 1er siècle av. J. -C. Il fait partie des plus anciens textes conservés à ce jour, écrit en pali, langue autrefois parlée en Inde, puis en sanskrit (Dhammapada) et veut dire "les vers du Dharma" . Le Dharma désignant l'ensemble des normes et des lois sociales, familiales, politiques, naturelles et cosmiques, ce recueil d'aphorismes est donc une immersion rapide et concrète dans la voie du Bouddha, qui permet de soulager ses souffrances et d'atteindre peut-être le Nirvana. Les 26 chapitres - 26 étant le nombre associé à la roue du Dharma - déroulent en 423 versets des paroles simples et limpides, faciles à comprendre et touchant le plus grand nombre. Pas besoin d'être bouddhiste pour profiter de la profondeur de ces vers qui nous touchent au coeur. Y sont évoqués tour à tour la jeunesse comme la vieillesse, la violence, la colère et la peur, mais aussi la nature, l'éléphant et les fleurs, et aussi le bonheur, l'éveil, la voie de la sagesse. A lire ces vers, on est frappés d'emblée par leur modernité indémodable. Thèmes universels et propos intemporels, ces paroles n'ont pas pris une ride.

05/2023

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Histoire ancienne

Le monde comme le voyaient les Grecs

Comment un Grec de l'Antiquité voyait-il la Terre et plus généralement le monde ? On peut dire sans grand risque d'erreur que depuis Homère jusqu'au début de notre ère, l'image la plus répandue était celle d'une galette plate coiffée d'un hémisphère céleste, avec probablement en dessous d'elle un hémisphère symétrique. Existait-il quelque chose au-delà de cette sphère idéale ? Peu de gens se posaient la question. Quant à la Terre elle-même, on savait à peu près qu'elle comportait trois continents, mais on préfèrait la voir - pour des raisons politiques mais aussi logiquement satisfaisantes - partagée harmonieusement entre deux continents seulement, l'Europe et l'Asie. Cette image était-elle aussi celle du monde savant ? Certains de nos contemporains seront sans doute surpris d'apprendre que, bien avant Magellan, Aristote écrit au IVe siècle avant notre ère que "La Terre est assurément sphérique" ; et l'idée qu'on puisse atteindre l'Inde en naviguant vers l'ouest depuis les colonnes d'Héraclès [Gibraltar] ne lui semble pas incroyable. Toutefois, l'accord ne régnait pas entre les "philosophes" . Certains prédécesseurs d'Aristote avaient de la Terre une tout autre image, parfois bien déconcertante ; et on sera sans doute étonné de voir qu'après lui, en dépit de remarquables progrès scientifiques, les géographes grecs et romains ne jugeaient habitable qu'un petit espace de l'hémisphère nord (en y intégrant l'Afrique ! ), et dessinaient en conséquence d'étranges cartes du monde. L'étude menée ici fait découvrir parallèlement chez les Grecs deux représentations du monde : celle des savants, assez facile à retrouver d'après leurs écrits, et celle du peuple, moins étudiée, qui se lit pourtant clairement en filigrane dans les oeuvres littéraires, et parfois aussi dans les oeuvres figurées.

09/2018

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Critique Théâtre

De mes malheurs a surgi un trésor

Je m'appelle Djamel. Je suis né en France de parents algériens. En regardant mon parcours si bousculé, où j'ai couru de nombreux dangers et frôlé la mort dès mon enfance, je m'interroge : pourquoi mon chemin ne s'est-il pas arrêté, alors que plusieurs de mes proches n'ont pas survécu ? A défaut de pouvoir percer le mystère de mon histoire, je peux témoigner aujourd'hui qu'au milieu des tribulations, chaque jour est une promesse. C'est là probablement la raison profonde de ce récit, où se tiennent ensemble la violence et la douceur, la fange et la beauté, l'odieux et le merveilleux, jusqu'au jour où tout a pris sens à mes yeux. Alors qu'aucun mot ne pouvait franchir mes lèvres sans balbutier, j'ai frappé à la porte de Jean-Laurent Cochet : le théâtre va me sauver de l'errance et de ma solitude. Par un travail acharné, je vais pouvoir enfin exprimer ce qui m'habite. Un jour, une pièce de Jacques Copeau, qui met en lumière la figure de François d'Assise, tombe entre mes mains. Profondément touché par le Petit Pauvre, par sa joie et ses combats, je vais cheminer vers son Maître, monter et jouer la pièce à travers la France, jusque devant Jean-Paul II. Mon chemin n'est pas terminé. Si le cri silencieux de tous ceux qui affrontent la nuit trouve un écho dans mon récit, je veux tout autant me faire l'avocat de la joie, cette joie profonde qui vient en contrepoint d'une douleur parfois extrême. Je veux dire aujourd'hui ma gratitude envers la vie. Parce que la vie est à la fois fragile et remplie de sens, être vivant est une grâce. Djamel Guesmi est comédien, metteur en scène, fondateur de la compagnie Les Tréteaux du Monde.

