Tout d’abord, j’ai été surpris !
Premières pages ? Juste un compte rendu d’une soirée débat dans un salon parisien avec un invité accompagné de son épouse et de sa fille qui a écrit un livre sur la vie de son père : Adolfo Kaminsky. Un inconnu pour ce qui me concerne.
Un débat tout ce qu’il me semble de plus prout-prout même si les invités ne sont pas sans intérêt.
C’est quoi ce bouquin que veut nous servir et qui sent le parisianisme à plein nez et le je-te-me-regarde-le-nombril qui a tendance à m’agacer ?
Mais comme le livre est un cadeau, j’ai poursuivi, avec un certain détachement cependant, à en tourner les pages.
Les soirées s’égrènent. Les invités aussi. Plus ou moins connus. Plus ou moins intéressants. Je fais de l’anthropologie en étudiant un milieu inconnu, un brin intello, qui ne m’attire pas et pour lequel j’éprouve une réserve certaine.
Caillol, Debray, … se succèdent. L’écriture n’est pas désagréable. Je poursuis encore par curiosité.
Nouvelle surprise : nous voilà en train de visiter un marais salant vendéen avec un saunier nouvelle génération à la peau tannée et au discours qui me convient bien.
C’est quand même toujours la même vision d’une parisienne en tailleur Chanel et talons aiguille dont l’image me poursuit entre "métières, contre-tapes, tapes, brassious (et) œillets".
L’intérêt est cependant renouvelé. Aucune raison d’arrêter la lecture.
« Chapitre » 9. Nouvelle surprise. Le ton change. Engagé. Direct. Fort. Sans complaisance. "Les femmes forment la majorité des français, le pays les spolie". Waouh ! La musique a un autre rythme. On n’est plus dans les salons bien pensants. Oublié le tailleur et les talons aiguille, on rentre de plain pied dans l’affrontement, la revendication et la tenue de combat.
Là, commence pour moi un nouveau livre qui va m’entraîner jusqu’à la dernière page avec enthousiasme même si c’est aussi avec incrédulité.
La société française persisterait dans un machisme éhonté, continu, indécrottable ?
Je poursuis la lecture tout en visionnant en pensée et en parallèle toutes les réunions, tous les colloques, tous les spectacles, toutes les BD que j’ai pu m’ingurgiter. Je ne peux que constater, avec effarement, une évidence qui m’échappait ; convaincu que j’étais d’une égalité dont j’observe finalement, avec naïveté, qu’elle n’existe pas.
Où sont les femmes ? En tous cas, pas ou très peu dans mon cercle du quotidien.
Alors je vais chercher, sur Internet, des séquences filmées par "La Barbe" (je vous les conseille) pour y voir ce que ma petite introspection et les chapitres suivants du livre de Dominique SELS m’avaient déjà dévoilé ; des mecs partout et des femmes faire-valoir !
Horreur ! On ne leur impose pas le voile ou quoi que ce soit d’approchant mais le résultat est le même : 25% de femmes en 2010 au Parlement irakien, 26,9% de femmes élues en 2012 au Parlement français !!!… Je rêve !
Comment peut-on être féministe quand on est un homme ? Je n’en sais rien. Ce qui me paraît indispensable, c’est, quel que soit son sexe, de lire ce bouquin (éventuellement à partir du « chapitre » 9 seulement) pour ouvrir les yeux. Les siens. Et ceux des autres. Pour amorcer un changement et faire en sorte que les tours de tables deviennent un peu différents...
Mais, s’il vous plait, Mesdames, merci de faire en sorte de ne pas vous comporter comme de mecs pour en arriver là. Si c’est juste pour continuer à faire ronronner la société comme elle le fait actuellement, nous (les mecs) avons montré depuis des lustres que nous savons le faire sans vous. Alors, tâchez d’apporter un vrai changement et de vraies nouvelles perspectives.