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Actualité et médias

Spéciale dernière. Qui veut la mort de la presse quotidienne française ?

La crise de la presse quotidienne nationale française, qui se développe comme un cancer depuis des années, semble aujourd'hui entrer dans une phase critique. Le pronostic vital des rares titres survivants est engagé. Tous sont en effet frappés à des degrés divers par la chute des ventes en kiosque, la stagnation des abonnements, la baisse des recettes publicitaires, la hausse vertigineuse et apparemment incontrôlable des coûts, l'érosion de leur crédibilité, et bien sûr l'apparition d'une concurrence multiforme. Emmanuel Schwartzenberg ne se contente pas de recenser les causes les plus visibles et les plus fréquemment citées de cette bérézina, à savoir l'apparition des journaux gratuits et la concurrence d'Internet. Le mal, selon lui, date de la Libération, quand des avantages aussi exorbitants qu'immérités furent concédés au Syndicat du livre - avantages qui lui permirent de capter au profit de ses adhérents une grande partie des marges de la presse pendant un demi-siècle, la laissant exsangue à l'heure des grandes mutations. L'auteur nous livre le récit détaillé des tractations, manœuvres et abdications qui émaillèrent la vie mouvementée de la presse française depuis 1944 et entérinèrent progressivement la perte de souveraineté des éditeurs, la paupérisation des rédactions et la mystification comme méthode de communication de l'ensemble de la profession. Ayant eu accès à quantité de documents très confidentiels, l'auteur dévoile la terrible réalité des vrais chiffres : salaires des rotativistes, coût réel des plans de licenciement, tirages, ventes en kiosque, abonnements, exemplaires gratuits, exemplaires " tombés du camion ", chiffres d'affaires publicitaires net net ", c'est-à-dire réellement encaissés... Quand le groupe Springer renonce à lancer une édition française de Bild, comment ne pas y voir la preuve qu'il y a quelque chose de pourri au royaume de la presse quotidienne française ?

09/2007

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Littérature anglo-saxonne

Personne ne nous verras

En rupture de ban après une histoire d'amour malheureuse, le narrateur, Paddy, a accepté de convoyer un poids lourd vers le Sud de la France. Dans la cale du ferry, au moment où, à Calais, s'abat la porte de déchargement, l'homme, supposé voyager seul, échange des bribes de conversation avec une silhouette dissimulée derrière le rideau tiré de la cabine : la vingtaine, l'aspect rebelle et négligé, la passagère clandestine n'est autre que sa fille. Pendant la semaine que doit durer leur équipée, ils reprennent un dialogue interrompu, convoquant dans une langue bien à eux leurs souvenirs : l'enfance heureuse de Kitty aux Etats-Unis, quand ses parents vivaient encore ensemble, leurs vacances en Irlande, ses visites à son père reparti seul en Angleterre... Mais tous deux évitent soigneusement d'aborder "la chose, sa chose, dont nous ne parlons jamais", épisode douloureux survenu dans la vie de la jeune fille. Au fil des étapes marquant leur huis-clos, un voile d'étrangeté semble troubler les repères de cet hypnotisant road-movie : que penser de Kitty se glissant furtivement hors du camion dans la chaleur de l'été 2015, vêtue du manteau de vison de sa grand-mère ? Et de l'ombre de celle-ci, s'invitant à bord comme pour aviver l'obsession du narrateur pour sa maison d'enfance perdue ? La dérive de ces figures hantées, flottant entre passé et présent, est ponctuée par d'incessants messages éclairant l'écran du téléphone de Paddy, sortes de balises destinées à l'ancrer dans le réel : ceux de son frère, mais aussi ceux d'un interlocuteur mystérieusement lié à la violente rupture amoureuse qu'il vient de vivre. Poétique, syncopée, d'une grande modernité, l'écriture de Conor O'Callaghan nous entraîne dans l'envoûtant sillage d'un chagrin qui ne dit pas son nom.

03/2022

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Imagiers, premiers dictionnair

Dans ma rue

Un premier imagier photo pour faire découvrir aux petits lecteurs l'activité bouillonnante de la rue, premier environnement extérieur dans lequel il se déplace. Une collection alliant documentaire et photographie pour les petits L'imagerie photographique est le moyen idéal, pour les petits de 2 à 4 ans, d'observer ce qui les entoure, d'apprendre et de trouver leur place dans le monde. Dans cette collection, le quotidien de l'enfant est mis en lumière, pour le faire voyager vers des univers familiers et lui raconter une histoire au fil des pages. La ville à hauteur d'enfant Dans ce livre de 24 pages, l'enfant aperçoit les objets qui font écho à son quotidien lorsqu'il se promène avec ses parents dans la rue. Il découvre les différents véhicules qui circulent : le tramway, les vélos garés dans la station de vélos partagés, le bus qui ralentit à son arrêt, les voitures, le camion-poubelles... Il apprend à nommer la chaussée, le trottoir, le passage piéton et d'autres termes clés. Il observe les boutiques et leurs vitrines animées, les panneaux, le chantier. Une collaboration avec une artiste photographe dédiée au monde de l'enfance Caroline Fabre, diplômée de l'Ecole supérieure nationale de la photographie d'Arles, se spécialise sur l'univers des tout-petits. Avec spontanéité et tendresse, elle capture leurs premières découvertes, leurs instants de joie, leurs humeurs... en mettant la rencontre et l'échange avec ses sujets au coeur de son approche. Une fabrication simple adaptée aux 2-4 ans Ce livre se compose de 24 pages pelliculées et résistantes. Son petit format est très pratique à transporter et facile à manipuler par les petits lecteurs. Son contenu, lisible et aéré, est à la portée des tout-petits.

03/2023

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Historique

LE HÉROS DU LOUVRE. Liberté !

Mon grand-père, ce héros ! Au début des années 30, Babi Maklouf Benhamou, par passion pour la France, quittait son Algérie natale pour s'installer à Paris. Après mille petits métiers il devint gardien de nuit au musée du Louvre, ce qui l'enchantait ! Tout aurait donc pu aller pour le mieux "dans la plus belle ville du monde " si la Seconde Guerre mondiale n'avait amené l'armée allemande aux portes de Paris. A la demande de Jacques Jaujard, le conservateur du musée, Babi doit alors fuir la capitale avec femme et enfants, à bord d'un camion rempli de chefs-d'oeuvre du Louvre... Sa mission ? Les sauver des nazis qui veulent s'en emparer. Mais au terme d'un périlleux voyage vers le sud, Babi et sa famille vont être rattrapés par l'horreur de la guerre... Dans les rues de Pau, l'antisémitisme gagne du terrain et les nouvelles lois du régime de Vichy vont bientôt contraindre tout la famille à survivre cachée. Combien de temps encore Babi parviendra-t-il à tromper la vigilance de l'ennemi ? Et si quelqu'un les dénonçait ? Pendant ce temps, les tableaux qu'il a pris soin de mettre à l'abri au péril de sa vie attirent les convoitises... " Imaginez le grand-père parfait et vous verrez apparaître devant vos yeux, Babi " c'est par ces mots que commence l'incroyable histoire vraie de Babi Maklouf à travers laquelle, le réalisateur Elie Chouraqui rend un vibrant hommage à son grand-père. Dans ce dernier tome où se joue un drame intime, Elie Chouraqui nous dépeint avec force les heures les plus sombres de l'occupation mais aussi le courage d'un homme et son amour pour la France.

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Poésie

Un cri ne reprend jamais son souffle. Suivi de Poèmes de la main gauche

Un cri qui ne reprend jamais son souffle relate un passage de la vie de l'auteur, lorsque celui-ci aimait une femme atteinte d'un trouble bipolaire. Jérôme Crespel évoque, en vers, l'intensité du brasier amoureux qui dévore son couple, mais aussi les gouffres dans lesquels se trouvait plongée sa bien-aimée. Poèmes de la main gauche est le récit, de la main gauche, d'une relation amoureuse grâce à l'évocation de souvenirs, de sensations... Deux fois l'amour et deux manières différentes de l'évoquer. Les deux ouvrages relèvent d'une même obsession : raconter une expérience vécue à travers deux épisodes sentimentaux. Un cri ne reprend jamais son souffle est écrit sur l'instant, lorsque l'écriture est à son point de rougeoiement le plus vif. Poèmes de la main gauche, pour sa part, recompose un épisode amoureux en prenant de l'altitude, du recul. Bien que les souvenirs évoqués soient plus sereins, le recueil n'est pas dépourvu de parts d'ombre. "J'avance dans l'incendie d'un feu de brousse Le coeur et le pas légers Les flammes loin de s'écarter Feulent et montent à ma rencontre En ovation furieuse A la gloire de ma dissolution Je m'enfonce au secret de la fournaise Les brûlures me pèlent Mes chairs crépitent Se détachent Et serein J'avance" Extrait d' Un cri qui ne reprend jamais son souffle Nuit noire à l'arrière d'un camion On se lance des mots qui se brisent Sur nos nudités C'est la peur qui me fait mordre L'idée qu'un autre te morde avant moi Et t'emporte dans sa gueule Est-ce donc un sacrifice que de revêtir ta pudeur ? Extrait de Poèmes de la main gauche

