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Procédure pénale

Droit de l'exécution des peines. Edition 2023-2024

Le droit de l'exécution des peines est probablement la discipline juridique la plus touchée par l'inflation législative. Les dix lois s'étant succédées depuis 2000 ainsi que leurs décrets d'application, ont porté la matière dans des directions opposées : après la juridictionnalisation de l'application des peines en 2000 et 2004, le législateur s'attache aujourd'hui à différencier le régime applicable aux récidivistes et aux longues peines, dans le sens d'un durcissement, et développe les mesures de sûreté. Dans le même temps et à l'inverse, il favorise le prononcé des aménagements de peine, réduit l'intensité, voire fait disparaître le suivi, et fait de la surveillance électronique statique la mesure d'élargissement phare. Pour y parvenir, et dans un esprit de marginalisation des juridictions classiques d'application des peines, il transfère aux SPIP une partie des missions du JAP. Le rythme forcené de ces réformes rend plus que jamais indispensable une présentation claire, et complète des normes juridiques, dont la complexité technique a considérablement cru ces dernières années. Cette sixième édition comporte ainsi de très importantes modifications. Elle intègre les réformes législatives et réglementaires, comme la loi pour la confiance dans l'institution judiciaire, tout comme une substantielle production jurisprudentielle. De nouveaux chapitres relatifs aux nouvelles mesures de sûreté ont été ajoutés, telles que le placement sous surveillance électronique ou à domicile. Surtout, le présent ouvrage comporte d'importants développements relatifs aux connaissances en criminologie appliquée à la probation qui se sont développées ces dernières années, ainsi qu'en droit comparé, afin de donner au lecteur le nécessaire recul pour comprendre les enjeux actuels de l'exécution des peines. Cet ouvrage est destiné aux avocats, aux Jap et autres magistrats chargés de l'exécution et de l'applicationdes peines (ministère public, tribunaux et chambres de l'application des peines) et leurs greffiers. Il s'adresse également aux directeurs et travailleurs sociaux des Spip, directeurs et éducateurs de la PJJ, directeurs d'établissements pénitentiaires, directeurs du secteur privé des établissements pénitentiaires, membres du greffe judiciaire pénitentiaire, chefs de service pénitentiaire, et surveillants, élèves de l'Enap, de l'Enm, des centres de formation des avocats, bénévoles du milieu associatif. L'auteure, Martine Herzog-Evans (http : //herzog-evans. com), est professeure à l'Université de Reims et enseigne au sein des masters de droit pénal de l'Université de Nantes, de l'Université de Reims et de droit de l'exécution des peines de Pau/Bordeaux IV/Enap. Elle est membre du comité de rédaction des revues Actualité juridique pénal et European Probation Journal. Elle est également membres de Community Sentences and Measures et de Sentencing and Penal decision-making, panels de la European Criminology Society. Elle contribue à l'élaboration d'un diplôme européen en Criminal Social Justice work entre plusieurs universités européennes et la faculté de droit de Reims. Elle effectue des formations auprès des praticiens.

11/2022

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Beaux arts

Peinture murale gothique en Poitou. XIIIe-XVe siècle

L'ouvrage de Claudine Landry-Delcroix, illustré par les très belles photos de Jean-François Amelot, invite à la découverte d'un patrimoine très méconnu : la peinture murale gothique du Poitou. Au XIIIe siècle, la peinture murale investit les édifices anciens qui avaient parfois déjà reçu un premier décor roman, mais aussi les quelques édifices nouvellement construits, tels la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers. La commande émane principalement dos institutions religieuses, chapitres cathédral ou collégiaux et des paroisses. S'ils ont existé, rares sont les décors retrouvés dans des chapelles castrales ou des édifices civils. A partir de la seconde moitié du XVe siècle, période de reconstruction et de renouveau après la guerre de Cent Ans, la peinture murale demeure une composante essentielle du décor et les édifices qui en portent le témoignage aujourd'hui demeurent essentiellement des édifices religieux, églises paroissiales et, ce qui diffère de la période précédente, chapelles de châteaux. Les décors sont étudiés sous deux angles, celui des ensembles peints car, pour certains d'entre eux particulièrement bien conservés, la notion de programme peut être évoquée, et celui des images, avec leur richesse et leur variété. Au XIIIe siècle, dans les collégiales, l'élaboration du projet décoratif semble avoir été dictée par la réflexion d'un milieu savant sur la fonction ou le culte de son église tandis que les églises paroissiales mettent en oeuvre des programmes où se côtoient vie du Christ et tableaux hagiographiques. Ainsi se tissait d'un décor à l'autre un réseau de correspondances, instrument d'une pastorale efficace. Le XVe siècle, loin d'exclure cette dimension du décor de ses églises, apparaît également, avec ses nombreux décors de chapelles castrales et la présence massive de donateurs devant des images de saints, comme le siècle d'une dévotion privée. Les thèmes de la peinture murale concernent toujours principalement le Christ, la Vierge et les saints mais de nouvelles images voient le jour en accord avec la sensibilité religieuse de l'époque marquée par la dévotion au Christ de la Passion et par un sentiment prégnant de la mort et de la précarité de la vie. La plupart des artistes, dans cette terre de riche tradition picturale, sont probablement locaux, mais ils sont sensibles à l'air du temps. Au début du XIIIe siècle, le style 1200 laisse son empreinte au Vieux-Pouzauges. A partir du milieu de ce siècle, les influences viennent de la capitale ; l'art qui s'élabore à ce moment-là marque durablement la peinture murale du Poitou. Au tournant du XVe siècle, le gothique international lui apportera de nouvelles inflexions, avant que n'apparaisse, au cours de la seconde moitié du siècle, une floraison d'influences diverses. A côté de peintures dont le style suit l'esthétique du temps, il en existe d'autres dont le langage formel, plus vernaculaire pourrait-on dire, ne permet pas de les rattacher à un courant précis, surtout à partir du XVe siècle. Un catalogue dans lequel ont été pris en compte les décors restaurés au XIXe siècle et ceux qui, disparus aujourd'hui, sont connus par des sources écrites ou iconographiques, accompagne cette histoire de la peinture murale gothique du Poitou.

01/2012

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Poésie

Rusticatio Civitati Piratarum. La Ville des pirates

Souvent considéré comme un cinéaste littéraire, auteur de plusieurs ouvrages, théoriques comme de fiction, on ignorait que Raoul Ruiz était aussi poète (il est l'auteur de plus de 500 poèmes dont une anthologie est parue au Chili en 2019), et qu'il lui arrivait d'écrire des recueils de poèmes pour préparer ses films, ce qui est probablement un cas unique dans l'histoire du cinéma. Rusticatio Civitati Piratarum : La Ville des pirates est le seul exemple de ce type qui ait été conservé dans ses archives. Le livre, écrit en 1974, tisse en un jeu d'évocations labyrinthiques le motif de deux films que le cinéaste franco-chilien réalisera en 1983 : Les Trois couronnes du matelot et La Ville des pirates. Ces poèmes ne constituent pas un scénario avant l'heure, ils ont plutôt pour Ruiz la fonction de réservoir à images dans lesquels il puisera librement ; ce seront les oiseaux migrateurs, les pièces de monnaie glissées sous la langue, les bateaux et les ports dans Les Trois couronnes du matelot, les miroirs, le prophète et les meurtres pour La ville des pirates. Poèmes et films partagent ainsi des visions communes, agissent les uns sur les autres comme deux dimensions autonomes d'un même monde - "le monde a deux dimensions" déclare d'ailleurs l'un des personnages des Trois couronnes du matelot - et nourrissent ce sentiment de passage fluide entre le temps des vivants et celui des morts, entre l'espace vécu et l'espace rêvé qui est si caractéristique de l'oeuvre de Ruiz. Poésie où tout se fait énigme, tout fait signe en d'infinis dédoublements, aussi bien dans la lecture du vol des oiseaux que dans celles des lignes des rues ou de la main. D'obscures malédictions foudroient les hommes au détour d'une phrase comme s'il y avait des mots interdits, des villes fantasmées flottent dans le regard des marins, des vaches sont sacrifiées dans la nuit, les miroirs séparent les visages, les chansons s'échangent contre une pièce de monnaie aussitôt changée en sel. Ces poèmes, en levant le voile sur la matrice créative de Raoul Ruiz, révèlent tout autant ce qu'il y a de littéraire dans son cinéma que ce qu'il y a de cinématographique dans son écriture. Comme le souligne Bruno Cuneo dans sa préface, la poésie était la "première vocation artistique" du cinéaste - grand lecteur de Pessoa et de Pound, et bien-sûr de ses compatriotes Gabriela Mistral, Pablo Neruda, Nicanor et Violeta Parra - qui cherchait dans ses films à ce que "chaque plan ait sa vie propre" , tout comme chaque poème existe en lui-même. Raoul Ruiz aura trouvé avec le poème le moyen d'irriguer ses films d'un réseau de visions d'où jaillissent des récits composés d'évocations fulgurantes à la symbolique mystérieuse, avec en guise de viatique pour naviguer entre les mondes de l'exil et de l'errance, deux pièces dans la poche des vivants et une dans la main des morts. Du mystère, ou, pour reprendre les dernières paroles du matelot du film : "de la poésie, c'est de la véritable poésie ! " .