02/2024

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Criminalité

L'Affaire Lebovici. Autopsie d'une époque

Genèse d'un " cold case " ou le récit du crime impuni d'un grand nom du cinéma français, Gérard Lebovici raconté dans son intimité. Une enquête sur l'enquête, sur les pas des policiers du 36 quai des Orfèvres. Retour sur les années 80, ses sphères d'influence, ses figures emblématiques dont l'écrivain Guy Debord. 5 mars 1984. L'impresario des plus grandes stars du cinéma français a rendez-vous avec un tueur qu'il connaît très probablement, mais dont il ignore le dessein. Deux jours plus tard, son cadavre est retrouvé dans un parking de l'avenue Foch. Gérard Lebovici, l'ami de Belmondo, Deneuve, Truffaut, se croyait à l'abri. Intouchable. Il s'en remettait à sa baraka légendaire qui avait fait de sa vie une époustouflante réussite, que tant jalousait. Aujourd'hui, ce crime reste un crime sans criminel connu et identifié. Un meurtre sans meurtrier. Une affaire non résolue, un " cold-case ". Formule qui rime au 36 quai des Orfèvres avec échec. Quarante ans plus tard, le mystère persiste. Sa mort est apparue d'autant plus mystérieuse que les pistes suivies par la Crim' creusaient des univers bien étrangers - a priori - à ceux du cinéma mais aussi à ceux de l'édition auxquels était lié Lebovici : le grand banditisme (avec François Besse, le complice de Jacques Mesrine), l'espionnage, l'ultra gauche avec l'écrivain théoricien Guy Debord, qui sera un temps suspecté, le monde du jeu et celui du blanchiment. Le tout, dans un contexte de guerre larvée entre l'Elysée et le mythique 36 Quai des Orfèvres... Pour la première fois, une enquête sur l'enquête, racontée de l'intérieur, avec des éléments inédits dont le portrait intime d'un homme de passion(s) et la peinture d'une ultra gauche mondaine et fortunée.

02/2024

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Littérature française

Les Amants de Tonnégrande

Une " Habitation " au bord d'une rivière dans la Guyane dite française à la fin du XVIIIe siècle. Le charme mortel et les pièges de la forêt équatoriale, les Indiens et esclaves " marrons " échappés qui y errent. Les abattis ou défrichements, la canne à sucre, la girofle, le roucou, les grosses tapouilles ou pirogues pontées sur le fleuve, mais aussi l'esclavage, le mal de Siam qu'on n'appelle pas encore fièvre jaune, les drames, drôleries et injustices d'une colonie en train de se construire. Le tout conté dans les Alénioires ingénues (et apocryphes) d'un jeune lieutenant où tour à tour paraissent une jeune fille d'une étonnante beauté héritière de la propriété, un abbé ambigu pur produit du " siècle des Lumières ", un gouverneur à la fois débonnaire et calculateur, un ancien soldat probablement assassin qui exploite un lot de colonisation, un " chasseur de nègres " professionnel et ses dogues. Un esclave métis s'est échappé dans les marais. Un amour impossible se développe entre la jeune fille et le " lieutenant des Isles " commis pour le poursuivre. La mort, la peur, le souvenir, le regret et en fin de tableau l'abandon provisoire de la colonie et la Révolution française. Construit autour d'une histoire vraie et d'une propriété ayant réellement existé et appartenu aux ancêtres de l'auteur (mais aujourd'hui entièrement reconquise par la forêt), ce récit se déroule dans ce qu'à l'époque, pour attirer les colons qui y manquaient cruellement, les brochures officielles décrivaient comme un paradis et appelaient la " France Equinoxiale ". Prix Renaudot 1989 pour Les Comptoirs du Sud, également publié aux Editions du Seuil, Philippe Doumenc aime les histoires étranges où se mêlent exotisme et incertitude des sentiments.