06/2022

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Ouvrages généraux

Les marques du pouvoir - heritage des dirigeants de la france

La représentation du Pouvoir, qu'il soit politique ou religieux, est de tout temps, matérialisée par des marques, des symboles des objets : sièges, vêtements, attributs... Les représentations of ? cielles ressortent de l'imaginaire, de l'impression et du fantastique depuis l'Antiquité et le Moyen Age. Les souverains notamment n'hésitent pas à se faire représenter sur les sceaux de majesté les pieds posés sur des lions, ou siégeant sous un pavillon dont les courtines sont écartées par deux anges. Les personni ? cations de réception des chevaliers du Saint-Esprit peuvent également ? gurer une colombe au-dessus de la tête du roi, chef et souverain grand maître de l'Ordre. Les marques du pouvoir sont ainsi un sujet majeur de l'imaginaire national, du rayonnement de l'autorité, de l'ascendant sur le peuple et du rayonnement international. C'est pour cela qu'elles transcendent les époques, les régimes, les personnes souveraines. Dans cet ouvrage époustou ? ant de richesse iconographique, Gérard Audoin propose une synthèse absolue de cette thématique. Même si son regard se veut volontiers plus pictural et esthète qu'historique, il permet au lecteur de balayer l'ensemble de l'histoire de France, à travers une présentation raisonnée et presque systématique au sens scienti ? que du terme des "Symboles qui ont fait la France" . C'est un travail graphique mais c'est aussi une mine d'informations historiques pour toutes les époques. Il nous propose au ? nal une promenade saisissante à travers la France, ses monuments, ses détails documentaires, ses emblèmes, ses dirigeants, grâce aux centaines de photographies qu'il a patiemment réalisées et rassemblées au cours de ses nombreux voyages à travers le territoire. "Les Marques du Pouvoir" constitue ainsi un musée mobile que chacun pourra conserver avec lui comme une référence documentaire de premier plan. format 21x27, 316 p. quadri. sur papier couché mat 115 gr, couverture à rabats.

11/2022

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Essais

Photos trouvées

"La petite photographie en noir et blanc et aux bords dentelés montre un jeune garçon dans une rue presque déserte. Au loin, on distingue à peine deux personnes assises devant le perron d'une maison. L'enfant a une main posée sur le guidon d'une trottinette en bois. Une des bretelles de sa salopette est tombée de son épaule. Il porte une chemise blanche dont les manches sont retroussées jusqu'au-dessus des coudes. Il semble intrigué par quelque chose qu'il observe hors champ. Est-ce un insecte, une fourmilière, un chat ? Je ne sais pas. Je ne m'en rappelle pas. Ce petit garçon, c'est moi. A l'encre bleue, tout en bas de l'image, quelqu'un, sans doute mon père, a écrit "Goulette mai 56". En voyant l'état délabré de la rue, je me demande comment une trottinette pouvait y rouler. La Goulette est une petite ville située à une dizaine de kilomètres de Tunis. Ma mère me racontait que c'est là-bas que nous passions nos vacances. Il paraît que les familles y faisaient en été un véritable exode, chargeant voitures et camions de presque toute leur maison pour meubler leurs locations de vacances. En 1956, j'avais quatre ans. Je reviens à cette photographie que j'ai toujours gardée avec moi depuis que l'ai redécouverte. Savais-je qu'un mois plus tard je serai dans un avion qui m'emmènerait à Marseille et qu'après cette étape ma famille s'installerait pour toujours à Paris ? Avais-je entendu mes parents en parler ? " [...] M.S. C'est une photo de mon enfance retrouvée par hasard qui a été le point de départ de ce projet Photos trouvées. Sans doute parce qu'en tant que plasticien je me suis tout particulièrement intéressé à la notion d'identité, les photos d'anonymes m'ont toujours fasciné. Certaines photos de famille ou de groupe semblent appartenir à un souvenir collectif. D'autres éveillent notre imaginaire car ne sachant rien des personnages posant sur ces images anciennes cela ouvre un champ d'interprétation qui s'étend à l'infini. Qui étaient-ils ? Que fut leur destin ? C'est justement parce qu'il est impossible de le savoir que je me suis amusé à donner vie, à inventer une histoire à ces inconnus. C'était comme offrir un dernier tour de piste à ces anonymes avant qu'ils ne retombent dans l'oubli.

09/2022

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Sciences politiques

Au royaume de l'espoir, il n'y a pas d'hiver

Depuis toujours, Elise Boghossian sait qu’elle va consacrer sa vie aux autres. Formée en neurosciences, elle étudie l’acupuncture et le traitement de la douleur en Chine et au Vietnam. De retour à Paris, elle monte son cabinet d’acupuncture, mais toujours avec l’envie de donner un sens plus profond à sa vie. En 2002, elle crée une association de médecine chinoise : un tournant décisif qui l’amènera à s’investir sur le terrain de la souffrance. Cette mère de trois enfants, armée d’une détermination sans faille et de ses aiguilles, décide de se rendre auprès des victimes de guerres civiles et des refugiés. D’abord en Arménie, sur la terre meurtrie de ses grands-parents, persécutés et réfugiés presque cent ans plus tôt, puis en Jordanie et en Irak. Malgré les premières réticences, elle réussit très vite à convaincre soignants et blessés des bienfaits de son savoir car les résultats sont là : l’acupuncture apaise les douleurs post opératoires, celles des amputés, des grands brûlés et, surtout, celles des enfants. Elise transforme alors son combat solitaire en une mission humanitaire pérenne. Elle forme des équipes sur place et lève des fonds en France pour créer des dispensaires mobiles. Elle constate que la grande majorité des victimes de guerre réfugiées en Irak vivent hors des camps et n’ont pas accès aux soins. Des milliers de familles sont réduites à l’état de mendicité, les femmes et les filles sont vendues comme esclaves sexuelles, les enfants ont vécu dans la terreur de l’enlèvement. Grâce à des médecins, infirmiers, pharmaciens, chauffeurs qu’elle recrute parmi les réfugiés, son camion-dispensaire et son «bus des femmes» partent à la rencontre de ces populations en souffrance. Témoin de l’horreur, de l’injustice, du quotidien des réfugiés sur les zones de conflit, Elise Boghossian raconte surtout une aventure humaine, avec autant de force que d’espoir pour décrire l’innommable. Et la conviction intime que la vie l’emporte toujours.

11/2015

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Romans historiques

La nuit indochinoise. Coffret en 2 volumes : Tu récolteras la tempête, Soleil au ventre, Rage blanche ; Mort en fraude, Les Portes de l'aventure, Les Asiates, La Terre du barbare

Rien, dans la vie de Jean Hougron, jeune professeur de vingt-trois ans au pensionnat Saint-Pierre de Dreux, ne laissait prévoir qu'il partirait pour l'Indochine, en juin 1947, engagé par une maison d'import-export pour vendre des boîtes de lait concentré, des sardines à la tomate et des bouteilles de champagne en grande quantité. Fasciné par Saigon qui explose sous le poids des réfugiés et profite des affaires florissantes que la France en guerre lui permet d'entretenir, animé d'une curiosité certaine pour les grands espaces dont il entend sans cesse parler et las d'une vie de bureau somme toute assez banale, Hougron décide d'accompagner un ami jusqu'à la frontière thaïlandaise à bord d'un camion chargé de cotonnades et de quincaillerie. L'aventure commence : elle va durer quelques années... De ce voyage, Hougron a rapporté quelques milliers de pages de notes. Elles donneront naissance au cycle de La Nuit indochinoise regroupé en deux tomes. Ce premier volume comporte : Tu récolteras la tempête, Soleil au ventre et Rage blanche. Cette œuvre fut couronnée, en 1953, par le Grand Prix du roman de l'Académie française. De l'existence quelque peu marginale que Jean Hougron vécut en Indochine dans les années 1950 comme planteur de tabac, ramasseur de benjoin ou de cornemolle de cerf et marchand de bière, apprenant à parler laotien et chinois, il a su dépeindre un pays envoûtant comme une drogue, dans un décor où la boue et le sang de la colonisation se mêlent aux aléas de la vie quotidienne, à l'amour et à l'amitié. Dans Mort en fraude, Les Portes de l'aventure, Les Asiates et La Terre du barbare, qui constituent le second volet de cette grande fresque romanesque, nous retrouvons les héros de Hougron, révoltés, pathétiques et parfois cruels, traversant leur propre histoire, qu'ils soient européens ou indochinois, avec la même rage de vivre que celle qui fit dire à leur auteur qu'il venait de passer là " les meilleurs moments de sa vie ".