09/2023

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Cinéma

Mémoires d'un arythmique

Depuis plusieurs semaines, je suis assailli par des rêves bizarres, mais bien réels. Jean-Pierre Elkabbach me chatouille le cou jusqu'à l'étranglement. Mes grands fils traversent des forêts en rigolant comme des tordus alors qu'ils sont poursuivis par des régiments de parachutistes. Je me réveille en nage et angoissé face à Patrick Bruel qui se promène nu sur un balcon avec son architecte d'intérieur ! Une sorte de délire m'envahit. Depuis quinze ans et mon dernier livre, La peur bleue, la vie n'a pas été tranquille, car rien ne correspond à ce que les gens voient. Comme tous les mémorialistes de ma génération, je perçois une France clairement devenue à la périphérie de la Gloire. J'ai croisé François Mitterrand, André Rousselet, Hubert Védrine, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, Dominique de Villepin et tant d'autres, mais pas vraiment comme le journaliste politique que je suis. Ceux qui vont se battre pour le pouvoir en 2017 : Hollande, Sarkozy ou Marine Le Pen appartiennent à des générations approximatives. Comme moi. Leurs drames sont des meurtres de couloir. Nous manquons dramatiquement de substance. Une grande partie de la culture contemporaine sophistiquée, la seule qui restera, nous indiffère, englués que nous sommes dans la déférente numérique et le divertissement. Pourquoi avoir consacré tant d'années à la politique ? Alors que les plus brillants de nos représentants ne suscitent plus la moindre magie. C'est à la fois une vraie passion et une vraie routine. Les élections comme le Tour de France ou Roland Garros. Et puis un jour, tout a basculé. Je sortais d'une croisière tragique en Croatie et j'ai explosé en plein vol lors de la canicule de 2003, à quelques jours d'une grande émission prévue avec David Bowie. Encore aujourd'hui, je ne sais pas comment j'ai pu donner le change. Probablement la solitude et les livres pour éviter la noyade. Certainement ma famille. Les années suivantes, j'ai essayé de me reconstituer tout en travaillant. Puis, est arrivé un autre jour bizarre. Je rentrais de Biarritz au milieu du mois d'août. Des types patibulaires attendaient quelqu'un au pied de chez moi dans le désert d'un square "modianesque" du XVIe arrondissement : le jardin du Ranelagh. Le soir même je me suis assis sur un canapé blanc fatigué. Mais le plus éreinté des deux, c'était moi. Mon cour s'est brutalement emballé. Je suis devenu comme presque un million de Français : un arythmique, c'est-à-dire un type qu'on prend pour un hypocondriaque ou un condamné. Je n'ai pas choisi d'écrire et de raconter tout ça. C'est devenu nécessaire, comme une aventure qui nous emmènera dans les coulisses de ma vie, dans des salles d'hosto, avec de grands artistes, mais aussi en Sierra Leone, à Beyrouth, à Shanghai ou au Congo. J'essaye modestement à travers ce livre de me sortir de mon "Apocalyse Now" personnel en souriant. Et en tentant une écriture arythmique. Pas les mémoires classiques d'un journaliste.

11/2015

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Littérature française

Grumeau & Hubris

Grumeau / Hubris (Alain Rivière & Post face François de Coninck, Roland Hélié, Jean-Yves Jouannais) Profil d'une oeuvre : "Ce coin est atroce... " . On dit souvent que la première phrase d'un roman est importante. Mais pas plus, en fait, que la dernière. "Ce coin est atroce... " . Ainsi débute "Grumeau" d'Alain Rivière. Une attaque à la hussarde avec un jugement définitif, lapidaire. Et puis après avoir déroulé quelques milliers de phrases, quelques centaines de pages, on tient normalement un roman. Oui, mais voilà, au vingt-et-unième folio du livre, tombe une ultime réplique : "D'accord Grumeau, ça, je vois très bien". Point final. On pourrait alors penser à certaines nouvelles énigmatiques de Carver, ou bien à l'évocation d'une atmosphère, d'une situation, dans la veine de Sam Shepard. On pourrait, mais tel n'est pas le cas de "Grumeau" . Il s'agit bel et bien d'une histoire sans fin, d'un roman inachevé, à l'instar des projets littéraires esquissés dans "Hubris" , inachevé comme cet autoportrait d'Alain Rivière figurant en couverture, où l'auteur investit le profil de l'ancêtre Atget photographié par Berenice Abbott. On y perçoit une sorte de fatigue, pas vraiment du découragement, peut-être une forme de désillusion, celle qui renvoie aux promesses non tenues, aux projets avortés... un ego ravalé. Et pourtant "un homme de profil est à moitié sauvé. " Peintre - écrivain - cinéaste - photographe, Alain Rivière revendique cette part de négativité, mais il s'en sert, comme dans un bras de fer, pour la renverser, laisser entrevoir une ouverture, une justification beaucoup plus positive que l'impossibilité du "Je préférerais ne pas / I would prefer not to" . "Les mots ne viennent pas facilement. " Il s'agit donc de forcer le destin, de travailler comme une âme damnée, ou un âne bâté (s'agissant des auteurs de la série Hubris), de revenir sur ses brouillons, ses esquisses... de ne pas lésiner sur les biffures, les ratures. Gommer, estomper, épurer, essayer de trouver le mot juste pour que le texte produise - au delà des métaphores - réellement des images. Il y a probablement une part d'orgueil, mais aussi de déraison ou de dérision, dans cette démarche ; une façon de ne pas se prendre au sérieux, sans céder sur le métier. Facétieux et rigoureux. Une part de lucidité également : "Je savais qu'on se trompe rarement quand on perçoit la fin d'une histoire. C'est même, souvent, qu'elle est déjà finie depuis longtemps. " Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, comme dans ses clichés, Alain Rivière est une sorte de Buster Keaton, de clown blanc, une ombre croisée depuis quelques années, dans un petit village de la Riviera française ; une présence discrète figurant à la terrasse d'un bar sur le quai du port - "happy smoker" et amateur de Ricard à la tombée du soir. C'est un "sorbelien1" , qui au fil de nos rencontre hivernales, s'est laissé convaincre de faire de ses ébauches polymorphes, un corpus, un livre à son image : déconcertant.