04/2003

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Ouvrages généraux et thématiqu

Vivre en montagne au Moyen Age. Les objets racontent l'histoire de l'argenteria de Brandis Huez-Alpe d'Huez - XIIe-XIVe siècles

Le site de Brandes (Huez-Alpe d'Huez) est un unicum en Europe. Pour exploiter un minerai argentifère au profit du dauphin, une agglomération - l'argenteria de Brandis - s'implante à plus de 1800 m d'altitude, directement sur les chantiers extractifs. La singularité de ce site tient à la complémentarité des éléments qui le composent : une fortification de type shell-keep, une église paroissiale entourée de son cimetière, les habitations dans lesquelles vivent les mineurs et leurs familles, les mines à ciel ouvert et souterraines, les ateliers de minéralurgie, les aménagements hydrauliques, les archives. Un habitat permanent à cette altitude pour cette période est le seul exemple connu à ce jour. Ce coron est une création artificielle probablement voulue par le dauphin et c'est avec le revenu des mines de Brandes qu'il fait construire, en 1236, son lieu de sépulture dynastique dans la collégiale Saint-André, au coeur de Grenoble. Résultant des recherches conduites depuis 1978, un important corpus mobilier de plus de 1000 objets de la vie quotidienne des hommes et des femmes de Brandes entre le XIIe et le XIVe siècle (cuir, céramique, verre, pierre, bois, os, textile, métal) a été photographié, dessiné, restauré et est présenté et analysé ici au sein d'un riche catalogue exhaustif. Ce corpus montre combien ce mobilier est riche, à la fois parla diversité des domaines représentés, mais aussi et surtout parce qu'il éclaire de façon inédite le niveau de vie et de pensée des mineurs d'argent au Moyen Age. Les artéfacts sont présentés dans leur contexte d'usage et de découverte. En publiant ici les résultats de leur travail, les nombreux spécialistes ayant participé à l'étude de ce site livrent une image parfois surprenante de cette population.

03/2024

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Thèmes photo

Seulle étoile. L'élan d'une vocation

"Une lumière chaude traverse cette fenêtre de Sainte-Anne. Absorbée, soeur Louise Duchini relit les statuts de l'Hôtel-Dieu de Beaune. Une peinture est accrochée au mur derrière elle. Son visage en pleine lumière semble être encadré. Clin d'oeil à la liseuse de Vermeer, ce clair-obscur parle tout autant du passé, du présent que de l'avenir de la Congrégation des soeurs hospitalières de l'Hôtel-Dieu de Beaune. C'est là que ces femmes ont fait le choix d'une vie différente. Elles ont dédié leur vie aux malades au sein d'un hôpital pour les pauvres. Ce sont en ces termes que Guigone de Salins et Nicolas Rolin ont créé l'Hôtel-Dieu en l'an 1443. Depuis 1971, plus aucune soeur ne les a rejoint. La Congrégation va donc probablement s'éteindre dans les années à venir. Juste avant que je ne les rencontre, une des soeurs a rejoint l'autre rive. En réalisant ce travail documentaire, j'ai immédiatement été touché par leur don à l'autre, qu'il soit Homme ou Dieu. Lors de mes différents séjours parmi elles, j'ai compris leur chemin de vie, leur engagement et leur foi. Je me suis laissé guider par nos conversations et par les lieux d'où émanent tant de vibrations. Sur place, j'ai pris des notes, enregistré les conversations et consigné cette histoire, vieille de près de six siècles, qui est en train de disparaître. En dédiant leur vie à celle des autres, ces femmes extraordinaires ont fait briller la lumière de la vie dans le coeur de Beaune, cette même lumière que j'ai cherché à restituer aujourd'hui". G. N.