03/2004

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Littérature française

Le tailleur de Relizane

Relizane, pendant la guerre d'Algérie. Lorsqu'en pleine nuit, on frappe à la porte, Marcel, le grand-père d'Olivia Elkaim, craint pour sa vie et celles de sa femme et de leurs deux enfants. On lui enfile une cagoule sur la tête, il est jeté dans un camion et emmené dans le désert. Va-t-il être condamné à mort ou gracié ? Il revient sain et sauf à Relizane trois jours plus tard, et ses proches se demandent quel est le secret de ce sauf-conduit. A quoi a-t-il collaboré ? Quels gages a-t-il donné et à qui ? Viviane, son épouse, ses frères, sa mère, ses voisins, tous questionnent le tailleur juif. Mais il garde le silence. Quand un jeune apprenti arabe se présente devant son échoppe, Marcel comprend que tôt ou tard, il lui faudra quitter son pays natal. Après ce début d'une folle intensité romanesque, Olivia Elkaim retrace l'histoire de sa famille, l'exil des siens, leur arrachement à cette terre africaine, et leur fuite chaotique vers une France où rien ne les attend - ni confort, ni sympathie, ni même aucune aide administrative. Ces valeureux que le soleil caressait il y a peu, deviennent des réprouvés qui ne connaîtront que l'ombre d'une cave humide à Angers. Les grands-parents d'Olivia Elkaim, Viviane et Marcel, sont deux magnifiques personnages, entre Albert Cohen et Anna Magnani, qui ne cesseront de rêver d'échapper à cette triste France. Au-delà de tout ce que nous savons du retour d'une famille pied-noire en métropole, au-delà du drame humain, familial, politique, souvent commenté par les historiens, Olivia Elkaim explore sa part algérienne, juive, lyrique, à la fois enchantée et hantée, que son père Pierre avait tenté en vain de lui transmettre. Par ce livre qui rend hommage à ses ancêtres, et à travers la photographie jaunie d'une grand-tante, retrouvée par hasard dans le cimetière juif de Relizane, elle se révèle aussi à elle-même.

08/2020

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Science-fiction

Ada

Ada, c'est le prénom de la fille de Byron, qui aida Charles Babbage à mettre au point la machine à différences, ancêtre de l'ordinateur. C'est aussi le nom d'une mystérieuse disquette remise à Shimizu, un concepteur de jeux de simulation. C'est un super-accélérateur de particules, à moins qu'il ne s'agisse que d'un simulateur d'accélérateur imaginé par un écrivain de science-fiction de seconde zone. Et c'est également un ordinateur quantique qui crée des mondes parallèles... Dans le monde quantique, un accélérateur de particules d'un genre nouveau peut taire coexister dans ses anneaux des réalités multiples. Dans le monde quantique, Yukari, la fille de la secrétaire de Shimizu, a été et n'a pas été renversée par un camion. Dans le monde quantique, toute distinction entre virtuel et réel est abolie, et Frankenstein peut partir à la rencontre de Mary Shelley. Dans le monde quantique, un concepteur de jeux de simulation et un écrivain peuvent rejouer aux frontières de l'univers l'ultime combat commencé dans la plaine d'Armageddon. Convergence de la fonction d'onde, superposition d'états, les principes de la physique quantique déterminent la forme même de cet impressionnant roman, accrétion incertaine de fictions plurielles, mise en scène floue de concordances multiples. De l'ère sassanide au Japon contemporain, de l'Angleterre victorienne à un futur qui n'est pas moins incertain que le présent, Masaki Yamada compose une fable vertigineuse dans laquelle des réalités indistinctes naissent et disparaissent à l'infini, et répètent, telle une vague ininterrompue, leur va-et-vient incessant sur les rivages de l'existence. Byron pleurait "ceux qui pleurent au bord des fleuves de Babylone, dont les autels sont déserts et la patrie un songe". Rejouant le geste du poète, Yamada chante l'étrange complainte de ces Juifs 2.0, pauvres mortels égarés dans les mondes parallèles de l'univers quantique, doublement vagabonds puisqu'ils vont jusqu'à se perdre dans les souvenirs de leur errance.

04/2014

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Guides étrangers

Cuba. 10e édition. Avec 1 Plan détachable

Une nouvelle édition tout en couleurs et avec de nombreuses photos pour découvrir ou redécouvrir cette île des Caraïbes où les nouvelles infrastructures touristiques se multiplient. Une promenade illustrée au coeur de La Havane. Une sélection d'adresses d'hébergement et de restauration pour tous les budgets, notamment de restaurants privés et de chambres chez l'habitant, l'une des meilleures façons de rencontrer les Cubains. Un chapitre dédié aux activités de plein air : plages, pêche au gros, plongée, surf, observation des animaux, randonnée, escalade... Des conseils avisés pour se familiariser avec la manière de vivre des Cubains et une couverture approfondie de l'histoire passionnante de Cuba ; les facettes plus méconnues de ce pays sont abordées pour sortir des clichés. Une section consacrée à la culture cubaine en particulier la musique, essentielle à Cuba. Des informations pratiques indispensables pour se rendre d'une ville à l'autre en avion, en bus, en voiture, en moto, en train ou... en camion. Un plan détachable de La Havane avec les principaux sites et un index des rues. Un boléro mélancolique envahit une rue de La Havane, de Santiago de Cuba ou de Trinidad. Le vert émeraude d'une nature luxuriante, des récifs multicolores et des rubans de sable blanc s'offrent sans retenue. La clameur d'une fête vous happe... Vous êtes à Cuba, une île qui se savour comme un fruit mûr. Au coeur de chaque destination : préparer son voyage selon ses envies : des chapitres dédiés à l'organisation du séjour et des itinéraires thématiques ; vivre des expériences uniques : des cahiers photos, la sélection des sites à ne pas manquer et des meilleures activités ; sortir des sentiers battus : nos auteurs quadrillent le terrain à la recherche des lieux les plus secrets. Et aussi... Les plus belles plages, la société cubaine, les activités de plein air et la plongée. Nombreuses adresses exclusives, sites naturels, activités de plein air, cartes claires.

10/2020

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Religion

Berbères juifs. L'émergence du monothéisme en Afrique du Nord

Voici un livre qui bouleverse complètement les idées reçues sur l'origine des juifs d'Afrique du Nord. Le récit classique est simple : après la destruction du deuxième temple de Jérusalem par les troupes de Titus en l'an 70 de notre ère, les juifs de Judée furent contraints à l'exil et se dispersèrent dans le monde entier, où ils fondèrent des communautés européennes, orientales, africaines, asiatiques et maghrébines. Dans cette conception, les juifs d'Afrique du Nord descendent, comme tous les autres, de la population initiale de Judée. Il apparaît aujourd'hui que si le temple a bien été détruit, l'exil consécutif n'a jamais eu lieu. Comment un exode aussi massif aurait-il pu matériellement se produire ? "Dans quels camions ? " demande Shlomo Sand dans son grand livre, "Comment le peuple juif fut inventé" (Fayard, 2008). Les communautés juives étaient nombreuses dans tout l'Orient bien avant la destruction du temple : d'après Philon d'Alexandrie, les juifs étaient plus nombreux en Egypte, en Libye, en Asie mineure et surtout à Babylone qu'autour de Jérusalem. Ils ne parlaient hébreu que pour la liturgie et le reste du temps, ils utilisaient la langue du pays où ils vivaient (souvent le grec). D'où proviennent donc les juifs d'Afrique du Nord ? la réponse est simple : ce sont des Berbères judaïsés. Le judaïsme antique était fortement prosélyte (à la différence du judaïsme actuel) Le monothéisme juif, né à Babylone, s'est propagé dans le bassin méditerranéen, sous l'oeil bienveillant (au moins au début) de l'empire romain, Les Phéniciens, grands navigateurs – ce que les juifs n'étaient pas – a beaucoup contribué à l'extension du monothéisme juif, dont ils étaient proches par la langue et les idées. On appelle souvent "Sépharades" les juifs d'Afrique du Nord. Cohen-Lacassagne montre que c'est une erreur : sépharade signifie espagnol (ou plus largement ibère). Or s'il est vrai qu'une partie des juifs d'Espagne ont franchi le détroit lors de la reconquista par les Rois très catholiques, ils ne représentent qu'une très faible partie de la population juive maghrébine de l'époque – constituée, répétons-le, de Berbères judaïsés. "Au Maghreb comme ailleurs, être juif ne coïncide ni avec une réalité ethnique, ni avec une réalité linguistique, ni avec une réalité nationale – pas plus qu'être musulman." En Méditerranée et au Moyen-Orient s'est constituée avec l'arrivée de l'islam une authentique civilisation judéo-musulmane, bien plus réelle que l'hypothétique civilisation judéo-chrétienne. Après le triomphe du christianisme, devenu religion officielle, le judaïsme se trouva confiné dans l'arrière-pays rural, au coeur d'un réseau de solidarité arabo-judéo-berbère, ce qui lui a sans doute permis de survivre jusqu'à l'époque actuelle.