09/2018

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Histoire de France

Bazeilles, la Gloire, le Sang et le Feu

Les combats de Bazeilles sont commémorés chaque année par l'arme des Troupes de Marine de l'armée française car ils symbolisent les qualités de courage, d'abnégation, de dévouement et de sacrifice qui, de tout temps, ont présidé à leur engagement. Ce fait d'armes remonte à la guerre de 1870 et se déroule les 31 août et 1er septembre, la veille de la cuisante défaite de Sedan qui va rendre captifs plus de 100 000 soldats français. Ce coup d'éclat au milieu d'heures obscures porte bien des messages. D'abord, il fait imaginer que si toutes les troupes françaises s'étaient battues avec le même sens du devoir que les Marsouins des Troupes de Marine, le désastre de Sedan n'aurait probablement pas eu lieu. Dès lors, tout devenait possible et l'issue de cette guerre devenait incertaine. L'Alsace et la Lorraine sauvées, on imagine que la Première Guerre mondiale pouvait ne pas avoir lieu. Ensuite, au-delà des appréciations de tactique, Bazeilles exprime une certaine idée du métier de soldat. Enfin, le contexte lui-même, souvent passé sous silence, donne du relief à l'aspect symbolique de cette bataille. Il n'est pas question, dans les pages qui viennent, de refaire l'Histoire. Il s'agit de compléter les récits classiques avec des témoignages et des éléments peu ou pas connus, de resituer leur contexte, et surtout, d'appréhender toute la dimension universelle de Bazeilles. Cet exercice se voudrait utile, car il est probable, comme le dit l'auteur, que chaque génération de soldats et de citoyens doit à un moment ou à un autre, faire Bazeilles. Faire Bazeilles, c'est donner tout ce que l'on a dans le coeur et les tripes. C'est donner sans compter sans pour autant être dans la démesure. C'est résister jusqu'au bout, par tous les moyens, exprimant ainsi intensément la conviction qu'il ne peut y avoir d'idée réellement défendue sans sacrifice et sans action. Au-delà du mythe, l'exemplarité de ces soldats qui vont combattre jusqu'à l'épuisement de toutes leurs ressources, jusqu'à la dernière cartouche, est un message lancé à l'ensemble des citoyens-soldats français de toutes les générations. Oui, indubitablement Bazeilles est moins une affaire de soldats que de citoyens. Que se rappelle-t-on aujourd'hui sur 1870 ? Très peu, si peu : quelques images, des murs devenus musée, quelques pages succinctes sur les derniers instants. N'est-ce pas trop peu ? Or pour comprendre les combats de Bazeilles dans leur universalité, il ne faut pas isoler les faits, mais leur donner de la couleur en expliquant leur contexte. Pour glorifier vraiment l'instant, il faut saisir le tout dans lequel il s'inclut. Pour comprendre l'héroïsme d'un jour de gloire, il faut le replacer dans les tribulations qui le précèdent et dans les fardeaux qui vont lui succéder. Les histoires isolées sont souvent des loupes floues et des trompe-l'oeil. Au-delà des armes et des cartouches, la gloire appartient à ceux qui ont tenu quand tout le monde lâchait, à ces hommes de fer tenaces.

10/2015

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Littérature érotique et sentim

Il était une fois noël #3

Son premier Noël : Le docteur Daniel Brennan ne s'est jamais remis du suicide de son jeune frère et a juré de ne jamais s'accoupler avec un oméga à cause de cela. Même s'il aurait aimé avoir sa propre famille, à quarante-sept ans, il accepte qu'il soit probablement trop vieux et se lance à corps perdu dans sa carrière d'obstétricien. Remy a toujours pensé que sa vie s'était terminée le jour où il avait été officiellement classé comme un oméga. La seule lumière à l'horizon est son nouvel emploi à la clinique oméga. Un oméga solitaire et un alpha qui ne se rend pas compte à quel point il veut sa propre famille, sont forcés de se réunir lorsque l'impensable se produit. Noël à la maison : Yani et Gavin peuvent-ils transformer leur amitié en amour ce Noël ? Yani Nicolaou a définitivement renoncé à l'amour. Après avoir fui Londres pour échapper à une sale rupture, la seule sueur, le sang et les larmes qu'il lui reste sont consacrés à son stand au marché de Noël. Une aventure pour rebondir ? Non merci. L'ancien militaire Gavin Richie a encore moins à accorder à une romance. Gérer un refuge pour sans-abris tout en se remettant d'une blessure le tient déjà bien trop occupé. Il est souvent seul, et alors ? Il se satisfait de son célibat... jusqu'à ce qu'une rencontre imprévue réveille en lui une étincelle impossible à ignorer. Coeur en partage : Henry n'a vécu que de petits boulots. Ce n'est pas faute d'efforts. A décharge, il erre depuis que le père de l'homme qu'il a aimé, il a douze ans, l'a expulsé de Londres. C'est suite à un traumatisme violent qu'il sera contraint de retourner à Londres, non loin de Garreth... Peut-être que Garreth, ce garçon de bonne famille forcément marié entre-temps, ne l'a pas oublié ? La boule de noël : Noël, assistant événementiel au BHV, est jeune et dynamique. Il a tout pour être heureux : un fiancé et un boulot qu'il adore. Les fêtes de fin d'années sont toujours un moment de stress pour lui en raison de l'effervescence qui agite le grand magasin. D'autant plus qu'à la même période, il reçoit chez lui des sacs de courriers d'enfants à cause de son patronyme célèbre et homophone : Père Noël. Mais cette année, tout part en vrille. Son fiancé, avocat qui veut devenir associé, est aux abonnés absents et le jeune assistant risque de perdre son boulot à cause d'une succession d'imprévus. Un soir, il rentre chez lui et ouvre l'un des sacs de courrier. Il tombe sur un paquet, chose inhabituelle. T'aimer : Il m'énerve. Il m'amuse. Il me fait sourire. Il m'exaspère. Et bon sang, je ne veux absolument pas réfléchir à ce que cela implique. J'ai déjà fort à faire avec la pleine lune qui approche, Daniel qui ne sait pas ce qu'il veut et la terreur de Noël (comprenez : ma soeur) qui a décidé de réunir deux vampires puissants, un roi démon et un incantateur Arcos dans une maison pleine de loups pour le réveillon. Si personne ne meurt, ce sera un véritable miracle de Noël.

12/2020

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Littérature étrangère

La déchéance de Mrs Robinson. Journal intime d'une dame de l'époque victorienne

L’histoire commence en 1844 quand, après un premier mariage désastreux qui s’est terminé par la folie et la mort de son mari, Isabella, jeune femme de bonne famille, mère d’un enfant en bas âge, épouse sans joie l’ingénieur et industriel Henry Robinson, personnage qui se révèle vite acrimonieux et cupide. Le couple, qui aura deux enfants, s’installe à Edimbourg. Isabella y fait la connaissance d’Edward Lane, "fascinant" jeune homme de dix ans son cadet. Juriste puis médecin, celui-ci vit avec sa femme Mary et sa belle-mère, la sympathique et très sociable Lady Drysdale, qui tient l’équivalent d’un salon où elle reçoit les intellectuels de l’époque. Edward et Isabella, femme intelligente et curieuse quoique souffrant d’un ennui chronique, échangent sur les idées nouvelles et sur la perte de leur foi religieuse. Très vite, Isabella s’éprend de lui, passion dont elle tient fiévreusement la chronique dans un journal intime auquel elle confie également ses sentiments de frustration et de ressentiment face à un mari honni et à une existence fastidieuse, ses trois fils étant son seul réconfort. Lorsque Edward se montre réceptif, ou tout au moins assez bon pour répondre de temps en temps à ses lettres, elle est profondément heureuse. En 1854, à Moor Park, où le Dr Edward Lane propose la cure hydrothérapique à ses patients, ils finissent par échanger étreintes et baisers. Mais rien ne prouve que leur relation ait pris une autre dimension. En 1855, alors que sa relation avec Lane s’est de nouveau distendue, elle tombe malade, probablement de la diphtérie. L’entendant marmonner des noms d’hommes dans son délire, Henry ouvre son journal pour y découvrir la détestation qu’elle lui voue (non qu’il soit à proprement parler un bon mari, il a une maîtresse et deux filles illégitimes) et l’amour qu’elle porte à Lane. Dès qu’elle est rétablie, il lui annonce son intention d’engager une procédure de divorce. La seconde partie du livre est consacrée à cette décision et à ses suites. L’affaire est la onzième portée devant la cour des Divorces, tribunal laïc institué suite à une loi votée quelques mois plus tôt. On est fasciné de regarder magistrats, avocat, experts et journalistes se colleter avec la seule véritable pièce à conviction : ce journal, dérobé à Isabella par son mari. Les faits décrits sont-ils réels ou l’invention d’une mythomane ? Car assurément seule une démente peut coucher par écrit des choses aussi scabreuses. Edward Lane nie mordicus avoir fauté avec Isabella. La teneur du journal ne suffit pas pour l’incriminer et, par l’effet d’une contorsion de procédure, un seul des deux défendeurs doit finalement répondre de l’accusation d’adultère. A une époque où il était rarissime que les femmes obtiennent gain de cause, Isabella finit par gagner la procédure de divorce. Victoire en matière de droits des femmes, mais elle perd tout le reste : sa fortune, ses enfants…L’auteur a exhumé cette histoire extraordinaire des archives d’un temps où la question de la sexualité et du désir féminins angoisse une société victorienne régie par les hommes, un temps où la femme adultère est marquée du diagnostic de manie sexuelle, une forme de démence. Le récit, où Dickens et Darwin, entre autres, tiennent des seconds rôles, est ponctué de digressions sur les phénomènes de la société victorienne et d’anecdotes aussi éclairantes que divertissantes.