06/2023

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Histoire ancienne

SPQR. Histoire de l'ancienne Rome

L'ancienne Rome était une métropole tentaculaire de plus d'un million d'habitants, un «mélange de luxe et de saleté, de liberté et d'exploitation, de fierté civique et de guerre civile meurtrière ». Mais comment ce qui n'était qu'un village insignifiant dans le centre de l'Italie est-il devenu le siège d'un empire dominant la méditerranée ? Mary Beard, historienne de renommée mondiale, raconte ici l'émergence puis la chute d'une culture sans précédent, qui a façonné nombre de nos concepts fondamentaux sur le pouvoir, la citoyenneté, la guerre, la violence politique, l'empire, le luxe ou la beauté. Du mythe fondateur de Romulus et Remus (VIIIe av. J.-C.), à l'édit de l'empereur Caracalla offrant la citoyenneté romaine à tous les habitants libres de l'empire (IIIe siècle), Mary Beard retrace toute l'histoire de l'Urbs. Se faisant, elle conteste les perspectives historiques confortables en voguent depuis des siècles. Refusant l'admiration simpliste ou la condamnation systématique, elle montre que l'histoire romaine, loin d'être figée dans le marbre, est constamment révisée et réécrite, en fonction des nouvelles connaissances. Ainsi des célèbres personnages - Cicéron, César, Cléopâtre, Auguste et Néron, entre autres – prennent une toute autre couleur, tandis que les acteurs négligés dans les histoires traditionnelles – les femmes, les esclaves et ex-esclaves, les conspirateurs et, globalement, ceux qui ne sont pas du côté des vainqueurs – retrouvent leur place dans l'éblouissante aventure romaine. Notre perception de la Rome antique a considérablement changé au cours des cinquante dernières années. SPQR en fait la synthèse et façonnera probablement à son tour notre regard sur l'histoire de Rome pendant les décennies à venir.

10/2016

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Littérature étrangère

Wave

"La mousse s'est transformée en vagues. Des vagues qui bondissaient par-dessus le récif, à l'autre bout de la plage. Ca n'était pas normal. La mer ne venait jamais aussi près. Les vagues ne se brisaient pas, elles ne s'affaissaient pas. Plus près. L'eau brune et grise. Brune ou grise. Des vagues par-dessus les conifères et qui se rapprochaient de notre chambre. Toutes ces vagues maintenant, chargeant, barattant. Soudain folles et furieuses. Soudain menaçantes." Le matin du 26 décembre 2004, un tsunami frappe l'Océan indien. Sonali Deraniyagala, en vacances au Sri Lanka, son pays natal, en réchappe miraculeusement. Mais, de sa famille, elle est la seule. La vague lui a pris ses parents, son mari et ses deux petits garçons. Wave raconte l'histoire de ce jour, où elle a tout perdu, et de tous ceux qui ont suivi. Les mois, les années lorsque l'insupportable déchirement du souvenir succède aux premiers moments d'horreur. La matière de ce livre, c'est la peine impalpable, indescriptible de la narratrice. Sonali Deraniyagala réussit un récit poétique, sans concession et incroyablement digne sur comment survivre à l'inimaginable. "Probablement l'un des ouvrages les plus émouvants écrits sur le deuil." The Guardian. "Je n'ai pas pleuré en lisant Wave. J'ai cru que mon coeur allait s'arrêter de battre... Un livre inoubliable, impitoyable mais également, comme par défi, inondé de lumière. Extraordinaire." The New York Times Book Review. "Inoubliable... C'est un miracle que Deraniyagala ait survécu. Le fait qu'elle ait pu écrire de tels mémoires, ramenant ceux qu'elle aime à la vie de telle sorte qu'on entend leur respiration à chaque page, est également un miracle." Vanity Fair.

08/2014

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Littérature étrangère

Yoakum, un crime d'honneur

Nous sommes au début des années 80 dans une petite ville du Texas à quelque 130 km de San Antonio, semblable à toutes les petites bourgades du sud du Texas, un endroit où l'on respire déjà les parfums du Mexique tout proche. C'est une petite ville, écrasée sous le soleil. Elle semble tellement paisible mais, derrière les blanches jalousies fermées, se vivent des histoires qui dépassent notre imagination la plus débordante. Des histoires de folie, d'amour, de meurtre, de viol, de haine, des non-dits, le silence d'une population soumise à l'omerta du sud des Etats-Unis, là où on lave son linge sale en famille, où tout se sait mais rien ne se révèle, là où les secrets meurent avec ceux qui les détenaient Cet ouvrage est le récit d'un crime d'honneur, l'histoire d'une très jeune fille, devenue femme, qui revient chez elle après bien des années de fuite, de violence et de prostitution, elle revient pour présenter la facture à son violeur. Elle revient pour commettre le crime parfait qui lavera son honneur et celui de son frère, un crime d'honneur, un crime parfait. La vie tragique et peu banale de Yoakum est racontée par son jeune frère quinze ans après qu'elle lui a laissé les carnets où elle se raconte. Il a respecté son désir de faire connaître leur histoire. Peut-on parler ici de catharsis post mortem ? Probablement. Le récit, écrit à la première personne,commence à son retour, après une trop longue absence, dans cette petite ville de Yoakum dont elle porte le nom. Un long flash-back ramène à la genèse de l'histoire de Yoakum et de son petit frère Avis. Cette histoire pourrait être celle de n'importe quelle victime, mais elle est unique, poignante et d'une force qui donne à penser.

