La logique créatrice de l'amour divin

Traductrice, agent littéraire, et éditrice d’origine kazakh, Svetlana Pironko signe là un premier roman d’inspiration autobiographique. Récit initiatique, intime, Une heure avant la vie nous fait également bourlinguer, des steppes d’Asie centrale à Paris, d’Édimbourg à l’Égypte, en passant par Venise, au gré des souvenirs. Le livre ne contient pas d’intrigue définie, mais la narration se fait par petites touches, de manière quasi impressionniste, autour d’une figure paternelle chérie. Par Etienne Ruhaud.

ROMAN FRANCOPHONE - Les cheminements de l'âme empruntent parfois des tracés tortueux. Et ceux qui suivent les émotions ne le sont pas moins. Ainsi en est-il des ruminations du quinquagénaire installé à l'avant-scène d'Un Été anglais, dès la séquence introductive du roman. Un malaise diffus s'empare peu à peu de cette personnalité encline au mutisme et à l'introspection. Une blessure ou une fêlure peut-être, qui n'aurait jamais été vraiment traitée – ou alors mal, à la va-vite, comme on se débarrasse d'une corvée.

ROMAN ETRANGER - Dans un roman au goût de fin de l’été, Julian Barnes décline l’amour réel, sans passion. Publié au Mercure de France et traduit par Jean-Pierre Aoustin, La seule histoire explore des formes et des états amoureux jusqu’à la déception sentimentale. Derrière ce récit couleur sépia, à l’atmosphère élégante et parfois un peu surannée, le prolifique auteur britannique gratte sous le vernis nostalgique d’un grand amour. 

L'élixir d'amoursous forme épistolaire

Isor a treize ans. Et Isor n’est pas comme les autres enfants de son âge, depuis le début. Des diagnostics sont tombés en pagaille : différente, autiste, retardée intellectuellement, stupide… ou bien étrange. Personne n’a jamais su trouver ou définir la condition de la petite, malgré la multitude de docteurs et autres professionnels qui l’ont auscultée. La seule certitude qui finit par émerger : elle pourrait, mais elle ne veut pas. Tout simplement.

MANGA – Déjà gamin, je me délectais de ses œuvres sombres et psychologiques. Cette SF à tendance horrifique qui fait du bien ! Une adaptation en manga, j’vais pas vous le cacher, ça m’faisait un peu flipper. Mais heureusement, le diptyque des Montagnes Hallucinées m’a complètement rassuré. Un chef-d’œuvre d’adaptation.

C'est un livre joyeux et très drôle, à l'humour potache, aussi savoureux à raconter qu'à écouter.  Fantaisiste et coloré, d'une conception graphique très vivante et aérée, l'album semble déborder d'énergie.

L’Avancée de la nuit est un roman à la beauté quasiment insupportable. Un livre qui vous irradie, se lit comme on avale une boisson forte, à petites gorgées, qui vous brûle la gueule et vous troue le ventre. C’est une histoire d’amour, sur près de trente ans, qui finit mal, on le sait dès le début.

Mathieu est un jeune homme qui vit dans la rue. Il survit tant bien que mal avec Sam, sa chienne pitbull qui est tout pour lui. Son encrage, son lien aux autres, son dernier repère lié à son passé. 

Les vacances sont arrivées ! Et dans la classe, toutes les affaires sont parties avec leurs propriétaires. Toutes ? Non, une petite trousse verte a été oubliée sur le coin d'un bureau. Ses habitants : feutres, stylos, crayons, taille-crayon, gomme et règle vont pouvoir profiter de la classe pendant toutes les vacances. Parmi tous ces habitants, le crayon roux et la gomme filent le parfait amour… Seulement il y a un hic à leur jolie histoire : le crayon roux écrit de jolis mots doux à l'intention de la gomme, mais la gomme, qui ne quitte pas le crayon roux d'une semelle, efface tout ce qu'il lui a écrit au fur et à mesure. La gomme ne se souvient donc jamais des jolies choses que le crayon lui adresse…
Quand le tampon encreur arrive du bureau du directeur, leur histoire d'amour est menacée…

Un amour à la gomme est un petit album haut en couleurs. A travers les jolies photographies de Grégoire Louis, on découvre cette histoire d'amour tendre et drôle entre le crayon roux et la gomme. L'histoire est très inventive et les photographies très amusantes et colorées.
Cet album permettra peut-être aux écoliers de voir la rentrée des classes de façon plus imaginatives et plus divertissante… ?