06/2020

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ouvrages généraux

De la Normandie aux Ardennes. La chevauchée de la 3ème U.S. Armée du général Patton - Chroniques du 1er août 1944 au 18 décembre 19 - Chroniques du 1er août 1944 au 18 décembre 1944

En neuf mois et huit jours de campagne, la Third US Army a compilé un bilan d'opérations offensives qui ne peut être mesuré qu'en superlatifs, car non seulement les exploits de l'armée Patton étonnèrent le monde, mais ses actes en termes de chiffres ont défié l'imagination. Les opérations de la Third US Army en France, en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne, en Tchécoslovaquie et en Autriche ont donné un sens nouveau et terrible à la guerre fluide, car Patton n'avait qu'un seul ordre général : rechercher l'ennemi, le piéger et le détruire. A cette fin, la Third US Army a maîtrisé l'exploitation rapide de l'opportunité tactique à un degré qui a semé la peur dans le coeur de l'ennemi, qui a prouvé qu'il était impossible de prévoir Patton, sauf pour le pire. L'ennemi voyait invariablement ses pires craintes prendre forme : ses lignes ont été violées, ses forces ont été piégées ou presque enveloppées, et il a été contraint de fuir pour sauver ce qu'il pouvait. L'histoire des huit campagnes de la Third US Army est celle d'une progression implacable par beau ou mauvais temps, sur un terrain favorable ou à travers la boue, la glace et la neige. C'est l'histoire d'un travail d'équipe : l'aviation travaillant avec l'infanterie et les blindés dans une perfection qui a étonné l'ennemi qui considérait qu'il était le maître de telles tactiques, l'artillerie a fait équipe avec l'infanterie et les blindés à une perfection de synchronisation et de précision qui a détruit les espoirs de l'ennemi qui espérait profiter de l'inexpérience américaine ; c'est aussi une histoire de roues, car des milliers de camions transportant les fournitures devaient sans cesse se déplacer ; c'est une histoire d'ingéniosité mécanique afin de créer de nouveaux instruments de guerre sur place et surmonter les nouveaux problèmes ; c'est l'histoire d'une infanterie combattante de première ligne, de tankistes, de chasseurs de chars et soldats du génie, qui se sont joints pour relever tous les défis de courage et d'endurance auxquels ils ont fait face ; c'est l'histoire de tous les soldats en arrière des lignes de front dont le travail d'équipe a permis à la moindre escouade de capturer et tenir un morceau de terrain ; et c'est l'histoire du commandement et des stratèges qui ont dit aux soldats ce qu'ils devaient faire, puis ont tout mis en oeuvre pour les aider à accomplir leur tâche. En vitesse de progression, en quantité de terrains libérés ou capturés, en pertes infligées à un ennemi puissant, il n'y avait jamais eu, jusque-là, un tel balayage à travers la France.

11/2023

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Littérature étrangère

Le plan infini

Ce nouveau roman d'Isabel Allende plonge ses lecteurs dans un monde à la fois familier et inédit. Familier parce qu'on y retrouve cette saga d'un groupe humain que la romancière chilienne cultive d'un livre à l'autre, avec ses conflits, ses drames, ses joies, sa chaleur, cette humanité qu'Isabel Allende excelle à capter dans ses manifestations les plus universelles et les plus quotidiennes à la fois. Inédit parce qu'ici le cadre n'est plus le Chili, comme dans les romans précédents de l'auteur, mais les Etats-Unis et plus précisément ce monde particulier, chatoyant et excessif qu'est la Californie. Deux familles croisent ici leurs destinées. Celle d'un prédicateur qui sillonne l'Ouest américain dans un camion pittoresque et vétuste, sorte de nouvelle arche de Noé. Si elle a fait du fils de cette famille, Gregory Reeves, le personnage central de son roman, Isabel Allende brosse un portrait saisissant du père, homme sévère et torturé, dont la mort viendra démentir la vie, une vie passée à prêcher la recherche de ce " plan infini ", de cet " harmonieux éther " qui attend chaque être après sa mort. L'autre famille, celle des Morales, vient du Mexique et s'efforce de survivre, dans le maintien de ses valeurs et de sa dignité, dans un " quartier " de Los Angeles où la violence ponctue la vie quotidienne. Avec beaucoup d'habileté, Isabel Allende croise et décroise les fils de ces différentes trajectoires qui finissent par tisser la toile d'une fresque contemporaine, d'où se détachent les mythes et les drames de notre XXè siècle finissant : l'explosion urbaine, la marginalisation et l'exclusion de groupes sociaux, le développement du mouvement hippie et du " Flower Power ", la guerre du Vietnam, l'avènement du féminisme et la libération des mœurs, la banalisation de la drogue, la course à l'argent des classes moyennes. Le lecteur est projeté d'une séquence à l'autre, comme dans un film au montage précis et haletant, jusqu'au dénouement final où l'auteur elle-même se trouve impliquée.

03/1994

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Littérature étrangère

La saison des ouragans

Inspiré d'un fait divers, La saison des ouragans s'ouvre sur la découverte d'un cadavre. Dans le canal d'irrigation, aux abords du petit village de La Matosa, un groupe d'enfants tombe sur le corps sans vie de la Sorcière. A la fois redoutée et respectée, elle habitait une maison pleine de mystères où les femmes de la région venaient lui rendre visite pour lui demander de l'aide : maladies, mauvais sort, mais aussi avortements discrets. A l'instar de Chronique d'une mort annoncée de Gabriel García Márquez, nous découvrons au fil du roman les événements qui ont mené à son assassinat, les histoires des bourreaux qui sont autant de mobiles expliquant les raisons du meurtre de cette envoûtante Sorcière de La Matosa. Yesenia a vu son cousin Luismi, accompagné de Brando, sortir de la maison de la Sorcière avec un corps. Il y a également Munra, le beau-père boîteux de Luismi, qui conduisait le camion le jour de l'assassinat, un simple exécutant dit-il aux policiers. Luismi vit avec Norma, une jeune fille de 13 ans. Elle a été admise à l'hôpital pour d'importants saignements à la suite d'une visite chez la Sorcière. Brando, lui, a besoin d'argent pour ses projets. Un trésor serait caché dans la maison de la femme maléfique. Autant de raisons pour commettre l'irréparable et autant de perspectives qui nous plongent dans la campagne mexicaine où la misère, la drogue et la violence poussent les gens à la folie autant que l'extrême chaleur qui s'installe. Ce qui, en plein mois de mai, semble annoncer que la saison des ouragans sera violente... Grâce à cette intrigue policière à rebours, Fernanda Melchor dresse un formidable portrait du Mexique et de ses démons. Sa langue est crue, musicale, elle retranscrit la brutalité avec beaucoup de talent. Il s'agit d'un livre sur les pulsions et la violence mais également sur l'une des figures du féminisme - souvent fantasmée, toujours persécutée -, qu'on a cherché à abattre depuis la nuit des temps : la sorcière.

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Littérature française

Les Aventures de Boro, reporter photographe Tome 3 : Les noces de Guernica

Complices dans la vie, les romanciers Dan Franck et Jean Vautrin le sont devenus en littérature pour faire revivre ensemble la tradition du grand roman d'aventures où le rebondissement des situations, la multitude des personnages et le caractère passionné des héros font la loi. Blèmia Borowicz, dit " Boro ", reporter photographe originaire de Hongrie, est de la race des Kertész et des Capa, venus comme lui chercher à Paris une terre d'asile et de liberté. Il a l'insolence de la bohème et l'élégance désinvolte, d'un héros fitzgeraldien d'Europe centrale. Les déraisons de l'amour, les hasards de l'action et les fureurs de l'Histoire le conduisent toujours vers un destin exceptionnel. Dans la Dame de Berlin, avec sa canne et son Leica, il a parcouru l'Europe des années 30 pour voler au secours de sa cousine Maryika , jeune étoile montante du cinéma allemand prise au piège des nazis. Dans le Temps des cerises, il a livré bataille aux conjurés de la Cagoule traversant la France du Front populaire au volant d'un camion chargé d'armes destinées à la République espagnole. Les Noces de Guernica, troisième volume des aventures de notre reporter photographe montre l'intrépide et donjuanesque Boro en proie à la pire situation qui se puisse imaginer. Sur les sentiers de ses propres combats, il croise tout d'abord le visage enchanteur de l'amour fou, soudain vitriolé par un ennemi mortel sorti d'un ancien cauchemar. Selon ses bonnes habitudes, Boro ne désarme pas. Alors qu'alentour, sous la baguette de Maryika Vremler, le monde entier s'agite pour lui venir en aide, plus insolent que jamais, notre ami croise le fer avec ses bourreaux ... tout en convolant aussi délicieusement que possible avec la plus belle des belles Espagnoles. Nous sommes en 1937. En France, Léon Blum annonce la pause sociale. En Espagne, les Républicains commencent à perdre la guerre. La jeunesse de Boro s'achève. Demain, il entrera dans l'eau tiède de la " drôle de guerre ". Puis, ce sera le bain glacé de la Résistance...