03/2013

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Sciences politiques

Les chemins de Damas. Le dossier noir de la relation franco-syrienne

Le livre explore les méandres de quarante ans de relations entre la France et la Syrie. Des relations jonchées de cadavres, jalonnées de périodes de confrontation mais aussi de lunes de miel pendant lesquelles Paris et Damas font des affaires ou s’allient contre les djihadistes. Des relations fondées sur un malentendu entre l’ancienne puissance mandataire et Damas. Si la France a toujours été dans l’émotion, la dictature syrienne, elle, se comporte comme un monstre froid. Les Français prennent pourtant régulièrement le chemin de Damas. En 1984, trois ans après l’assassinat de notre ambassadeur au Liban par des agents pro-syriens, François Mitterrand se rend en Syrie. En 2008, Nicolas Sarkozy rompt avec la politique d’ostracisme de Jacques Chirac et replace Bachar el-Assad sur le devant de la scène internationale. La France a tracé les frontières de la Syrie moderne et a formé ses élites et pourtant ses dirigeants se sont souvent trompés. Quand Jacques Chirac adoube le jeune Bachar, pensant que ce dernier l’écoutera. Quand le même Jacques Chirac, meurtri par l’assassinat de son ami Rafic Hariri, s’acharne à prévoir la chute prochaine du régime. Quand, enfin, Alain Juppé d’abord puis Laurent Fabius ensuite annoncent que "les jours du régime" sont comptés, après le début de la révolution syrienne. Pourquoi autant d’erreurs alors que notre pays est probablement celui qui connaît le mieux la Syrie ? Le Chemin de Damas expose quelques-uns des dossiers noirs de cette relation quasi schizophrène. En 2006, alors que Chirac veut faire "rendre gorge à Bachar el-Assad", la France lui livre dans le plus grand secret deux hélicoptères Dauphin convoyés en pièces détachées pour ses besoins personnels. Mais aussi un système de communications sécurisées pour la quinzaine de barons du régime. Et en pleine révolution, une entreprise française prolonge des tunnels entre le palais et la résidence de Bachar dans le centre de Damas. Bref, à l’ombre de la politique, les affaires continuent. Comme à Kadhafi, Nicolas Sarkozy a beaucoup promis à Bachar el-Assad, notamment la fourniture d’Airbus. Les auteurs racontent les dessous de cette affaire emblématique. Ou encore comment Alcatel a équipé en matériel de communication sensible la garde présidentielle, un contrat géré personnellement par Bachar el-Assad, alors qu’il n’était encore que l’héritier. Ils dénouent les fils de la coopération entre les services de renseignements syriens et français dans la lutte antiterroriste : la visite secrète du général Philippe Rondot à Damas le jour de l’assassinat de Rafic Hariri ; les "téléphones rouges" installés par Jacques Chirac dans le bureau d’Hafez el-Assad dès la fin des années 1990, mais aussi celui posé dans la chambre à coucher de son ami Hariri à Beyrouth à la même époque. Le livre nous plonge dans les coulisses de cette relation d’amour-haine. Des témoins clés parlent, mettant au jour le dysfonctionnement au sommet de l’Etat français entre des diplomates et services de renseignements qui depuis Damas estiment que Bachar ne va pas tomber et les annonces péremptoires de l’Elysée et du Quai d’Orsay. Comment a-t-on fait taire l’ambassadeur sur place ? Comment les services DGSE et DCRI, après s’être fait la guerre, ont-ils dû se plier aux oukases de l’Elysée ? Comment la France a-t-elle ensuite instrumentalisé l’opposition ? Bref, c’est l’histoire tourmentée de la "FranSyrie" qui défile dans ce livre écrit à partir des témoignages des plus hautes autorités françaises et syriennes (Assad, Hollande, etc.).

10/2014

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Jazz, Blues, Soul, Rap, Reggae

Jimi Hendrix

Jimi Hendrix est surement la star ultime et le plus grand guitariste que la terre rock ait porté avec seulement trois albums studios. Mais cette ouvrage foisonne de disques sur lesquels il a posé ses notes merveilleuses... Plus d'une centaine pour s'apercevoir aussi qu'il s'agit d'un des plus grands musiciens de l'histoire du rock. Jimi Hendrix était trop. Trop bon. Trop doué. Trop intense. Trop sexe, trop drogues, trop rock'n'roll. Trop tout. " Larger than life " comme disent les anglo-saxons. Plus grand que la vie ! Hors du commun, c'est le moins qu'on puisse dire. Alors, les autres avaient du mal à suivre. Tous les autres : musiciens, accompagnateurs, stars du rock concurrentes, groupies, producteurs, organisateurs de concerts, journalistes, disc jockeys, présentateurs télé... Et nous aussi, pauvre public, bien sûr. Car son oeuvre est à son image : immense, d'une richesse inouïe, fascinante. Mais aussi truffée d'arnaques dues à des producteurs véreux, de disques post-mortem sur lesquels il n'apparaît parfois même pas ! Un bordel sans nom, pour résumer. C'est à cette somme que ce livre s'attaque. Tous les albums, ou presque ! Tout considérer. Et faire le tri. Comme Hendrix lui-même faisait le tri : après avoir écouté un de ses grands disques - voire un seul morceau -, tout le reste parait fade. Jimi Hendrix était le plus grand. Il n'y a même pas de discussion. Le plus grand guitariste, bien sûr. Mais aussi probablement l'un des plus grands musiciens et compositeurs de l'histoire du rock - au sens large. Voire même l'un des plus grands chanteurs. Ironie suprême pour ce grand timide qui disait détester sa voix. Mais comment faire ce fameux tri ? La carrière de Jimi Hendrix sous son nom - après n'avoir été qu'un simple accompagnateur - n'a duré que quatre ans. Il n'a publié de son vivant que trois albums studio - trois chefs-d'oeuvre - et un live. Et ce livre recense plus de cent disques ! Un cas d'école. Parce que Jimi jouait, composait, jammait avec d'autres musiciens et enregistrait en permanence. Les inédits sont innombrables, et souvent excellents. Car une chute d'Hendrix, c'est presque toujours quelque chose que n'importe quel autre musicien se damnerait pour avoir un jour enregistré... Son génie était tel que même ses rebuts étaient divins. Enfin, presque tous. En conséquence, sa discographie, pléthorique, est une véritable jungle. On ne sait où donner de la tête. Ce livre essaie de trier le bon grain de l'ivraie. Avec subjectivité, bien sûr. Comment faire autrement ? En art, il n'y a rien de meilleur que la subjectivité. La critique objective est un leurre. Stan Cuesta en sait quelque chose, lui qui a découvert Hendrix avec l'un de ses faux disques, l'une de ses fameuses arnaques, et qu'il l'a aimé parce qu'il ne savait pas. Depuis, il a tout écouté. Et il nous livre ici ses impressions, tel un reporter de guerre de retour de la ligne de front. En plus, il s'attache à raconter la planète Hendrix au sens large. Tous ces disques qu'on évoque généralement sans jamais les écouter : ceux que Jimi a, ceux des groupes avec lesquels il a joué. Un travail de dingue ? Absolument. Fait par un dingue, pour des dingues. Parce qu'Hendrix, c'est dingue.