Sara aide à récolter les fraises sur l’exploitation de son grand-père. Là, elle fait la connaissance de Minori, producteur bourru et solitaire de treize ans son aîné. Mais sous ses extérieurs intimidants, il cache une douceur et une sensibilité qui ont tôt fait de ravir le cœur de Sara… Entre timidité mutuelle et irrépressible attraction, ils font l’un vers l’autre un pas en avant, deux en arrière, sous l’œil rieur des fraises qui poussent. Un shôjo plein de fraîcheur.

Betrand Santini (Hugo de la nuit, Grasset, 2016) et Lionel Richerand (L’étrange réveillon, Grasset, 2012) réalisent un roman graphique tout aussi sublime que mystérieux. Paru chez Soleil dans la collection Métamorphose, L’esprit de Lewis (Acte I) met en scène la rencontre d’un jeune homme en deuil et le fantôme d’une inconnue.

Nouvelles du coupleSamuel Dockune définition de l'amour moderne.

Construit avec beaucoup de maîtrise, ce court roman noir se lit d'une traite. Saisi par la tension , très puissante dans la première partie du livre, exalté par les ellipses volontaires, un rythme vif et une tonalité presque lyrique, surpris par une image peu séduisante de l'Islande, plus proche de la banlieue sordide que des paysages sauvages et préservés, imprégné et décontenancé par les différents points de vue narratifs, bouleversé par la souffrance intime de chaque personnage, le lecteur est happé par cette histoire,  avec une force inattendue. Comme interpellé.

C’est un premier roman absolument fascinant que livre Gabriel Tallent avec My Absolute darling. Chaque description transperce l’âme du lecteur, l’éloigne de son univers familier et rassurant, le pénètre profondément et longuement, le fait tressaillir, le submerge, le déroute. Et en même temps le lie farouchement.

C'est une histoire d'amour tragique et personnelle qui hante ce roman, pénètre précisément chaque mot mais sans jamais sombrer dans l'effusion de sentiments.

Comment faire l'amour dans la nature, Rousseau, Dubois

Donner un avis personnel sur un roman ado, n'est pas une chose aisée. S'agit-il en fait de le lire puis de l'évoquer en tant qu'adulte alors qu'il est destiné à un autre public ou bien essayer de se mettre à la place d'un ado et tenter de se souvenir de comment on a été, si ce dont il parle aurait pu correspondre à nos préoccupations du moment, déjà bien anciennes, il faut en convenir.

Années 1950. Le décor : Blancheville, village du sud de la baie de Somme. La brume, la pluie, et les fantômes qui peuplent ce coin de terre qui côtoie la mer. « En haut de la falaise, la morsure du vent était vive, comme l’éclat de l’eau et l’appel du vide ; en contrebas, les vagues fleurissaient en volutes d’écume, et leur murmure s’élevait vers le cimetière marin, mêlé aux cris des goélands. » Michel contemple le paysage, le cœur lourd : en lui, l’âme de celle qu’il a aimé avec une passion dévorante. Celle qu’il ne pourra jamais oublier.

Les publicités fleurissent dans toutes les agglomérations et le mot d'ordre est passé : « Les règles du jeu ont changé. »

Robert Musil est réputé être un auteur difficile. On connaît de lui son imposant et inachevé Homme sans qualités, ses contemporains Les désarrois de l’élève Törless, et les plus au fait ses Journaux ou son De la bêtise. Parmi ses autres textes, il y a notamment des nouvelles, comme L’accomplissement d’un amour, parue en 1911, et rééditée dans la collection poche de Rivages, riche en pépites.

Un beau jour, ou peut-être une nuit.... Si l'on est bien dans une histoire douce-amère, avec ce roman de David Nicholls, parlant de ce monde qui change, d'une histoire d'amour d'une vingtaine d'années, d'êtres qui se figent, qui évoluent, l'univers de Barbara ne nous sera d'aucune utilité, désolé.

RECIT FRANCOPHONE - Hyam Zaytoun est comédienne. En cette rentrée littéraire de janvier, elle signe un premier texte, Vigile, qui parait aux Éditions Le Tripode. Un récit intime et bouleversant retraçant une expérience douloureuse.

Nicolas, écrivain de trente-neuf ans, n'est pas ici pour alimenter la prose consacrée à la coutumière crise de la quarantaine. Et pour cause : de sa crise, anticipée et laborieuse, il en sort tout juste. Découverte de la paternité, faillite conjugale et toxicomanie, telles étaient les thématiques du précédent roman de N. Rey, Un léger passage à vide. Le temps est désormais celui d'une nouvelle vague amoureuse, dans une atmosphère qui pose l'émerveillement vital sur une toile de fond grisonnante, empreinte des désenchantements et angoisses existentiels.

NOTE DE LA REDACTION  /5

Tokyo sera le théâtre de la déchirure, Marie devant inaugurer une exposition au Contemporary Art Space de Shinagawa, voyage d’affaires lors duquel son amant l’accompagne.