06/1996

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Histoire de France

Staro Sajmiste, un camp de concentration en Serbie

C'est dans cet ancien Parc des expositions de Belgrade que furent internés, entre décembre 1941 et mai 1942, 42,5% des Juifs de Serbie, pour la plupart des femmes, des enfants et des vieillards. Leur exécution dans un camion à gaz a été l'un des tout premiers chapitres de la destruction des Juifs d'Europe. Or, jusqu'à aujourd'hui, malgré les commémorations officielles, Staro Sajmiste n'a jamais été reconnu en tant que lieu de la Shoah. L'infirmerie du camp est une boîte de nuit. La morgue, un restaurant... Deux questions sous-tendent l'ouvrage : comment la Shoah a-t-elle été mise en œuvre en Serbie ? Pourquoi son histoire est-elle quasiment effacée de la mémoire collective ? A travers l'étude d'un lieu, 70 ans d'histoire sont également passés en revue : du Royaume de Yougoslavie des années 1930 à la Serbie nationaliste des années 1990, en passant par l'occupation allemande et la Yougoslavie de Tito. Staro Sajmiste, un camp de concentration en Serbie apporte ainsi aux lecteurs francophones un éclairage inédit sur la Serbie actuelle. Ce livre est un outil pour qui s'intéresse à la Shoah dans les Balkans, de la prise de décision à la mise en œuvre de ce processus jusqu'à sa commémoration en passant par sa longue occultation. Il rassemble les principales études consacrées à l'ancien Parc des expositions de Belgrade en un seul ouvrage publié en français. A ce jour, aucun livre de ce type sur ce sujet n'existe, que ce soit en français ou dans une autre langue. Le principal objectif est de diffuser les recherches récentes sur la Shoah dans les Balkans. À ce titre, cet ouvrage pourra être un support pédagogique intéressant pour les enseignants de même qu'une référence essentielle dans les bibliothèques. Toutefois, Staro Sajmiste, un camp de concentration en Serbie s'adresse aussi bien à un public large intéressé par la problématique de la Shoah et de sa mémoire dans les Balkans, qu'à un public plus spécialisé de chercheurs et d'historiens.

06/2012

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Thèmes photo

La Belgique. L'air de rien, Edition bilingue français-néerlandais

Bernard Plossu est un photographe français parmi les plus importants et les plus influents. Cet ouvrage, en forme de bilan, montre une sélection des photographies effectuées au cours de ses nombreux voyages en Belgique, au fil des années (des années 1980 à aujourd'hui). Photographies prises en passant, l'air de rien, à Anvers, à Gand, à la côte, à Bruxelles, à Liège - et même à Crisnée -, en Ardennes. pour y rencontrer son "galeriste" et ami Jean-Louis Godefroid, son éditeur belge Guy Jungblut ou son "collègue" Marc Trivier. Bernard Plossu et sa Belgique / par Bernard Marcelis (extrait de son avant-propos) L'identité visuelle et photographique d'une ville ou d'un pays n'est jamais quelque chose d'anodin. Certains, Paris, Londres, New York, la France, les Etats-Unis bénéficient à ce propos d'un traitement privilégié. Il n'en va certes pas de même pour la Belgique dont l'identité photographique n'a que rarement fait l'objet de créations d'auteurs. Dès lors, La Belgique, l'air de rien - ce copieux livre imaginé par le photographe français Bernard Plossu - porte bien son titre. Bruxelles, Liège, Charleroi, Anvers, Gand, sans négliger une certaine ruralité, sont au menu des pérégrinations du photographe français en Belgique Ses images sont faites de perspectives ouvertes ou fermées, d'horizons immenses, de routes fragmentées, de tunnels et de passages, de plans superposés engendrés par les photos prises au travers des fenêtres d'un train, des vitres d'une voiture, du pare-brise d'un camion ou encore des baies vitrées d'un café ou de ses grands miroirs. Elles possèdent une dimension cinématographique, avec leurs travellings suggérés par les câbles des caténaires tracés en parallèle, les rythmes verticaux dessinés par des pylônes ou autres lampadaires. Des compositions architecturales involontaires (le métro de Charleroi) ou parfaitement maîtrisées (la gare des Guillemins de Calatrava à Liège) viennent structurer certaines compositions. Comme toujours la lumière joue un rôle crucial, particulièrement celle entre chien et loup, quand l'encore pâle lueur des phares des voitures se démultiplie sur les chaussées rendues glissantes par la pluie [. ]

10/2021

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Développement durable-Ecologie

Le cargo de la honte. L'effroyable odyssée du Probo Koala

"A 19h06, le premier camion citerne arrive sur la décharge d'Akouédo, à douze kilomètres du port d'Abidjan, et déverse plus de trente-six tonnes de déchets. Les émanations exhalent l'oeuf pourri, le cadavre très gâté, le concentré d'ail et le mercaptan, la molécule pétrochimique qui odorise le gaz du commerce. L'odeur est puissante, épaisse. La nappe s'étale et atteint très vite le village d'Akouédo. A deux heures du matin, les femmes sortent dans la rue, mains et pagnes protégeant le nez et la bouche. Qu'est-ce qui peut autant empuantir, mettre ainsi le feu aux bronches et donner le mal de tête ? Les toux se répondent en écho dans le village, les interrogations se transforment en sentiments de peur et de colère. Certains saignent déjà du nez, tous ont la sensation d'étouffer, d'être pris dans une tenaille invisible". En août 2006, le Probo Koala, navire vraquier affrété par la société Trafigura, troisième négociant de pétrole sur la planète, fut à l'origine de la catastrophe écologique survenue en Côte d'Ivoire en déchargeant, au port d'Abidjan, 500 tonnes de déchets toxiques. Ces derniers, répandus à terre en zone de décharge, entraînèrent la mort de 10 personnes et l'intoxication de 6 000 autres. Cet ouvrage, qui mérite amplement l'appellation de "thriller" , raconte comment le Probo Koala, à la fois tanker et usine flottante, en vient un jour à déposer sa mystérieuse cargaison sur le port d'Abidjan. Mystérieuse et assassine : les émanations sèment la mort dans la capitale ivoirienne, obligeant les dirigeants politiques du pays à faire croire qu'ils séviront - mais seuls les troisièmes couteaux seront finalement sanctionnés. Cette affaire révèle comment certaines compagnies transforment le monde, et surtout le tiers-monde, en poubelle, tirant de cette poubelle d'incroyables profits. C'est tout un système que les auteurs de ce livre mettent à nu : comment on mélange les carburants au mépris des normes pour en tirer un profit immédiat ; comment les circuits sont mondiaux et les navires, des paramètres sur ces circuits ; comment on étouffe les affaires pour continuer de faire des affaires. L'enquête est serrée, minutieuse, extrêmement informée. Elle se lit comme un roman. A terme, on regrette que ce ne soit pas un roman.

05/2010

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Musique, danse

Deep Purple. La bataille fait rage (1983-2009)

On ne change pas une équipe qui gagne. Mais, comme lors d'une compétition de foot, il est bon d'avoir des remplaçants. Ce deuxième et dernier tome, consacré à la folle virée discographique de l'un des plus importants groupes de rock depuis les débuts du genre, redémarre sur les chapeaux de roues d'une Mercedes sans permis, via les facéties de Ritchie Blackmore, l'Homme en Noir, ses guitares et ses perruques, reprenant du service au sein de Deep Purple avec pertes et fracas, mais aussi brio, moult canulars tordants et amour maniaque du ballon rond, avant de reclaquer pour toujours les portes du quintette britannique. Voyant lui succéder la fine fleur des guitar heroes américains — les virtuoses Joe Satriani et Steve Morse —, les increvables ou presque Jon Lord et Ian Paice célèbrent l'arrivée de Don Airey aux grandes orgues et le retour définitif de Roger Glover à la production comme à la quatre-cordes, tandis que ça s'agite devant le micro : qui, de Joe Lynn Turner (ex-Rainbow) et Ian Gillan (jadis tenant du titre) va l'emporter dans cette bataille sans trêve et sans merci entre égos explosifs, carrières solos hasardeuses, side-projects séduisants et pannes d'inspiration ? Dans ce chapitre, qui retrace un quart de siècle de heavy metal et pop culture, on empruntera un avion branlant pour l'Ukraine, on sera frappé dans les toilettes par la main de Dieu, on chantera sous la neige, on s'endormira dans des spaghettis, on réveillera Eric Clapton à trois heures du matin, on vivra un accident de montgolfière, on pestera violemment contre l'Union Européenne, on touchera à la musique celtique, au folk, au funk, au 5/4, aux gammes turques, égyptiennes, marocaines ou indiennes, au psyché comme à la variété et au-delà pour produire des albums toujours plus Purplesques, mais pas avant deux ou trois matchs de foot opposant techniciens et musiciens puis une soirée magique au pub. Parce que, même métissé de yankees géniaux, Deep Purple, c'est l'esprit immortel d'une certaine Angleterre, qui résiste à tout. Le présent volume retrace la carrière du groupe depuis sa reformation/déformation perpétuelle en 1984 jusqu'aux premiers disques avec Don Airey et Steve Morse. Il fait suite à Deep Purple : De la fumée sur l'eau (Camion Blanc).