10/2023

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Littérature étrangère

Les immortalistes

A quoi ressemblerait votre vie si vous connaissiez la date de votre mort ? New York, été 1969. Pour tromper l'ennui, les enfants Gold ne trouvent rien de mieux à faire que d'aller consulter une voyante capable de prédire avec exactitude la date de leur mort. Si Varya, Daniel, Klara et Simon veulent tous savoir de quoi demain sera fait, ils sont loin de se douter de ce qui les attend. Des années plus tard, hantés par la prophétie, ils vont faire des choix de vie radicalement opposés. Simon, le petit dernier censé reprendre l'entreprise de confection familiale, s'enfuit sur la côte ouest, en quête d'amour à San Francisco. Klara, la rêveuse, devient magicienne à Las Vegas, obsédée par l'idée de brouiller les pistes entre la réalité et l'imagination. Epris de justice, Daniel s'engage comme médecin dans l'armée après les attentats du 11 septembre. Quant à la studieuse Varya, elle se jette dans des travaux de recherche liés à la longévité, tentant désespérément de percer le secret de l'immortalité. Lorsque le premier d'entre eux trouve la mort à la date annoncée par la voyante, les trois autres craignent le pire. Doivent-ils prendre au sérieux cette prémonition ? N'est-ce la puissance de l'autosuggestion qui pousse les Gold à faire des choix qui les conduisent irrémédiablement vers leur mort ? Fresque de grande envergure, à l'ambition et à la profondeur remarquables, Les Immortalistes se situe entre le destin et le libre arbitre, le réel et l'illusion, l'ici-bas et l'au-delà. Une ode magnifique à ce qui nous échappe et à la force implacable des liens familiaux. "LE roman de l'année". Entertainment Weekly Extrait : "- Sans elle, je ne serais jamais venu à San Francisco. Je n'aurais pas rencontré Robert. Je n'aurais pas appris à danser. Je serais probablement encore à la maison, à attendre que ma vie commence. Il est en colère contre sa maladie. Il est en rage contre ce mal qui le ronge. Et jusque-là, il détestait aussi la femme de Hester Street. Comment, se demandait-il, avait-elle pu annoncer un destin aussi tragique à un enfant ? Mais maintenant, il la considère différemment, comme une mère ou une déesse, celle qui lui a montré la porte et lui a dit : "Vas-y !" Klara semble paralysée. Simon se remémore l'expression de son visage après leur emménagement à San Francisco, un mélange sinistre d'irritation et d'indulgence, et il s'était rendu compte pourquoi cela le perturbait. Elle lui rappelait la femme : elle l'observait, guettant le compte à rebours. A cet instant éclot en lui un sentiment qui ressemble à de l'amour. Il revoit Klara sur la terrasse du toit, la façon dont elle se tenait sur le rebord sans le regarder. "Donne-moi une seule bonne raison qui t'empêcherait de vivre ta vie". - Cela ne te surprend pas que ce soit dimanche, constate Simon. Tu sais depuis le début ? - Ta date, murmure Klara, tu avais dit que tu mourrais jeune. Je voulais t'offrir tout ce que tu désirais. Simon étreint la main de sa soeur. Sa paume est charnue, d'un rose sain. - Et tu as réussi, dit-il".

04/2018

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Archéologie

Shillourokambos. Un établissement néolithique pré-céramique à Chypre - Les fouilles du secteur 3

SHILLOUROKAMBOS Les fouilles du secteur 3 The excavations in sector 3 Après être apparue sur le continent asiatique à partir du Xe millénaire av. n. -è. , la " néolithisation " s'est largement propagée. Le site de Shillourokambos à Chypre fait référence pour comprendre les tout débuts de ce processus de diffusion et la première extension des caractères néolithiques en Méditerranée. Fondé vers le milieu du IXe millénaire av. n. -è. , il a été occupé jusqu'à la fin du VIIIe, soit sur une durée d'environ 1500 ans, couvrant tout le Néolithique pré-céramique B du Levant (PPNB). Les zones fouillées entre 1991 et 2004 par la mission " Néolithisation ", avec l'appui de l'Ecole Française d'Athènes, se présentent en deux parties : l'une, au Nord, dénommée " secteur 1 ", l'autre, au Sud, dite " secteur 3 ". La seconde a été fouillée essentiellement entre 1999 et 2003. C'est cette aire qui est aujourd'hui publiée, là où les vestiges des étapes moyenne et récente de l'occupation étaient les mieux attestés et pouvaient se prêter à une certaine analyse spatiale. Elle permet une étude détaillée des périodes évoluées du site, entre 7600 et 7000 av. n. -è. et une approche de ces moments essentiels dans la formation de la culture qui s'épanouira au VIIe millénaire à Khirokitia. Outre l'introduction de certaines espèces animales (le daim, le mouton et probablement le renard), l'émergence massive de l'élevage ovin et bovin et le développement de l'agriculture au tournant des IXe-VIIIe millénaires, on y repère les mutations techniques dans la construction, les outillages lithiques, osseux ou les productions symboliques. C'est dans ce secteur 3 que fut découverte la plus ancienne preuve connue de la domestication du chat. D'importantes informations concernent les perspectives économiques perçues à partir de l'évolution des faunes et des artéfacts. Est aussi abordé l'état sanitaire des populations de l'établissement. Après la publication du secteur 1 en 2011, la communauté archéologique dispose désormais de l'ensemble des données documentaires issues des fouilles de la mission " Néolithisation " à Shillourokambos. After it appeared on the Asian continent from the 10th millennium BC onwards, Neolithisation spread widely. The site of Shillourokambos in Cyprus is a reference to understand the very beginnings of this diffusion process and the first extension of the Neolithic wave in the Mediterranean. Founded around the middle of the 9th millennium BC, it was occupied until the end of the 8th millennium, i. e. over a period of about 1, 500 years, covering the entire Pre-Pottery Neolithic B of the Levant (PPNB). The areas excavated between 1991 and 2004 by the "Neolithisation' project, with the support of the French School at Athens, are presented in two parts : one, in the north, "sector 1', the other, in the south, "sector 3'. The latter was excavated mainly between 1999 and 2003, and it is this area which is now being published. Here, the remains of the middle and recent phases of occupation were best attested and could lend themselves to spatial analysis, enabling a detailed study of the more recent periods of the site, between 7600 and 7000 BC, and of the essential moments in the formation of the culture that flourished in the 7th millennium in Khirokitia. In addition to the introduction of certain animal species (fallow deer, sheep and probably foxes), the massive emergence of sheep and cattle breeding and the development of agriculture at the turn of the 9th-8th millennia, we can also see technical changes in construction, lithic and bone tools and symbolic productions. It is in sector 3 that the earliest known evidence of cat domestication was discovered. Important information concerns the economic perspectives perceived from the evolution of the fauna and artefacts. The health status of the populations in the establishment is also documented and discussed. After the publication of sector 1 in 2011, the archaeological community now has all the documentary data from the excavations of the "Neolithisation' project in Shillourokambos. Ci-dessus : Figurine de picrolite représentant une souris (longueur = 4, 3 cm). En couverture : Vue générale de la fouille du secteur 3 en 2001.