06/2020

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Histoire internationale

Le fonctionnaire de la Grande Terreur : Nikolaï Iejov. Le fonctionnaire de la Grande Terreur

Le nom de Iejov, ministre du NKVD, la police politique soviétique, est associé pour toujours au moment le plus sinistre de l'histoire russe, celui de la Grande Terreur (1937-1938) et de ses millions de victimes. Alexeï Pavlioukov a eu accès aux archives centrales du FSB (les services de police politique), habituellement fermées aux chercheurs, et en particulier aux dossiers d'instruction de Iejov lui-même et de ses plus proches collaborateurs, quand ils furent à leur tour arrêtés. Cherchant à se disculper, tous racontèrent dans le détail comment la machine avait été mise en marche sur ordre de Staline, et comment elle avait fonctionné pendant un peu moins de deux ans avec ses quotas de victimes planifiés. Iejov, personnalité banale, sinon falote, apprenti tailleur, soldat adhérant pendant la révolution au parti bolchevik dont il devient un fonctionnaire, s'élève peu à peu à l'intérieur de l'appareil grâce à une vertu que très vite relèvent ses chefs : l'aptitude à exécuter conte que coûte les ordres reçus, sans états d'âme autres que la promesse d'une promotion. Petit, timide, piètre orateur, inculte, il serait probablement depuis longtemps oublié s'il était resté un homme de l'appareil du parti responsable des cadres et n'avait pas été, par la volonté de Staline, appelé à s'occuper de la police politique. Le lecteur suit pas à pas cette ascension, puis la chute quand Staline décide de mettre fin à la Grande Terreur et de se débarrasser de ses exécutants. Iejov fut un rouage essentiel de la Grande Terreur sa biographie est en réalité celle d'un système avec la part de hasards, de rencontres, d'opportunités de carrière, de logique bureaucratique et d'effets sanguinaires, dictés tant par l'aveuglement idéologique que par les circonstances d'une réalité qui échappe aux plans et se montre rétive aux programmes. C'est, somme toute, la biographie scrupuleuse d'une criminalité de bureau.

04/2017

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Musique, danse

Matoub Lounès. Notes et souvenirs d'un compagnon de lutte

Matoub Lounès a, de tout temps, été un électron libre. Même dans les moments difficiles que vivait son pays, il osait critiquer, frontalement, le régime algérien et l'instrumentalisation de la religion par le régime et ses sbires islamistes, pour faire taire le peuple à l'école, dans les mosquées, dans leurs intimités. Après de longues années, censuré et gêné, son acolyte et son compagnon de lutte "pour une Algérie meilleure et une démocratie majeure", Tayeb Abdelli, nous livre des pans intimes et cachés du chantre des libertés qu'est Matoub Lounès, lâchement assassiné en 1998 par... personne ne le saura. Il décrit ici, sans ambages ni concessions, les raisons qui avaient fait de Matoub une PERSONNA NON GRATA auprès de certaines formations politiques et associations issues de la mouvance kabylo-berbériste née le 20 avril 1980, et auprès de beaucoup de personnalités "d'obédience culturelle" ainsi que d'artistes dits "engagés". Pourquoi était-il "infréquentable" alors que des millions de ses concitoyens lui concédaient le titre de "maître" ? Pourquoi sa fougue sincère et son engagement politique — qu'il ne cachait pas par peur de perdre du public ou pour gagner de l'argent — dérangeaient tant ? Matoub ne se voilait pas la face et ne se cachait pas devant les tempêtes. Son talent, il l'a consacré à son art et à la sensibilité de son peuple. Sa vie et son parcours sont une leçon à réapprendre dans un temps où l'indifférence et le déni sont credo, dans un temps où la "récupération" et la "prostitution" des artistes, consentants ou pas, et même de leurs mémoires sont monnaie courante. Les vérités que Tayeb nous raconte sur les péripéties de Lounès vont, probablement, vous choquer et vous faire frémir. Mais elles vont, certainement, vous le faire adorer davantage et elles vont, surtout, vous faire réfléchir sur la destinée d'un homme VRAI et d'un humaniste jusqu'au bout de l'âme.

03/2019