04/2019

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Poésie

A la source du vivre et du voir. Suivi de Le cinquième livre des macchabées

Plus qu'une autobiographie, ce livre central dans l'oeuvre de Charles Reznikoff est un art poétique. Il y a là une forme de résurgence, ou de permanence de la vie naturelle, une capacité d'émerveillement intacte quoique jamais naïve, presque une innocence dans le regard posé sur la ville. Reznikoff arpente les rues de New York avec le passé en écho, en observateur de cette civilisation nouvelle, effervescente, bâtie sur le souvenir ou le mythe lointain des légendes disparues : aussi bien grecques qu'hébraïques. Cette superposition de la réalité et de la fable donne son épaisseur au poème, qui transcende la réalité sans pourtant jamais s'écarter du réalisme le plus simple, le plus proche. Car ce sont les êtres les plus familiers qui peuplent ces pages, des concierges, des serveurs, des mendiants, des blanchisseurs, tous ceux qui ont un travail - ou une vie - visible à même la rue. Petites scènes de discordes, de discrètes complicités, une famille modeste revenant de la plage, l'histoire d'une lettre d'amour, une dispute conjugale, un mari ivre, des empoignades dans le métro, des infirmières qui sortent du travail au petit matin : nous lisons la chronique d'une époque de crise économique, de migration, de précarité, d'emplois mal payés, de racisme et de ghettos. Et dans ce processus tumultueux et naturel se construit l'image d'un pays, avec des hommes venus de Russie, d'Italie, d'Irlande ou de Hongrie, au milieu des voitures, trams, charrettes à bras, des camions et des chevaux, au fond des quincailleries et des épiceries ouvertes la nuit. L'identité est une chose poreuse et souvent éclatée, qui se définit de façon collective, dans la confrontation d'altérités vivant dans le même espace humain. C'est un livre qui avance vers le passé, et après avoir traversé de son regard d'adulte ce creuset vivant, Reznikoff en vient à se raconter lui-même. L'enfance de quartier en quartier, de Brownsville le ghetto juif, puis Harlem, et enfin Brooklyn à mesure de la modeste ascension sociale des parents. Une croissance dans un univers désordonné, chaotique, coloré, sale et bruyant, fait de solitude, de découvertes, mais aussi de violences antisémites. Les premières lectures à la bibliothèque publique, les camaraderies houleuses, les persécutions enfantines, les vieux immeubles sombres, la vie des grands-parents en Russie, la sagesse juive et les sermons, les études de droit qui auront un impact si important par la suite, la découverte de l'écriture, de la poésie jusqu'à cette décision d'en faire sa vie. Et soudain on oublie qu'on lit un livre, on finit par voir la vie véritable par les yeux d'un petit enfant juif dans les rues de New-York en 1915, dans une intrication totale des souvenirs et du présent. Une vie, unique et ordinaire, déracinée sans cesse, qui a trouvé à croître avec des racines mobiles et a fini par trouver sa liberté dans cette mobilité. Livre en forme de vie, livre qui donne ce sentiment étrange de gagner un ami, et d'assister, dans les dernières pages, après tout et non avant tout, à la naissance d'un poète.

03/2021

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Historique

Sigi. Tome 1

Prenez la route avec Sigi, première femme à faire un tour du Monde au volant ! L'Allemagne de la fin des années 20. Sigrid Hässler, dite Sigi, jeune pilote de course évoluant dans un monde sectaire et masculin se retrouve bannie des circuits à la suite un accident mortel au Nürburgring dont on lui a injustement attribué la cause, en grande partie parce qu'elle est une femme. Elle nourrit alors le rêve fou d'accomplir un tour du Monde en voiture pour démontrer que conduire une automobile n'est en aucun cas l'apanage exclusif des hommes. Elle compte bien mener son ambitieux projet à terme mais pour ça, il lui faut de l'argent ! Or, devant ce choix inconvenant, sa riche famille conservatrice décide illico de lui couper les vivres. C'est par l'intermédiaire d'une ancienne amie d'école que Sigi va alors rencontrer l'homme providentiel, un certain Gottfried Geyer qui va se poser en mécène... Emballé par le projet, celui qui se présente comme un riche homme d'affaire lui apporte de quoi financer cette expédition un peu folle, à une époque où l'usage de l'automobile demeure un luxe réservé aux hommes. Uniquement accompagnée d'un photographe chargé d'immortaliser le voyage et d'un mécanicien au volant d'un petit camion d'assistance, la jeune femme quitte cette Allemagne à l'aube du nazisme pour se lancer dans une extraordinaire aventure dont les premiers imprévus ne tardent pas, avant même son arrivée dans le New York de la Grande Dépression ! Parcourant alors l'immensité du territoire des Etats-Unis, première étape de ce voyage fou, que ce soit au milieu des troupeaux de bisons, au coeur des intempéries mais surtout face aux mauvaises rencontres, Sigi devra faire preuve d'un courage et d'une détermination à toute épreuve au cours d'un périple aussi rocambolesque que dangereux. Réussira-t-elle à poursuivre sa route malgré les risques encourus. Quant à son richissime mécène, sait-elle vraiment qui il est ? Très librement inspiré par le périple de Clärenore Stinnes (1901-1990), une passionnée d'automobile qui réalisa un tour du Monde en voiture en 1927, cette série en quatre tomes nous conte l'histoire d'une jeune globe-trotteuse allemande balayant les conventions de ce début de XXe siècle. Erik Arnoux dépeint avec panache le reflet d'une époque et les prémices de l'émancipation féminine au milieu des grands décors naturels que sait si bien illustrer David Morancho. Une nouvelle série par les auteurs de Sara Lone qui va nous dépayser !

08/2023

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Criminalité

Jure sous influence

Sous la forme d'un récit haletant et emblématique de l'emprise des "PME " de la drogue, Carole Sterlé nous dévoile les dessous de l'affaire qui a fait tremblé l'Institution... Tout commence par un " classique " trafic de drogue. Un chargement de 80 kg d'herbe (600 000 €) en provenance d'Espagne disparaît dans la nature. Le convoyeur, " Petit-père ", un homme de 45 ans, père de famille et toxicomane explique aux commanditaires s'être fait braqué son camion par un commando armé. Personne ne le croit. Enlevé, séquestré et torturé pendant 36 h, il est finalement libéré en échange de son silence. Il se terre apeuré dans un cagibi de jardin avant de se volatiliser loin de chez lui et des siens. Quatre mois plus tard il dénonce le réseau qui sévit entre l'Espagne, l'Ile-de-France et la Bretagne, à l'Octris. Les têtes tombent, parmi lesquels des récidivistes condamnés en France ou en Italie qui prennent jusqu'à sept ans ferme. Petit-Père est dispensé de peine et le procès pour sa séquestration doit se tenir aux assises. Après avoir été renvoyé une première fois, faute de jurés (personne ne veut juger des criminels connus dans le département), le procès se tient quelques mois plus tard. La grande mascarade reprend alors de plus belle : des proches des accusés n'hésitent pas à s'asseoir près de la partie civile pour l'intimider ; à peine arrivé à l'audience, un juré demande à être récusé parce qu'il reconnaît des voisins dans la salle et le verdict aboutissant à seulement deux condamnations et trois acquittements fuite avant même la fin du délibéré, alors que les discussions sont toujours en cours. Il y donc eu un contact entre la cour et l'extérieur... Les jurés ont-ils été forcés à voter ces acquittements ? Les trafiquants étaient-ils si puissants qu'ils pouvaient mettre la justice au pas ? Dans les annales judiciaires, on n'avait vu ça que dans le banditisme corse. Dans un document interne (qui sera dévoilé ici pour la première fois dans son intégralité), le président de la cour d'assises dénonce des acquittements infondés et la difficulté de juger les criminels en Seine Saint-Denis. Un récit aussi fascinant qu'inquiétant sur les dessous de la justice, les zones de non-droits que semblent être devenus les territoires, villes, quartiers gangrenés par le trafic de drogue et une Institution judiciaire à leur merci.