04/2021

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Sociologie

California dreaming. Portraits à la frontière du rêve américain

La société américaine est plus que jamais en mutation. Au début étaient les White Anglo-Saxons Protestants, sur la côte Nord-Est. Puis les vagues d’immigration se sont succédées, toujours plus diverses : l’Europe du Sud, l’Europe de l’Est, le Proche et le Moyen-Orient et maintenant, en masse, l’Asie et l’Amérique latine. Dans moins d’une génération, la majorité blanche sera passée... dans la minorité. Plus de 50% des Américains seront alors issus de minorités : Latinos, Noirs, Asiatiques, etc. Ils seront nés Américains, car sur le sol des Etats-Unis. Mais leurs parents sont ceux qui, aujourd’hui même, s’installent. Malgré Guantanamo Bay, le « Terrorism Act » ou encore ses lois liberticides en matière d’immigration, ce pays s’appelle toujours, et probablement plus que jamais depuis l’élection d’un Président dont le père était kenyan, « The Land of Freedom ». Dans la Déclaration d’indépendance américaine de 1776, la « poursuite du bonheur » figure parmi les droits inaliénables de l’Homme, à côté de la liberté et de l’égalité. Ainsi est né l’American dream, l’idée selon laquelle « n’importe quelle personne vivant aux Etats-Unis, par son travail, son courage et sa détermination, peut devenir prospère ». Ce concept a été, et demeure encore, l’un des principaux moteurs du courant migratoire vers les Etats-Unis, le plus important phénomène d’immigration de l’histoire contemporaine. Le rêve américain, c’est donc la possibilité pour toute personne, quelle que soit la couleur de sa peau, sa classe sociale, ses origines ou son éducation, de « réussir ». Le rêve californien... c’est le bout du rêve américain. « Des Etats d’Amérique, la Californie est, peut-être, le plus ‘américain’ de tous », explique l’historien Kevin Strarr dans son dernier livre, California. Au-delà de ses richesses naturelles, de ses grandes villes ou de son industrie (qui en fait la huitième puissance économique mondiale), la Californie est surtout l’Etat le plus multiculturel du pays. « L’ADN de l’État, c’est sa diversité ethnique », résume Starr. Plus de 90 langues sont recensées par la Los Angeles Unified School District. La Californie, cependant, a été forgée sur la discrimination raciale : racisme envers les Mexicains, envers les Japonais, envers les Noirs (l’exemple de Rodney King, dont le tabassage par des policiers est à l’origine des émeutes de 1992, en est symptomatique). Et il faut attendre les années 1960 pour que les choses s’améliorent. « L’affirmative action » ou discrimination positive, sera abandonnée par la suite, par référendum, dans les années 1990. Mais elle aura porté ses fruits. Aujourd’hui, la Californie s’enorgueillit d’être l’Etat le moins discriminatif, le moins inégalitaire et le plus multiculturel du pays. Malgré le 11 septembre, le Patriotic Act et les mesures répressives entreprises chez ses voisins, notamment le Texas, l’Etat du gouverneur autrichien Schwarzenegger continue de croire en son utopie de terre bénie, à l’image de ses deux grandes villes, Los Angeles, la cité des anges et San Francisco, la ville de la contestation et de la matière grise. Invaincu, donc, malgré huit ans d’administration Bush, ce rêve californien, mélange d’utopie hippie, d’Hollywood et d’horizon sans limites, est aujourd’hui inévitablement menacé par la crise économique. L’Etat vit sa plus grave crise depuis la Grande Dépression. Des dizaines de milliers de Californiens ont perdu leur maison ou leur emploi. Parfois les deux. L’Etat est, officiellement, reconnu comme celui qui souffre le plus de la récession de tout le pays. La classe moyenne inférieure lutte et tombe dans la précarité, pour ne pas dire, parfois, la pauvreté. Les immigrés sont en première ligne. Et les mailles du filet de l’Etat Providence sont trop larges. Le retour au pays est parfois la seule solution. Plus de 50 000 immigrés, en 2008, sont ainsi repartis de la Californie vers le Mexique. Et à la frontière, le rêve vire souvent au cauchemar, les narcotrafiquants mexicains, renfloués par la crise, déplaçant leur guerre sur le territoire californien. Et pourtant, aujourd’hui, peut-être plus que jamais, les Etats-Unis redécouvrent ce rêve qui fait leur fierté autant que leur identité : ils viennent d’élire leur premier président issu d’une minorité, dans un élan d’espoir et de soif de changement rarement vu depuis les frères Kennedy, John en 1960 et peut-être plus encore Bobby en 1968. L’effet miroir fonctionne-t-il ? Les Africains Américains, les Latinos, ont largement voté pour Barack Obama : à plus de 75%... mais aussi une majorité de Blancs. Ce rêve, le nouveau Président Obama l’invoque souvent. « Si nous n’agissons pas vite pour remédier à la crise, le rêve américain risque d’être menacé », martèle-t-il sans relâche. Il y croit, à ce rêve : il l’a ressuscité chez ses compatriotes, lui le fils d’immigré kenyan, qui rappelle au pays ce qu’est sa raison d’être : l’American dream. Au jour le jour, comment devient-on Américain ? Y a-t-il des critères à remplir ? Des codes à s’approprier ? Qu’abandonne-t-on de sa culture d’origine, de ses traditions ? Que conserve-t-on ? Comment aborde-t-on le monde du travail ? Finalement, c’est quoi être américain ?

