Sur la Place Saint Marc étaient stockées au sol deux grandes colonnes monolithiques ramenées de Césarée par le Doge Domenico Michiel au début du XIIème siècle.
Ce n’est que près de cinquante ans plus tard que l’architecte lombard Nicolo Lombardo trouva le moyen technique de les dresser sur la place où elles se trouvent depuis.
Bartolomeo Colleoni, pendant de nombreuses années s’est battu pour la Gloire de Venise qui en a fait son Capitaine Général au milieu du XVème siècle.
A sa mort, il a légué une somme considérable à la Sérénissime pour poursuivre la lutte contre les Turcs en échange de quoi, il demandait que sa statue soit érigée face à Saint Marc.
C’est l’artiste florentin Andrea Verrocchio qui fut chargé de la réalisation de cette statue équestre.
Lorenzo Lotto,, peintre vénitien contemporain de Titien. Veronica Franco, courtisane et poétesse qui fut offerte à Henri II, roi de France, lors de son séjour à Venise et dont Tintoret fit le portrait. Elena Lucrezia Cornaro Pisco, mathématicienne et première femme titulaire d’un doctorat de philosophie de l’Université de Padoue. Paulina, petite orpheline, chanteuse dans le chœur de l’Ospedalette quand les armées de Napoléon étaient aux portes de Venise. Viola Sagredo, sculptrice entrevue en coup de vent sur le Campo Santi Giovanni et Pado et photographiée à la sauvette par un reporteur en manque d’inspiration.
Chacun de ces personnages, réels ou romanesques, sont le prétexte, pour, à une promenade dans les rues de Venise.
Imaginées librement à partir de faits réels, ces nouvelles lui permettent de laisser libre cours à son imagination pour nous faire découvrir quelques unes des pages de l’histoire de cette ville mythique, quelques uns de ses sites tellement connus dont elle soulève cependant quelques voiles tout en s’arrogeant la liberté de combler quelques vides !
C’est une belle manière d’entrer en connaissance avec cette cité source de tous les fantasmes, de tous les excès, dont la richesse et le rayonnement ont couvert toute la Méditerranée, dont les Palais nombreux et magnifiques semblent nager sur les eaux de la lagune, dont l’isolement magique dû à l’omniprésence de l’eau fait de sa création un rêve fou et un exploit technique remarquable.
A l’issue de la dernière des histoires qu’elle nous raconte, il est difficile de refermer ce livre attachant dont on regrette qu’il se termine si vite, dont on se dit qu’il aurait dû explorer encore d’autres pans secrets de l’histoire de cette ville, dont on imagine d’autres découvertes que nous aurions pu faire avec elle sur les places et les ponts, dans les palais ou sur les flots.
C’est une magnifique invite à la découverte, à la visite libre et surprenante de cette ville qu’un plus grand nombre de sujets aurait définitivement permis de jeter à l’eau tous les guides touristiques et tous les livres d’Histoire pour se laisser mener par la petite histoire.