11/2022

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Thrillers

Point de non-retour suivi de Chasse à mort

Helen, avant Helen Grace : 2 nouvelles inédites par l'auteur d'Am Stram Gram Point de non-retour Quand Jodie est accueillie dans son troisième foyer, elle n'a que quinze ans. Elle espère secrètement que les choses seront différentes. Qu'elle sera en sécurité. Qu'on s'occupera d'elle. Mais Jodie n'a plus personne pour la protéger. Elle doit se défendre. Elle doit changer. Jodie Haynes est poursuivie par une terrible histoire familiale, fortement médiatisée : sa soeur Marianne a assassiné leurs parents deux ans plus tôt. En arrivant dans son nouveau centre d'accueil, comme les fois précédentes, Jodie est confrontée aux regards plein de jugement des autres, enfants et adultes. Et le lieu est loin d'être un havre de paix pour les orphelins qui y habitent : violence, coups bas et agressivité règnent en maître. Quel secret cache ce sinistre foyer ? Alors que Jodie tente de comprendre, les jeunes filles se mettent à disparaître les unes après les autres. Jodie ne pourra enfin refaire sa vie que lorsqu'elle laissera son passé derrière elle et qu'elle changera de nom... Chasse à mort Helen Grace, 18 ans, sort tout juste de l'école de police et se fait engager dans le Hampshire, alors que sa soeur est en prison. Jeune et femme dans un commissariat pleins d'hommes et de machos, le choc est rude pour Helen. Surtout lorsque, sous les apparences d'un banal accident, un homme noir meurt, écrasé par un camion. La jeune enquêtrice vient rapidement à soupçonner un meurtre, car la victime porte des traces de scarifications tribales et des marques de tortures. Mais ses collègues et supérieurs refusent d'entendre sa version. Mais Helen Grace est bien décidée à faire la lumière sur cette affaire, et elle découvre bientôt une ferme qui emploie des immigrants et dont le propriétaire ne cache pas son mépris de l'enquête. L'endroit cache des travailleurs enfermés dans des cellules, enchaînés et entassés comme des esclaves. Et le plus grand obstacle d'Helen dans cette enquête va être son statut de femme dans un monde d'hommes. PRESSE : " Un page-turner qui fait froid dans le dos " The Times " L'inspecteur Helen Grace est une héroïne vraiment rafraîchissante... Arlidge tisse une tapisserie qui frissonne jusqu'à l'os. " Daily Mail " L'inspecteur-détective Helen Grace est l'une des plus grandes héroïnes de ces dernières années. " Jeffery Deaver " Helen Grace est l'un des détectives les plus fascinants de la littérature policière. " Publishers Weekly

10/2021

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Récits de voyage

Sur les chemins noirs

2014. "L'année avait été rude. Je m'étais cassé la gueule d'un toit où je faisais le pitre. J'étais tombé du rebord de la nuit, m'étais écrasé sur la Terre. Il avait suffit de huit mètres pour me briser les côtes, les vertèbres, le crâne. J'étais tombé sur un tas d'os. Je regretterais longtemps cette chute parce que je disposais jusqu'alors d'une machine physique qui m'autorisait à vivre en surchauffe. Pour moi, une noble existence ressemblait aux écrans de contrôle des camions sibériens : tous les voyants d'alerte sont au rouge mais la machine taille sa route. La grande santé ? Elle menait au désastre, j'avais pris cinquante ans en dix mètres. A l'hôpital, tout m'avait souri. Le système de santé français a ceci de merveilleux qu'il ne vous place jamais devant vos responsabilités. On ne m'avait rien reproché, on m'avait sauvé. La médecine de fine pointe, la sollicitude des infirmières, l'amour de mes proches, la lecture de Villon-le-punk, tout cela m'avait soigné. Un arbre par la fenêtre m'avait insufflé sa joie vibrante et quatre mois plus tard j'étais dehors, bancal, le corps en peine, avec le sang d'un autre dans les veines, le crâne enfoncé, le ventre paralysé, les poumons cicatrisés, la colonne cloutée de vis et le visage difforme. La vie allait moins swinguer. Il fallait à présent me montrer fidèle au serment de mes nuits de pitié. Corseté dans un lit étroit, je m'étais dit à voix presque haute : "si je m'en sors, je traverse la France à pied". Je m'étais vu sur les chemins de pierre ! Je voulais m'en aller par les chemins cachés, flanqués de haies, par les sous-bois de ronces et les pistes à ornières reliant les villages abandonnés. Il existait encore une géographie de traverse pour peu que l'on lise les cartes, que l'on accepte le détour et force les passages. Loin des routes, il existait une France ombreuse protégée du vacarme, épargnée par l'aménagement qui est la pollution du mystère. Une campagne du silence, du sorbier et de la chouette effraie. Des motifs pour courir la campagne, j'aurais pu en aligner des dizaines. Me seriner par exemple que j'avais passé vingt ans à courir le monde entre Oulan- Bator et Valparaiso et qu'il était absurde de connaître Samarcande alors qu'il y avait l'Indre- et-Loire. Mais la vraie raison de cette fuite à travers champs, je la tenais serrée sous la forme d'un papier froissé, au fond de mon sac..." Avec cette traversée à pied de la France réalisée entre août et novembre 2015, Sylvain Tesson part à la rencontre d'un pays sauvage, bizarre et méconnu. C'est aussi l'occasion d'une reconquête intérieure après le terrible accident qui a failli lui coûter la vie en août 2014. Le voici donc en route, par les petits chemins que plus personne n'emprunte, en route vers ces vastes territoires non connectés, qui ont miraculeusement échappé aux assauts de l'urbanisme et de la technologie, mais qui apparaissent sous sa plume habités par une vie ardente, turbulente et fascinante.

10/2016

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Histoire de France

La Résistance en Eure et Loir

Ce livre tente de faire surgir une histoire enfouie dans les mémoires. C'est celle de centaines de jeunes hommes de 20 ans qui ont pris en charge une partie du destin de leur village, de leur ville, de leur département au moment où tout espoir de liberté s'effaçait devant la dure réalité de l'occupation allemande. Au début de l'année 1944, on comptait en Eure et Loir une bonne trentaine de groupes et de maquis autonomes de résistants plus ou moins affiliés aux grandes organisations du Conseil National de la Résistance telles les FTPF, Libération Nord ou l'OCM. Alors que certains entamaient le combat armé dès 1942, d'autres se structuraient pour être prêts le jour J et donner aux alliés un appui stratégique en désorganisant les forces de ravitaillement ennemies montant sur le front de Normandie. Dans le département qui vit le premier combat de Jean Moulin, durement éprouvé à Chartres en 1940, un jeune philosophe se verra confier la direction de toute la résistance d'Eure et Loir alors qu'il n'a que 22 ans et aucune expérience militaire. Maurice Clavel sous le nom de Sinclair, avec son amie Silvia Montfort vont coordonner les initiatives des groupes et constituer une force remarquable. Des zones d'ombre existent aussi comme celle de la désignation de Roland Farjon à la tête de trois maquis importants (Dreux, Crucey, La Ferté Vidame), alors que celui-ci est considéré comme l'un des traîtres les plus importants au sein de l'OCM région Nord qui comptera des centaines d'arrestations. L'infiltration des maquis par les agents allemands, l'exécution de 31 patriotes euréliens au Mont Valérien en mars 1944, la destruction du dépôt de munitions de Senonches par l'action d'un seul maquisard, l'organisation d'un camp de récupération de 150 aviateurs à Fréteval, la libération de Nogent le Rotrou par les seuls maquis de Plainville et Beaumont les Autels, tous ces faits et bien d'autres montrent que l'activité de la résistance en Eure et Loir fut importante. A l'aube du 70ème anniversaire de la libération du département, il est temps de la restituer à partir de quelques témoignages directs de maquisards vivants, de quelques contributions écrites en 1945 et de recherches auprès des familles de résistants. Ce livre donne aussi la parole au long du texte et de la période 1940-1944 à Henri Lereau, maquisard de Plainville qui, revêtu de l'uniforme d'un SS qu'il a fait prisonnier et au volant de son camion récupéré lors de l'attaque, va conduire les groupes de saboteurs de jour et de nuit au travers des contrôles de Feldgendarmes alors qu'il ne parle pas un mot d'allemand.