04/2011

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Sociologie

Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes volume 94-1. Fascicule 1

Sébastien Barbara. - Les phalanges de Socrate (X. , Mem. , I, 3, 11-13) Xénophon (Mem. , I, 3, 11-13) attribue à Socrate une image rapprochant les baisers des beaux garçons des envenimements causés par les araignées dites phalanges (? ??? ? ??? ). Parallèlement, Platon (Smp. , 217e-218b) prête à Alcibiade l'image de la morsure de vipère à propos de l'amour-philosophie. Ces images issues des topoi populaires de la morsure-piqûre de l'amour témoignent d'une tendance des socratiques à développer des comparaisons en rapport avec la sphère médicale et des échanges entre philosophes et médecins dans l'Athènes des Ve-IVe s. Dans le cas des phalanges le témoignage de Xénophon atteste, par sa date haute, une diffusion précoce de savoirs iologiques précis, notamment le lien causal entre symptômes critiques et morsure de la veuve noire méditerranéenne (Latrodectus tredecimguttatus Rossi) qui n'est pourtant pas facile à établir. Pauline Belin. - Le concept de consuetudo dans les traités rhétoriques de Cicéron Cet article se propose d'explorer les implications du terme consuetudo dans les traités rhétoriques cicéroniens où le terme est utilisé : De inuentione, 84-83 av. J. -C. , De oratore, 55 av. J. -C. , Brutus, 46 av. J. -C. , Orator, 46 av. J-C. , et les Partitiones oratoriae, 46 av. J. -C. Cette étude du terme de consuetudo entend retracer les origines du concept linguistique de consuetudo, formulé par Cicéron et repris par Quintilien dans l'élaboration de son Institution oratoire, et précisera les liens entre le sens général du terme et l'acception proprement linguistique qu'il acquiert, tout en éclaircissant les enjeux de ces différentes acceptions. Jaime Curbera. - Les noms de la mandragore selon Dioscoride Cet article traite des six noms de mandragores transmis dans le De materia medica de Dioscoride (? ??? ? ??? ? , ??? ? ??? ? ? , ??? ? ??? / ??? ? ??? , ??? ? ?? , ??? ? ??? ? ?? , ??? ? ??? ? ??? ), ainsi que des quinze synonymes donnés dans les manuscrits alphabétiques de Dioscoride. L'article met l'accent sur l'aspect lexical (étymologie, brachylogie, emprunts), mais il traite inévitablement d'autres questions, comme les prières des herboristes, et il propose de nouvelles lectures pour les noms corrompus (? ??? ? ? , ??? ? ??? , ??? ? ??? ? ?? , ??? ? ??? ). Une dernière annexe explique un curieux nom de la plante en grec moderne (? ??? ? ??? ). Concepción Fernández Martínez. - Rythmes métriques accidentels ou locutions idiomatiques dans des inscriptions gauloises considérées comme carmina (CIL, XIII, 1983, 1972, 2073, 2216, 1849) L'article analyse les possibles formes métriques d'une série d'inscriptions latines considérées comme métriques, afin de décider de leur inclusion ou de leur exclusion du corpus des Carmina Latina epigraphica des Gaules. En outre, l'article propose une édition critique et un commentaire philologique de ces inscriptions. Jorge Martínez-Pinna. - Le nom de Servius Tullius Cet article traite du nom de Seruius Tullius, roi de Rome. Un lien avec le terme latin seruus, ainsi qu'une origine étrusque semblent peu admissibles. Au contraire, l'analyse de ce nom révèle une origine latine du personnage et son appartenance à un niveau social élevé. Jean-Louis Perpillou. - Anges et démons Dans ce texte posthume, qui fait suite à "Pouvoirs d'un chiffre" , paru dans ??? ? ??? ? ??? ? ? . Mélanges offerts à Charles de Lamberterie (Louvain, Peeters, 2020, p. 637-650), Jean-Louis Perpillou examine trois nouvelles séries d'exemples de la formule "3 fois 9" : les inscriptions d'Asie Mineure impliquant le dieu Mèn, un rite agraire lituanien et son correspondant grec (Hérodote VIII, 137), ainsi que des bylines russes qui relatent des pratiques magiques adressées à des démons ou des (arch)anges. La valeur non comptable de cette formule, très probablement héritée, s'y trouve confirmée. Gerd Van Riel, Victor Gysembergh. - L'Athéna de Saïs dans l'In Timaeum de Proclus Dans sa discussion du mythe de l'Atlantide, raconté par un prêtre de Saïs dans le Timée de Platon, Proclus se tourne vers la relation entre la déesse Athéna et la cité de Saïs en Egypte septentrionale. L'une des connexions astrologiques mentionnées par Proclus est qu'Athéna était un des astres arctiques. Dans ce contexte, le texte reçu du Commentaire sur le Timée de Proclus fait référence à certains qui lient Athéna à "la lune qui est là-bas" . Dans cet article nous analysons les diverses explications et émendations du texte. Nous examinons leur valeur par rapport aux spéculations astronomiques des Egyptiens et des Grecs, mettant à profit de récentes découvertes sur la transmission textuelle du commentaire de Proclus. A partir de cet examen, nous proposons de corriger le texte transmis. Inés Warburg. - De Lerina insula : tradición manuscrita, textos y edición El poema De Lerina insula, atribuido a Dinamio de Marsella (? 595 c.), celebra en dísticos elegíacos la fundación cristiana de San Honorato mediante una serie de tópicos tradicionales sobre la isla "santa" y sus habitantes. Dos códices de Isidoro de Sevilla (ms. Klosterneuburg 723 del siglo XII y ms. Göttweig 64 (78) del siglo XIII) incluyen la colección de inscripciones romanas conocida como Sylloge Turonensis ; en el apéndice de esta síloge se conserva el poema - no epigráfico y no romano - de Dinamio. Esta contribución propone una edición crítica del poema a partir de ambos testimonios, ya que las dos ediciones del siglo XIX se basan alternativamente en copias de uno de los dos manuscritos : la primera edición de 1888, en una copia de Klosterneuburg 723 y la segunda edición de 1897, en una copia de Göttweig 64. Los testimonios derivan de un ascendiente en común, pero ambos textos son independientes y complementarios.

02/2022

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Sports de balle

Nadal, Federer, Djokovic. 21 matches pour entrer dans la tête de ces champions et booster votre mental

Soyez coaché par le seul psychiatre qui a disputé Roland-Garros ! Christophe Bernelle, 59 ans, est le seul psychiatre qui a disputé Roland-Garros ! En 1983, l'année du sacre de Yannick Noah, il s'incline au deuxième tour contre Mats Wilander, le futur finaliste. Il a 20 ans, il est 9e français et 170e joueur mondial mais il n'était pas préparé psychologiquement. Dans la foulée des qualifications pour Wimbledon, le feu sacré perdu, il rompt avec le tennis. Il entame des études de médecine, se spécialise dans la santé mentale. Le docteur Bernelle devient thérapeute. La passion du tennis revenue (il continue de le pratiquer à un bon niveau), il exerce dans divers cabinets en particulier auprès du jeune public. Il a aussi été responsable de la cellule mentale à la DTN au sein de la Fédération française de tennis. Il est, comme tout le monde, fasciné par ceux qu'il appelle les trois monstres : Roger Federer, Novak Djokovic et Rafael Nadal, 61 titres du Grand Chelem à eux trois depuis 2003 quand, chez les hommes, aucun Français n'en a gagné un depuis Noah en 1983. Avant de remporter l'Open d'Australie en 2020, Djokovic a eu cette phrase, à laquelle il souscrit : " Maintenant, pour gagner un Grand Chelem et être constant au plus haut niveau pendant de nombreuses années, il faut acquérir une maturité mentale et émotionnelle, une expérience pour comprendre ses forces et combattre ses faiblesses. Rafa, Roger et moi, tout au long de ces dix, quinze ans, on a su ce qu'il fallait faire mentalement dans certaines situations particulières. Cela nous donne probablement un petit avantage". Dans cet ouvrage ludique, pratique et pédagogique, Christophe Bernelle, après avoir raconté son parcours de tennisman à psychiatre, va décortiquer ce qui constitue la force du merveilleux trio, notamment au niveau mental. Il va analyser leurs ressorts, les mécanismes qui les habitent et constituent comme des vade-mecum à déployer pour le tennisman amateur comme pour tout un chacun. Il va entrer dans leur psychisme et disséquer une quarantaine de matches mettant aux prises Federer, Nadal ou bien Djokovic pour en dresser des archétypes. Exemple : Anticiper la situation Dimanche 14 juillet 2019. Finale de Wimbledon. Djokovic bat Federer 7-6, 1-6, 7-6, 4-6, 13-12. 4h57 de jeu. L'analyse : " Dans cette finale d'anthologie, la plus longue de l'histoire du tournoi, le Serbe a obtenu son 16e titre du Grand Chelem, malgré la ferveur du public pour le Suisse. Trois quart d'heure plus tôt, Federer mène 8 jeux à 7 au 5e set et 40-15, s'offrant deux balles de match. Federer sert une superbe première balle sur le coup droit de Djokovic, qui sort un retour gagnant croisé. Djoko a senti le coup, a anticipé, comme lors d'une séance de tir au but. Tout était programmé dans sa tête. La balle est arrivée exactement où il le pensait et boum... Si tu attends ce que l'autre va faire, tu réagis au lieu d'agir... Les très grands anticipent toujours, ils visualisent avant. Il a contre-attaqué et gagné son pari. Il n'est pas anodin non plus qu'il ait remporté les trois tie-breaks du match (le dernier à 12 jeux partout, pour la première fois de l'histoire) alors que, objectivement, sur ce match, il est moins fort que Federer ; il n'est d'ailleurs qu'à voir la " facilité " avec laquelle le Suisse a remporté ses deux sets. Djokovic n'a pas été intimidé par le public qui encourageait Federer, il a même joué de cet amour du public pour son adversaire en s'imaginant qu'il criait " Djoko Djoko " plutôt que " Come on Rodger ! " Il s'est conditionné, a réussi à prendre cette énergie qui la galvaniser. Il était heureux d'être là, sur le court, se préparant à battre la légende. Il ne s'est pas crispé au moment de conclure, grâce à tout le travail entrepris sur lui-même depuis des années. Comme pour un entretien d'embauche, il est entré positivement sur le terrain, sans se préparer au pire, pour mieux diminuer la pression et se concentrer sur son jeu et uniquement sur son jeu. Cette victoire à Wimbledon est d'abord une victoire mentale. " Autres exemples de thématiques qui seront illustrées par des matches, de la victoire de Nadal à Wimbledon en 2008 à l'élimination du même Nadal en 8e de finale du tournoi en cinq sets contre l'obscur Gilles Muller, du triomphe de Daniil Medvedev au dernier US Open contre Djokovic à la défaite d'un Federer diminué en trois sets contre Gaël Monfils en finale de la Coupe Davis 2014 avant de balayer Richard Gasquet deux jours plus tard pour offrir la premier sceptre en Coupe Davis à la Suisse : Vivre l'instant présent, L'esprit plus fort que le corps, Mieux penser pour mieux jouer, Apprendre à perdre, Le plaisir et l'amour du jeu, Savoir accepter la défaite, etc. En fin d'ouvrage, Christophe Bernelle expliquera pourquoi les Français, malgré de bons joueurs et un million de licenciés, ne parviennent pas à s'inspirer de ces modèles. " L'état d'esprit et donc le mental ont une part importante dans cet état de fait. Chez nous, quand les joueurs arrivent à un bon classement, souvent ils explosent en vol ... ", déplore-t-il. Il donnera des pistes pour progresser à ce niveau.