04/2015

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Pléiades

Oeuvres complètes. Volumes 3 et 4

Au sommaire des Oeuvres complètes de Marguerite Duras figurent l'intégralité des livres publiés du vivant de l'écrivain et de nombreux textes ou documents peu accessibles, voire inédits. Les deux premiers volumes menaient le lecteur jusqu'en 1973, l'année d'India Song. Les tomes suivants couvrent chacun une décennie : 1974-1984 pour le troisième volume, 1985-1995 pour le quatrième. Les livres que Duras publie entre sa soixantième et sa soixante-dixième année (tome III) sont souvent brefs, à moins qu'ils ne prennent, comme Outside et Les Yeux verts, la forme de recueils. Ils marquent un désir de renouvellement, et tous ne touchent pas immédiatement le public, mais il est aujourd'hui évident que Le Navire Night, L'Eté 80, Savannah Bay ou La Maladie de la mort sont des jalons majeurs de l'oeuvre. En 1984, enfin, L'Amant connaît un triomphe critique et commercial inouï. Le statut littéraire et public de Duras bascule. Les années 1974-1984 sont aussi une "décennie cinématographique". Les films - Le Camion, Baxter, Véra Baxter, Le Navire Night, les deux Aurélia Steiner, etc - dialoguent avec les livres qui leur correspondent et infléchissent notre façon de lire Duras. Les scénarios et autres tentatives d'adaptation figurent donc en bonne place parmi les textes réunis "autour des oeuvres". La décennie suivante (tome IV) est d'une certaine manière celle de la "réécriture". Certes, Emily L est un texte entièrement nouveau. Mais Duras revient souvent sur ses propres pas : en 1986, Les Yeux bleus cheveux noirs "récrit" La Maladie de la mort (1982) ; en 1990, La Pluie d'été "récrit" un livre pour enfants paru en 1971 ; en 1991, L'Amant de la Chine du Nord est en quelque sorte une nouvelle version de L'Amant. et le quatrième livre tiré de l'expérience indochinoise de l'auteur. L'oeuvre semble alors former une boucle, sentiment renforcé par la tonalité testamentaire de certains ouvrages (Ecrire, 1993), mais aussi par le retour opéré par Duras sur quelques-uns de ses textes les plus anciens. En 1985, La Douleur reprend des pages écrites dès le lendemain de la guerre. En 1990, à l'occasion de la rédaction de Yann Andréa Steiner (1992), l'écrivain revient au manuscrit de Théodora, un roman des années 1940, inachevé et resté inédit ; on en trouvera en appendice les passages les plus aboutis. L'édition se clôt sur des "Textes épars" : jamais recueillis par leur auteur, ces articles ont été rassemblés ici en raison de leur intérêt propre ou parce qu'ils font écho à de grands thèmes de l'oeuvre. Certains d'entre eux jouèrent un rôle dans la manière dont Marguerite Duras fut et demeure perçue : non seulement comme un écrivain, mais comme un "personnage", une légende, presque un mythe.

05/2014

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Littérature française

La sablière - roman

Un jeune homme, inconnu, blotti dans la cabine du Berliet est arraché d'un mauvais sommeil par Manu qui le découvre là un beau matin en prenant son travail. Il s'appelle Idriz, il a fui le Kosovo en guerre, il est seul, égaré et démuni. Le camion dans lequel il a trouvé refuge appartient à Charlot, vieux et fatigué propriétaire de la sablière qu'il avait renoncé à faire tourner jusqu'à l'arrivée de Manu qui leur a redonné vie à tous les deux... A tous les trois si l'on compte bien... Charlot, Manu et la sablière. Puis, après plusieurs jours de luttes... A tous les quatre ! Malgré le temps qui passe, inexorable pour Charlot, rude pour manu, la sablière se voit devenir symbole de renaissance, d'espoir et inspire à Yves Turbergue, le titre de son nouveau roman. Yves n'a jamais envie de parler de tout, comme il l'écrit, pourtant il parle d'amour qu'il transcende, d'amitié qu'il vénère, de justice... sans commentaires, de destins perdus qu'il veut récupérables, de mauvais plis qu'il veut repasser et de la mort, aussi, bien entendu, qu'il croit apprivoiser... car il y a un ton Turbergue, des mots, des phrases Turbergue, des ponctuations ou pas, Turbergue mais surtout un coeur, une tendresse, une rudesse Turbergue , que la nostalgie effleure et teinte Artisan réservé plus qu'artiste volubile Turbergue maçonne les mots comme du mortier plus que ne les étale afin de ne pas dévier de sa recherche de la vérité et de la solidarité. Mais ne pas se méprendre, avec Yves Turbergue, la poésie se mêle de tout, du plus sentimental au plus tragique sans oublier trois petites notes de musique... Pas de chantier sans chansons, pas de nuit sans harmonica. Extrait : "Le ciel craque d'étoiles. Dans la nuit tiède, une odeur d'herbe humide monte des talus. Ca sent bon l'été dans la mesure où on a envie de coller une odeur à l'été. Vaguement malaise, Manu se traîne vers le campement-logis de son père. Il se collerait des baffes. Tout à l'heure à nouveau, il n'a pas osé aborder la gamine qui hante ses nuits et ses journées depuis le jour où pour la première fois il l'a vue danser. Quoique danser... Disons qu'elle se tortille du mieux qu'elle le peut sur le plancher surélevé d'une loterie cabane de foire. Un décor qui se prétend théâtre ambulant. Une scène, si l'on n'a pas peur des mots. Pauvre gamine risée de tout un parterre de cons, faite pour danser comme lui pour prendre la soutane. Amoureux oui amoureux non, il se demande. Toujours est-il qu'il la poursuit de samedi en samedi, de ville en village depuis qu'a commencé la saison des fêtes foraines sur le secteur. Il voudrait... il faudrait... il pourrait... Il n'ose pas".

11/2016

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Travail social

La logistique et ses monstres

Présentation - Collection Le Grand Entrepôt Nous vivons quelque chose d'une grande transformation équivalente à ce que fut en son temps la révolution industrielle. C'est d'ailleurs l'histoire de l'une qui éclaire pour nous la naissance de l'autre, soit dit en passant. Quelques précurseurs la nomment d'ailleurs révolution logistique. C'est bien en effet de logistique qu'il s'agit, de cette manière toute moderne de fonder une économie mondiale sur la circulation des marchandises. Mobilité des marchandises, des hommes, des informations, de l'argent. Nous avons donc mis en place un programme de recherche pour rendre compte de cette transformation, la fabrique qu'elle organise de nouvelles économies mondes, les acteurs économiques qu'elle suscite et ceux qu'elle éteint, les formes de travail et de mobilisation qu'elle promeut, ce qu'elle construit et ce qu'elle détruit des espaces industriels. Ce programme nous l'avons baptisé " Le Grand Entrepôt " parce qu'il nous semble que le stockage et son organisation économique joue un rôle important dans cette affaire. Des entrepôts donc, des ports devenus giga parkings à containers et des décharges. Nous avons donc rassemblé ici, dans une collection qui a le nom du programme, quelques travaux qui éclairent cette transformation, la décrive, en mesure l'impact, analyse ses conséquences. Et qui surtout essaye de penser non pas simplement les formes économiques, sociales et spatiales de cette transformation, mais son impact, sa force et sa violence. Autant le dire simplement, nous pensons que la transformation que les experts nomme logistique n'est pas, ou très peu, une transformation positive des mondes de l'économie. C'est une catastrophe, une mise en désordre de mondes qui l'étaient déjà pas mal, un dérèglement ou un échauffement sans précédent d'économies déjà pas mal déjantées. Les auteurs de ces travaux viennent de la sociologie du travail, de l'anthropologie urbaine, de la géographie économique. De ce monde qui vient nous en voyons les aspérités, les gouffres, les souffrances et les débâcles, pas le génie. Premiers titres : Titre 1 : La logistique et ses monstres. Delphine Mercier et Michel Peraldi Résumé : Cette fois encore tout pourrait avoir commencé en haute mer. L'histoire du capitalisme se fait et se défait par les conquêtes des mers et des au-delà des mers familières. Dès lors, comme la naissance du grand cycle industriel fut permise par des navires chargés de sucre et de coton (Dockès, 2009) lourds du travail des esclaves qui les ont amassés, alors commence avec les géants des mers chargés de containers, quelque chose d'un nouveau cycle : moins sans doute qu'un bouleversement général des économies mondes, mais beaucoup plus qu'une transformation managériale ou technique. La révolution logistique, commence selon les économistes et les historiens avec l'invention d'une grosse boîte dans laquelle on peut stocker des marchandises. Le container -the box-, que l'on peut manipuler avec un minimum de main-d'oeuvre, transporter du quai au bateau puis du bateau au camion sans rien décharger des marchandises qu'il contient et régler ainsi la double contrainte des ruptures de charge et l'immense pouvoir, la capacité de nuisance -telle qu'elle est vue par le grand capital- de la manutention portuaire et ses tumultueux dockers (Levinson). Une " boîte " qui rompt, selon la belle formule de S. Bologna " le pacte sacro-saint de la cale et du quai ".

08/2024