04/2023

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Actualité politique internatio

Au coeur de la troisième guerre mondiale

La croyance en l'avènement de "la mondialisation heureuse" (Alain Minc) et de "la Fin de l'Histoire" (Francis Fukuyama) était omniprésente en octobre 2002 quand j'ai publié "La Troisième Guerre mondiale a commencé" . Aujourd'hui, c'est au contraire cette dernière qui est au centre des préoccupations. Une crise économique et financière à venir qui sera pire que celle de 1929 La mondialisation hyperfinanciarisée enclenchée dans les années 1980 a été jalonnée d'un crescendo de crises issues de l'éclatement de bulles financières, dont celui de 2008. Elles ont résulté de la surchauffe de la "planche à billets" par les banques centrales accompagnée d'endettements publics et privés abyssaux. Ce mécanisme infernal a été accentué par l'épidémie de covid. Il ira jusqu'à l'éclatement de bulle de trop, qui effondrera le système financier international. Conséquence : la "weimarisation" des économies (hyperinflation par dépréciation des monnaies). En effet, les banques centrales sont désormais confrontées à la quadrature du cercle. Pour essayer d'enrayer l'inflation, elles augmentent leurs taux d'intérêt. En vain. Résultat : la stagflation, c'est-à-dire l'inflation et, en même temps, la stagnation de la croissance quand ce n'est pas la récession. La croissance de la masse monétaire et du surendettement se poursuivra jusqu'au collapsus mondial : cracks boursier et obligataire, faillites de banques en série. C'est dans cette perspective que la Russie et la Chine notamment accumulent depuis des années des stocks d'or destinés à garantir leurs monnaies. Car cette crise financière majeure bouleversera l'ordre monétaire international, aux dépens du dollar (perdant son rôle de monnaie de réserve mondiale) et de l'euro. Il y eut la crise de 1929. Celle qui vient risque d'être pire, car la mondialisation a supprimé les cloisons plus ou moins étanches qui séparaient les grandes aires économiques à l'époque. Déjà, on voit que s'accentue la paupérisation des classes moyennes occidentales déclenchée par la mondialisation à partir des années 1980. La perte de valeur du mark sous la République de Weimar a laissé l'image de consommateurs achetant leur pain avec une brouette de billets. Le grand collapsus financier à venir pourrait ressusciter ce genre de scène dans les pays développés. La situation sera encore pire dans les pays en voie de développement dont la plupart sont déjà dans une situation précaire. Séismes politiques et géopolitiques La crise économique et financière provoquera des séismes politiques et géopolitiques. Le fondamentalisme et le terrorisme islamistes progressent en certaines parties du monde. Comme Daech en Irak et en Syrie, malgré sa défaite militaire de la fin des années 2010. Retour des talibans au pouvoir en Afghanistan, réislamisation accélérée de la Turquie sous la férule d'Erdogan, contamination de l'Afrique sub-saharienne et de l'Afrique de l'Ouest par les filiales d'Al Qaida et de Daech, ramifications de ces organisations en Asie (Afghanistan, Philippines, Indonésie...), prévalence des partis islamistes au Pakistan... Face à Europe, l'Afrique du nord est elle-même concernée. La Libye est devenue un chaudron islamiste depuis la mort de Kadhafi, la Tunisie le devient depuis la chute de Benali, le maréchal Al-Sissi maintient la marmite islamiste égyptienne sous un couvercle prêt à sauter. Le collapsus économique et financier mondial (avec son cortège de misère, de famines et d'épidémies) ouvrira des boulevards aux islamistes pour s'emparer d'appareils d'Etat bancales pour la plupart, en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie. La Troisième Guerre mondiale On assiste au retour des guerres interétatiques. Aujourd'hui, c'est la guerre Otan-Russie en Ukraine, donc sur le sol européen. Les Etats-Unis la pilotent dans le but d'affaiblir la Russie, qu'ils ambitionnent de disloquer pour la vassaliser et encercler la Chine. Car demain, ce sera la guerre entre les Etats-Unis et la Chine, probablement déclenchée par la pomme de discorde qu'est Taïwan. Les deux géants s'y préparent : course frénétique aux armements, découplage progressif des deux économies, embargo américain sur les puces électroniques à destination de la Chine... En effet, les Etats-Unis n'accepteront pas de laisser la Chine leur ravir la première place dans l'économie mondiale sans utiliser contre elle leur gigantesque appareil militaire, financé par un budget annuel de plus de 700 milliards de dollars. Certains hauts dirigeants américains ne s'en cachent même pas. Par le jeu des alliances, la guerre Etats-Unis-Chine s'étendra à l'ensemble du monde, en un cocktail d'affrontements civils et internationaux et de terrorisme. Avec en toile de fond la crise économique et financière mondiale génératrice de pénuries. Donc de fanatismes en tous genres. A la faveur de la guerre en Ukraine, les Etats-Unis ont plus que jamais enfermé les pays européens dans l'OTAN. Ces derniers sont donc enrôlés à l'avance dans leur future guerre avec la Chine. Refusant que Pékin, en envahissant Taïwan, contrôle la jugulaire maritime qu'est la mer de Chine pour l'Asie du Nord Est, le Japon sera aux côtés des Etats-Unis. Il est lui aussi engagé dans une course aux armements. L'Australie et la Nouvelle Zélande sont des alliées inconditionnelles de Washington. L'Inde, géant rival de la Chine en Asie, sera elle aussi du côté américain. En face, le Pakistan musulman, viscéralement opposé à l'Inde, sera aux côtes de la Chine. Quant à l'Iran, hostile aux Etats-Unis et à Israël et dès aujourd'hui parvenu au seuil nucléaire, il sera allié de la Chine. La Russie sera dans le camp chinois, puisque l'Occident l'y a rejetée. La Turquie, devenue un Etat phare de l'Islam, attaquera l'Europe du Sud dont la France. Elle entraînera à sa suite quelques Etats d'Afrique du Nord et du Moyen Orient tombés aux mains des islamistes radicaux, qui offriront à leur jeunesse confrontée à la misère un dérivatif dans des razzias sur cette Europe tant convoitée. Une Europe qui aura fort à faire, entre les menaces à ses frontières et la cinquième colonne islamiste pilotée surtout par la Turquie à l'intérieur de ses territoires. La France sera appelée à jouer un rôle central dans cette configuration européenne.

02/2024